Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en septembre 2023

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Vous souhaitez finaliser votre projet immobilier en cette rentrée de septembre ?  L’accès au crédit reste compliqué pour une grande majorité d’emprunteurs et mais armé des bonnes informations, vous pourrez maximiser vos chances de décrocher votre financement bancaire. Taux d’emprunt, usure, politique des banques et levier de l’assurance de prêt, voici tout ce qu’il faut savoir pour décrocher votre crédit.

Taux toujours plus hauts

La progression des taux est toujours d’actualité en septembre. La rentrée est synonyme de coût du crédit immobilier plus élevé. Les barèmes de taux reçus par les courtiers font état de hausses sur toutes les durées et dans toutes les enseignes bancaires. Voici, selon les maturités, les taux moyens observés (hors assurance de prêt immobilier et frais de garantie) :

  • sur 10 ans : autour de 3,50%
  • sur 15 ans : entre 3,75% et 4,05%
  • sur 20 ans : entre 3,90% et 4,20%
  • sur 25 ans : entre 4,10% et 4,50%

Le taux proposé par la banque est bien entendu personnalisé au regard du profil de l’emprunteur. Les excellents dossiers peuvent obtenir des décotes substantielles de quelques points voire dizaines de points, tandis que les profils plus risqués écopent de taux au-delà des moyennes affichées, qui se rapprochent dangereusement de l’usure. De manière marginale pour le moment, la barre des 5% est franchie sur la durée de 25 ans.

En l’espace de dix-huit mois, on est passé de 1% à près de 4% sur 20 ans, une progression phénoménale à mettre au compte des contraintes monétaires qui pèsent sur les établissements de crédit. Le taux de refinancement de la Banque Centrale Européenne a subi neuf hausses successives entre juillet 2022 et juillet 2023, passant de 0% à 4,25%. Les banques commerciales ajustent leurs barèmes en conséquence, ce qui a pour effet de renchérir drastiquement le coût du crédit pour les particuliers et les entreprises. Le relèvement des taux bancaires de manière plus régulière est aussi la conséquence de la mensualisation du taux d’usure, en place depuis février 2023.

Nouvelle progression du taux d’usure

Sans surprise, en corrélation avec la hausse des taux d’intérêts durant les semaines précédentes, les taux d’usure poursuivent leur remontée. Pour le mois de septembre, les taux plafonds sont les suivants :

  • prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans : 4,23%
  • prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 et moins de 20 ans : 5,28%
  • prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus : 5,56%
  • prêts à taux variable : 5 13%
  • prêts relais : 5,53%

Le crédit immobilier est plus cher en septembre 2023, un phénomène qui se répète de mois en mois. La période bénie avec des taux autour de 1% est bel et bien terminée, et il ne faut pas escompter un retour à des valeurs si basses. On peut toutefois espérer une stabilisation des taux une fois que la BCE aura achevé son programme de relèvement des taux directeurs, quand l’inflation sera proche de l’objectif des 2%.

Souvenez-vous que le taux d’usure exprime le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) à ne pas dépasser. Au-delà des intérêts, cet indicateur du coût global d’un crédit immobilier contient obligatoirement tous les autres frais liés à l’obtention du prêt : frais de dossier, frais de garantie (hypothèque ou caution), primes d’assurance emprunteur et autres dépenses annexes exigées par le prêteur (expertise du bien, frais d’ouverture et de tenue de compte, etc).

On observe que la réglementation n’est pas équitable. Avec un taux d’usure qui reste le même quelle que soit la durée à partir de 20 ans, ceux qui empruntent sur les maturités les plus longues sont pénalisés de fait, car l’espace pour intégrer tous les frais imposés se réduit.

Exigences des banques

L’accès au crédit immobilier est aussi régi par les règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) auxquelles doivent se conformer les banques depuis deux ans :

  • Le taux d’endettement est plafonné à 35% des revenus nets avant impôts, assurance de prêt comprise.

  • La durée de remboursement est limitée à 25 ans (voire 27 ans en cas d’achat en VEFA et dans l’ancien avec travaux de rénovation d’un montant au moins équivalent à 25% du montant de l’opération).

Compte tenu de ces contraintes imposées juridiquement, les banques sont devenues plus réticentes et octroient des financements sous réserve d’un apport personnel suffisant et de l’existence d’une épargne résiduelle significative. Il faut au bas mot mettre sur la table 20% du montant de l’opération immobilière et bénéficier d’une épargne de précaution post-crédit d’au moins six mensualités pour convaincre le banquier. 

Autre paramètre pris en compte : le DPE. Le diagnostic immobilier compte pour obtenir son crédit depuis la mise en œuvre de la nouvelle réglementation sur la performance énergétique de l’habitat. Les investisseurs en locatif doivent donc être très vigilants quant à la qualité du bien qu’ils souhaitent acquérir. Un logement classé F ou G sur l’échelle du DPE risque fort de ne pas pouvoir être financé par un crédit bancaire si l’emprunteur ne dispose pas des fonds nécessaires à la rénovation ou s’il ne peut intégrer le montant des travaux dans le prêt d’acquisition. 

Optimiser son taux d’endettement avec l’assurance emprunteur

La capacité d’emprunt diminue à mesure que les taux augmentent. Il existe une solution pour minimiser l’effet néfaste de ce renchérissement : la délégation d’assurance emprunteur. Faites valoir votre droit au libre choix du contrat d’assurance en vertu de la loi Lagarde et souscrivez un contrat alternatif à la proposition bancaire pour réduire le poids de l’assurance dans votre TAEG. 

Les assurances externes sont jusqu’à 60% moins chères que les assurances groupe bancaires. Ne vous privez pas de cette opportunité pour faire des économies importantes et diminuer votre taux d’endettement. Pourquoi choisir son assurance emprunteur plutôt que jouer la facilité avec la formule de la banque ? Pour réduire la facture, mais aussi pour bénéficier de garanties parfaitement adaptées à votre situation. Avec les assurances concurrentes, vous êtes couvert par des garanties sur-mesure qui répondent à vos besoins au meilleur prix. 

Mettez les offres en concurrence via notre comparateur d’assurance de prêt immobilier pour accéder aux meilleurs contrats du marché et sélectionner en connaissance de cause celui qui vous convient le mieux tout en respectant les exigences de la banque en matière de couverture.

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Octobre Rose 2023 : assurer son prêt immobilier avec un cancer du sein

Chaque année, le mois d’octobre permet de sensibiliser au dépistage du cancer du sein. L’occasion nous est donnée de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les femmes touchées par cette maladie quand elles souhaitent réaliser un projet immobilier. La réglementation évolue fort heureusement grâce à la loi Lemoine de 2022 qui améliore notamment l’accès au droit à l’oubli. Magnolia.fr fait le point sur les dispositifs en place qui facilitent l’accès à l’assurance emprunteur et au crédit aux femmes souffrant d’un cancer du sein ou ayant vaincu cette maladie. Puis-je emprunter si j’ai un cancer du sein ? Être malade est un frein à l’accès au crédit immobilier. Les personnes souffrant ou ayant souffert d’une pathologie grave ou de longue durée sont frappées par une double peine : leur état de santé et les difficultés voire l’impossibilité de concrétiser leur rêve de devenir propriétaire de leur logement. 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Selon l’état de la maladie et du temps de traitement, l’assureur formule un refus ou décide que le risque aggravé impose l’application d’une surprime assurance de prêt immobilier allant de 50% à 200% sur la garantie décès, avec, parfois, une exclusion sur les garanties PTIA (Perte Totale et Irréversible d’Autonomie) et ITT (Incapacité Temporaire Totale de travail). Sans co-emprunteur dépourvu de risques aggravés, les femmes victimes d’un cancer qui empruntent seules affrontent les pires difficultés pour accéder à l’assurance et au crédit immobilier en raison des risques de décès prématuré. Heureusement, grâce aux progrès médicaux, les chances de survie à 5 ans sont de 99% pour les femmes dépistées à un stade précoce. Comment fonctionne l’assurance emprunteur en cas de cancer ? 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L’assurance est accordée sans surprime ni exclusion après un an en cas de cancer in situ respectant les types histologiques et stades de référence suivants : Carcinome lobulaire ou canalaire in situ strict sans caractère micro-infiltrant ; traitement selon le consensus HAS/INCa réalisé Carcinome canalaire in situ présentant lors de l’exérèse chirurgicale une ou plusieurs zones de micro-invasion (rupture de la membrane basale) n’excédant pas 1 mm (dans le plus grand axe) et dont l'exploration axillaire (ganglion sentinelle ou curage axillaire) ne montre pas d'envahissement du ou des ganglions prélevés ; traitement selon le consensus HAS/INCa réalisé. Pour les cancers du sein infiltrants répondant à la définition suivante, le délai d’accès est de 3 ans, avec application d’une surprime de 100% sur les garanties décès, PTIA et invalidité/incapacité : Carcinome lobulaire ou canalaire infiltrant : - Stade I* [pT1N0M0] : Plus grand diamètre tumoral ≤ 20 mm Absence d’envahissement ganglionnaire ou seule présence de cellules isolées ≤ 0,2mm Absence de métastases à distance - Grade SBR I et II - Reprise sans restriction médicale de l’activité sans interruption supérieure à 3 mois depuis un an. Les conditions d’accès à l’assurance emprunteur sur la base des surcoûts mentionnés sont subordonnées à l’absence d'autres facteurs de risques. Cancer et droit à l’oubli La loi Lemoine a instauré de nouvelles règles en 2022 pour les personnes touchées par un cancer. En place depuis 2016, le droit à l’oubli a été amélioré. 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À noter que les effets secondaires de la maladie cancéreuse ou de l’hépatite C ne sont pas couverts par le droit à l’oubli et sont donc à déclarer. La loi Lemoine a également instauré la suppression de la sélection médicale sous certaines conditions : La part assurée est inférieure à 200 000€ (seuil de 400 000€ pour les emprunts en couple avec une quotité d’assurance de prêt de 50% sur chaque tête) ; Le prêt est remboursé avant les 60 ans de l’emprunteur. Les personnes autrefois stigmatisées par leur état de santé échappent ainsi au questionnaire de santé si elles respectent ces deux limites. Changer d’assurance pour payer moins cher La loi Lemoine améliore non seulement l’accès à l’assurance crédit aux personnes pénalisées par leur état de santé, mais elle renforce aussi les droits de tous les emprunteurs. Elle permet en effet de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment et sans frais, sans devoir attendre la date d’échéance. L’opportunité est ainsi donnée à tout emprunteur de réduire le coût de cette dépense contrainte. Si vous avez souscrit une assurance au prix fort en raison de votre état de santé, mais que vous êtes désormais guéri, faites valoir les dispositifs de la loi Lemoine et résiliez l’assurance en cours pour la substituer par un contrat individuel mieux adapté à votre situation et à un prix plus compétitif. Mettez les offres en concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour accéder aux meilleurs contrats du marché.   Source Convention Aeras

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Taux d’usure crédit immobilier : proche de 6% en octobre 2023

Les taux d’usure du crédit immobilier pour le mois d’octobre subissent une nouvelle hausse par rapport au mois précédent. Le taux maximum autorisé sur les durées les plus longues atteint désormais 5,80%. Cette progression est la conséquence de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne qui oblige les banques à augmenter leurs barèmes. On devrait assister à une stabilisation des taux au cours de l’année 2024. Nouvelle hausse du taux d’usure Les taux d’usure n’en finissent pas de grimper et gagnent chaque mois des points supplémentaires qui attestent du durcissement régulier de la situation monétaire en zone euro. Pour le mois d’octobre 2023, le taux maximum légal en fonction de la catégorie de prêt affiche les valeurs suivantes : Catégorie Taux usure sept.2023 TAEG moyen des 3 mois précédents Taux usure applicable au 1er oct.2023 Prêt à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans 4,23 % 3,23 % 4,31 % Prêt à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans 5,28 % 4,16 % 5,55 % Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus 5,56 % 4,35 % 5,80 % Prêt à taux variable 5,13 % 4,05 % 5,40 % Prêt relais 5,53 % 4,34 % 5,79 %   Pour rappel, le taux d’usure est calculé chaque mois sur la base des TAEG moyens octroyés durant les trois mois précédents et augmentés d’un tiers. La révision mensuelle du taux d’usure a été instaurée en février 2023 de manière transitoire jusqu’en janvier 2024, afin de contrer le report des demandes de prêts au trimestre suivant compte tenu de l’effet de seuil à l’intérieur de chaque trimestre. C’est le fameux effet ciseau qui prend en tenailles les candidats entre la remontée constante et brutale des taux d’intérêts et le niveau inadapté de l’usure. Rappelons également que le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) comprend tous les éléments suivants : le taux nominal qui calcule les intérêts d’emprunt les frais de dossier la garantie obligatoire (hypothèque ou caution) le coût de l’assurance de prêt immobilier les frais payés à des intermédiaires intervenus dans l’octroi du prêt (courtier) les frais annexes éventuels (ouverture et tenue de compte, parts sociales d’une banque mutualiste, expertise du bien). À 5,80% sur les durées de 20 ans et plus, le taux d’usure atteint son plus haut niveau depuis 2012. Le crédit immobilier toujours plus cher Les mois passent et le crédit se renchérit davantage. Le taux moyen sur 20 ans était autour de 1,10% en janvier 2022 ; dix-huit mois plus tard, les valeurs ont quadruplé. Sur cette maturité classique, le taux du marché se situe désormais entre 4,05% et 4,20% (hors assurance emprunteur et frais de garantie). Le phénomène est dû au contexte géopolitique (guerre en Ukraine) qui oblige les banques centrales à rehausser leurs taux directeurs pour juguler une inflation à la dérive. La Banque Centrale Européenne a entamé sa politique de resserrement monétaire en juillet 2022. De 0% à l’époque, le taux de refinancement titre actuellement 4,50%. Le loyer de l’argent est donc beaucoup plus élevé pour les banques de détail, avec une répercussion immédiate sur les conditions d’emprunt aux entreprises et aux particuliers. Même si l’inflation commence à refluer, elle reste persistante. La remontée des cours du pétrole et la dépréciation de l’euro qui renchérit mécaniquement les biens importés en zone euro maintiennent un rythme encore élevé de hausse des prix à la consommation. La forte tension sur les prix de l’énergie ne plaide pas pour un adoucissement de la politique monétaire, mais septembre montre des signes encourageants avec une inflation à 4,3% sur un an, contre 5,2% le mois précédent. On est encore loin de l’objectif des 2% ; les économistes estiment toutefois que si la tendance se maintient, la BCE n’aura pas besoin de relever de nouveau les taux d’intérêts par rapport aux niveaux records qu’ils affichent actuellement. Qu’elle ne les augmente pas ne signifie pas pour autant qu’elle les abaissera. Les taux directeurs de la BCE devraient rester sur un haut plateau pendant des mois. Peu de chance donc que le crédit immobilier soit plus abordable à l’avenir, d’autant que les règles d’octroi du HCSF sont têtues comme un axiome. Alors que tout le monde, des emprunteurs aux courtiers, en passant par les professionnels de l’immobilier,  espérait un taux d’endettement bientôt assoupli, la Banque de France campe sur ses positions, le maintenant à 35% des revenus nets, assurance de prêt comprise. Aucune flexibilité n’est accordée aux ménages pourtant solvables qui pourraient s’endetter au-delà de la norme sans compromettre leur équilibre financier.

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Crédit immobilier 2023 : attention aux frais de courtage abusifs

Le marché de l’immobilier est en souffrance. Les ménages peinent à accéder au crédit bancaire et à concrétiser leur rêve d’accession, quand les professionnels subissent de plein fouet une forte baisse de leur activité. La raréfaction du crédit rend fébrile certains courtiers qui, voyant leur chiffre d’affaires s’effondrer, n’hésitent pas à facturer à leurs clients des frais indus. Magnolia.fr vous explique quels sont les frais que l’intermédiaire peut réellement réclamer. Crise immobilière 2023 Sur un an à fin juillet, la production de crédits immobiliers a chuté de près de 50%. Un vrai marasme pour toute la filière, au-delà d’être une crise du logement pour les ménages français qui ne peuvent accéder au crédit bancaire et restent locataires, alors qu’ils sont solvables et en capacité d’emprunter. La faute à la hausse vertigineuse des taux d’intérêts qui excèdent désormais les 4% sur 20 ans (hors assurance de prêt immobilier et frais de garantie). Il faut ajouter la problématique du taux d’usure : bien que mensualisé, le taux maximum légal provoque rapidement un effet ciseau en raison de la progression constante et rapide des taux d’emprunt. Autre blocage, celui opéré par les règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) avec 2 limites : Le taux d’endettement est plafonné à 35% des revenus nets avant impôt, assurance emprunteur comprise. La durée de remboursement ne peut outrepasser 25 ans, voire 27 ans en cas d’achat dans le neuf (VEFA) ou dans l’ancien avec travaux de rénovation d’un montant au moins équivalent à 25% de l’opération. Le reflux de la demande et les contraintes réglementaires pèsent notamment sur l’activité des courtiers en crédit immobilier. Certains ont donc été tentés de limiter les dégâts en facturant des frais indus à leurs clients. Frais de courtage abusifs Fin août 2023, l’UFC-Que Choisir révèle que certains intermédiaires facturent des frais à leurs clients, alors que le prêt n’a pas été obtenu, et sans les en informer au préalable. Une infraction en vertu de la réglementation qui interdit toute facturation de frais avant le déblocage des fonds (article L. 321-2 du Code de la consommation) : "Aucun versement, de quelque nature que ce soit, ne peut être exigé d'un particulier, avant l'obtention d'un ou plusieurs prêts d'argent." Un courtier immobilier n’est donc rémunéré qu’au succès, lorsque les fonds ont été débloqués par la banque ou après signature de l’acte notarié. Or, des candidats à l’emprunt se sont vus réclamer des frais d’un montant oscillant entre 1 000€ et 3 500€, alors même qu’ils n’avaient pas encore décroché le financement. Les courtiers pris en faute justifient cette pratique par la directive européenne 2014/17/UE qui les autorise, indépendamment de la mise en relation avec un établissement de crédit, à délivrer un service de conseil et donc à facturer des frais inhérents. Service de conseil : des frais encadrés Cette règle européenne transposée dans le droit français distingue de l’octroi de crédit ou de l’intermédiation un nouveau service : le service de conseil. Ce service vise à orienter le particulier dans son choix de crédit en lui apportant des recommandations personnalisées en ce qui concerne un ou plusieurs contrats de crédits adaptés à sa situation financière. L’emprunteur doit obligatoirement être renseigné sur le coût éventuel de cette prestation. Si le montant des frais ne peut être déterminé précisément, il est informé de son mode de détermination. C’est ce qui a péché dans cette affaire de frais de courtage abusifs : les consommateurs n’ont pas été explicitement informés de la rémunération dans le cadre d’un mandat de conseil, encore moins que ces frais étaient dus, que le prêt ait été obtenu ou pas. Vigilance donc sur les frais de courtage. Il n’en demeure pas moins qu’un courtier est plus que jamais utile en 2023 pour faciliter l’accès au prêt immobilier. Sachez par ailleurs que vous n’avez aucuns frais à payer pour changer de contrat d’assurance emprunteur, la réglementation interdit en effet à la banque de facturer des frais de délégation d’assurance de prêt, ainsi que des frais d'avenant au contrat d'offre de prêt.