Changement assurance emprunteur : la loi Lemoine encore méconnue en 2023

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La réglementation permet de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment. L’objectif : faire des économies, un souhait de tous en période d’inflation et d’envolée des coûts du quotidien. Problème : encore trop d’emprunteurs ignorent la loi Lemoine, dispositif applicable depuis 2022 qui les autorise à substituer l’assurance en cours de prêt, sans attendre la date d’échéance.

Qu’est-ce que la loi Lemoine assurance emprunteur ?

Adoptée au Parlement en février 2022, la loi Lemoine permet à tout emprunteur de résilier l’assurance de son prêt immobilier à tout moment, sans préavis ni pénalités financières, pour la remplacer par une offre de son choix à garanties au moins équivalentes.

Cette mesure a été autorisée pour les nouveaux prêts dès le 1er juin 2022 et s’applique à tous depuis le 1er septembre 2022.

Pourquoi la loi Lemoine est-elle si importante ? Avant son entrée en vigueur, les emprunteurs pouvaient s’appuyer sur l’un ou l’autre de ces deux dispositifs selon l’antériorité de leur contrat de prêt :

  • la loi Hamon de juillet 2014 qui permettait de changer d’assurance à tout moment durant la première année, au plus tard 15 jours avant la date d’anniversaire.

  • la loi Bourquin de janvier 2018 qui a introduit la résiliation infra-annuelle en assurance de prêt immobilier : au-delà de la première année, l’emprunteur pouvait changer d’assurance à date d’échéance après un préavis de deux mois.

Le principe de délégation d’assurance emprunteur est une prérogative inscrite par la loi Lagarde. Depuis septembre 2010, les emprunteurs peuvent choisir librement l’assurance qui va couvrir leur crédit immobilier, mais ce droit peine à s’exercer lors de la demande de financement, également en cours de prêt en raison des entraves opérées par les banques. En supprimant toute contrainte de calendrier, la loi Lemoine facilite le changement d’assurance de prêt immobilier.

La loi Lemoine a par ailleurs renforcé les obligations des banques :

  • Elles doivent informer chaque année leurs clients emprunteurs de leur droit au changement d’assurance de prêt.

  • Elles disposent d’un délai de 10 jours ouvrés pour formuler une réponse à une demande de changement d’assurance emprunteur.

  • Elles doivent expliquer par écrit toutes les motivations entraînant un refus d’assurance de prêt immobilier.

La loi Lemoine contient deux autres mesures phares :

  • La suppression du questionnaire de santé pour les parts assurées de moins de 200 000€ remboursées avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur.

  • Le renforcement du droit à l’oubli dont le délai passe de 10 à 5 ans après la fin du protocole thérapeutique et son extension à l’hépatite virale C en plus des pathologies cancéreuses.

Loi Lemoine : plus de 60% des emprunteurs l’ignorent

La loi Lemoine constitue une avancée majeure pour les emprunteurs en leur donnant l’opportunité de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, rapidement et simplement. À la clef, des centaines voire des milliers d’euros d’économies sur la durée restante de son prêt, comme en atteste notre baromètre du pouvoir d’achat immobilier de mai 2023. Une chance que chacun doit saisir, mais que beaucoup ignorent encore malgré l’obligation d’information annuelle faite aux banques.

Selon les courtiers, 66% des emprunteurs ne savent pas qu’ils peuvent changer à tout moment et seulement un peu plus de 50% sont au courant qu’ils peuvent choisir une assurance concurrente de celle du prêteur.

Comment changer d’assurance emprunteur avec la loi Lemoine ?

Sur le papier, le changement d’assurance de prêt immobilier paraît simple. Il suffit d’envoyer une lettre de résiliation assurance de prêt par courrier recommandé à son assureur ou à sa banque pour mettre un terme au contrat. La lettre doit être accompagnée du nouveau contrat et l’éventuel refus de la banque, obligatoirement formulé dans les 10 jours ouvrés, ne peut porter que sur un défaut d’équivalence de niveau de garanties entre les deux contrats.

Il s’avère que les banques ne respectent pas le délai de réponse à un changement d’assurance de prêt immobilier. Selon le courtier April, les banques mettent en moyenne 28 jours pour répondre contre les 10 jours réglementaires. Une autre étude, réalisée par l’Apcade, un collectif de courtiers en assurance de prêt, indique que le délai peut aller jusqu’à 40 jours !

Sachez que changer d’assurance emprunteur est plus facile avec un courtier. En sollicitant les services d’un professionnel, vous mettez toutes vos chances de trouver un contrat compétitif qui respecte les exigences de la banque. La notion d’équivalence de garantie est complexe ; avec l’aide d’un expert, votre nouveau contrat sera conforme à la réglementation. Ne vous en privez pas, c’est gratuit ! 

Commencez par mettre les offres en concurrence via un comparateur d’assurance prêt immobilier et obtenez gratuitement plusieurs devis que vous pouvez comparer avec votre contrat bancaire. Vous pouvez ensuite demander l’intermédiation d’un courtier pour vous accompagner dans toutes vos démarches de résiliation/substitution.

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Ostéopathie : fin du remboursement par les mutuelles en 2026

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PRESSE // Le Groupe Magnolia poursuit son développement en complémentaire santé

COMMUNIQUE DE PRESSE à Paris, le Jeudi 20 novembre 2025 Le Groupe Magnolia, premier acteur du courtage en assurance de prêt, accélère le développement de son activité en complémentaire santé via sa marque Magnolia Santé. Le groupe dévoile aujourd’hui Protectio, sa première offre de complémentaire santé conçue en partenariat avec l’assureur Prévoir, spécialement pensée pour répondre aux besoins des retraités. Une nouvelle étape dans la diversification du Groupe Magnolia Depuis plus de 20 ans, Magnolia s’est imposé comme un acteur de référence dans le courtage d’assurance de prêt grâce à une approche centrée sur l’accompagnement, la transparence et les solutions sur mesure. Avec Magnolia Santé, le groupe poursuit cette ambition : élargir l’accès à des solutions de santé adaptées et proposer, en plus de son activité de distribution, ses propres contrats conçus pour répondre finement aux attentes de ses clients. Protectio : une couverture complète et ajustée pour les retraités Fruit d’un travail conjoint entre Magnolia et Prévoir, Protectio se distingue par des garanties renforcées et modulables, permettant aux retraités de choisir une protection adaptée à leur état de santé et à leur budget : Un produit responsable décliné en 4 niveaux de garanties Une prise en charge de la chambre particulière dès le niveau 1 Une offre renforcée sur l’hospitalisation, les soins courants et les médecines douces Des bonus de fidélité dès la 1re année sur l’hospitalisation et les soins courants Des tarifs compétitifs pour les seniors et une réduction de 10 % pour les couples L’objectif de Protectio : permettre aux retraités de sélectionner les options réellement utiles, de maîtriser leur budget et de payer le juste prix, sans surprotection ni reste à charge excessif. Un lancement dans un contexte de forte inflation des coûts de santé L’arrivée de Protectio répond à un enjeu majeur : la hausse continue des dépenses de santé pour les ménages, en particulier les seniors. Les tarifs des mutuelles ont augmenté de 6 % en 2025, et une nouvelle hausse pouvant atteindre 10 % est attendue en 2026. Le budget santé des seniors représente en moyenne 15 % de leurs revenus (DREES). Le coût moyen d’une mutuelle santé s’élève à environ 120 € par mois pour les jeunes retraités et 170 € pour les 75 ans et plus. Le reste à charge annuel moyen approche les 300 € par assuré.  Dans ce contexte, Magnolia réaffirme sa conviction : des offres ajustables, claires et transparentes sont indispensables pour permettre aux retraités de faire face aux augmentations successives sans renoncer à des soins essentiels. Encourager la mise en concurrence et la vigilance Magnolia rappelle qu’il est possible de changer de mutuelle santé chaque année à la date d’échéance du contrat, un droit essentiel pour permettre aux assurés de comparer régulièrement les offres du marché.Dans un secteur en pleine évolution, cette flexibilité est l’un des moyens les plus efficaces pour maîtriser durablement ses dépenses de santé en choisissant des contrats plus adaptés et compétitifs. Le Groupe Magnolia poursuit ainsi le combat qu’il mène depuis plus de 20 ans dans l’assurance de prêt : proposer une large gamme d’offres, créer ses propres solutions et garantir le meilleur rapport qualité/prix dans une logique de transparence totale.

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Crédit immobilier : quels taux prévus fin 2025 et début 2026 ?

Le marché du crédit immobilier aborde la fin de l’année 2025 dans un climat finalement plus serein que prévu. Alors que certains anticipaient une remontée rapide du coût de l’emprunt dès l’automne, les taux semblent se stabiliser malgré un contexte politique tendu en France. Les emprunteurs bénéficient même de conditions plus clémentes qu’au cours des mois précédents, et les banques se montrent globalement disposées à soutenir les projets d’achat. Quel est le niveau réel des taux immobiliers ? Quelles perspectives pour 2026 ? Voici une analyse détaillée pour mieux comprendre les tendances du moment. Des taux immobiliers stabilisés autour de 3,14 % en 2025 D’après les dernières données de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen accordé en octobre 2025 s’établit à 3,14 %, toutes durées de prêt confondues (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Certains profils très solides parviennent même à négocier des conditions plus avantageuses avec des décotes substantielles qui améliorent le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), indicateur officiel du coût final d’un crédit immo : autour de 3,10 % sur 25 ans et environ 2,99 % sur 20 ans, selon les observations communiquées par plusieurs courtiers. Les taux moyens constatés en octobre sont les suivants : 15 ans : 3,04 % 20 ans : 3,17 % 25 ans : 3,22 % Ces niveaux, légèrement en retrait par rapport aux prévisions pessimistes de la rentrée, témoignent d’une accalmie sur le marché du crédit. Début septembre, les scénarios les plus prudents envisageaient un retour à 3,5 %, voire 4 %, à l’horizon de janvier 2026, en raison du contexte politique national et d’un environnement économique incertain. Finalement, la situation s’est détendue grâce à une amélioration des indicateurs financiers. Un contexte monétaire plus favorable Le rôle clé de l’OAT 10 ans dans la détente des taux L’une des principales explications de ce repli concerne l’évolution du rendement de l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor) à 10 ans. Entre le début et la fin octobre, ce taux de référence a reculé de 3,60 % à 3,34 %, ce qui influence mécaniquement le coût de financement des banques et, par ricochet, les taux proposés aux particuliers. Les OAT 10 ans constituent la base de financement à long terme de l’État. Plus leur rendement est élevé, plus le pays est considéré comme risqué, ce qui pousse les marchés à exiger une rémunération plus importante. Quand l’OAT baisse, cela allège le coût de la dette publique et facilite également un assouplissement des taux bancaires. Les taux directeurs de la BCE restent inchangés Autre facteur favorable : La Banque Centrale Européenne (BCE) a de son côté maintenu ses taux directeurs, compte tenu de la maîtrise de l’inflation, désormais proche de son objectif de 2%. Toutefois, comme l'indice de prix à la consommation dépasse légèrement la cible des 2 %, une baisse rapide des taux directeurs n’est pas envisagée. La BCE doit en effet arbitrer entre maîtrise de l’inflation et soutien à l’économie, dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques et des conflits commerciaux. Cette pause prolongée dans la politique monétaire contribue à stabiliser l’environnement du crédit et laisse aux ménages un cadre plus prévisible pour construire leurs projets d’achat Des conditions d’emprunt attractives, surtout pour les primo-accédants Selon plusieurs experts, la fin d’année 2025 est particulièrement propice aux projets d’achat. La capacité d’achat des ménages est aujourd’hui l'une des meilleures des 25 dernières années. La combinaison de taux stabilisés et d’un marché immobilier encore en transition crée un contexte idéal pour les acquéreurs motivés. Conscientes du rôle essentiel des primo-accédants dans la dynamique du marché, les banques multiplient les offres ciblées à leur intention. Leur objectif est de séduire les jeunes acheteurs de moins de 35 ans grâce à des taux légèrement bonifiés, des facilités de financement ou des prêts complémentaires avantageux. Avec la chute du nombre de transactions en 2023 et 2024, les établissements bancaires cherchent à relancer la production de crédits, notamment auprès de cette clientèle stratégique qui représente plus de 50% de l’activité. Le prêt immobilier est un produit d’appel essentiel pour les établissements bancaires qui peuvent ainsi proposer sur le long terme d’autres produits assurantiels et financiers (assurance habitation, plan épargne retraite, placements). Par ailleurs, la durée moyenne d’emprunt continue d’augmenter, atteignant 250 mois (soit plus de 20 ans) au troisième trimestre 2025. Les banques s’en servent pour lisser les mensualités et maintenir un taux d’endettement acceptable (au plus 35% des revenus nets, assurance de prêt comprise), malgré un niveau des prix immobiliers toujours élevés dans certaines zones. Fin 2025 : une fenêtre d’opportunités pour les emprunteurs Au regard de ces éléments, la fin de l’année 2025 apparaît comme une période privilégiée pour concrétiser un achat immobilier. Les taux ne devraient pas dépasser 3,25 %, même pour les dossiers standard, ce qui reste très raisonnable par rapport aux anticipations du début d’année.  Selon Crédit Logement/CSA, cette évolution devrait même permettre de boucler 2025 avec un taux moyen annualisé de 3,14 %, soit une baisse notable de 0,53 point par rapport à 2024. Si cette dynamique reste fragile et dépend fortement des décisions de la BCE et de la conjoncture économique mondiale, elle permet aux acquéreurs de souffler après plusieurs années de hausse continue des taux. Perspectives 2026 : légère remontée des taux ou maintien de la stabilité ? Prévoir l’évolution des taux immobiliers sur l’année 2026 reste délicat, mais les grandes tendances se dessinent. Plusieurs facteurs laissent penser qu’une légère remontée pourrait intervenir au cours du premier semestre : une pression persistante sur les marchés obligataires des tensions géopolitiques persistantes un budget 2026 encore incertain une politique du logement jugée insuffisante pour fluidifier le marché. Les projections prudentes anticipent des taux compris entre 3,30 % et 3,40 % pour un prêt sur 20 ans en 2026. Ce niveau reste néanmoins inférieur à celui observé dans les années précédentes et n’a rien d’alarmant à l’échelle historique. Fin 2023, le taux moyen sur 20 ans s’affichait à 4,50 %. La reprise du marché immobilier, certes timide, semble désormais amorcée. L’activité devrait progressivement retrouver un équilibre en 2026. Les ménages vont intégrer l’idée que les taux ne retomberont pas au niveau exceptionnel des années 2020-2021. Est par ailleurs vivement attendu le statut de bailleur privé, inscrit dans la loi de finances 2026. Vivement attendu pour redynamiser le secteur du locatif, le dispositif prévoit notamment un amortissement des investissements immobiliers privés neufs et anciens.