Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en mai 2025
Le marché du crédit immobilier en ce mois de mai 2025 présente un visage contrasté, oscillant entre une stabilisation bienvenue des taux d'intérêt et une augmentation quasi généralisée des frais de notaire. Après une période d'incertitude marquée par une hausse des taux en avril, le printemps 2025 semble offrir de nouvelles perspectives aux aspirants propriétaires.
Cette période, traditionnellement dynamique pour l'immobilier, est d'autant plus intéressante qu'elle s'inscrit dans un contexte monétaire favorisant la concurrence entre les établissements bancaires. Décryptons les conditions d'emprunt actuelles, l'impact de la révision des frais de notaire et les stratégies à adopter pour optimiser le coût de son financement, en mettant l'accent sur le levier essentiel de l'assurance emprunteur.
Stabilité des taux en mai 2025 : une bouffée d'air frais
Après une période prolongée de baisse, les taux d'intérêt des prêts immobiliers avaient connu un regain de vigueur en avril, suscitant des inquiétudes quant à une potentielle tendance haussière durable, alimentée par un environnement politico-économique perçu comme instable.
Cependant, le mois de mai apporte un démenti à ces prévisions pessimistes. La stabilisation des taux en mai, intervenant après le rebond d'avril, constitue un signal positif pour le marché. Elle offre aux emprunteurs une visibilité accrue et de nouvelles opportunités de concrétiser leurs projets immobiliers.
Actuellement, les conditions d'emprunt se situent en moyenne (hors assurance et coût des sûretés) aux niveaux suivants :
Sur 10 ans : 3,05%
Sur 15 ans : 3,12%
Sur 20 ans : 3,15%
Sur 25 ans : 3,25%
Il est important de rappeler que les règles du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) encadrent la durée maximale de remboursement des prêts immobiliers à 25 ans. Néanmoins, une flexibilité est admise, permettant un endettement jusqu'à 27 ans dans le cadre de l'acquisition d'un bien neuf (vente en état futur d'achèvement - VEFA) ou d'un bien ancien nécessitant des travaux de rénovation dont le montant représente au moins 10% du coût total de l'opération.
Un contexte macroéconomique favorable aux emprunteurs
Ce début de mois de mai 2025 s'avère particulièrement propice aux emprunteurs, qui bénéficient d'une conjonction d'éléments positifs, quel que soit leur profil.
Politique monétaire de la BCE
Le niveau des taux d'intérêt actuels est directement influencé par la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE). La BCE a procédé à une 7e baisse consécutive de ses taux directeurs le 22 avril dernier, ramenant le taux de refinancement à 2,40%. Ce taux, qui culminait à 4,5% en septembre 2023, a diminué progressivement en parallèle avec le ralentissement de l'inflation dans la zone euro (2,2% sur un an à fin mars).
Cette politique accommodante contribue à maintenir des coûts de financement relativement bas pour les banques, qui répercutent en partie ces conditions favorables sur les taux proposés aux emprunteurs.
En parallèle, l’OAT 10 ans (emprunt obligataire de l’État français) stagne autour de 3,20% signe que les investisseurs conservent leur confiance malgré l’endettement excessif de la France.
Décotes pour les meilleurs dossiers
De plus, les profils d'emprunteurs considérés comme "premium", c'est-à-dire présentant une situation financière solide et un faible niveau de risque, peuvent actuellement négocier des taux inférieurs à 3% sur toutes les durées d'emprunt. Ces niveaux se rapprochent de ceux observés fin 2022, une période encore considérée comme favorable pour l'accès au crédit immobilier.
PTZ pour le financement de la résidence principale
Les primo-accédants bénéficient également d'un soutien accru grâce au Prêt à Taux Zéro (PTZ) dont la version 2025 est en vigueur depuis le 1er avril. Ce dispositif a été étendu à l'ensemble du territoire pour l'acquisition de logements neufs, et il est désormais possible de financer une maison individuelle via ce prêt aidé.
Le principal avantage du PTZ réside dans l'absence d'intérêts à payer à la banque, ce qui permet de réduire significativement le taux d'endettement global de l'emprunteur.
Concurrence interbancaire
Enfin, malgré un contexte politique et économique toujours teinté d'incertitudes, les banques affichent une attitude commerciale offensive. La concurrence interbancaire est particulièrement vive en cette période printanière, qui constitue traditionnellement le premier temps fort de l'année pour le marché immobilier. Cette compétition accrue incite les établissements prêteurs à proposer des offres attractives pour conquérir de nouveaux clients, le crédit immobilier étant le produit d’appel par excellence.
Augmentation généralisée des frais de notaire : un coût supplémentaire à anticiper
Si les conditions d'emprunt semblent globalement favorables, une ombre plane sur le marché immobilier en mai 2025 : la hausse quasi généralisée des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), souvent improprement appelés "frais de notaire". La loi de finances 2025 autorise les départements à augmenter ces droits de 0,5 point.
Les DMTO sont des taxes perçues lors de toute transaction immobilière, qu'il s'agisse d'un bien neuf, ancien ou d'un terrain. Leur montant représente une part significative du coût total de l'acquisition : généralement entre 7% et 8% du prix de vente dans l'ancien, et entre 2% et 3% dans le neuf. Seuls les primo-accédants pour l'achat de leur résidence principale et les acquéreurs de biens neufs sont exonérés de cette augmentation des DMTO en 2025.
Pour les autres acquéreurs, cette hausse se traduit par un surcoût non négligeable des frais de notaire. Concrètement, cela représente une augmentation de 500€ de DMTO par tranche de 100 000€ du prix du bien. Ainsi, pour l'achat d'un logement d'une valeur de 300 000€, l'acquéreur devra débourser 1 500€ supplémentaires au titre des DMTO.
Face à la crise immobilière qui a marqué les années 2023 et 2024, de nombreux départements ont saisi cette opportunité pour tenter de redresser leurs finances locales en augmentant les DMTO. Cependant, quelques rares départements, tels que l'Oise, les Alpes-Maritimes, l'Eure, l'Indre, la Saône-et-Loire ou encore les Hautes-Pyrénées (liste non exhaustive), ont fait le choix de maintenir les taux inchangés, quel que soit le type d'acquisition. Il est donc essentiel pour les futurs acquéreurs de se renseigner sur le taux appliqué dans le département où ils envisagent d'acheter.
Réduire le coût global du prêt immobilier : l'assurance emprunteur comme levier d'économies majeur
Même si les taux d'intérêt demeurent attractifs, l'objectif de tout emprunteur est de négocier les conditions les plus avantageuses possibles afin de minimiser le coût total de son crédit immobilier. Il est crucial de comprendre que le coût d'un prêt ne se limite pas aux seuls intérêts. D'autres frais, facturés par la banque, viennent alourdir la facture :
Frais de dossier : Ils représentent généralement entre 0,30% et 1,50% du montant emprunté, avec des planchers et des plafonds (souvent un minimum de 500€ et un maximum de 1 500€).
Frais de garantie : Destinés à couvrir la banque en cas de défaut de paiement, ils prennent la forme d'une hypothèque ou d'une caution. Leur coût est d'environ 2% du montant emprunté et ils sont payables lors de la signature de l'acte de vente. La caution présente l'avantage de permettre la récupération d'une partie des sommes versées au terme, en l’absence d’incident de paiement.
Primes d'assurance emprunteur : Il s'agit de la deuxième dépense la plus importante après les intérêts d'emprunt. En moyenne, elle représente un tiers du coût total du crédit, soit des milliers d'euros sur la durée totale du prêt.
L'ensemble de ces dépenses incontournables est intégré dans le Taux Annuel Effectif Global (TAEG). Cet indicateur, qui représente le coût total du crédit immobilier pour l'emprunteur exprimé en pourcentage annuel, est obligatoirement mentionné sur tous les supports d'information bancaire (publicités, offres de prêt). Il constitue un outil essentiel pour comparer objectivement les différentes offres de prêt.
La bonne nouvelle est que l'emprunteur dispose d'un réel pouvoir pour maîtriser le coût de son assurance de prêt. Contrairement à une idée reçue, il n'est pas obligatoire de souscrire à l'assurance proposée par la banque (assurance groupe). La loi Lagarde de 2010 permet de choisir une assurance déléguée auprès d'un autre prestataire.
La délégation d’assurance de prêt vous ouvre des opportunités inédites de payer moins cher, tout en étant couvert par des garanties sur-mesure, en adéquation avec vos besoins réels. Les assurances bancaires coûtent jusqu’à 4 fois plus cher et reposent sur le principe de mutualisation : quel que soit votre profil, vous êtes couvert par des garanties standards.
Pour un crédit immobilier de 250 000€, on estime que vous pouvez économiser en moyenne entre 5 000€ et 15 000€ si vous souscrivez une assurance individuelle.
Si la délégation vous semble ardue à mettre en place lors de votre demande de crédit, saisissez la loi Lemoine dans un deuxième temps : vous avez le droit de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment et sans frais, dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt. Rentrez dans le jeu de la banque pour ensuite retourner la situation à votre avantage grâce à la réglementation.
Mai est habituellement un mois porteur pour le marché immobilier. Les conditions observées en 2025 sont propices aux emprunteurs, avec des taux qui n’augmentent pas et qui restent à des niveaux attractifs. En tirant partie de la législation sur l’assurance emprunteur, vous pouvez faire des économies en négociant de meilleures conditions d’emprunt.