Immobilier : comment réussir son premier achat en 2023 ?

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L’achat immobilier est pour beaucoup le projet d’une vie. Les primo-accédants sont souvent jeunes et inexpérimentés en la matière, et l’accès au crédit bancaire est pour le moins semé d’embûches. Voici quelques conseils pour vous aider à réaliser un premier achat immobilier.

Choisir un bien immobilier adapté

La recherche d’un bien immobilier est précédée par deux étapes cruciales :

  • la définition de vos besoins : acquisition de la résidence principale ou achat locatif ? Achat neuf ou ancien ? Ville ou campagne ?
  • l’évaluation de votre capacité d’endettement, à savoir le montant que vous pouvez emprunter pour financer votre projet.

Ces deux paramètres vont orienter vos recherches et vous éviter des visites inutiles de logements inadaptés à votre situation et à votre budget. Les agences immobilières apprécient les clients qui savent où ils vont. Pour chacun, le temps est précieux et une vision claire du projet d’achat permet de toucher rapidement la cible. À moins d’avoir une bonne connaissance du marché immobilier et de savoir négocier de particulier à particulier, passer par un professionnel vous permet de bénéficier de conseils éclairés ; il faudra toutefois intégrer les frais d’agence dans votre budget.

La capacité d’emprunt connue, vous pouvez diriger vos recherches vers les biens qui correspondent au plus près de vos desiderata.

Quels seront les critères d’emprunt en 2023 ?

Il ne vous aura pas échappé que les taux d’intérêts ont très vivement progressé en 2022. En cette fin décembre, le taux moyen du marché tourne aux alentours de 2,50% (hors assurance emprunteur et coût des sûretés), contre 1% il y a un an, et on file avec certitude vers des taux à plus de 3% au cours du printemps 2023.

L’évolution constante des taux débiteurs s’impose à votre capacité d’emprunt, qui se rétrécit à mesure que les taux augmentent en l’absence de hausse de vos revenus. Une simulation de crédit en janvier 2023 devient rapidement obsolète le mois suivant, vous obligeant à ajuster constamment le montant empruntable. C’est la croix du pèlerin emprunteur : adapter en permanence son projet face à la mouvance des conditions de crédit.

Les banques étant par ailleurs soumises aux normes d’octroi, vous ne pourrez emprunter au-delà de :

  • 35% d’endettement, tous crédits confondus, assurance emprunteur incluse ;
  • 25 ans, sauf achat dans le neuf (VEFA) ou dans l’ancien avec travaux importants (au moins 25% du montant de l’opération) où la jouissance du bien postérieure au déblocage des fonds permet de s’endetter jusqu’à 27 ans.

En tant que primo-accédant, la banque peut déroger à ces règles et vous octroyer un crédit à la marge des seuils imposés. Cette souplesse concerne essentiellement l’acquisition de la résidence principale, et de la solidité de votre dossier dépendra la générosité du prêteur. Le secours d’un courtier va de nouveau se révéler indispensable en 2023 pour optimiser vos chances de décrocher votre financement bancaire.

Ces règles d’octroi ont renforcé l’exigence d’apport personnel. Difficile pour un jeune primo-accédant de mobiliser une épargne qui fait bien souvent défaut. L’année 2022 restera aussi marquée par un apport personnel record partout en France, qui atteint désormais en moyenne près de 20% du montant d’une opération immobilière. À cela s’ajoute l’obligation de conserver une épargne de précaution (au moins équivalente à 6 mensualités) pour pallier un éventuel coup dur.

Sachez en outre que le diagnostic immobilier compte pour obtenir son prêt : en cas d’achat dans l’ancien, les banques exigent que le coût des éventuels travaux de rénovation soit fondu dans le crédit.

Sollicitez les aides à l’acquisition immobilière

Pour un premier achat immobilier, vous pouvez sans doute bénéficier des aides publiques à l’accession, sous réserve qu’elle concerne la résidence principale :

  • Le PTZ (Prêt à taux Zéro) qui est souscrit en complément d’un crédit classique et qui permet de financer jusqu’à 40% du montant de l’opération ;
  • Le PEL (Prêt Épargne Logement) : va-t-on assister au retour en grâce du PEL en 2023 ? Avec la remontée des taux d’intérêt, le taux du prêt via un Plan d’Epargne Logement redevient compétitif.
  • Le PAS (Prêt Accession Sociale) accordé sous conditions de ressources ;
  • Le Prêt Action Logement (ex-1% Logement) réservé aux salariés du privé.

Ces aides financières minimisent le recours à l’emprunt classique, plus cher, et viennent consolider votre capacité d’endettement. Elles peuvent être complétées par des coups de pouce de la collectivité. Cliquez sur l’annuaire Anil des aides locales à l’accession à la propriété pour savoir si votre commune et votre département peut vous aider à devenir propriétaire de votre logement.

Pensez aux coûts annexes

Si vous envisagez d’acheter un appartement dans une copropriété, vous devez connaître les charges annuelles (assurance de l’immeuble, honoraires de syndic, entretien et nettoyage des parties communes, chauffage collectif, ascenseur, etc.) et les intégrer dans votre montage financier. Le vendeur a obligation de vous donner accès au carnet d’entretien et aux procès-verbaux des assemblées générales qui stipulent les travaux ou rénovations prévus, ainsi que leurs coûts.

Autre dépense à laquelle penser quand on achète un logement, la taxe foncière, qui va faire un bond de 7% en moyenne en 2023. Mais la rénovation énergétique est une solution pour réduire la taxe foncière : 453 communes accordent une exonération partielle ou totale conditionnée à la réalisation de travaux d’économies d’énergie.

Déléguez votre assurance de prêt immobilier

Last but not least, l’assurance emprunteur, un coût incompressible pour tous ceux qui financent leur achat à crédit. Par obligation légale, elle fait malheureusement partie des frais intégrés dans le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), indicateur du coût final de votre prêt, et pèse en moyenne un tiers de ce coût.

En faisant jouer votre droit au libre choix du contrat d’assurance, vous pouvez diminuer la prime par deux ou par trois, et économiser des milliers d’euros sur la durée du prêt. À garanties équivalentes, les assurances proposées par les prestataires externes sont beaucoup moins chères que les formules bancaires. Parmi les avantages de la délégation d’assurance de prêt immobilier, figure également la possibilité d’être bien conseillé par un courtier spécialisé pour être mieux couvert.

Et si vous n’avez pu souscrire l’assurance de votre choix au moment de votre demande de prêt, vous bénéficiez de la loi Lemoine dès le lendemain de la signature du crédit. Ce dispositif vous permet de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans attendre de date d’échéance, et de souscrire rapidement une formule meilleur marché et tout aussi protectrice.

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MaPrimeRénov’ : les travaux monogestes maintenus malgré la suspension

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Mutuelle santé : les 3 motifs de litiges les plus courants entre assurés et assureurs

La mutuelle santé est un pilier essentiel pour couvrir les frais de santé non pris en charge par la Sécurité sociale. Pourtant, malgré leur utilité, les contrats de complémentaire santé peuvent générer des tensions entre assurés et assureurs. Mauvaise compréhension du contrat, refus de remboursement ou résiliation abusive… Les litiges sont en hausse et soulignent l’importance d’être bien informé avant de souscrire. Zoom sur les 3 motifs de litiges les plus fréquents depuis des années et comment les éviter. 1. Refus de remboursement : le flou des garanties santé Pourquoi les remboursements sont-ils parfois refusés ? En assurance de personne, les assurances santé complémentaire sont la première source de litiges entre clients et prestataires. Le refus de remboursement reste le principal sujet de mécontentement chez les assurés. Un tiers des litiges proviennent de prestations non remboursées ou partiellement prises en charge. La cause majeure : une mauvaise compréhension des garanties de la mutuelle au moment de la souscription. Beaucoup d’assurés pensent être couverts pour certaines dépenses (implants dentaires, ostéopathie, dépassements d’honoraires…), alors que celles-ci sont exclues du contrat ou plafonnées. Les soins les plus concernés : Soins dentaires hors nomenclature (implants, parodontologie) Médecine douce (ostéopathie, acupuncture, ect.) Lunettes et lentilles de contact onéreuses Chirurgies avec dépassements d’honoraires élevés Comment éviter le refus de prise en charge ? Lire attentivement les conditions générales et particulières de son contrat Utiliser les simulateurs de remboursement fournis par l’assureur Vérifier les plafonds de remboursement Demander un devis préalable et un accord écrit pour les actes coûteux Privilégier les mutuelles affichant une transparence totale sur les garanties 2. Résiliation ou non-renouvellement du contrat : l’incompréhension des droits Résiliation abusive : un motif de litige en forte hausse Depuis la loi de résiliation infra-annuelle en mutuelle santé, les assurés peuvent changer de mutuelle à tout moment après un an de contrat. Cependant, certains assureurs résilient eux-mêmes les contrats, souvent sans explication claire, invoquant des "raisons techniques" ou une "fréquence de remboursement excessive". Cette pratique, parfois perçue comme discriminatoire, touche surtout les personnes âgées ou celles avec des pathologies lourdes. Cas fréquents de litige : Résiliation sans préavis réel Refus de renouvellement pour "consommation excessive" Changement des conditions tarifaires après résiliation Que faire en cas de résiliation contestée ? Demander une justification écrite à l’assureur Contacter un médiateur de l’assurance (obligatoire avant toute action en justice) Préserver une copie de tous les échanges écrits Comparer les offres avec une mutuelle sans questionnaire de santé Points clés à vérifier dans le contrat : Clause de résiliation Durée d'engagement Motifs légitimes de résiliation par l’assureur Mutuelle responsable : ce type de contrat (95% des offres de complémentaire santé) est obligatoirement souscrit sans sélection médicale. 3. Délais de remboursement trop longs : une frustration récurrente Le problème des délais non respectés En théorie, une fois les documents reçus, une mutuelle santé effectue les remboursements dans des délais de 3 à 15 jours, voire moins pour les contrats les plus réactifs. Pourtant, les retards de remboursement demeurent un sujet de litige majeur. Ils sont souvent dus à : Une transmission dématérialisée défaillante entre la CPAM et la mutuelle (problème avec le système de télétransmission Noémie) Des demandes de justificatifs supplémentaires Une gestion externalisée vers des plateformes peu réactives Les assurés attendent parfois plusieurs semaines, voire des mois, pour obtenir leur remboursement, notamment pour les soins spécialisés généralement coûteux. Bon à savoir : Selon la Fédération Française de l’Assurance, 80% des remboursements de frais de santé de l’année 2022 étaient effectués en moins de 48 heures grâce aux outils numériques que sont la carte Vitale et le système de tiers payant. Ce que dit la loi L’assureur est tenu de respecter un délai raisonnable qui ne peut excéder 2 mois après la réception des pièces justificatives. Cependant, le Code de la Mutualité et de Code de la Sécurité sociale obligent les mutuelles à effectuer les remboursements dans un délai de 15 jours à compter de la réception des décomptes de l’Assurance Maladie, lorsqu’elles pratiquent le tiers payant.  En cas de non-respect, l’assuré peut réclamer des indemnités de retard ou un geste commercial. La loi prévoit que les indemnités non versées produisent de plein droit intérêt au double du taux légal durant 2 mois, puis, à l’expiration de ce même délai, au triple du taux légal.  Comment limiter les retards ? Privilégier les mutuelles avec liaison Noémie automatique Vérifier la présence d’un espace client avec suivi en temps réel Conserver tous les justificatifs médicaux et factures Relancer régulièrement via les canaux de contact officiels. Comment se défendre en cas de litige avec sa mutuelle ? Face à un désaccord, plusieurs solutions s’offrent à l’assuré : Réclamation écrite au service client Lettre recommandée avec accusé de réception en cas d'absence de réponse Saisine du médiateur de l’assurance (service gratuit et indépendant) Saisine du tribunal de proximité en dernier recours (pour les litiges supérieurs à 5 000 €) Bon à savoir : La médiation aboutit à une solution amiable dans plus de 65 % des cas, sans avoir à passer par la justice. Vous pouvez vérifier quels organismes adhèrent à la Médiation de l’assurance en consultant son site. Bien choisir sa mutuelle pour éviter les litiges : 5 conseils pratiques Pour éviter un éventuel litige avec votre mutuelle, soyez vigilant avant même la souscription :  Lisez attentivement les exclusions de garantie Posez toutes ses questions avant de signer Comparez les niveaux de remboursement et les délais Conservez tous les échanges avec l’assureur Vérifiez les avis clients sur des plateformes fiables Conclusion : mieux s’informer pour mieux se protéger La relation entre un assuré et sa mutuelle repose sur la transparence, la compréhension du contrat et la communication. De nombreux litiges pourraient être évités si les assurés prenaient le temps de s’informer sur leurs droits, les conditions de remboursement et les clauses de résiliation. Pour garantir votre tranquillité, comparez régulièrement les offres, posez des questions avant de signer, et n’hésitez pas à faire valoir vos droits en cas de litige.

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Immobilier 2025 : investir avec le Logement Locatif Intermédiaire, alternative au Pinel

La fin du dispositif Pinel, intervenue en décembre 2024, marque un tournant pour les investisseurs immobiliers en France. Pilier de l’investissement locatif pendant une décennie, ce dispositif fiscal a laissé un vide que de nombreux épargnants cherchent à combler. Si aucun successeur officiel ne lui a été désigné, un mécanisme déjà en place attire l’attention : le Logement Locatif Intermédiaire (LLI). Ce dispositif largement méconnu pourrait bien incarner la relève du Pinel, en conciliant incitation fiscale, sécurisation de l’investissement et accès à un marché locatif dynamique. Qu’est-ce qu’un Logement Locatif Intermédiaire ? Le Logement Locatif Intermédiaire, ou LLI, a été créé par l’État en 2014 pour développer une offre de logements abordables dans les zones où la tension locative est particulièrement forte : les zones dites A bis, A et B1.  Initialement réservé aux investisseurs institutionnels (bailleurs sociaux, compagnies d’assurances, foncières), ce dispositif a été élargi en 2024 aux particuliers, dans un objectif de dynamisation de la production de logements et d’élargissement de l’offre locative à destination des classes moyennes. Ce type de logement est destiné à des ménages dont les revenus sont trop élevés pour accéder au parc social, mais insuffisants pour louer dans le parc privé classique. En contrepartie de la mise en location de logements à des loyers modérés et sous conditions de ressources, les investisseurs bénéficient d’incitations fiscales attractives et d’avantages financiers concrets. Les grandes caractéristiques du LLI  Plafonds de loyers fixés selon la zone géographique, inférieurs au marché libre Conditions de ressources pour les locataires, comparables à celles du dispositif Pinel Durée de mise en location obligatoire : 15 ans minimum, avec usage exclusif en résidence principale Réduction de la TVA sur l’achat immobilier : 10 % au lieu de 20 % Crédit d’impôt sur la taxe foncière, possible pendant 20 ans Bien situé uniquement dans les zones tendues, garantissant une forte demande locative. Le LLI est donc une réponse ciblée aux besoins actuels du marché immobilier, tout en offrant des perspectives de rendement intéressantes pour les investisseurs prudents et soucieux de réduire leur pression fiscale. Qui peut acheter du LLI ? L’un des changements majeurs intervenus récemment concerne l’ouverture du LLI aux particuliers. Toutefois, cette accessibilité n’est pas sans contraintes. Achat via une structure juridique spécifique Contrairement au Pinel, qui permettait d’acheter un bien immobilier directement en nom propre, le LLI impose un achat via une personne morale, en l’occurrence une SCI (Société Civile Immobilière). Cette structure peut être soumise à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS), selon les objectifs patrimoniaux et fiscaux de l’investisseur. Pourquoi une SCI ? Ce cadre juridique de l’achat immobilier en SCI permet de professionnaliser la gestion de l’investissement et de sécuriser les engagements de location longue durée. La SCI souscrit le prêt immobilier (obligatoirement couvert par une assurance emprunteur souscrite par chaque co-emprunteur), acquiert le bien et perçoit les loyers. L’investisseur, en tant qu’associé, en tire les revenus. Bon à savoir : de nombreux promoteurs immobiliers ont développé des offres clé-en-main pour simplifier l’accès au LLI. Ils proposent notamment de prendre en charge la création de la SCI, voire de gérer la relation bancaire et notariale. Quelles sont les conditions à respecter pour bénéficier du statut LLI ? Pour bénéficier des avantages du dispositif, plusieurs critères stricts doivent être remplis : Le logement doit être neuf et situé dans une zone éligible (A bis, A, B1). La mise en location est obligatoire pendant au moins 15 ans, à titre de résidence principale pour le locataire. Les loyers et les ressources des locataires sont plafonnés, avec des barèmes révisés chaque année. La SCI doit être expressément dédiée à l’exploitation locative du bien sous le régime LLI. Le non-respect d’une de ces conditions entraîne la perte des avantages fiscaux, en particulier du crédit d’impôt sur la taxe foncière. Ces obligations peuvent sembler contraignantes au premier abord, mais elles offrent un cadre sécurisé et stable, idéal pour les profils d’investisseurs recherchant des rendements modérés, réguliers et peu exposés à la vacance locative. Pourquoi le LLI est une alternative sérieuse au Pinel Alors que le dispositif Pinel offrait une réduction d’impôt pouvant atteindre 21 % du prix d’achat, il n’était pas exempt de critiques : impact budgétaire élevé pour l’État, zones parfois mal ciblées, ou encore rendement locatif insuffisant dans certains cas. Le LLI, sans être un clone du Pinel, en reprend certains fondements tout en les adaptant aux nouvelles réalités du marché : Critères Dispositif Pinel Dispositif LLI Type de bien neuf neuf Zone éligible A, Abis, B1 et parfois B2 A, Abis et B1 Durée minimale de location 6,9 ou 12 ans 15 ans Avantage fiscal Réduction d’impôt jusqu’au 21% du prix d’achat dans la limite de 300 000 € Crédit d’impôt sur la taxe foncière Plafond de loyers oui oui Plafond de ressources du locataire oui oui Achat possible en nom propre oui Non, uniquement via SCI TVA réduite Oui en zones ANRU et quartiers QPV (5,5%) Oui (10%) Quels sont les bénéfices du LLI pour l’investisseur ? Un prix d’achat inférieur au marché grâce à la TVA réduite. Un crédit d’impôt sur la taxe foncière, ce qui est stratégique dans un contexte d’envolée de cet impôt local. Une demande locative soutenue, dans des zones où le besoin de logements pour les classes moyennes est fort. Une visibilité sur le long terme, avec des conditions contractuelles claires et stables pendant 15 ans. Ainsi, le LLI permet de construire un patrimoine immobilier de manière sécurisée, en bénéficiant de leviers fiscaux efficaces, bien que différents de ceux du Pinel. Un cadre fiscal et patrimonial à optimiser L’obligation de passer par une SCI peut sembler complexe, mais elle peut aussi être un levier d’optimisation fiscale. Selon le régime fiscal choisi (IR ou IS), les investisseurs peuvent : Amortir le bien immobilier Déduire les intérêts d’emprunt, les frais de gestion, les assurances (emprunteur, habitation, risques locatifs) Répartir les parts sociales entre plusieurs membres d’une même famille. La SCI permet aussi de faciliter la transmission du patrimoine, tout en conservant le contrôle de la gestion. Dans un contexte d’incertitude économique, ces avantages prennent une dimension stratégique. Faut-il investir en LLI en 2025 ? En 2025, les investisseurs immobiliers sont confrontés à plusieurs défis : pression fiscale accrue, raréfaction des dispositifs de défiscalisation. Dans ce contexte, le LLI apparaît comme une alternative crédible, surtout pour les profils recherchant : Une fiscalité douce mais durable Un investissement dans le neuf, avec frais de notaire réduits Une sécurisation du revenu locatif Un projet compatible avec des valeurs sociales, en favorisant le logement des classes moyennes En résumé, le LLI s’adresse aussi bien aux investisseurs avertis qu’aux néophytes désireux de structurer leur patrimoine autour de placements résilients et utiles. Conclusion Alors que le Pinel appartient désormais au passé, le Logement Locatif Intermédiaire s’impose comme une solution de repli sérieuse, voire supérieure sur certains aspects. Certes, son accès nécessite quelques démarches supplémentaires, notamment la création d’une SCI, mais les avantages – fiscaux, financiers et sociaux – en font un outil à fort potentiel pour investir intelligemment dans l’immobilier neuf en 2025. À l’heure de la recherche de rendement sécurisé et d’impact positif, le LLI coche toutes les cases d’un investissement immobilier nouvelle génération.