Crédit immobilier novembre 2022 : les taux au plus haut depuis 7 ans

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La course en avant des taux d’intérêt des crédits immobiliers se poursuit. Pour la première fois depuis début 2016, les taux débiteurs octroyés en octobre sont repassés au-dessus des 2% selon les dernières données de L’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ils ont doublé en un an, signe d’un contexte monétaire perturbé. À cette hausse très nette qui va s'intensifier, s’ajoute le problème de l’usure, ces deux facteurs combinés engendrant une chute de la production des crédits.

Taux moyen supérieur à 2%

En octobre 2022, le taux moyen toutes durées confondues s’est établi à 2,05%, contre 1,88% le mois précédent (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). La hausse est marquée, comparable à celle observée en juillet dernier. Ce taux est supérieur à celui constaté au premier trimestre 2016 (2,01%), période où s’est enclenchée la lente décrue des taux d’intérêts.

Voici le détail des taux par durée, en comparaison des valeurs observées depuis octobre 2020 :

 

 

Taux sur 15 ans

Taux sur 20 ans

Taux sur 25 ans

Taux moyen

Octobre 2020

1,02%

1,16%

1,42%

1,21%

Décembre 2020

0,97%

1,10%

1,35%

1,17%

Octobre 2021

0,84%

0,98%

1,14%

1,04%

Décembre 2021

0,86%

0,99%

1,13%

1,06%

Octobre 2022

1,92%

2,06%

2,17%

2,05%

source Observatoire Crédit Logement/CSA

La progression des taux d’août et de septembre 2022 avait été bridée par la faible revalorisation des taux d’usure pour le troisième trimestre. La hausse du taux d’usure au 1er octobre a incité les banques à grignoter davantage de points et rehausser leurs barèmes, sans pour autant le faire en conséquence de l’évolution monétaire, toujours en raison du frein opéré par l’usure.

Le crédit immobilier n’est plus rentable

La profitabilité des nouveaux crédits, c’est-à-dire la marge que peuvent dégager les banques en prêtant aux particuliers, s’est rapidement détériorée depuis juillet 2022, suite à la décision de la Banque Centrale Européenne de relever ses taux directeurs pour tenter de juguler une inflation en roue libre. Le taux de refinancement, qui est le loyer de l’argent des banques commerciales auprès de l’institution européenne, est passé de 0% (jusqu’à juillet 2022) à 2% depuis le 27 octobre dernier.

On constate dans le tableau ci-dessus que le taux moyen sur 20 ans a plus que doublé depuis décembre 2021. Cette montée sans précédent oblige les emprunteurs à s’endetter sur des durées plus longues. En octobre 2022, la durée moyenne des prêts immobiliers était de 244 mois, contre 211 mois au premier trimestre 2016, à l’époque où les taux étaient de même niveau.

Selon les barèmes bancaires reçus par les courtiers, les taux de novembre 2022 sont proches de l’usure, oscillant entre 2,20% et 2,35% sur 20 ans, et entre 2,35% et 2,50% sur 25 ans. Sur ces maturités les plus courantes, le taux d’usure est fixé à 3,05% pour le dernier trimestre 2022. On pourrait avoir bientôt des taux à plus de 3%, la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne devenant de moins en moins accommodante tant que l’inflation n’est pas revenue à un niveau conforme à la règle commune (2%). Il faut remonter en 2013 pour retrouver des coûts de refinancement similaires. À l’époque, les taux débiteurs des crédits immobiliers étaient autour de 3,50% et le taux d’usure supérieur à 5%. 

Alors que le crédit immobilier aux particuliers est le produit d’appel des banques, aujourd’hui, il n’est plus rentable, ce qui incite certains établissements à fermer les vannes dans l’attente d’une réglementation des taux légaux maximum plus en phase avec le terrain.

L’usure bloque le marché immobilier

La hausse des taux d’emprunt ne serait pas problématique si elle ne mettait pas en lumière l’inadéquation des taux d’usure. En vertu d’une méthodologie de calcul incapable de prendre en compte une remontée brutale des taux d’intérêt, l’usure est sous le feu des critiques de la part des courtiers, également de celle des banques qui ont récemment émis l’idée pour accélérer la hausse de l’usure en 2023 de baser le calcul sur les offres de prêts et non sur les crédits réellement accordés.

Va-t-on vers une réforme des taux d’usure en 2023 ? Il serait légitime d’y croire, suite à la récente déclaration sur BFM Business du ministre du Logement Olivier Klein, qui s’est dit favorable à un calcul de l’usure sur une base plus courte.

Pour rappel, le ministre de l’Économie, sur proposition motivée de la Banque de France, dispose de moyens légaux pour mettre en place des mesures transitoires en matière d’usure en cas de variation exceptionnelle du coût des ressources des banques, et ce, sur une période pouvant aller jusqu’à huit mois consécutifs (article L.313-5 du code monétaire et financier et article L.314-8 du code de la consommation).

Obtenir son prêt immobilier en 2023 va relever d’un pari insurmontable si les autorités financières n’engagent pas une réforme de l’usure rapidement. Sur un an, la production de crédits immobiliers s’est contractée de 10,7% en termes de montant et de 12,9% en nombre de prêts.

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Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en décembre 2024

Vous avez un projet immobilier en cette toute fin d’année 2024 ? Les taux d’intérêts continuent leur lente décrue, mais les prix des logements arrêtent de baisser et commencent à se stabiliser dans certaines zones. Les règles d’octroi demeurent les mêmes, imposant des limites sur la durée de remboursement et le taux d’endettement. Pour réduire la facture, le levier le plus efficace est de déléguer l’assurance emprunteur, une dépense contrainte que vous pouvez négocier et comparer. Taux sous les 3,50% fin 2024 À quels taux s’attendre alors que l’année 2024 se termine ? Quelle que soit la durée de remboursement, les taux du crédit immobilier se situent tous sous les 3,50% (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Voici les taux fixes moyens selon les durées observés chez les courtiers en crédit immobilier source Cafpi) : 10 ans : 3,07% 15 ans : 3,22% 20 ans : 3,33% 25 ans : 3,48% Ces valeurs sont des moyennes. Pour une simulation de votre taux, rendez-vous sur un comparateur en ligne. Après analyse de votre dossier de financement par la banque ou le courtier, vous pouvez obtenir une décote substantielle de plusieurs points si votre profil présente les meilleures garanties de solvabilité. Depuis janvier 2024, les taux diminuent au fil des mois, rendant le crédit immobilier plus accessible car moins cher. Ils ont perdu entre 80 et près de 100 points comparativement à décembre 2023, et retrouvent le niveau établi au mitan de l’année 2023. Cette amélioration des conditions d’emprunt est consécutive à la détente sur les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne entamée à l’automne dernier (4,50% contre 3,40% actuellement). On peut raisonnablement anticiper des taux autour de 3% pour janvier 2025 si la politique monétaire continue sur cette voie. Règles d’octroi du crédit immobilier inchangées Les taux évoluent favorablement mais les normes d’octroi du crédit immobilier demeurent inchangées. Applicables depuis janvier 2021, elles régulent la distribution du crédit par les banques afin d'éviter un endettement excessif des ménages emprunteurs par la mise en place de 2 limitations : Le taux d’endettement ou taux d’effort est plafonné à 35% des revenus nets avant impôt, assurance de prêt comprise : en fonction de votre profil, la banque peut ajuster ce taux à la baisse pour que vous puissiez conserver un reste à vivre suffisant après paiement des mensualités. La durée de remboursement ne doit pas excéder 25 ans, avec une tolérance allant jusqu’à 27 ans en cas d’achat dans le neuf (VEFA) ou dans l’ancien avec travaux de rénovation au moins équivalents à 10% du montant de l’opération. Les banques peuvent s’affranchir de ces règles à la marge pour les financements destinés à la résidence principale et à la primo-accession (dans les limites réglementaires de leur production semestrielle de crédits immobiliers). Prix immobiliers : fin de la baisse La hausse des taux d’emprunt en 2022 et 2023 a provoqué plus tardivement une baisse des prix des logements anciens, qui n’a jamais compensé cette progression. En 2023, la baisse annuelle était de -4%. Selon les projections des notaires, cette correction ralentit depuis 2 mois et devrait se chiffrer à -2,6% à fin novembre. Au deuxième trimestre 2024, les prix accusaient un repli de -5,2% en France métropolitaine, et -7,2% en Île-de-France. Dans le détail, les prix des appartements perdent 2,2% et les maisons 2,9%. Il convient de relativer, car les prix immobiliers ont quasiment triplé en France depuis 2000. Alors que les prix semblent se stabiliser, les délais de vente s’allongent. Le délai moyen est actuellement de 82 jours, contre 63 en 2023 quand les taux étaient au plus haut. Ce paradoxe s’explique par l’attente d’une partie des acheteurs d’une correction plus marquée, confrontée à l’espoir de certains vendeurs de voir le marché retrouver sa dynamique. Les aspirations des uns desservent celles des autres. Il est un paramètre qui pourrait mettre tout le monde sur la même ligne et accélérer les transactions en cette fin d'année 2024 : la fiscalité sur les frais de notaire augmente de 0,5% sur la partie des droits au profit du département. Cela représente à peu près une hausse de 10% sur les droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Concrètement, le surcoût est estimé à 500€ pour chaque tranche de 100 000€ du prix d’achat d’un logement ancien, ce qui est un mauvais signal pour les petits budgets. Indiquons toutefois que les primo-accédants et les acheteurs dans le neuf ne seront pas concernés par la hausse des DMTO. Cette mesure doit encore être validée par le Parlement dans le cadre du vote du projet de loi de finances 2025. Optimisez le coût de votre prêt grâce à l’assurance emprunteur Négociez le taux d’intérêts, c’est bien, mais il existe un levier beaucoup plus efficace pour réduire le coût global de votre crédit immobilier. En souscrivant une assurance externe concurrente de celle de la banque, vous pouvez diminuer la prime jusqu’à 60%. Sur la durée totale de remboursement, la délégation d’assurance de prêt immobilier permet de réaliser des milliers d’euros d’économie. Exemple : Profil de l’emprunteur : salarié cadre de 35 ans, non fumeur, sans antécédent de santé Caractéristiques du prêt : 200 000€ sur 20 ans pour financer l'achat de la résidence principale Taux assurance bancaire : 0,36% Coût assurance bancaire : 60€/mois, soit un total de 14 400€ Taux assurance déléguée : 0,09% (taux moyen chez Magnolia.fr pour ce type de profil) Coût assurance déléguée : 15€/mois, soit un total de 3 600€  Économies = 10 800€ Avec un tel gain, vous pouvez acheter des mètres carrés supplémentaires : entre +8,43m2 à Saint-Étienne et +1,26m2 à Paris, pour ce qui est des plus grandes villes de France (sur la base des prix des appartements arrêtés au 1er décembre 2024 par Meilleursagents). La délégation d’assurance de prêt vous semble difficile à mettre en œuvre ? Le banquier vous intimide ? Vous n’avez pas le temps de chercher ? Pas de panique ! Vous pouvez optimiser le coût de votre crédit dans un deuxième temps grâce à la loi Lemoine.Vous avez le droit de changer d’assurance emprunteur à tout moment, et ce, dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt. La réussite de la démarche est conditionnée à l’équivalence de garanties entre les 2 contrats.

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Immobilier en France : les prix quasiment triplés depuis 2000

Dans sa dernière étude publiée le 19 novembre, l’Insee chiffre la hausse des prix de l’immobilier depuis l’année 2000. En un peu plus de 20 ans, les valeurs ont été multipliées par 2,6 sur l’ensemble du territoire. Et qui dit moyenne, dit disparités. Sans surprise, les zones où les prix sont les plus élevés sont celles qui subissent une forte tension sur le marché immobilier : les métropoles et les zones touristiques. L’évolution des prix immobiliers depuis 2000 Depuis le début des années 2000, le marché immobilier français a connu des mutations profondes, marquées par des périodes de croissance, de stabilisation et de challenges économiques. Voici les grandes tendances qui ont façonné le paysage immobilier hexagonal. Les années 2000-2007 : un marché en pleine expansion La première moitié des années 2000 a été caractérisée par une croissance soutenue des prix immobiliers. Entre 2000 et 2007, on observe une hausse spectaculaire des valeurs immobilières, particulièrement dans les grandes métropoles comme Paris, Lyon et Marseille. Les principales caractéristiques de cette période incluent : Une progression annuelle moyenne des prix de 10 à 15% Des taux d'intérêt bancaire historiquement bas Une demande immobilière en constante augmentation Une confiance des investisseurs et des ménages La crise de 2008 : un tournant décisif La crise financière mondiale de 2008 (crise des subprimes) a brutalement interrompu cette dynamique positive. Le marché immobilier français, bien que moins impacté que d'autres pays européens, a connu un ralentissement significatif. Principaux impacts : Décélération des transactions Stabilisation puis léger recul des prix Durcissement des conditions d'octroi de crédit Mise en place du dispositif Scellier pour soutenir l’immobilier neuf Prudence accrue des investisseurs 2010-2015 : période de reconstruction et d'adaptation Cette période a été marquée par une reconstruction progressive du marché immobilier. Les prix se sont stabilisés dans de nombreuses régions, avec des disparités territoriales de plus en plus marquées. Éléments clés : Reprise progressive des transactions Différenciation croissante entre zones urbaines et rurales Émergence de nouvelles zones d'investissement attractives Développement du marché de la rénovation énergétique 2015-2020 : renaissance et attractivité renouvelée Les années 2015-2020 ont vu un rebond significatif du marché immobilier français, avec une croissance soutenue des prix dans les grandes métropoles. Tendances principales : Hausse moyenne des prix de 3 à 5% par an Attractivité renforcée des métropoles régionales Développement des investissements locatifs (dispositif Pinel, ex-Duflot et ex-Scellier) Émergence de nouvelles technologies dans la transaction immobilière 2020-2024 : la période post-Covid La pandémie de Covid-19 a profondément transformé les dynamiques immobilières françaises. On observe des changements structurels importants : Recherche accrue d'espaces extérieurs Développement du télétravail Intérêt croissant pour les zones périurbaines et rurales Tensions sur les prix liées à l'inflation et aux taux d'intérêt Prix immobiliers : hétérogénéité selon les territoires Entre 2000 et 2022, l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) indique que les prix immobiliers des logements anciens ont été multipliés par 2,6. Couplé à la progression des taux d’intérêts du crédit immobilier depuis 2020 et aux règles d’octroi du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) en place depuis 2021, cette hausse cumulée est un frein à l’accession à la propriété, en particulier pour les primo-accédants. La France compte désormais moins de ménages propriétaires de leur résidence principale qu’en 2014, environ 6 ménages sur 10. Immobilier plus cher dans les grandes métropoles Le marché immobilier est la traduction de l’équilibre entre offre et demande. Nonobstant la qualité intrinsèque du bien immobilier, l’attractivité d’une région, sa densité, le prix élevé du foncier sont des facteurs qui tirent les prix vers le haut. Dans les grandes aires d’attraction des villes, l’offre ne suit pas la demande. Dans les zones urbaines de moins de 50 000 habitants, le prix médian d’une maison vendue entre 2020 et 2022 est chiffré à 1 500€/m², contre 3 060€/m² dans les zones de 700 000 habitants et plus. Le constat est le même pour les appartements : 2 430€/m² contre 3 260€/m². Prix médian au m² des logements anciens vendus entre 2020 et 2022 selon la zone : Zone Maisons Appartements Zone rurale 1 390 € 2 770 € Moins de 50 000 habitants 1 500 € 2 430 € Entre 50 000 et 199 999 h. 1 720 € 1 830 € Entre 200 000 et 699 999 h. 2 160 € 2 500 € 700 000 h. et plus 3 060 € 3 260 € Île-de-France 3 430 € 5 680 € France métropolitaine 2 040 € 3 170 € Inflation dans les zones touristiques Les prix immobiliers sont également plus élevés dans les zones touristiques, là où la densité de résidences secondaires est la plus forte. Hors métropoles touristiques comme Paris, Nice, Montpellier, Lyon pour ne citer que celles-là, le prix des appartements se situe à 2 770€/m², contre 1 830€/m² dans les zones de taille moyenne. Ils prennent l’ascenseur à Val d’Isère, zone où les prix immobiliers sont les plus chers de France : 50% des logements ont un prix supérieur à 11 400€/m² ! Perspectives et facteurs d'influence Plusieurs éléments continueront d'influencer le marché immobilier français : Les politiques de construction de logements : extension du PTZ 2025 à tout le territoire et à la maison individuelle L'évolution démographique Les réglementations environnementales Les conditions économiques générales La taxation des droits de mutation : les frais de notaire augmentent de 0,5 point en 2025 Le marché immobilier français a démontré sa résilience et sa capacité d'adaptation depuis 2000. Malgré les crises et les transformations sociétales, il reste un secteur dynamique et stratégique.