Ville ou campagne : on refait le match immobilier en 2022 !

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La crise sanitaire due au Covid-19 et ses confinements successifs ont modifié le rapport des Français à leur logement. La campagne est revenue en force au détriment des villes, surtout des métropoles qui ont révélé tous leurs inconvénients. Cette tendance a-t-elle perduré en 2022, année marquée par un contexte géopolitique et économique plein d’incertitudes ?

La campagne : le rêve de tous

En 2020, le Covid-19 a été le révélateur des défauts de la concentration en ville. De nombreux citadins, surtout ceux qui vivaient dans un cadre très urbain, ont sauté le pas et sont partis s’installer à la campagne. Si la ville concentre aussi des avantages que les zones rurales peuvent difficilement mettre en avant (emplois, loisirs, culture, accès aux soins, etc.), elle a été rattrapée par ses inconvénients à la faveur d’une crise sanitaire sans précédent. Une enquête Cadremploi publiée en août 2020 indiquait que plus de 8 cadres parisiens sur 10 aspiraient à quitter la capitale pour trouver un meilleur cadre de vie en campagne ou dans une petite ville.

Vivre en ville ou à la campagne, le choix du bien-être a été vite tranché par ceux qui avaient les moyens d’acheter un bien avec jardin en périphérie des villes ou en zone rurale, tout en travaillant à distance. L’essor du télétravail a favorisé l’éloignement des grandes villes. Les taux d’emprunt en 2020 et en 2021 étaient à des niveaux historiquement bas, et l’offre de logements encore suffisante, avant l’assèchement des stocks dès la mi- 2021.

D’aucuns ont fantasmé sur un exode urbain, vite dépassé par la réalité de l’emploi. Quitter Paris pour la campagne, il y a un gouffre du rêve à la réalité. On a vu toutefois émerger une pratique nouvelle, née des différents confinements : la résidence semi-principale, ou l’alternance ville et campagne pour les mieux lotis financièrement. 

Autre tendance forte : vivre éloigné de son lieu de travail. Impossible de renoncer à l’attractivité et au dynamisme des métropoles comme Lyon, Nantes, Aix-Marseille, Toulouse, Rennes ou encore Bordeaux, toutes reliées par le TGV, mais aujourd’hui, l'hyper urbain, comme l’hypermarché et l’hyperconsommation, ne correspond plus aux attentes des Français.

La maison, le nouveau graal immobilier

Les chiffres des notaires offrent toujours le meilleur éclairage sur l’état du marché immobilier. La réforme sur le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) et l’interdiction annoncée en 2021 d’une partie des logements de la classe G dès janvier 2023 ont accéléré la décision de vendre chez les propriétaires de ce type de bien énergivore.

En 2021, 41% des transactions de logements anciens avec étiquette F ou G, communément appelés passoires thermiques, ont été réalisées dans les zones rurales, et parmi ces ventes, 66% concernaient les maisons. Toutes étiquettes confondues, les zones rurales totalisaient 30% des ventes immobilières dans l’ancien. L'année 2022 devrait creuser le phénomène à cause de la pression réglementaire sur les propriétaires bailleurs. 

En 2020 et 2021, les maisons dopent les prix de l'immobilier et qui dit maison, dit bien souvent une localisation en périphérie des grandes villes, dans les petites et moyennes communes, également à la campagne. L’année 2022 semble poursuivre cette tendance, puisqu’on s’oriente vers une baisse des prix dans les grandes villes en 2023. La hausse des prix des logements anciens s’est poursuivie au deuxième trimestre 2022, mais un début d’une inflexion est observé. Les prix des maisons ont augmenté de 8,5% sur un an au T2 2022, contre 4,5% pour les appartements. Depuis le début de l’année 2021, les prix des maisons en province progressent plus fortement que ceux des appartements (+9% sur un an au T2 2022, contre +7,6%).

Les zones rurales les plus prisées pour l’immobilier

En 2022, la campagne et le littoral continuent de faire rêver les citadins. Le journal Le Figaro a dressé un classement des zones rurales selon l’évolution des prix moyens des ventes de maisons de campagne entre 2018 et 2021.

Le Calvados arrive en tête de ce palmarès, département doté d’un beau linéaire côtier qui jouit de sa proximité avec Paris. Les prix ont bondi de 32,5% en quatre ans. Autre département proche de la capitale (environ 230 km de Paris intra-muros), la Haute-Marne voit elle aussi ses prix flamber : +29,5%. En troisième position, le Finistère où l’inflation immobilière atteint 27,7%. 

Quatre départements voient en revanche leurs prix baisser entre 2018 et 2021 : les Ardennes (-8%), la Haute-Corse (-5,88%), l’Ariège (-1,77%) et les Hautes-Alpes (-1,74%), quatre zones qui ont le moins profité de l'attrait pour le télétravail à cause de leur isolement et de leur éloignement des grandes métropoles.

Revers de la médaille pour les zones prisées par les habitants des grandes villes, les locaux ne peuvent plus acheter. En bord de mer, les prix ont augmenté jusqu’à 50% pour les biens de charme ou de caractère, comme les maisons à colombages ou au toit de chaume de la côte normande, qui sont souvent acquises en tant que résidences secondaires. Les primo-accédants sont exclus de ces marchés qui nécessitent un apport personnel hors norme (plus de 25%).

Un collectif s’est même formé en Bretagne (Dispa’ch) pour dénoncer l’augmentation folle des prix immobiliers et réclamer de réserver les achats de logements dans la région aux personnes qui y résident depuis au moins un an. La pénurie de biens en Bretagne crée une tension sur le marché comme jamais. Certaines communes de zones tendues proposent des alternatives dans les modes d’accès à la propriété, comme le Bail Réel Solidaire qui dissocie bâti du foncier et permet d’acheter jusqu’à 40% moins cher que le prix du marché. 

Dans son ensemble, le marché immobilier 2022 s’est progressivement dégradé compte tenu des conditions d’emprunt. Les taux sont au plus haut depuis 7 ans, on assiste à une chute abyssale du nombre de prêts à cause des taux d’usure qui placent le crédit immobilier en sous-régime. Selon les notaires, 19% des projets immobiliers sont aujourd’hui compromis à cause de la problématique de l’usure, ce qui incite certains à attendre 2023 pour emprunter.

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Mutuelle santé senior : les 3 réformes qui changent tout pour les plus de 60 ans

Avec l’avancée en âge, les dépenses de santé progressent rapidement et deviennent un poste budgétaire majeur. Dans ce contexte, disposer d’une couverture adaptée n’est plus un confort, mais un véritable levier de protection financière pour les seniors. Grâce aux dispositions réglementaires, il est plus simple de mieux maîtriser ses dépenses médicales, notamment les plus coûteuses (optique, dentaire, audiologie). Non seulement, il est possible de changer de mutuelle quand on le souhaite mais la réforme récente du 100% Santé permet d’accéder à des équipements de qualité sans reste à charge. Comprendre les enjeux financiers de la santé après 60 ans Le vieillissement s’accompagne mécaniquement d’une augmentation des consultations, des actes spécialisés, des traitements chroniques et des besoins en dispositifs médicaux.  Les données de l’Assurance maladie montrent un écart considérable entre les générations : un assuré de 60 à 74 ans débourse en moyenne 2 268 € par an, contre 3 447 € entre 75 et 84 ans, alors que les plus jeunes dépensent autour de 600 €. Autrement dit, le coût des soins est multiplié par quatre entre la jeunesse et l’entrée dans la tranche senior. Cette intensification du recours aux soins a un impact direct sur le budget, d’autant plus lorsque les dépenses ne sont pas intégralement prises en charge par la Sécurité Sociale. Pourquoi les dépenses augmentent-elles avec l’âge ? Plusieurs facteurs entrent en jeu : la vue se dégrade, les problèmes dentaires deviennent plus fréquents, la vue baisse, les pertes auditives se généralisent et certaines pathologies chroniques nécessitent des suivis réguliers.  Les équipements comme les prothèses dentaires, les aides auditives ou les lunettes peuvent faire grimper la facture très rapidement. C’est précisément pour apporter une réponse à ces difficultés qu’une réforme majeure a été introduite : le 100 % Santé ou zéro reste à charge. Entrée en vigueur au 1er janvier 2021, la réforme 100 % Santé établit des paniers de soins remboursés intégralement, sans reste à charge, dans 3 domaines clés :  l’optique : verres correcteurs et monture le dentaire : prothèses, bridges, dentiers l’audiologie.  La réforme 100 % Santé en détail Elle repose sur des équipements et prestations encadrés par des plafonds tarifaires. Lorsqu’un senior choisit un équipement du panier 100% Santé, la Sécurité sociale et sa mutuelle financent ensemble l’intégralité des coûts. Attention : seule une mutuelle dite responsable et solidaire est obligée d’appliquer le 100% Santé. Ce type de contrat représente 95% du marché de la complémentaire santé. Quels soins sont réellement concernés par le 100 % Santé ? Seuls 3 secteurs sont inclus : reste à charge zéro en optique : montures à 30€ maximum, toute correction visuelle avec verres unifocaux, multifocaux, anti-rayures, anti-UV, anti-reflets et amincis  reste à charge zéro en dentaire : les prothèses dentaires aux tarifs limités reste à charge zéro auditif : appareils auditifs de classe I (prix plafonné à 950€ par oreille). Vous êtes libre de choisir des produits hors panier 100% Santé, auquel cas vous vous exposez à des restes à charge remboursés par votre mutuelle selon les garanties du contrat. Pourquoi une bonne mutuelle santé reste indispensable malgré la réforme ? Contrairement à une idée répandue, le 100 % Santé ne fonctionne qu’avec une mutuelle. Si vous n’avez pas de mutuelle, vous ne pouvez bénéficier du dispositif. La mutuelle propose une couverture qui va bien au-delà et finance partiellement : les consultations chez les généralistes et spécialistes l’hospitalisation en établissement conventionné (hôpitaux et cliniques) les analyses biologiques l'imagerie médicale les médicaments les équipements hors paniers 100 % Santé la médecine douce. Sans mutuelle, un senior se retrouve à supporter des coûts importants qui peuvent l’amener à renoncer à des soins pour raisons financières. Bon à savoir : Les fauteuils roulants et les prothèses capillaires seront bientôt intégrés dans le 100% Santé (ancre). Comment choisir une mutuelle senior compatible 100 % Santé ? Les seniors ont tout intérêt à privilégier les formules qui renforcent les 3 postes clés (optique, dentaire et audition). L’usage d’un comparateur de mutuelle santé senior et peut faciliter le repérage d’offres réellement intéressantes et adaptées à l’état de santé. À garanties équivalentes, vous pouvez économiser jusqu’à 300€ par an. Le marché de la complémentaire santé est vaste et très concurrentiel. Faites-vous accompagner par un courtier spécialisé pour vous aider à sélectionner la mutuelle qui correspond à vos besoins au meilleur prix. La résiliation infra-annuelle : changer de mutuelle quand on le souhaite Depuis décembre 2020, vous avez la possibilité de résilier votre mutuelle à n’importe quel moment, dès lors que le contrat a plus d’un an. La résiliation infra-annuelle en mutuelle santé a profondément transformé le marché. Résiliation infra-annuelle : un droit utile pour les seniors Ce dispositif permet d’ajuster sa couverture en fonction de l’évolution de son état de santé ou d’une augmentation de tarif jugée excessive, sans attendre la date anniversaire. À l’issue d’un an de souscription, vous pouvez dénoncer le contrat à tout moment, sans frais et sans motif. Comment résilier concrètement sa mutuelle en cours d’année ? Selon la méthode classique, il suffit d’adresser une demande écrite (courrier ou email). L’assureur doit résilier le contrat dans un délai d’un mois. Il y a plus simple. Depuis juin 2024, vous pouvez résilier votre mutuelle en 3 clics depuis le site du prestataire. Même si vous n’avez pas souscrit en ligne, cette fonctionnalité est accessible. Les avantages financiers de la résiliation infra-annuelle Elle permet : de quitter un contrat trop onéreux de passer rapidement vers une mutuelle plus protectrice d’adapter les garanties à ses besoins. Si les offres restent hors budget pour vous, vous êtes peut-être éligible aux aides publiques pour accéder à une complémentaire santé. Complémentaire Santé Solidaire : un soutien essentiel pour les seniors aux revenus modestes La Complémentaire santé solidaire (CSS) constitue un dispositif majeur pour toutes les personnes disposant de revenus limités. Elle remplace l’ancienne CMU-C et l’ACS, et permet de bénéficier d’une couverture santé de qualité pour un coût très réduit, voire gratuit selon la situation financière. Qui peut bénéficier de la CCS ? La CSS est accessible sous conditions de ressources. Pour les seniors, l’évolution des revenus après la retraite (pensions plus faibles, pensions de réversion, allocations) peut rendre ce dispositif particulièrement pertinent.  Les conditions d’accès dépendent du niveau des revenus annuels et de l’âge de la personne. Si vous avez entre 60 et 69 ans, la CCS payante vous coûte 25€ par mois, à partir de 70 ans, 30€ par mois. Une simulation en ligne permet de vérifier rapidement l’éligibilité. Que couvre la CSS pour les seniors ? La CSS prend en charge : les consultations médicales et spécialistes les médicaments et analyses les actes d’hospitalisation l’optique, le dentaire et l’audition et la totalité du reste à charge sur les paniers 100 % Santé. Elle applique aussi le tiers payant intégral, ce qui évite de devoir avancer les frais, un avantage non négligeable pour les personnes retraitées au budget serré. CSS et 100 % Santé : une combinaison très avantageuse Les seniors éligibles à la CSS bénéficient automatiquement des équipements du 100 % Santé sans aucun reste à charge. Cela représente un soutien précieux pour financer des postes coûteux comme les prothèses dentaires, les lunettes ou les appareils auditifs. Ces dispositifs santé changent-ils réellement la donne pour les seniors ? L’évolution récente des politiques de santé, qu’il s’agisse du renforcement du panier 100 % Santé, de l’élargissement des obligations des contrats responsables ou des aides ciblées comme la Complémentaire santé solidaire (CSS), pose une question centrale : ces dispositifs permettent-ils réellement aux ménages de réduire leurs dépenses médicales ?  Si l’objectif affiché est clair, améliorer l’accès aux soins et diminuer le reste à charge, leur efficacité dépend de plusieurs facteurs : le profil des ménages, le type de soins consommés et la capacité des assurés à comprendre et utiliser ces outils. Un accès aux soins amélioré, mais encore inégal Sur le papier, ces dispositifs ont indéniablement permis de réduire fortement certains postes de dépense. Le 100 % Santé a déjà démontré son efficacité sur les lunettes, les prothèses dentaires et auditives, avec des milliers de patients désormais équipés sans reste à charge.  De même, l’intégration prochaine d’équipements comme les fauteuils roulants manuels ou les prothèses capillaires dans les contrats responsables élargit encore le champ des actes remboursés. Cependant, ce progrès reste partiel. Certains soins restent coûteux ou mal couverts : dépassements d’honoraires, consultations spécialisées, médecines alternatives ou dispositifs médicaux non intégrés dans le panier réglementé. Pour de nombreux assurés, la facture finale peut donc rester significative. Dans de nombreux cas, une mutuelle mal adaptée peut neutraliser les bénéfices théoriques des mesures publiques. À l’inverse, une couverture correctement calibrée permet de tirer pleinement parti des nouveaux remboursements améliorés.

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Assurance emprunteur : meilleure inclusion des personnes touchées par les maladies graves depuis 2022

L’accès à l’assurance emprunteur a longtemps représenté un véritable parcours d’obstacles pour les personnes confrontées à un cancer, au VIH ou à une pathologie chronique. Pendant deux décennies, les progrès sont venus presque exclusivement du législateur. Depuis 2022, une dynamique nouvelle s’est enclenchée : les bancassureurs multiplient les mesures d’inclusion pour permettre à davantage d’emprunteurs fragilisés de souscrire un crédit immobilier ou professionnel dans des conditions plus équitables. Le marché connaît ainsi une transformation profonde, marquée par l’extension du droit à l’oubli, la réduction des surprimes et l’élargissement du périmètre d’acceptation médicale. Un accès à l’assurance et au crédit porté d’abord par la réglementation De la convention Belorgey à Aeras : les premiers jalons Dès le début des années 2000, les pouvoirs publics ont cherché à rendre l’assurance emprunteur plus accessible aux personnes présentant des risques aggravés de santé. Signée en 2001, la convention Belorgey a constitué une première réponse en organisant un cadre d’évaluation médicale harmonisé. Elle a été suivie, en 2006, par la convention Aeras, pensée pour améliorer l’accès au crédit aux anciens malades ou aux personnes vivant avec une pathologie chronique stabilisée. Ces dispositifs ont permis une meilleure prise en compte de certains profils, mais leur efficacité est restée limitée : délais de traitement longs, exclusions persistantes, surprimes parfois dissuasives. Loi Lemoine : un tournant décisif pour les risques aggravés de santé Entrée en vigueur en 2022, la loi Lemoine a opéré une rupture majeure dans le secteur. Deux mesures ont transformé l’accès à l’assurance emprunteur : Suppression du questionnaire médical pour les prêts d’un montant inférieur ou égal à 200 000 €, si le remboursement se termine avant les 60 ans de l’assuré. Réduction du délai du droit à l’oubli à 5 ans après la fin du protocole thérapeutique en cas de cancer ou d’hépatite virale. Ces avancées ont posé les premières fondations d’une assurance de prêt plus inclusive. Limites persistantes de l’ancien cadre légal Malgré ces progrès, certaines catégories de pathologies restaient exclues ou fortement majorées, et les seuils financiers limitent encore l'accès pour les emprunteurs dépassant les 200 000 €. Le marché a donc évolué sous l’impulsion des acteurs eux-mêmes. Les bancassureurs accélèrent l’inclusion dans l’assurance emprunteur Les avancées majeures de CNP Assurances pour les cancers du sein et masculins En 2024, CNP Assurances a initié une véritable révolution en supprimant les surprimes pour les femmes ayant surmonté un cancer du sein, dès la fin de leur protocole thérapeutique actif, même si un traitement d'entretien se poursuit. En 2025, ce dispositif a été étendu aux hommes touchés par un cancer de la prostate ou du testicule, y compris dans le cadre d’une surveillance active. La compagnie se positionne ainsi comme un acteur moteur de l’assurabilité élargie. La stratégie BNP Paribas Cardif pour les pathologies chroniques et le VIH Depuis près d’une décennie, BNP Paribas Cardif améliore progressivement l’accès à ses garanties pour de nombreuses pathologies : Parkinson, asthme, paraplégie, troubles psychiques, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Le 1er décembre 2024, la compagnie a franchi une étape majeure en ouvrant ses contrats sans surprime aux personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est indétectable. Six mois plus tard, ce dispositif s’est élargi aux anciens malades d’un cancer du sein, de la prostate ou du testicule. Crédit Agricole Assurances : un accès sans surprime dès le diagnostic En octobre 2024, Crédit Agricole Assurances a pris une position encore plus audacieuse : l’assurance est accessible sans surprime dès le diagnostic, tant que le pronostic vital n’est pas engagé. Les garanties arrêt de travail et décès s’appliquent sans discrimination, sous réserve que le stade du cancer soit clairement établi. Crédit Mutuel : généralisation de l’assurance sans questionnaire médical Après avoir supprimé le questionnaire de santé pour ses clients particuliers, Crédit Mutuel a étendu cette mesure aux professionnels fidèles. Les conditions : être âgé de moins de 62 ans, client depuis au moins 7 ans et ne pas dépasser 500 000 € de capital assuré. Cette politique coûteuse (20 M€ de surcoût en 2024) est financée via le dividende sociétal du groupe. Droit à l’oubli renforcé : nette amélioration sur le terrain Des délais réduits pour les anciens malades Le droit à l’oubli en assurance emprunteur ramené à 5 ans par la loi Lemoine a eu des conséquences immédiates sur l’acceptation des dossiers. Les associations d’accompagnement constatent de nets progrès : le traitement des demandes est non seulement plus rapide, mais aussi plus favorable. Le rôle essentiel des associations et dispositifs d’accompagnement Depuis 2006, la permanence Aidea a soutenu plus de 32 000 emprunteurs confrontés à un refus ou une exclusion médicale. Ces dispositifs observent une progression tangible depuis 2022 : certaines demandes de prêt sont désormais acceptées quelques jours seulement après la fin des traitements lourds, un scénario impensable il y a 10 ans. Des montants assurables bien au-delà des seuils réglementaires Les bancassureurs montrent leur capacité de mutualisation en couvrant des capitaux largement supérieurs au plafond de 200 000 € établi par la loi Lemoine : jusqu’à 1 M€ chez Cardif, 1,5 M€ chez Crédit Agricole-LCL, et même 3 M€ chez CNP Assurances. Un marché de l’assurance de prêt en pleine mutation et des enjeux de concurrence Les bancassureurs renforcent leur position dominante Grâce à leur capacité financière, les bancassureurs absorbent plus facilement le coût de l’inclusion grâce au principe de mutualisation des risques. Ils consolident ainsi leur place dominante sur un marché qui génère historiquement des marges importantes (jusqu’à 75%). Les inquiétudes des assureurs alternatifs Les acteurs indépendants dénoncent une concurrence déséquilibrée. Selon eux, seules les banques peuvent supporter le surcoût lié à la suppression des surprimes, ce qui réduit l’espace concurrentiel du marché alternatif. Quelle place pour une concurrence équitable ? Le débat porte désormais sur la nécessité d’harmoniser les pratiques pour éviter que l’inclusion ne devienne un levier commercial au détriment de la concurrence. Quel avenir pour l’assurance emprunteur inclusive ? Vers une extension à d’autres pathologies ? Les avancées actuelles pourraient ouvrir la voie à une inclusion d’autres maladies chroniques stabilisées ou non-évolutives. Des pratiques d’acceptation à harmoniser Pour réduire les disparités entre bancassureurs et assureurs alternatifs, une réflexion pourrait être engagée sur des référentiels communs. L’inclusion comme nouveau standard du marché Ce mouvement semble désormais irréversible : l’assurance emprunteur devient progressivement un outil de solidarité financière, en alignant couverture des risques et équité d’accès. Source : L’Argus de l’Assurance

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Retraite en 2026 : vérifiez bien votre mutuelle santé

À l’approche de la retraite ou dans les premières années qui suivent l’arrêt d’activité, la question de la mutuelle santé devient centrale. Les besoins évoluent, les garanties du contrat d’entreprise disparaissent ou ne sont plus adaptées, et certaines dépenses de santé jusque-là secondaires prennent soudain un poids beaucoup plus important dans le budget. Pour éviter les mauvaises surprises en 2026, il est indispensable de faire un point complet sur votre complémentaire santé et, si nécessaire, d’en changer. Voici tout ce qu’il faut savoir pour bien choisir. Pourquoi revoir sa mutuelle au moment du départ à la retraite ? Que vous soyez salarié, indépendant, profession libérale ou fonctionnaire, le passage à la retraite entraîne une modification profonde des besoins de santé. On consulte davantage de spécialistes, on se fait suivre plus régulièrement, et certains postes comme l’optique, le dentaire ou l’auditif deviennent prioritaires.  Parallèlement, la mutuelle de l’entreprise, qui concerne les salariés du privé depuis janvier 2016, cesse ou perd une partie de ses avantages (voir plus bas), ce qui pousse de nombreux nouveaux retraités à s’intéresser à une mutuelle santé senior plus adaptée et plus performante. Les garanties indispensables en 2026 pour une mutuelle senior 1. Une couverture hospitalisation renforcée L’hospitalisation représente l’un des postes de dépenses les plus coûteux pour les seniors. Les dépassements d’honoraires pratiqués par les chirurgiens, anesthésistes ou spécialistes peuvent rapidement faire grimper la facture, d’autant plus si vous souhaitez une chambre individuelle ou des prestations de confort. Une bonne mutuelle senior doit donc proposer un haut niveau de remboursement sur : les consultations pré et post-opératoires les dépassements d’honoraires les frais de séjour et suppléments hospitaliers. 2. Optique, dentaire et audition : trois postes à examiner de près Les appareils auditifs, prothèses dentaires et équipements optiques restent faiblement pris en charge par l’Assurance maladie, sauf dans le cadre du 100 % Santé ou zéro reste à charge. Ce dispositif opposable à tous les contrats de mutuelle responsable supprime le reste à charge sur les équipements proposés dans le panier 1. Pour celles et ceux qui souhaitent des appareillages plus performants ou plus esthétiques, il est essentiel d’opter pour un contrat couvrant bien ces dépenses. Une mutuelle senior doit donc prévoir : des forfaits optiques confortables une bonne prise en charge des aides auditives des remboursements renforcés pour les implants dentaires et les prothèses hors panier 100 % Santé. 3. Les prestations d’assistance : un critère de choix souvent sous-estimé Avec l’âge, les périodes d’immobilisation sont plus fréquentes. L’assistance devient alors un véritable soutien. La mutuelle senior peut inclure : l’aide-ménagère le portage des repas ou/et des médicaments la garde d’animaux l’accompagnement en cas d’hospitalisation l’organisation du retour à domicile. Ces services ne sont pas des remboursements médicaux, mais un confort précieux lors d’une période difficile. Selon les assureurs, le niveau d’assistance diffère fortement : il est donc important d’y prêter attention. Les options intéressantes pour une mutuelle senior en 2026 En complément des garanties essentielles, certaines options peuvent optimiser votre protection. Elles concernent généralement des actes hors nomenclature, qui ne bénéficient d’aucune prise en charge de la part de la Sécu : Chirurgie réfractive, pédicure médicale, vaccins non pris en charge : utiles pour les seniors actifs et voyageurs. Médecines douces ou alternatives : ostéopathie, acupuncture, ergothérapie, pédicure-podologue… Services pour aidants : aide juridique, soutien dans la recherche d’un établissement spécialisé, voire aides financières. Téléconsultations gratuites : sans avance de frais, avec accès à des généralistes ou spécialistes. Réseaux de soins optique, dentaire et audio : tarifs négociés et reste à charge réduit. Forfaits évolutifs ou bonus fidélité : certains contrats augmentent les remboursements après 2, 3 ou 4 ans. Cela peut être avantageux si vous restez fidèle, mais impose une vraie rigueur dans la planification des soins. Le changement de contrat est parfois plus avantageux via les offres promotionnelles réservées aux nouveaux adhérents. Faut-il conserver sa mutuelle d’entreprise à la retraite ? Pour les salariés Les salariés peuvent conserver leur complémentaire santé collective en la convertissant en contrat individuel, à condition d’en faire la demande dans les 6 mois suivant le départ à la retraite. Les garanties restent identiques, mais le tarif augmente progressivement : +25 % maximum la 2e année +50 % maximum la 3e année hausse libre à partir de la 4e année. Toutefois, conserver le contrat collectif n’est pas toujours pertinent. Certains postes deviennent inutiles (maternité, orthodontie pour les enfants, contraceptifs) tandis que d’autres, très importants à la retraite, sont parfois insuffisamment couverts : appareillage auditif, cures thermales, prothèses dentaires renforcées… Pour les travailleurs non salariés Les indépendants et professions libérales (dits TNS) perdent l’avantage fiscal lié à la déductibilité des cotisations de la mutuelle loi Madelin dès qu’ils cessent leur activité. À la retraite, leurs cotisations santé ne sont donc plus déductibles, même en cas de cumul emploi-retraite. Ils peuvent conserver leur contrat ou en changer pour un meilleur rapport garanties / prix. Pour les fonctionnaires À la retraite, les fonctionnaires peuvent conserver leur contrat santé, mais la participation financière de leur administration disparaît. Il est donc utile d’évaluer si un contrat senior dédié n’est pas plus avantageux. Bon à savoir : Vous pouvez, au moins temporairement, être rattaché à la mutuelle d’entreprise de votre conjoint, partenaire de Pacs ou concubin, s’il est encore salarié. Cette solution est souvent moins coûteuse et peut offrir de meilleures garanties. Changer de mutuelle à la retraite : est-ce simple ? Oui. Depuis la réforme de la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé, vous pouvez changer de contrat à tout moment après un an de souscription. Les mutuelles responsables et solidaires n’ont pas le droit : de demander un questionnaire médical d’appliquer une tarification selon l’état de santé. Attention : certains assureurs fixent une limite d’âge d’adhésion, souvent 70 ou 75 ans. Si vous envisagez de vous passer temporairement d’une mutuelle pour raisons budgétaires, gardez ce point à l’esprit. La complémentaire santé solidaire : une aide précieuse pour les retraités aux revenus modestes La Complémentaire Santé Solidaire (CSS) remplace la CMU-C et l’ACS depuis novembre 2019. Selon vos ressources, elle peut être : gratuite ou à contribution réduite (25€/mois entre 60 et 69 ans, 30€/mois au-delà de 70 ans) Elle permet d’accéder à une couverture complète sans reste à charge sur les postes de soins essentiels : hospitalisation, consultations, dentaire, optique, audition… Avec la retraite vient un nouveau rythme de vie, mais aussi de nouveaux besoins médicaux. Une mutuelle adaptée, bien dimensionnée et économiquement soutenable est indispensable pour éviter un reste à charge élevé et préserver votre pouvoir d’achat. Comparer les garanties, vérifier les exclusions, étudier les prestations d’assistance et analyser le rapport prix / couverture sont des réflexes essentiels pour aborder 2026 en toute sérénité.