Santé et inflation 2023 : 6 Français sur 10 renoncent à acheter des médicaments

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L’inflation touche le budget des ménages français à tous les niveaux, même pour se soigner. De plus en plus de personnes renoncent à des soins selon les résultats de deux sondages réalisés en avril 2023. Pratique en forte hausse ces dernières années, l’automédication recule, davantage chez les personnes modestes et les jeunes. Le budget alloué aux frais de santé des Français a toutefois nettement augmenté en cinq ans, sans qu’une immense majorité ne rencontre de difficulté à payer ses soins.

Médicaments sans ordonnance et inflation

Selon un sondage Ifop réalisé en avril dernier pour le laboratoire Biogaran, de plus en plus de Français font appel à des médicaments sans ordonnance pour se soigner : ils seraient 88% aujourd’hui contre 58% il y a vingt ans. Deux raisons majeures les incitent à pratiquer l’automédication :

  • soulager des symptômes bénins ne nécessitant pas d’aller consulter leur médecin traitant (79%)

  • les difficultés à obtenir un rendez-vous (57%)

  • le manque de moyens financiers pour une consultation.

Le contexte économique oblige toutefois 77% d’entre eux à rester attentifs aux prix des médicaments en vente libre. 40% des sondés faisant partie des catégories sociales les plus précaires se disent même être très vigilants quant au prix. 88% des personnes interrogées se détournent des produits de grandes marques pour aller vers des médicaments moins chers. Notons que les prix des médicaments sans ordonnance ont progressé de 9% en un an en février 2023.

Le prix est aussi facteur de renoncement. 61% disent avoir fait une croix sur des médicaments en raison de leur prix, un pourcentage qui a quasiment doublé par rapport à 2009 (36%). Les plus modestes et ceux de catégorie précaire sont davantage concernés (72% et 75% respectivement), mais le phénomène touche aussi les foyers plus aisés (43%).

Renonciation aux soins en hausse

Ce sondage est à mettre en parallèle avec une autre étude réalisée en avril 2023. Cofidis, en collaboration avec CSA Research, a interrogé les Français sur leurs frais de santé. Le budget annuel consacré à la santé est passé de 715€ à 1 249€ entre 2018 et 2023. La santé est une préoccupation plus importante depuis la crise sanitaire du Covid-19. Après l’énergie (eau, gaz et électricité) et l’alimentation, la santé est la troisième dépense prioritaire en 2023.

Malgré un contexte économique difficile qui plombe le budget des Français, une majorité d’entre eux (74%) n’a pas renoncé à se faire soigner durant les douze derniers mois. Le renoncement aux soins n’en demeure pas moins une réalité. Pour les 26% de Français confrontés à ce problème, les raisons sont multiples :

  • le montant du reste à charge trop élevé (42%)

  • l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous chez un spécialiste (30%)

  • la difficulté à trouver un médecin à proximité de chez soi (26%).

Le renoncement aux soins touche en priorité les jeunes de 25-34 ans (35%) et les foyers avec des enfants à charge (33%). Les deux postes de soins auxquels les Français renoncent le plus souvent sont les soins dentaires et d’optique, bien qu’ils bénéficient de la réforme 100% Santé qui supprime les restes à charge après intervention d’Ameli et de la mutuelle. Sachez que le gouvernement prévoit des changements pour la réforme 100% Santé à partir de janvier 2024 : les prothèses capillaires et les fauteuils roulants devraient y être intégrés.

Le niveau du reste à charge, c’est-à-dire la somme que le patient doit supporter après prise en charge de l’assurance maladie et de la mutuelle santé, n’a pourtant augmenté que modérément en cinq ans, passant d’une moyenne de 232€ en 2018 à 288€ en 2023. Mais l’inflation pèse sur toutes les dépenses du quotidien. 39% n’hésitent pas à puiser dans leur épargne personnelle pour financer leurs frais de santé, quand 44% cherchent à réduire leurs dépenses de santé. 

Un moyen de maîtriser vos dépenses de santé est d’être couvert par une bonne mutuelle. Mettez les offres en concurrence via notre comparateur de mutuelle santé et vérifiez si votre contrat en cours soutient la comparaison. Depuis décembre 2020, vous avez le droit de résilier votre mutuelle santé à tout moment, sans frais ni motif à fournir, après une année de souscription. Vous pouvez économiser jusqu’à 200€ par an à garanties équivalentes.  

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Chacune de ces séances coûte 50 € prises en charge à 60 % par l’Assurance Maladie, soit 30 €remboursés. Le reste, soit 20 € par séance, peut être couvert par la mutuelle santé. À noter : Votre participation financière est donc limitée, et peut être totalement annulée si vous êtes couvert par une mutuelle santé adéquate. Les conditions pour bénéficier du dispositif en 2025 Contrairement à ses débuts, le parcours d’accès est désormais simplifié. Depuis 2024, plus la peine de passer par son médecin traitant : vous n’avez pas besoin de respecter le parcours de soins coordonnés, vous pouvez prendre rendez-vous directement avec un psychologue partenaire inscrit dans l’annuaire du dispositif. Cela facilite grandement la démarche, notamment pour les jeunes adultes ou les personnes en souffrance qui hésitent à consulter. Qui est concerné ? 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D’autres encore n’incluent pas les soins psychologiques dans leur offre de base. Conseil : Il est essentiel de vérifier les garanties de la mutuelle santé, en particulier dans les rubriques "consultations spécialisées" ou "soutien psychologique", voire “forfait prévention et bien-être”. Interrogez votre conseiller mutuelle si l’information n’est pas explicite. Les contrats responsables et les offres premium Les formules qui appliquent le cahier des charges de la mutuelle responsable, soit 95% du marché de la complémentaire santé, n’ont pas d’obligation de couvrir les séances chez le psychologue, mais certains contrats haut de gamme intègrent des remboursements psy attractifs. Pour les personnes souhaitant un accès gratuit au psy, il est donc possible de souscrire ou de changer de contrat pour : une complémentaire santé incluant la prise en charge intégrale du reste à charge, ou une mutuelle proposant des forfaits libres utilisables pour les psychologues. 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Assurance emprunteur moins chère en 2025 : 5 conseils pour bien négocier

L'assurance emprunteur représente une part considérable du coût total d'un crédit immobilier, atteignant en moyenne 30% du montant global. En 2025, après 3 ans d’inflation élevée, optimiser cette dépense est devenu essentiel pour les emprunteurs. La bonne nouvelle ? Plusieurs leviers existent pour réduire significativement ce poste de dépense. Découvrez nos 5 conseils pour négocier efficacement votre assurance de prêt et réaliser des économies substantielles. Pourquoi négocier son assurance emprunteur en 2025 ? En 2025, le marché de l'assurance emprunteur continue d'évoluer en faveur des consommateurs. La concurrence accrue entre banques et assureurs externes, et la simplification des démarches de changement, permettent aux emprunteurs de bénéficier d'offres plus compétitives.  Pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, les économies potentielles peuvent dépasser 10 000 €, une somme non négligeable dans le budget d'un ménage. La majorité des emprunteurs se contentent pourtant de souscrire l'offre proposée par leur établissement bancaire, sans prendre le temps de comparer les alternatives. Cette habitude coûteuse peut être facilement corrigée en suivant quelques conseils stratégiques. Conseil n°1 : Privilégier une assurance individuelle Le premier choix déterminant concerne le type d'assurance : contrat groupe ou contrat individuel. L'assurance groupe : simple mais coûteuse L'assurance groupe, proposée directement par votre banque, présente quelques avantages : Une souscription simplifiée et rapide Des démarches administratives prises en charge par l'établissement Une couverture standardisée pour tous les emprunteurs Cependant, ce contrat collectif impose des garanties identiques à tous les profils, sans tenir compte des situations particulières. La tarification uniforme qui en résulte est généralement plus onéreuse, surtout pour les profils présentant peu de risques. L'assurance individuelle : personnalisée et économique À l'inverse, l'assurance individuelle souscrite auprès d'un assureur externe offre : Une personnalisation des garanties selon vos besoins spécifiques La possibilité de sélectionner uniquement les couvertures pertinentes Des tarifs généralement plus compétitifs, adaptés à votre profil Conseil n°2 : Profiter de la loi pour changer d'assureur Vous avez déjà souscrit une assurance groupe avec votre banque ? Il n'est jamais trop tard pour en changer. Le cadre légal favorable aux emprunteurs Depuis la loi Lemoine de 2022, vous pouvez changer d'assurance à tout moment, sans contrainte de temps ni attendre la date anniversaire de votre contrat, comme l’imposaient les dispositifs précédents (loi Hamon et amendement Bourquin). Cette disposition législative vous permet de réduire vos coûts même après plusieurs années de remboursement. Respecter le principe d'équivalence des garanties Pour que votre changement d’assurance de prêt soit accepté, vous devez respecter le principe d'équivalence des garanties. Voici la marche à suivre : Demandez à votre banque la fiche standardisée d'information (FSI) détaillant les garanties minimales exigées par la banque prêteuse Comparez les exclusions et délais de carence Joignez à votre demande une attestation du nouvel assureur prouvant l'équivalence La banque dispose d’un délai légal de 10 jours ouvrés pour formuler sa réponse, et en cas d’acceptation, rédiger l’avenant au contrat (procédure gratuite). En cas de refus Si l'établissement prêteur refuse votre demande, il doit justifier sa décision par écrit de manière exhaustive. Le refus ne peut porter que sur le non-respect de l’équivalence de garanties. Vous pouvez alors : Contester ce refus auprès du médiateur bancaire Solliciter l'aide d'un courtier spécialisé pour renforcer votre dossier Conseil n°3 : Optimiser la quotité d'assurance La quotité d’assurance de prêt représente le pourcentage du capital emprunté couvert par l'assurance pour chaque emprunteur. En cas d’emprunt en solo, la quotité est obligatoirement de 100% ; si vous êtes deux, l’addition des 2 quotités doit totaliser au moins 100% et peut aller jusqu’à 200% pour une protection maximale.  L’ajustement des quotités peut générer des économies substantielles. Choisir la bonne répartition Pour un crédit souscrit à plusieurs, plusieurs options s'offrent à vous : 50/50 : chaque emprunteur est assuré pour la moitié du capital 70/30 : répartition asymétrique, adaptée quand les revenus sont inégaux 100/100 : couverture maximale mais plus coûteuse Critères de décision Le choix optimal dépend de plusieurs facteurs : L'équilibre des revenus entre co-emprunteurs Les charges familiales respectives Le niveau de protection souhaité Les risques professionnels ou de santé spécifiques En adaptant précisément les quotités à votre situation réelle, vous pourriez économiser jusqu'à 20% sur le coût de votre assurance emprunteur. Conseil n°4 : Valoriser son profil emprunteur Votre profil personnel influence directement le montant de votre prime d'assurance emprunteur.  Améliorer son profil médical Pour optimiser votre tarification : Arrêtez de fumer : après 24 mois d'abstinence, vos cotisations diminuent significativement. Un fumeur peut payer jusqu’à 70% plus cher son assurance de prêt. Adoptez un mode de vie plus sain : un IMC normalisé réduit les surprimes. Fournissez un bilan de santé récent et complet pour rassurer l'assureur. Gérer les activités à risque Si vous pratiquez des sports extrêmes ou exercez un métier à risques, deux options s'offrent à vous : Réévaluer la nécessité de ces activités sportives dangereuses si elles sont occasionnelles Rechercher des assureurs spécialisés proposant des couvertures adaptées sans surprimes excessives Une amélioration de votre profil peut réduire votre prime annuelle de 15 à 30% selon les cas. Conseil n°5 : Faire appel à un courtier spécialisé Pour maximiser vos chances d'obtenir la meilleure offre, le recours à un courtier spécialisé en assurance emprunteur s'avère souvent judicieux. Les avantages d'un intermédiaire expert Le rôle d’un courtier en assurance de prêt est de : générer un gain de temps considérable dans vos recherches et démarches vous donner accès à un réseau étendu d'assureurs  vous proposer une expertise pointue dans la comparaison des garanties vous apporter un accompagnement personnalisé, particulièrement précieux pour les profils atypiques vous aider à sélectionner le contrat adapté à vos besoins et à votre budget. Quand solliciter un courtier ? Le recours à un courtier est recommandé dans plusieurs situations : Lors de la souscription initiale du prêt Pour une renégociation d'assurance en cours de crédit Face à un refus de substitution d'assurance par la banque En cas de problèmes de santé ou de profil considéré "à risque" Précautions à prendre Avant de vous engager, vérifiez : Le mode de rémunération du courtier (honoraires ou commission) Son inscription à l'ORIAS (Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance) Les avis clients et son expertise dans le domaine spécifique de l'assurance emprunteur L’assurance emprunteur est une dépense incontournable dans le cadre d’un crédit immobilier. Heureusement, elle n’est pas incompressible et peut se négocier au mieux de vos intérêts si vous avez les bons atouts et les bons outils en main. L’accompagnement d’un courtier demeure essentiel pour trouver la formule la plus compétitive qui respecte en tous points les exigences de la banque en matière de couverture minimale.

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Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en mai 2025

Le marché du crédit immobilier en ce mois de mai 2025 présente un visage contrasté, oscillant entre une stabilisation bienvenue des taux d'intérêt et une augmentation quasi généralisée des frais de notaire. Après une période d'incertitude marquée par une hausse des taux en avril, le printemps 2025 semble offrir de nouvelles perspectives aux aspirants propriétaires.  Cette période, traditionnellement dynamique pour l'immobilier, est d'autant plus intéressante qu'elle s'inscrit dans un contexte monétaire favorisant la concurrence entre les établissements bancaires. Décryptons les conditions d'emprunt actuelles, l'impact de la révision des frais de notaire et les stratégies à adopter pour optimiser le coût de son financement, en mettant l'accent sur le levier essentiel de l'assurance emprunteur. Stabilité des taux en mai 2025 : une bouffée d'air frais Après une période prolongée de baisse, les taux d'intérêt des prêts immobiliers avaient connu un regain de vigueur en avril, suscitant des inquiétudes quant à une potentielle tendance haussière durable, alimentée par un environnement politico-économique perçu comme instable. Cependant, le mois de mai apporte un démenti à ces prévisions pessimistes. La stabilisation des taux en mai, intervenant après le rebond d'avril, constitue un signal positif pour le marché. Elle offre aux emprunteurs une visibilité accrue et de nouvelles opportunités de concrétiser leurs projets immobiliers. Actuellement, les conditions d'emprunt se situent en moyenne (hors assurance et coût des sûretés) aux niveaux suivants : Sur 10 ans : 3,05% Sur 15 ans : 3,12% Sur 20 ans : 3,15% Sur 25 ans : 3,25% Il est important de rappeler que les règles du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) encadrent la durée maximale de remboursement des prêts immobiliers à 25 ans. Néanmoins, une flexibilité est admise, permettant un endettement jusqu'à 27 ans dans le cadre de l'acquisition d'un bien neuf (vente en état futur d'achèvement - VEFA) ou d'un bien ancien nécessitant des travaux de rénovation dont le montant représente au moins 10% du coût total de l'opération. Un contexte macroéconomique favorable aux emprunteurs Ce début de mois de mai 2025 s'avère particulièrement propice aux emprunteurs, qui bénéficient d'une conjonction d'éléments positifs, quel que soit leur profil. Politique monétaire de la BCE  Le niveau des taux d'intérêt actuels est directement influencé par la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE). La BCE a procédé à une 7e baisse consécutive de ses taux directeurs le 22 avril dernier, ramenant le taux de refinancement à 2,40%. Ce taux, qui culminait à 4,5% en septembre 2023, a diminué progressivement en parallèle avec le ralentissement de l'inflation dans la zone euro (2,2% sur un an à fin mars). Cette politique accommodante contribue à maintenir des coûts de financement relativement bas pour les banques, qui répercutent en partie ces conditions favorables sur les taux proposés aux emprunteurs. En parallèle, l’OAT 10 ans (emprunt obligataire de l’État français) stagne autour de 3,20% signe que les investisseurs conservent leur confiance malgré l’endettement excessif de la France. Décotes pour les meilleurs dossiers De plus, les profils d'emprunteurs considérés comme "premium", c'est-à-dire présentant une situation financière solide et un faible niveau de risque, peuvent actuellement négocier des taux inférieurs à 3% sur toutes les durées d'emprunt. Ces niveaux se rapprochent de ceux observés fin 2022, une période encore considérée comme favorable pour l'accès au crédit immobilier. PTZ pour le financement de la résidence principale Les primo-accédants bénéficient également d'un soutien accru grâce au Prêt à Taux Zéro (PTZ) dont la version 2025 est en vigueur depuis le 1er avril. Ce dispositif a été étendu à l'ensemble du territoire pour l'acquisition de logements neufs, et il est désormais possible de financer une maison individuelle via ce prêt aidé. Le principal avantage du PTZ réside dans l'absence d'intérêts à payer à la banque, ce qui permet de réduire significativement le taux d'endettement global de l'emprunteur. Concurrence interbancaire Enfin, malgré un contexte politique et économique toujours teinté d'incertitudes, les banques affichent une attitude commerciale offensive. La concurrence interbancaire est particulièrement vive en cette période printanière, qui constitue traditionnellement le premier temps fort de l'année pour le marché immobilier. Cette compétition accrue incite les établissements prêteurs à proposer des offres attractives pour conquérir de nouveaux clients, le crédit immobilier étant le produit d’appel par excellence. Augmentation généralisée des frais de notaire : un coût supplémentaire à anticiper Si les conditions d'emprunt semblent globalement favorables, une ombre plane sur le marché immobilier en mai 2025 : la hausse quasi généralisée des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), souvent improprement appelés "frais de notaire". La loi de finances 2025 autorise les départements à augmenter ces droits de 0,5 point. Les DMTO sont des taxes perçues lors de toute transaction immobilière, qu'il s'agisse d'un bien neuf, ancien ou d'un terrain. Leur montant représente une part significative du coût total de l'acquisition : généralement entre 7% et 8% du prix de vente dans l'ancien, et entre 2% et 3% dans le neuf. Seuls les primo-accédants pour l'achat de leur résidence principale et les acquéreurs de biens neufs sont exonérés de cette augmentation des DMTO en 2025. Pour les autres acquéreurs, cette hausse se traduit par un surcoût non négligeable des frais de notaire. Concrètement, cela représente une augmentation de 500€ de DMTO par tranche de 100 000€ du prix du bien. Ainsi, pour l'achat d'un logement d'une valeur de 300 000€, l'acquéreur devra débourser 1 500€ supplémentaires au titre des DMTO. Face à la crise immobilière qui a marqué les années 2023 et 2024, de nombreux départements ont saisi cette opportunité pour tenter de redresser leurs finances locales en augmentant les DMTO. Cependant, quelques rares départements, tels que l'Oise, les Alpes-Maritimes, l'Eure, l'Indre, la Saône-et-Loire ou encore les Hautes-Pyrénées (liste non exhaustive), ont fait le choix de maintenir les taux inchangés, quel que soit le type d'acquisition. Il est donc essentiel pour les futurs acquéreurs de se renseigner sur le taux appliqué dans le département où ils envisagent d'acheter. Réduire le coût global du prêt immobilier : l'assurance emprunteur comme levier d'économies majeur Même si les taux d'intérêt demeurent attractifs, l'objectif de tout emprunteur est de négocier les conditions les plus avantageuses possibles afin de minimiser le coût total de son crédit immobilier. Il est crucial de comprendre que le coût d'un prêt ne se limite pas aux seuls intérêts. D'autres frais, facturés par la banque, viennent alourdir la facture : Frais de dossier : Ils représentent généralement entre 0,30% et 1,50% du montant emprunté, avec des planchers et des plafonds (souvent un minimum de 500€ et un maximum de 1 500€). Frais de garantie : Destinés à couvrir la banque en cas de défaut de paiement, ils prennent la forme d'une hypothèque ou d'une caution. Leur coût est d'environ 2% du montant emprunté et ils sont payables lors de la signature de l'acte de vente. La caution présente l'avantage de permettre la récupération d'une partie des sommes versées au terme, en l’absence d’incident de paiement. Primes d'assurance emprunteur : Il s'agit de la deuxième dépense la plus importante après les intérêts d'emprunt. En moyenne, elle représente un tiers du coût total du crédit, soit des milliers d'euros sur la durée totale du prêt. L'ensemble de ces dépenses incontournables est intégré dans le Taux Annuel Effectif Global (TAEG). Cet indicateur, qui représente le coût total du crédit immobilier pour l'emprunteur exprimé en pourcentage annuel, est obligatoirement mentionné sur tous les supports d'information bancaire (publicités, offres de prêt). Il constitue un outil essentiel pour comparer objectivement les différentes offres de prêt. La bonne nouvelle est que l'emprunteur dispose d'un réel pouvoir pour maîtriser le coût de son assurance de prêt. Contrairement à une idée reçue, il n'est pas obligatoire de souscrire à l'assurance proposée par la banque (assurance groupe). La loi Lagarde de 2010 permet de choisir une assurance déléguée auprès d'un autre prestataire. La délégation d’assurance de prêt vous ouvre des opportunités inédites de payer moins cher, tout en étant couvert par des garanties sur-mesure, en adéquation avec vos besoins réels. 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