Frais sur UC PER : types, calcul et stratégies


Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui l’un des piliers incontournables de l’épargne retraite en France. Mis en place par la loi Pacte, il offre une grande souplesse d’investissement et des avantages fiscaux intéressants. Toutefois, derrière cette flexibilité se cachent des frais parfois complexes à appréhender, notamment lorsqu’il s’agit des unités de compte (UC). Ces frais, bien qu’invisibles à première vue, peuvent grever la performance de votre placement s’ils ne sont pas maîtrisés.

Cet article vous explique ce que sont les UC dans un PER, quels types de frais leur sont associés, comment ils sont calculés, et surtout, quelles stratégies adopter pour réduire leur impact sur vos rendements.


Qu’est-ce qu’une unité de compte (UC) dans un PER ?

Le Plan d’Épargne Retraite ou PER est un produit multisupport, ce qui signifie que votre épargne peut être placée sur plusieurs types de supports, les fonds en euros et les unités de compte.

Fonds euros : sécurité et rendement modeste

Les fonds en euros garantissent le capital investi. Ils offrent un rendement modeste mais stable, principalement basé sur des placements obligataires. Idéal pour les profils prudents, ce support est souvent utilisé pour sécuriser une partie de son épargne.

En 2024, le rendement moyen estimé pour les PER fonds en euros était de 2,60% nets de frais de gestion (bruts de prélèvements sociaux de 17,2%). Certains contrats mutualistes ont affiché un taux nettement plus performant, autour de 4%.

UC : diversification et potentiel de performance

Les unités de compte, quant à elles, permettent d’investir dans une large gamme d’actifs : actions, obligations, SCPI, OPCVM, ETF, etc. Le capital n’est pas garanti, mais les perspectives de gains à long terme sont généralement supérieures. Elles s’adressent donc à des épargnants tolérants au risque et à l’aise avec les fluctuations des marchés.

Bon à savoir : à fin décembre 2024, près de 7 millions de Français détenaient un PER assurantiel individuel, pour un encours de 92,8 milliards d’euros, dont 45% correspondant à des UC (chiffres France Assureurs). Au total, plus de 11 millions de personnes sont titulaires d’un PER.

Pourquoi des frais sont-ils appliqués sur les UC dans un PER ?

Investir en unités de compte implique une gestion plus complexe qu’un placement en fonds euros. Cela nécessite l’expertise de professionnels de la finance, une sélection active des supports et une surveillance continue. L’ensemble de ces services a un coût, qui se traduit par des frais de gestion.

Ces frais ne sont pas là par hasard : ils rémunèrent l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion, l’administration et la commercialisation du PER.

Quels types de frais s’appliquent aux UC dans un PER ?

Les frais sur UC dans un PER sont multiples et souvent méconnus. Voici les principaux frais à surveiller :

1. Les frais de versement

Les frais de versement sur PER ponctionnés à chaque versement réalisé sur le contrat. Ils varient généralement entre 0 % et 5 % selon l’assureur ou l’organisme gestionnaire.

Objectif : rémunérer la commercialisation du contrat.

2. Les frais de gestion sur encours

Il s’agit des frais les plus structurants à long terme. Ils sont calculés chaque année sur l’encours investi en unités de compte, généralement entre 0,50 % et 3 %, avec une moyenne inférieure à 1 %.

Objectif : rémunérer la gestion financière du contrat, la sélection des UC, le suivi et l’arbitrage, couvrir les frais liés à la réglementation et les coûts de communication et d’information aux assurés.

3. Les frais liés aux UC elles-mêmes

Chaque support peut appliquer ses propres frais : frais de gestion internes aux fonds (souvent invisibles pour l’épargnant), frais de surperformance, frais d’entrée ou de sortie…

Objectif : couvrir la gestion des actifs sous-jacents.

4. Les frais d’arbitrage

Ces frais sont facturés lors du transfert d’un support vers un autre (par exemple, passer d’un fonds actions à une SCPI) et peuvent atteindre 1% des sommes arbitrées. Certains contrats offrent un ou plusieurs arbitrages gratuits par an, mais ce n’est pas systématique.

5. Les frais de transfert

Si vous détenez d’anciens plans de retraite (Préfon, Perp, Madelin, Perco, Corem), ou même un autre PER, vous avez tout intérêt à transférer l’épargne constituée pour centraliser et simplifier la gestion de vos contrats. Selon les dispositions de la loi Pacte, les frais de transfert sur PER sont plafonnés à 1 % si le contrat a moins de 5 ans, et nuls au-delà. Pour le transfert d’un Perp, les frais sont limités à 5% et supprimés si le contrat a plus de 10 ans.

Comment sont calculés les frais de gestion sur les unités de compte ?

Les frais de gestion sont systématiquement facturés aux assurés. Les autres frais sont très variables d’un contrat à l’autre et peuvent être largement minimisés, voire supprimés, notamment les frais sur versements et les frais d’arbitrage.

Les frais de gestion des UC nécessitent donc une attention appuyée. Ils sont calculés sur la base de la valeur liquidative du support et exprimés en pourcentage annuel de l’encours géré, leur impact étant réparti sur toute l’année.

Exemple :
Si votre PER en UC affiche un encours de 20 000 € avec 1 % de frais annuels, vous paierez 200 € par an, généralement déduits annuellement du contrat.

Bon à savoir : Ces frais sont intégrés à la valeur liquidative du support, ce qui les rend peu visibles pour l’épargnant. Ils ne font pas l’objet d’un prélèvement direct sur votre compte.

Pourquoi les frais sur UC sont-ils plus élevés que sur les fonds en euros ?

Les frais de gestion sur les fonds en euros d’un PER oscillent généralement entre 0,50% et 1% par an, un niveau inférieur à celui appliqué sur les UC.

Une gestion active et plus risquée

La principale raison réside dans la nature même des supports. Les UC nécessitent un pilotage actif, des arbitrages fréquents, une veille sur les marchés et une analyse continue, alors que les fonds en euros sont relativement stables et nécessitent moins d’interventions du gestionnaire du contrat PER. Cela mobilise des équipes de gestion, des analystes, des outils technologiques…

Une logique de performance et de personnalisation

Contrairement aux fonds euros, les UC offrent une liberté totale de diversification. Cette souplesse implique un effort d’accompagnement, d’analyse selon votre profil de risque et de conseil personnalisé, ce qui se répercute sur les frais.

Quel est l’impact des frais de gestion UC sur les performances à long terme du PER ?

Un petit pourcentage de frais peut avoir des conséquences majeures sur la performance du PER à long terme. 

L’équation est la suivante :

Capital final = Capital initial × (1 + taux annuel)^nombre d’années

Étude de cas : l’effet boule de neige des frais

  • Investissement initial : 10 000 €
  • Durée : 10 ans
  • Rentabilité brute annuelle : 5 %
  • Frais de gestion : 1 %
  • Rendement net annuel : 4 %
    • Rendement brut de frais de gestion : 17 908,47 €
    • Rendement net de frais de gestion : 16 288,95 €
    • Perte liée aux frais : 1 619,52 €

Comment comparer efficacement les frais de gestion des PER ?

Avant de souscrire un PER, vérifiez et analysez le tableau récapitulatif des frais pratiqués pour chaque contrat.

Vérifiez notamment :

  • Le niveau des frais de gestion sur UC
  • Les frais d’entrée et d’arbitrage
  • Les frais cachés liés aux supports d’investissement
  • Les performances nettes des UC proposées

Utilisez un comparateur PER en ligne, et privilégiez les sources indépendantes. La transparence sur les frais est un gage de sérieux.

Quelles stratégies pour réduire les frais sur UC dans un PER ?

Réduire les frais d’un PER ne signifie pas renoncer à la performance. Voici quelques leviers concrets à activer.

1. Choisir un PER en ligne

Les assureurs 100 % digitaux proposent souvent des PER à moindres frais grâce à une structure de coûts allégée. Certains frais de versement ou d’arbitrage sont totalement supprimés.

2. Privilégier les ETF ou trackers

Les ETF dans un PER (fonds indiciels cotés) ont des frais de gestion très bas (souvent < 0,30 %). De plus en plus de PER permettent d’y accéder. C’est un excellent moyen de s’exposer aux marchés tout en limitant les frais.

3. Limiter les arbitrages

Changer fréquemment de supports peut générer des frais inutiles. Mieux vaut adopter une stratégie d’allocation stable et la revoir ponctuellement (par exemple une fois par an).

4. Négocier les frais à la souscription

Certains frais de versement peuvent être négociés, voire supprimés. N’hésitez pas à faire jouer la concurrence et à mentionner des offres concurrentes.

5. Opter pour une gestion pilotée low cost

La gestion pilotée d’un PER utilise généralement des supports passifs à faibles frais. Elles permettent de bénéficier d’un pilotage automatique de votre épargne en fonction de votre profil de risque.

Quand faut-il accepter de payer plus de frais sur UC ?

Paradoxalement, dans certains cas, des frais plus élevés peuvent se justifier :

  • Accès à une expertise de haut niveau (notamment pour les SCPI, private equity, Nasdaq Composite, etc.)
  • Gestion sur-mesure avec un conseiller dédié
  • Supports performants à long terme, avec historique de rentabilité supérieure à la moyenne

Ce qui compte, ce n’est pas seulement le niveau des frais, mais le rapport frais/performance.

Conclusion : anticipez les frais sur UC pour optimiser votre PER

Le Plan d’Épargne Retraite en unités de compte offre un potentiel de performance attractif sur le long terme. Mais il ne faut pas négliger les frais qui l’accompagnent. Même minimes, ces frais peuvent impacter significativement la croissance de votre capital. En maîtrisant ces coûts, en comparant les offres et en faisant des choix éclairés, vous pouvez améliorer sensiblement le rendement de votre épargne retraite.

Prenez donc le temps de décortiquer les grilles tarifaires, privilégiez les supports à faibles frais comme les ETF, et adoptez une stratégie d’investissement cohérente. Votre retraite vous remerciera.

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