Loi Lemoine 2022 : quels changements en assurance de prêt immobilier ?

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La réglementation en assurance de prêt immobilier prend un virage radical avec la loi Lemoine. Entrées en application le 1er juin 2022, trois nouvelles mesures viennent renforcer les droits et la protection des emprunteurs. Un grand pas en avant est fait pour mettre un terme au quasi-monopole des banques sur ce produit indispensable pour garantir tout crédit immobilier.

Résiliation à tout moment en loi Lemoine

Attendue depuis des années par les associations de consommateurs et les assureurs alternatifs, la résiliation à tout moment de l'assurance de prêt immobilier est la mesure phare de la loi Lemoine. Jusqu'à présent, les emprunteurs devaient se prévaloir de la loi Hamon ou de la loi Bourquin pour changer de contrat d'assurance crédit immobilier et se retrouvaient confrontés au respect de la date d'échéance, difficile à observer en raison de l'imprécision de cette date butoir.

Avec la loi Lemoine, l'assurance de prêt immobilier devient LA seule assurance résiliable à tout moment à compter de la signature de l'offre de prêt, sans qu'il y ait obligation d'une durée minimale de souscription, contrairement aux assurance auto, habitation et santé qui ne peuvent être résiliées qu'après une année d'engagement.

Pour tous les crédits signés après le 1er juin 2022, les emprunteurs ont l'opportunité de résilier l'assurance en cours et d'en changer comme bon leur semble, et ce, sur toute la durée du contrat. Cette possibilité est étendue à tous les contrats anciens à partir du 1er septembre 2022. La seule condition est de respecter l'équivalence de garanties entre les deux contrats, et la notification de résiliation se fait désormais par un simple courrier, mail ou déclaration chez l'assureur.

La réponse de l'assureur doit intervenir dans un délai de 10 jours ouvrés à compter de la réception de la demande de substitution. Toute décision de refus doit être explicite et comporter l'intégralité des motifs de refus. Elle doit, le cas échéant, préciser les informations et garanties manquantes, ce qui facilite la présentation d'une nouvelle demande de substitution selon les exigences du prêteur.

Dernière obligation faite aux assureurs : le coût de l'assurance de prêt immobilier doit être exprimé en montant total dû par l'emprunteur sur une durée de 8 ans, et non plus seulement sur la durée totale du prêt et par période de paiement. Les prêts à l'habitat étant en moyenne remboursés entre 8 et 10 ans, l'information du coût de l'assurance sur 8 ans va faciliter la comparaison des offres en raison de méthodes de calcul du coût variables d'un prestataire à l'autre.

Accès facilité à l'assurance crédit avec la loi Lemoine

La loi Lemoine permet par ailleurs aux personnes malades ou anciennement malades d'emprunter plus facilement grâce à des assurances emprunteur plus accessibles. Cette ouverture de l'assurance de prêt se fait sur deux axes.

Extension du droit à l'oubli

Le délai pour bénéficier du droit à l'oubli passe de 10 à 5 ans. Les personnes guéries d'un cancer ou d'une hépatite C n'ont pas à déclarer leur ancienne pathologie dans le questionnaire de santé lors de la souscription à l'assurance emprunteur passé ce délai après la fin du protocole thérapeutique et sans rechute.

Les assureurs n'ont plus le droit de recueillir d'information médicale relative à ces pathologies au-delà de ce délai de 5 ans. Les traitements persistants tels que l'immunothérapie ou l'hormonothérapie, ni même la chirurgie reconstructrice, ne font pas partie du protocole thérapeutique, autrement dit, le droit à l'oubli s'applique s'ils sont en place 5 ans après la fin du traitement actif.

Suppression du questionnaire médical

La réforme met fin à la sélection médicale sous 3 conditions :

  • le montant du prêt est inférieur à 200 000€ par personne, soit 400 000€ en cas d'emprunt à deux avec une quotité à 50% sur chaque tête ;
  • le prêt doit arriver à échéance avant le 60ème anniversaire de l'emprunteur ;
  • l'assurance doit couvrir un prêt immobilier destiné à financer un bien à usage d'habitation ou à usage mixte (habitation et professionnel).

Sous réserve que ces conditions soient réunies, l'emprunteur n'a plus à remplir de questionnaire de santé. Les plafonds de 200 000€ et 400 000€ s'entendent tous crédits confondus.

Ces deux mesures mettent un terme à la discrimination en assurance emprunteur des personnes touchées par la maladie. La suppression du questionnaire de santé va toutefois entraîner une évolution des tarifs en raison d'une hyper mutualisation, les assureurs n'ayant plus accès à aucune donnée de santé pour appuyer leur évaluation du risque. Les assurances de prêt immobilier pourraient rapidement coûter jusqu'à 20% plus cher, et ce, au détriment des jeunes actifs en bonne santé, profils habituellement abonnés aux tarifs les plus bas.

Choix effectif de l'assurance de prêt immobilier

C'est peu dire que la loi Lemoine révolutionne le marché de l'assurance emprunteur. Elle opère des changements drastiques qui viennent écorner la position dominante des bancassureurs sur ce produit. Malgré un arsenal législatif en place depuis plus d'une décennie, les emprunteurs peinent à exercer leur droit au libre choix du contrat d'assurance, se trouvant bien souvent contraints à souscrire à l'assurance de la banque s'ils veulent décrocher le financement de leur projet immobilier. Les bancassureurs détiennent 87% des parts de marché, une aberration économique alors que les alternatifs proposent des assurances jusqu'à trois fois moins chères à garanties équivalentes.

Avec la loi Lemoine, l'emprunteur n'est plus lié à l'assurance bancaire. Il peut, dès qu'il le souhaite, résilier l'assurance en cours et la changer par une offre plus compétitive qui va réduire le coût global de son crédit immobilier. Les économies se chiffrent en milliers d'euros sur la durée restante du prêt. Plus tôt est réalisé le changement, plus grand sera le gain.

La démarche gagnante est d'effectuer des simulations en ligne pour estimer le coût de l'assurance selon le profil et la nature du prêt. Le plus simple est de solliciter les services d'un courtier qui se charge de trouver les offres les mieux adaptées au meilleur prix et qui peut procéder à la résiliation/souscription au nom de son client.

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L’ACPR donne par ailleurs accès au public à la liste noire des sites ou entités non autorisés à proposer en France. Demande d'argent Dernier indice qui doit vous alerter sur l’escroquerie en cours, l'arnaqueur vous demande de verser de l’argent. Les courtiers n’ont pas le droit d’encaisser une quelconque somme d’argent avant le déblocage des fonds ou la signature de l’acte authentique chez le notaire. Ils ne peuvent en outre encaisser d’apport personnel ni le solde d’un crédit. La confusion avait pu l’emporter il y a un an quand certains courtiers ayant pignon sur rue avaient facturé des frais de courtage abusifs alors qu’aucune offre de prêt n’avait été signée. Ils justifaient cela par le service de conseil.  

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Santé : le rôle des pharmaciens et opticiens élargi depuis juin 2024

Si vous souffrez d’une angine ou d’une cystite, vous n’avez plus besoin de passer par votre médecin traitant pour vous faire prescrire des médicaments, il suffit d’aller en pharmacie pour les obtenir. Les fonctions des opticiens ont été par ailleurs élargies en cas de modification de la correction visuelle. Ces deux mesures visent à désengorger les cabinets des médecins généralistes et des ophtalmologistes tout en apportant une solution aux déserts médicaux. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les nouvelles prérogatives de ces deux professionnels de santé et la prise en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles. Nouvelles prérogatives pour les pharmaciens Il est désormais possible d’obtenir des antibiotiques dans une pharmacie sans ordonnance d’un médecin en cas d’angine ou de cystite. Cette nouvelle mesure contenue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 est entrée en vigueur le 19 juin dernier. Pour que le pharmacien puisse délivrer le traitement, il doit avoir suivi une formation spécifique obligatoire, sauf s’il a déjà suivi une formation mentionnée dans l’arrêté du 17 juin 2024. Fonctionnement du dispositif en pharmacie L’obtention d'antibiotiques sans ordonnance en cas d’angine suspectée est autorisée uniquement aux patients âgés de plus de 10 ans. Avant de vous délivrer le traitement médicamenteux, le pharmacien habilité doit réaliser un TROD, ou Test Rapide d’Orientation Diagnostique qui va permettre de confirmer ou d’écarter l’origine bactérienne à streptocoque A de l’angine. Il s’agit d’un simple prélèvement effectué à l’aide d’un écouvillon au fond de la gorge. En cas de test positif, le pharmacien peut délivrer les antibiotiques adaptés. Le traitement de la cystite obtenu directement en pharmacie concerne les femmes âgées entre 16 et 65 ans. En cas de symptômes sans fièvre, le pharmacien demande à la patiente de réaliser un test urinaire sur bandelette, avant de délivrer le médicament si le résultat est positif. Pour ces deux pathologies, angine à streptocoque A et cystite, les médicaments fournis en pharmacie sans prescription d’un médecin sont remboursés par l’Assurance maladie aux conditions habituelles, dès lors qu’ils font partie des produits remboursables. Votre mutuelle santé prend en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire la différence entre le tarif conventionné et le remboursement de la Sécu. Attestation de délivrance Le pharmacien doit vous remettre une attestation de délivrance et inscrire toutes les informations relatives à la délivrance du traitement dans votre DMP (Dossier Médical Partagé), à savoir : Nom du pharmacien Date de réalisation du test Identification unique du test Nom du médicament Posologie et durée du traitement. Si vous n’avez pas de DMP ou si l’inscription n’est pas possible, le pharmacien doit alors transmettre l’attestation à votre médecin traitant. Pour mémoire, le DMP n’est pas obligatoire et n’a aucune incidence sur vos remboursements. Il s’agit d’un espace de stockage sécurisé de vos données de santé que vous pouvez partager selon votre consentement avec les professionnels de santé qui vous soignent. Nouvelles attributions pour les opticiens Depuis le 29 juin 2024, les modalités de primo-prescription de verres correcteurs ou de lentilles de contact évoluent. Les opticiens-lunetiers ont désormais le droit d’adapter la prescription de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste lors de la première délivrance sous réserve de respecter les conditions suivantes : L’ordonnance ne doit pas mentionner une éventuelle opposition de l’ophtalmologiste à toute modification de correction. L’opticien doit réaliser un examen de réfraction pour vérifier la correction nécessaire. Il doit solliciter l’accord écrit du prescripteur en l’informant de l’adaptation envisagée. Il doit utiliser une messagerie sécurisée ou un moyen garantissant la confidentialité des échanges. L’absence de réponse dans les 10 jours vaut pour accord. L’opticien conserve la réponse du prescripteur jusqu’à expiration de la durée de validité de l’ordonnance. L’opticien est par ailleurs autorisé à procéder au renouvellement de délivrance de verres correcteurs sans que vous ayez besoin de retourner consulter votre ophtalmo, dès lors que votre ordonnance est toujours valide. Là encore, l’opticien doit réaliser un examen de réfraction avant d’adapter la correction, sauf opposition du prescripteur expressément mentionnée sur l’ordonnance. 100% Santé en optique Les lunettes de correction (verres et monture) peuvent être intégralement remboursées dans le cadre du dispositif 100% Santé. Cette réforme en place depuis 2021 supprime les restes à charge en optique, prothèses dentaires et aides auditives pour tout équipement sélectionné dans le premier panier de soins. Si vous êtes couvert par une mutuelle responsable, vous n’avez rien à payer, l’appareillage étant entièrement pris en charge par la Sécu et l’organisme complémentaire. Vous êtes toutefois libre de choisir un produit hors du panier 100% Santé. Auquel cas, vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins bien remboursés par votre mutuelle en fonction du niveau de garanties souscrit. Il est possible de panacher, c’est-à-dire de choisir une monture en dehors du panier 100% Santé et des verres sans reste à charge, et inversement. La monture est toujours remboursée par la mutuelle responsable dans la limite de 100€. Selon la réglementation, le renouvellement d’un équipement complet en optique (verres et monture) est fixé à 2 ans pour les adultes et les enfants de 16 ans et plus, et à 1 an pour les enfants de moins de 16 ans. Un renouvellement anticipé est cependant autorisé en cas de dégradation de la vue. Lorsque l’équipement est choisi en dehors du dispositif 100% Santé, la prise en charge par la Sécu est abaissée et il n’y a aucune obligation de couverture intégrale par le contrat responsable.    

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Loi Lemoine assurance emprunteur : les difficultés demeurent en 2024

En ce mois de septembre 2024, la loi Lemoine fête son deuxième anniversaire. Cette ultime réglementation en assurance de prêt est censée accroître la concurrence et briser le monopole des banques en donnant la possibilité à tous les emprunteurs de changer de contrat quand ils le souhaitent. Une enquête menée récemment révèle que cette loi profite davantage aux ménages aisés et qu’elle pâtit d’un manque de compréhension. Changement d’assurance de prêt : plus difficile pour les ménages modestes Entrée en juin 2022 pour les nouveaux crédits immobiliers et accessible à tous les contrats en stock depuis septembre 2022, la loi Lemoine a été adoptée pour révolutionner le marché de l’assurance de prêt. Elle vise à rendre ce marché plus concurrentiel en donnant notamment l’opportunité aux emprunteurs de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment. Auparavant, il était possible de le faire durant la première année de remboursement, et au-delà, attendre la date d’échéance, souvent confuse, pour engager la démarche (loi Hamon et amendement Bourquin). Dès son entrée en application, la loi Lemoine a connu un vif succès grâce, il faut l’avouer, au battage médiatique nourri durant les premiers mois. En pleine période d’inflation, le dispositif s’inscrit dans la lutte pour préserver le pouvoir d’achat, en générant des centaines voire des milliers d’euros d’économie aux ménages emprunteurs. Il suffit de consulter nos baromètres mensuels du pouvoir d’achat immobilier pour constater l’immense intérêt financier à opter pour une assurance externe, jusqu’à trois ou quatre fois moins chère que celle de la banque. Une enquête réalisée par Sia Partners, cabinet de conseil en management et stratégie opérationnelle, indique que 58% des demandes de substitution d’assurance de prêt concernent les catégories socio-professionnelles aux revenus les plus élevés. Ce constat rejoint celui du Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF) fait en janvier 2024 et révèle malheureusement que la loi Lemoine n’a pas encore atteint son objectif, à savoir favoriser l’accès au crédit immobilier à une large partie de la population. Il est vrai que les économies potentielles sont d'autant plus élevées que le capital restant dû est important. Or ce sont les ménages aisés qui empruntent de gros montants. Les banques conservent leur monopole en assurance de prêt Quant à la contraction du quasi-monopole des banques sur le produit, l’échec est lui aussi cruel si l’on regarde les chiffres. Le bilan du CCSF indique que les parts de marché des alternatifs sont passées de 15,3% à 16,1% entre décembre 2021 et mai 2023. Des miettes pour les alternatifs. On est loin du raz-de-marée tant escompté qui aurait fait bouger les lignes au profit des emprunteurs. Aujourd’hui, les bancassureurs gardent la main en 2024 malgré la loi Lemoine et collectent toujours plus de 80% des parts de marché. Tarifs en hausse Qui dit libéralisation du marché, dit concurrence accrue et donc, tarifs plus compétitifs. Pas en assurance emprunteur. Les banques conservent leurs marges colossales en restituant en moyenne seulement 32€ sous forme de prestations sur 100€ de cotisation. La loi Lemoine contient en outre une autre mesure majeure qui oblige les acteurs à renforcer la mutualisation de leurs offres, et ainsi, à lisser les prix pour couvrir les risques du plus grand nombre. La sélection médicale a été supprimée pour les parts assurées n’excédant pas 200 000€ (plafond à 400 000€ pour les emprunts immobiliers à deux avec une quotité d’assurance de prêt de 50% sur chaque tête) et remboursées avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur. Ce dernier n’a plus à remplir de questionnaire de santé et peut ainsi accéder à une assurance de prêt à un tarif standard, sans surprime ni exclusion du fait de son historique médical. Privés d’analyse du risque médical, les assureurs ont augmenté leurs tarifs jusqu’à 25% sur ce segment. Il faut toutefois préciser que les contrats sans questionnaire de santé représentent une faible partie des substitutions d’assurance en raison du plafond des 60 ans. Rappelons que la durée légale de remboursement est limitée à 25 ans. Manque de compréhension de la loi Lemoine assurance emprunteur Il ressort de cette enquête que le manque de compréhension nuit à l’amplitude de la réforme en assurance de prêt. Plus de 40% des emprunteurs ignorent la loi Lemoine, encore moins le principe d’équivalence de garanties. La réglementation impose que le nouveau contrat présente a minima la même couverture que l’ancien. Cette notion est complexe et permet aux banques d’en jouer pour faire échec aux demandes de substitutions. Selon Sia Partners, un contrat sur douze est rejeté par les banques pour cause de non équivalence de garanties, principalement par méconnaissance de cette disposition. Il est primordiale de relancer la dynamique de changement d’assurance emprunteur pour une raison simple : chaque emprunteur doit pouvoir être protégé au mieux de ses intérêts en payant le juste prix, le crédit immobilier étant une dette qui engage sur le long terme. Un conseil : faites-vous accompagner par un courtier en assurance de prêt immobilier. Que ce soit lors de votre demande de crédit ou dans le cadre d’une substitution, l’assurance emprunteur doit se négocier. Comparez les offres en ligne et sollicitez cet expert pour sélectionner le contrat qui répond à vos besoins au meilleur prix tout en respectant les exigences de la banque en matière de protection minimale.