Peut-on changer l’assurance emprunteur de son prêt immobilier en 2023 ?

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Produit contraint quand on souhaite obtenir un crédit immobilier, l’assurance emprunteur peut être choisie librement et peut même être résiliée en cours de prêt pour être substituée par une offre moins chère et souvent plus protectrice. Magnolia.fr fait le point sur la réglementation en assurance de prêt immobilier et sur tous les avantages à profiter de la liberté de choix du contrat.

Peut-on renégocier son assurance emprunteur ?

L’assurance emprunteur est une garantie indispensable dans le cadre d’un prêt immobilier. Elle ne doit pas être confondue avec l'un ou l'autre sûreté exigée par l’établissement prêteur (hypothèque, privilège du prêteur de deniers ou caution). La finalité de l’assurance de prêt est de protéger à la fois la banque et l’emprunteur en cas d’impossibilité de remboursement des mensualités dans les situations suivantes : décès, invalidité et incapacité, voire perte d’emploi. Hormis ce type de sinistres, le défaut de paiement mobilise l’une des sûretés précédemment citées.

Les lois de l’assurance prêt immobilier

Bien que non obligatoire d’un point de vue légal, l’assurance prêt immobilier est systématiquement exigée par la banque pour sécuriser des sommes souvent importantes, à rembourser sur des durées plus ou moins longues.

Avec l’entrée en vigueur de la loi Lagarde assurance emprunteur en septembre 2010, suivie en 2014 par la loi Hamon et en 2018 par la loi Bourquin, les emprunteurs disposent du libre choix du contrat d’assurance de prêt immobilier. Ils n’ont plus à se laisser imposer le contrat groupe présenté par la banque prêteuse et peuvent préférer souscrire une offre externe, le plus souvent moins chère et plus protectrice.

Une des idées en assurance emprunteur consiste à croire que la banque impose son contrat maison. Non seulement la loi le lui interdit, mais la banque doit vous rappeler votre droit au libre choix du contrat et vous informer précisément de ses exigences en matière d’assurance emprunteur au moyen de la fiche standardisée d’information ou FSI.

Le marché de l’assurance emprunteur reste pourtant verrouillé par les banques. Plus d’une décennie après la loi Lagarde qui est censée faciliter la délégation d’assurance de prêt, plus de 80% des emprunteurs souscrivent à l’assurance du prêteur. Une anomalie alors que les offres externes alternatives sont jusqu’à trois fois moins chères.

Les évolutions en assurance emprunteur avec la loi Lemoine

Adoptée en février 2022, la loi Lemoine remet l’église au centre du village en simplifiant la procédure de changement d’assurance de prêt immobilier. Plus besoin d’attendre la date d’échéance du contrat, souvent inconnue de l’emprunteur ou nonn communiquée par la banque, pour résilier le contrat en cours et le substituer par une formule plus compétitive.

Avec la loi Lemoine, vous pouvez changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans frais, et sans durée minimale de souscription comme l’impose la réglementation pour les autres types d’assurance (assurance habitation, assurance auto/moto, mutuelle santé). Dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt, vous pouvez renégocier votre assurance emprunteur.

La loi Lemoine introduit deux autres évolutions en assurance emprunteur qui visent celles-là à favoriser l’inclusion des personnes souffrant ou ayant souffert de problèmes de santé :

  • la fin de la sélection médicale : le questionnaire de santé assurance de prêt immobilier est supprimé pour les quotités assurées de moins de 200 000€ remboursées avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur.
  • le renforcement du droit à l’oubli : le délai pour bénéficier du droit à l’oubli est réduit à 5 ans au lieu de 10 pour les personnes guéries d’un cancer. Ce droit est étendu aux personnes touchées par une hépatite C.

Quel est l’intérêt de changer d’assurance emprunteur ?

Le bénéfice du changement d’assurance crédit immobilier est d’abord financier. À garanties équivalentes, un contrat individuel vous fait économiser des milliers d’euros sur la durée restante de votre prêt par rapport au contrat groupe de votre banque.

L’assurance emprunteur constitue le deuxième coût après les intérêts et si cette dépense se révèle incontournable, elle n’est pas incompressible. Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez réaliser jusqu’à 25 000€ d’économie. Plus tôt vous changez de contrat, plus important sera le gain, le coût de l’assurance emprunteur étant calculé sur le capital restant dû. Les économies sont par ailleurs d’autant plus juteuses que la somme empruntée est élevée.

Un exemple vaut mieux qu’un long discours :


Jean et Marie, un couple de trentenaires non-fumeurs et sans antécédents de santé, ont contracté un prêt immobilier de 250 000€ en mars 2022 au taux nominal de 1,50%, assorti d’une assurance bancaire au taux de 0,36% avec une quotité de 50% sur chaque tête. L’assurance leur coûte 17 000€, soit 71€/mois.

En mars 2023, notre couple négocie auprès d'un prestataire concurrent une assurance individuelle au taux de 0,10%, toujours avec une quotité à 50/50. L’assurance leur coûte 20€ par mois, soit un total de 4 545€ sur la durée restante du prêt. Gain final : 11 603€. Avec une quotité à 100% sur chaque tête pour optimiser la protection, l’économie reste très significative à 7 058€.

 

C’est ici qu’on aborde le second avantage du changement d’assurance emprunteur : l’opportunité d’être mieux couvert en rehaussant le niveau des garanties. La réglementation impose que le nouveau contrat présente a minima des garanties équivalentes à celles du contrat bancaire. Les offres externes étant bien moins chères, l’économie potentielle vous permet de renforcer votre protection avec des garanties mieux adaptées à votre profil.

Comment changer d’assurance prêt immobilier ?

Après toutes ces explications vantant les mérites du changement d’assurance de prêt immobilier, vous vous demandez sans doute comment et où trouver la meilleure assurance emprunteur en 2023. Rien de plus facile et c’est même un des objectifs de la loi Lemoine : rendre le marché de l’assurance emprunteur plus simple, plus juste et plus transparent.

Première étape, mettez les offres en concurrence via un comparateur d’assurance prêt immobilier, un outil en ligne, simple, rapide et gratuit qui vous donne accès aux meilleurs contrats du marché correspondant à vos exigences et à celles de la banque.

N’hésitez pas à demander l’accompagnement d’un courtier en assurance de prêt immobilier pour vous aider à sélectionner le contrat adéquat le plus compétitif, qui respecte l’équivalence de niveau de garanties obligatoire. Là encore, ce service est entièrement gratuit et vous permet de mieux appréhender l’étendue des garanties et les prestations proposées par chaque contrat.

Dernière étape, la résiliation/substitution, deux termes qui induisent une démarche administrative chronophage plus ou moins compliquée. Pas de panique ! Le courtier expert se charge de tout, et toujours gratuitement.

Dans une période où le pouvoir d’achat est en souffrance à cause d’une inflation très forte,  le changement d’assurance emprunteur via la loi Lemoine est une solution rapide et immédiate à disposition des ménages détenteurs d’un prêt immobilier qui leur permet de préserver leur budget.

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PRESSE // Le Groupe Magnolia poursuit son développement en complémentaire santé

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Crédit immobilier : quels taux prévus fin 2025 et début 2026 ?

Le marché du crédit immobilier aborde la fin de l’année 2025 dans un climat finalement plus serein que prévu. Alors que certains anticipaient une remontée rapide du coût de l’emprunt dès l’automne, les taux semblent se stabiliser malgré un contexte politique tendu en France. Les emprunteurs bénéficient même de conditions plus clémentes qu’au cours des mois précédents, et les banques se montrent globalement disposées à soutenir les projets d’achat. Quel est le niveau réel des taux immobiliers ? Quelles perspectives pour 2026 ? Voici une analyse détaillée pour mieux comprendre les tendances du moment. Des taux immobiliers stabilisés autour de 3,14 % en 2025 D’après les dernières données de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen accordé en octobre 2025 s’établit à 3,14 %, toutes durées de prêt confondues (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Certains profils très solides parviennent même à négocier des conditions plus avantageuses avec des décotes substantielles qui améliorent le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), indicateur officiel du coût final d’un crédit immo : autour de 3,10 % sur 25 ans et environ 2,99 % sur 20 ans, selon les observations communiquées par plusieurs courtiers. Les taux moyens constatés en octobre sont les suivants : 15 ans : 3,04 % 20 ans : 3,17 % 25 ans : 3,22 % Ces niveaux, légèrement en retrait par rapport aux prévisions pessimistes de la rentrée, témoignent d’une accalmie sur le marché du crédit. Début septembre, les scénarios les plus prudents envisageaient un retour à 3,5 %, voire 4 %, à l’horizon de janvier 2026, en raison du contexte politique national et d’un environnement économique incertain. Finalement, la situation s’est détendue grâce à une amélioration des indicateurs financiers. Un contexte monétaire plus favorable Le rôle clé de l’OAT 10 ans dans la détente des taux L’une des principales explications de ce repli concerne l’évolution du rendement de l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor) à 10 ans. Entre le début et la fin octobre, ce taux de référence a reculé de 3,60 % à 3,34 %, ce qui influence mécaniquement le coût de financement des banques et, par ricochet, les taux proposés aux particuliers. Les OAT 10 ans constituent la base de financement à long terme de l’État. Plus leur rendement est élevé, plus le pays est considéré comme risqué, ce qui pousse les marchés à exiger une rémunération plus importante. Quand l’OAT baisse, cela allège le coût de la dette publique et facilite également un assouplissement des taux bancaires. Les taux directeurs de la BCE restent inchangés Autre facteur favorable : La Banque Centrale Européenne (BCE) a de son côté maintenu ses taux directeurs, compte tenu de la maîtrise de l’inflation, désormais proche de son objectif de 2%. Toutefois, comme l'indice de prix à la consommation dépasse légèrement la cible des 2 %, une baisse rapide des taux directeurs n’est pas envisagée. La BCE doit en effet arbitrer entre maîtrise de l’inflation et soutien à l’économie, dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques et des conflits commerciaux. Cette pause prolongée dans la politique monétaire contribue à stabiliser l’environnement du crédit et laisse aux ménages un cadre plus prévisible pour construire leurs projets d’achat Des conditions d’emprunt attractives, surtout pour les primo-accédants Selon plusieurs experts, la fin d’année 2025 est particulièrement propice aux projets d’achat. La capacité d’achat des ménages est aujourd’hui l'une des meilleures des 25 dernières années. La combinaison de taux stabilisés et d’un marché immobilier encore en transition crée un contexte idéal pour les acquéreurs motivés. Conscientes du rôle essentiel des primo-accédants dans la dynamique du marché, les banques multiplient les offres ciblées à leur intention. Leur objectif est de séduire les jeunes acheteurs de moins de 35 ans grâce à des taux légèrement bonifiés, des facilités de financement ou des prêts complémentaires avantageux. Avec la chute du nombre de transactions en 2023 et 2024, les établissements bancaires cherchent à relancer la production de crédits, notamment auprès de cette clientèle stratégique qui représente plus de 50% de l’activité. Le prêt immobilier est un produit d’appel essentiel pour les établissements bancaires qui peuvent ainsi proposer sur le long terme d’autres produits assurantiels et financiers (assurance habitation, plan épargne retraite, placements). Par ailleurs, la durée moyenne d’emprunt continue d’augmenter, atteignant 250 mois (soit plus de 20 ans) au troisième trimestre 2025. Les banques s’en servent pour lisser les mensualités et maintenir un taux d’endettement acceptable (au plus 35% des revenus nets, assurance de prêt comprise), malgré un niveau des prix immobiliers toujours élevés dans certaines zones. Fin 2025 : une fenêtre d’opportunités pour les emprunteurs Au regard de ces éléments, la fin de l’année 2025 apparaît comme une période privilégiée pour concrétiser un achat immobilier. Les taux ne devraient pas dépasser 3,25 %, même pour les dossiers standard, ce qui reste très raisonnable par rapport aux anticipations du début d’année.  Selon Crédit Logement/CSA, cette évolution devrait même permettre de boucler 2025 avec un taux moyen annualisé de 3,14 %, soit une baisse notable de 0,53 point par rapport à 2024. Si cette dynamique reste fragile et dépend fortement des décisions de la BCE et de la conjoncture économique mondiale, elle permet aux acquéreurs de souffler après plusieurs années de hausse continue des taux. Perspectives 2026 : légère remontée des taux ou maintien de la stabilité ? Prévoir l’évolution des taux immobiliers sur l’année 2026 reste délicat, mais les grandes tendances se dessinent. Plusieurs facteurs laissent penser qu’une légère remontée pourrait intervenir au cours du premier semestre : une pression persistante sur les marchés obligataires des tensions géopolitiques persistantes un budget 2026 encore incertain une politique du logement jugée insuffisante pour fluidifier le marché. Les projections prudentes anticipent des taux compris entre 3,30 % et 3,40 % pour un prêt sur 20 ans en 2026. Ce niveau reste néanmoins inférieur à celui observé dans les années précédentes et n’a rien d’alarmant à l’échelle historique. Fin 2023, le taux moyen sur 20 ans s’affichait à 4,50 %. La reprise du marché immobilier, certes timide, semble désormais amorcée. L’activité devrait progressivement retrouver un équilibre en 2026. Les ménages vont intégrer l’idée que les taux ne retomberont pas au niveau exceptionnel des années 2020-2021. Est par ailleurs vivement attendu le statut de bailleur privé, inscrit dans la loi de finances 2026. Vivement attendu pour redynamiser le secteur du locatif, le dispositif prévoit notamment un amortissement des investissements immobiliers privés neufs et anciens.