Assurance emprunteur et MMA : trouver une couverture malgré les risques
Pratiquer le MMA (Mixed Martial Arts) est une passion intense… mais aussi un véritable casse-tête quand il s’agit de souscrire une assurance emprunteur. Considéré comme un sport à risque par les compagnies, le MMA peut entraîner surprimes, exclusions de garanties, voire un refus de couverture.
Pourtant, obtenir une assurance de prêt adaptée reste possible, à condition de connaître les démarches, de préparer son dossier et de choisir le bon assureur.
Dans cet article, nous vous expliquons comment concilier pratique du MMA et assurance emprunteur, afin de sécuriser votre prêt immobilier ou consommation sans faire exploser vos mensualités.
Pourquoi le MMA est-il considéré comme un risque aggravé par les assurances de prêt ?
Comprendre la perception du MMA par les compagnies d’assurance est la première étape pour anticiper les contraintes lors d’une demande de prêt.
Les spécificités du MMA par rapport aux autres sports de combat
Le MMA (Mixed Martial Arts) se distingue au sein des sports de combat par sa grande polyvalence : il associe le striking (boxe, kick-boxing), le grappling (lutte, judo) et les soumissions (jiu-jitsu brésilien). Cette richesse technique en fait une discipline extrêmement complète, mais aussi particulièrement risquée.
Facteur de risque |
Description |
Conséquences médicales fréquentes |
Impact pour l’assureur |
Contact physique maximal |
Combats autorisant coups de poings, coups de pieds, lutte au sol et soumissions |
Commotions cérébrales, fractures du nez, traumatismes crâniens |
Risque aggravé → surprimes importantes voire exclusions |
Intensité extrême |
Entraînements intensifs, sparrings réguliers, combats exigeants |
Fatigue chronique, blessures musculaires et articulaires récurrentes |
Risque d’arrêts de travail fréquents → sinistres potentiels élevés |
Polyvalence technique |
Combinaison de disciplines : boxe, kick-boxing, lutte, judo, jiu-jitsu brésilien |
Luxations, entorses, usure prématurée des articulations |
Cumul de risques par rapport aux sports de combat “uni-disciplinaires” |
Statistiques de blessures |
30 % des combattants subissent une blessure par an (source : Orthopaedic Journal of Sports Medicine, 2020) |
Commotions, luxations d’épaule, fractures, entorses |
Classement en sport de combat à haut risque, plus sévère que la boxe ou le karaté |
Pour un assureur, ces données traduisent un risque bien supérieur à celui d’autres sports de combat comme le karaté ou la boxe anglaise.
Classification “sport à risque” et “sport de combat”
Dans les grilles d’évaluation des compagnies, le MMA est doublement classé :
- Sport extrême, en raison du taux élevé de blessures.
- Sport de combat avec contact direct, ce qui déclenche systématiquement des questionnaires complémentaires et des clauses spécifiques.
Concrètement, un pratiquant de MMA devra remplir un questionnaire médical et un questionnaire sportif détaillé et son dossier sera examiné avec prudence par les assureurs.
Quel est l’impact du MMA sur l’assurance de prêt ?
La pratique du MMA peut influencer l’acceptation, le tarif et les garanties de votre assurance emprunteur.
Les critères analysés par l’assureur
Lorsqu’un pratiquant de MMA dépose un dossier, plusieurs éléments sont passés au crible :
Critère |
Ce que l’assureur examine |
Évaluation typique |
Impact potentiel sur le contrat |
Fréquence de pratique |
Nombre de séances par semaine, intensité des entraînements, engagement annuel |
- Loisir occasionnel : 1 à 2 séances par mois, sans combat dur - Amateur régulier : 1 à 2 entraînements par semaine - Intensif / semi-pro : 3 à 5 séances par semaine + sparring - Professionnel : préparation physique + combats officiels réguliers |
- Loisir : surprime faible voire nulle (+10 %) - Amateur : surprime modérée (+20 à +40 %) - Intensif/pro : surprime élevée (+70 % à +100 %) - Pro confirmé : parfois refus de couverture |
Participation à des compétitions |
Niveau de compétition, fréquence, encadrement |
- Pas de compétition : pratique loisir - Compétitions locales : faible intensité - Compétitions officielles / fédérales : engagement élevé - Compétitions internationales : haut niveau, forte exposition |
- Pas de compétition : conditions plus souples - Compétition locale : surprime limitée - Compétitions officielles : exclusions fréquentes (invalidité, décès en combat) - Haut niveau : refus de couverture possible |
Antécédents médicaux |
Historique de blessures, interventions chirurgicales, pathologies chroniques |
- Aucun antécédent : profil rassurant - Fractures anciennes consolidées - Entorses ou luxations récidivantes - Commotion(s) cérébrale(s) documentée(s) |
- Aucun antécédent : surprime réduite - Fractures / entorses : surprime majorée - Multiples blessures : exclusions spécifiques (traumatismes articulaires, neurologiques) - Commotions graves : refus partiel ou total de couverture |
Les principales conséquences sur le contrat d’assurance de prêt
Ces critères ont un impact direct sur les conditions du contrat :
Conséquence |
Description |
Effet concret pour l’assuré |
Exemple de situation |
Surprime sur la cotisation |
Le tarif de base de l’assurance est majoré, généralement de +20 % à +100 %, en fonction du niveau de pratique (loisir, intensif, professionnel) et du profil médical. |
Hausse notable du coût mensuel et du coût total de l’assurance emprunteur. |
Pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans : une surprime de +50 % peut représenter +10 000 € sur la durée totale du contrat. |
Certaines clauses retirent la couverture pour les accidents liés directement au MMA : invalidité ou décès survenus pendant un combat ou un entraînement intensif. |
Protection financière réduite : aucune indemnisation pour les proches ou pour l’assuré si le sinistre est lié au MMA. |
En cas d’accident grave à l’entraînement entraînant une invalidité, l’assuré ne percevrait aucune rente ni remboursement du capital assuré. |
|
Refus de couverture |
Certains assureurs estiment le risque trop élevé pour les pratiquants professionnels ou semi-pros et refusent de délivrer un contrat. |
L’assuré doit se tourner vers un assureur spécialisé (assurances haut risque, compagnies indépendantes) souvent plus coûteux. |
Un combattant semi-pro peut voir son dossier refusé par une banque classique et être contraint de passer par un courtier spécialisé pour trouver une couverture adaptée. |
En clair : la pratique du MMA n’empêche pas d’emprunter, mais elle alourdit considérablement le dossier.
Comment souscrire une assurance de prêt en pratiquant le MMA ?
Des solutions existent pour obtenir une couverture adaptée, même pour un sport jugé risqué.
Le rôle du questionnaire médical et sportif
L’assureur exige un questionnaire détaillé qui porte sur :
- Le type et la fréquence des entraînements,
- La participation (ou non) à des compétitions,
- Les blessures passées et leur évolution.
Une fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat et l’absence totale de couverture en cas de sinistre.
Les options pour trouver un assureur
Les pratiquants de sports de combat, et plus encore de MMA, se heurtent souvent aux exclusions ou surprimes imposées par les contrats standards. Heureusement, plusieurs solutions existent pour obtenir une couverture adaptée.
Option |
Description |
Avantages |
Limites |
Contrat standard proposé automatiquement lors de la souscription d’un prêt |
Simplicité, mise en place immédiate |
Très peu flexible, exclusions fréquentes pour les sports de combat, surprimes mal calibrées |
|
Choix d’un contrat externe grâce aux lois Lagarde et Lemoine |
Souplesse, possibilité de changer d’assurance à tout moment, tarifs personnalisés |
Démarches supplémentaires, comparaison nécessaire |
|
Assureurs spécialisés |
Compagnies dédiées aux profils sportifs à risque |
Surprimes mieux adaptées, options de rachat d’exclusion, couverture plus réaliste |
Tarifs parfois plus élevés que les offres standard |
Courtiers spécialisés |
Intermédiaires connaissant le marché et les assureurs favorables au MMA |
Gain de temps, expertise, négociation possible sur les garanties |
Honoraires éventuels, dépendance au réseau du courtier |
Bien accompagné et en comparant les offres, un pratiquant de MMA peut obtenir une couverture correcte malgré la classification à risque.
Assurance de prêt et MMA : garanties, exclusions et options spécifiques
L’essentiel est de savoir ce que couvre réellement votre assurance… et ce qu’elle ne couvre pas.
Les garanties de base
Même pour un pratiquant de MMA, certaines garanties restent accessibles, parfois avec surprime :
- Décès : remboursement du capital restant dû en cas de décès, toutes causes confondues (hors exclusions prévues).
- Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA) : couverture si l’assuré est définitivement incapable de travailler et dépendant pour les actes de la vie quotidienne.
- Invalidité Permanente Totale ou Partielle – IPT / IPP : indemnisation en cas de séquelles graves empêchant le retour au travail.
Ces garanties constituent le socle minimal, mais leur applicabilité dépend directement de la présence (ou non) d’exclusions liées au sport.
Les exclusions fréquentes
C’est le point sensible pour les combattants de MMA :
- Blessures survenues en compétition : la plupart des contrats excluent les sinistres liés aux combats officiels.
- Pratique professionnelle ou semi-professionnelle : les pratiquants de haut niveau sont quasi systématiquement exclus des garanties invalidité et ITT.
- Techniques jugées particulièrement dangereuses : certaines clauses mentionnent explicitement les “sports de combat à contact direct” ou les “pratiques incluant projections et frappes au sol”.
Autrement dit, sans négociation, beaucoup de sinistres liés au MMA risquent de ne pas être couverts.
Solutions pour réduire les exclusions
Heureusement, des leviers existent :
- Négocier avec l’assureur pour inclure au moins les entraînements hors compétition.
- Option de rachat d’exclusion : acceptée par certains assureurs moyennant une surprime, elle permet de couvrir les accidents liés au MMA dans certaines conditions.
- Présenter un dossier médical solide : certificats récents, suivi régulier par un médecin du sport, absence de blessures graves dans les années précédentes → autant d’éléments qui peuvent rassurer l’assureur.
Conseils pratiques pour les pratiquants de MMA qui veulent emprunter
Quelques bonnes pratiques peuvent améliorer vos chances d’obtenir un contrat adapté et abordable.
Anticiper la demande d’assurance
Mieux vaut préparer son dossier en amont que de subir une surprime ou un refus. Pour convaincre l’assureur, il est essentiel de montrer que votre pratique sportive est encadrée et que votre état de santé est suivi.
Action |
Pourquoi c’est important |
Bénéfice pour l’assuré |
Faire un check-up médical complet |
Rassure l’assureur sur l’état de santé global |
Justifie une bonne condition physique, réduit le risque de surprime |
Préparer les documents justificatifs (licence sportive, attestations de club, certificats récents) |
Montre que la pratique est encadrée et sérieuse |
Facilite la négociation, limite les refus ou exclusions |
Comparer et négocier
En assurance emprunteur, tout est affaire de concurrence. Les politiques diffèrent d’un assureur à l’autre et c’est en multipliant les devis que vous augmentez vos chances d’obtenir un contrat avantageux.
Action |
Pourquoi c’est important |
Bénéfice pour l’assuré |
Utiliser des comparateurs spécialisés |
Certains comparateurs et courtiers en ligne travaillent spécifiquement sur les profils dits “à risque sportif”. Ils connaissent les assureurs les plus ouverts au MMA et permettent d’éviter une recherche fastidieuse. |
Accès rapide à une sélection d’offres adaptées, avec une meilleure couverture des entraînements et des surprimes souvent plus réalistes. |
Mettre les assureurs en concurrence |
Chaque compagnie évalue différemment le risque lié aux sports de combat. Certaines appliquent des surprimes systématiques, d’autres prennent en compte le niveau réel de pratique. |
Cette mise en concurrence peut générer des écarts de prix significatifs : plusieurs milliers d’euros d’économie sur la durée d’un prêt. |
Solliciter plusieurs devis personnalisés (au-delà de la banque) |
La délégation d’assurance est un droit inscrit dans les lois Lagarde, Bourquin et Lemoine. Elle permet de refuser le contrat “groupe” proposé par la banque pour se tourner vers un assureur externe. |
Obtenir des garanties sur mesure, mieux adaptées au profil du pratiquant, tout en bénéficiant de surprimes calibrées et souvent plus avantageuses que celles de la banque. |
En clair : en préparant bien votre dossier et en multipliant les devis, vous transformez un handicap apparent (sport jugé risqué) en levier de négociation pour trouver la meilleure couverture.