Assurance de prêt : la délégation toujours à la peine

La loi Lagarde qui a instauré la délégation en assurance emprunteur fête ses 10 ans en septembre 2020. Une décennie après, où en est cette opportunité offerte à tous les emprunteurs de pouvoir faire d’importantes économies sur leur crédit immobilier en choisissant librement l'assurance qui garantit a bonne fin du prêt ?

Malgré les renforcements dont elle a bénéficié ces dernières années, la délégation d'assurance de prêt n'a pas trouvé la place qui lui revient dans un marché toujours phagocyté par les banques.

Ouvrir la concurrence en assurance emprunteur : un vœu pieu

Un des objectifs de la loi Lagarde, cette vaste réforme du crédit introduite à partir de juillet 2010, était de libéraliser le marché de l'assurance emprunteur en donnant la possibilité aux consommateurs de choisir un autre contrat que celui présenté par la banque prêteuse. Bien que non obligatoire d'un point de vue légal, l'assurance reste un préalable pour obtenir un financement immobilier. Aucun établissement de crédit n'acceptera de prêter des sommes souvent importantes et sur de longues durées sans cette protection qui intervient en cas de défaillance de l'emprunteur (décès, invalidité et incapacité). Si la déliaison entre assurance et crédit était déjà inscrite dans la loi (loi Murcef de 2001), sur le terrain, les banques imposaient sans mal leur contrat groupe, aidées dans leurs pratiques abusives par la méconnaissance des consommateurs..

Peu contraignante pour les banques, la loi Lagarde n'a pas permis au marché de l'assurance déléguée de grignoter des parts de marché. Dix ans après son entrée en application, les banques gardent la main-mise sur l'assurance emprunteur, engrangeant 85% des cotisations, le volume qu'elles totalisaient déjà en 2010, avec des marges allant de 50% à 80%. Pourtant, dans l'intervalle, la réglementation s'est étoffée. L'emprunteur étant empêché lors de la souscription initiale, la loi Hamon lui permet depuis juillet 2014 de changer de contrat au cours de la première année du crédit immobilier.

Pas suffisant pour le législateur qui estime que l'emprunteur doit pouvoir changer chaque année son assurance de prêt comme il est autorisé à le faire pour d'autres produits d'assurance (assurance auto-moto, habitation, santé). L'amendement Bourquin vient renforcer le dispositif en janvier 2018 en permettant à tout emprunteur de substituer annuellement son contrat d'assurance sur toute la durée du crédit.

Un marché capté par les bancassureurs

Dans un marché immobilier plutôt dynamique depuis une décennie, surtout ces trois dernières années en raison de la faiblesse des taux d'intérêts, il semble logique que le marché de l'assurance ait lui aussi progressé et que les assureurs alternatifs aient percé. En 2019, année particulièrement faste pour l'immobilier (plus d'un million de transactions dans l'ancien), les bancassureurs ont vu leur volume de cotisations en assurance de prêt augmenter de 5,4% contre seulement 2,4% pour les assureurs externes. Un décalage qui s'explique par l'emprise des grosses banques distributrices de crédits immobiliers comme le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel. Ces deux établissements ont capturé 36% du marché de l’assurance emprunteur, tous crédits confondus et si l'on ajoute CNP Assurances, premier distributeur de contrats groupe via La Caisse d'Épargne et La Banque Postale notamment, ce sont 64,53% des cotisations 2019 qui reviennent à ces trois enseignes.

Axa, premier assurance alternatif, se place 6ème avec 7,4% des cotisations selon le classement établi par L'Argus de l'Assurance, le média de référence pour le secteur. Suivent CNP Assurances, présent également sur le marché de l'assurance individuelle, Generali France, Allianz France et MetLife France pour finaliser les cinq premiers rangs. Le problème du marché de l'assurance emprunteur est bien son importance : les banques mettent tout en œuvre pour s'octroyer la part du lion dans un volume annuel autour de 9 milliards d'euros. Dans un contexte de taux faibles, l'assurance leur procure une bonne partie de leurs marges.

La compétitivité des assurances déléguées

Comment explique-t-on le manque de performance des assureurs alternatifs alors que leurs offres, pour la plupart, sont nettement plus compétitives que les contrats bancaires ? À garanties équivalentes, les contrats individuels sont deux voire trois fois moins chers que les contrats groupe. Sur la durée totale d'un emprunt à l'habitat, l'économie se chiffre en milliers d'euros pour l'emprunteur.

Les assureurs alternatifs assurent aussi les profils à risques que les banques ont plutôt le réflexe de rejeter (seniors, personnes malades, professions et sports à risque). En brandissant le spectre de la démutualisation pour s'opposer à l'individualisation en assurance emprunteur, comme elles l'ont fait en 2017 pour bloquer l'amendement Bourquin sur la résiliation/substitution annuelle, les banques font preuve d'une mauvaise foi caractérisée, alors qu'elles restent plus chères que les alternatifs sur tous les profils sans subir de pertes sur aucun segment d'assurés.

La réglementation impose aux établissements financiers de rappeler à tout candidat à l'emprunt son libre choix de l'assurance lors de sa demande de financement. Sur le terrain, ce devoir d'information fait parfois l'objet de manipulation, rendue d'autant plus facile que le client est mal informé de son droit. Ajoutons la frilosité des emprunteurs à négocier l'assurance dans une démarche globale de crédit rarement fluide. Pour ne pas compromettre l'obtention du financement, bon nombre d'entre eux se résignent à souscrire le contrat de la banque, pour envisager, éventuellement, d'en changer en cours de prêt.

Les plus opiniâtres se heurtent aux obstacles dressés par la banque pour les faire renoncer : manœuvres dilatoires, désinformation, demande abusive de documents, non-équivalence des garanties, quand ce ne sont pas des menaces formulées verbalement de modifier les conditions d'emprunt.

Le difficile exercice de l'équivalence des garanties

Face à cette stratégie d'obstruction, le recours à un courtier spécialisé est la seule parade. Son expertise lui permet de contrer les arguments fallacieux de la banque, notamment sur une notion complexe qui suscite la plupart des refus : l'équivalence de niveau de garanties, une condition sine qua non à l'acceptation d'une assurance déléguée. Depuis octobre 2015, tout établissement de crédit doit remettre dès la demande de crédit des fiches standardisée et personnalisée d'information. La remise de ces documents contenant les garanties minimales exigées pour l'octroi du prêt a-t-elle pour autant réglé le problème de l'équivalence de garanties en assurance emprunteur ?

La fiche personnalisée est censée apporter une vision objective des critères requis, permettant au candidat à l'emprunt d'exercer sa liberté de choix de l'assurance, en particulier en amont de l'émission de l'offre de prêt, en comparant les offres grâce à une grille commune. Elle a également pour finalité de fermer la porte à toute interprétation. Selon le bilan annuel du Comité Consultatif du Secteur Financier, organe qui a défini les critères exigibles en assurance emprunteur, les blocages perdurent. Les assureurs alternatifs se plaignent régulièrement des refus de délégation fondés sur une interprétation erronée des critères d'équivalence ou sur des motifs de non-équivalence erronés. Ils déplorent également des exigences des prêteurs sans lien avec les critères d'équivalence comme des critères d'éditique, d'affichage ou de validité du contrat.

Le vote par les sénateurs en mars dernier d’un amendement Bourquin 2 visant à renforcer le premier texte a ravivé les espoirs des assureurs alternatifs de voir enfin les banques rentrer dans le rang. Le projet est de clarifier la date de résiliation des contrats d’assurance emprunteur, maillon faible du volet 1. L’ajournement du calendrier législatif en raison de la crise sanitaire a malheureusement perturbé le parcours de ce texte inscrit dans la loi ASAP (loi d’Accélération et Simplification de l’Action Publique), arrivée lundi 14 septembre en commission spéciale à l’Assemblée Nationale.

Les perspectives de progression du marché de l'assurance déléguée sont donc immenses, mais contrées par la position dominante des établissements du secteur bancaire dans l'octroi de crédits, car eux seuls sont autorisés à recevoir des dépôts de particuliers en ouvrant des comptes bancaires ou d'épargne. Ils sont en pôle position pour proposer leur offre d'assurance, quitte à l'imposer au détriment des intérêts et du pouvoir d'achat des emprunteurs.

Publié par Herve Labatut

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Baromètre du pouvoir d'achat immobilier septembre 2024 : gagnez des mètres carrés en changeant d'assurance emprunteur

Pour garantir votre prêt immobilier, vous devez souscrire une assurance emprunteur. La réglementation vous autorise à choisir librement le contrat et à en changer à tout moment. Magnolia.fr calcule chaque mois le nombre de mètres carrés supplémentaires que vous pouvez acquérir dans les 20 plus grandes métropoles françaises en changeant d’assurance de prêt. La délégation d’assurance emprunteur reste le seul levier d’économies pour faire baisser significativement son taux annuel effectif global (TAEG) et rester sous l’usure. Assurance bancaire contre assurance déléguée Nous proposons 3 profils d’emprunteurs, et calculons pour chacun le nombre de mètres carrés additionnels qu’il est possible d'acquérir en substituant l’assurance bancaire par une assurance individuelle concurrente. Profil 1 : vous êtes primo-accédant, âgé entre 25 et 35 ans ; vous empruntez 200 000€ sur 20 ans au taux nominal de 3,70% (taux pour un bon dossier au 13 septembre 2024) ;  l’assurance de la banque est proposée au taux de 0,34% (taux bancaire moyen), soit un coût de 13 600€ ; chez le comparateur en assurance de prêt immobilier Magnolia.fr, l’assurance affiche le taux de 0,09%, soit le taux moyen observé pour les dossiers de mêmes profils traités en août 2024. Le coût de l’assurance est de 3 600€. Vous réalisez une économie de 10 000€ en optant pour une assurance déléguée. Profil 2 : vous avez entre 25 et 35 ans et empruntez à 2 en tant que primo-accédants ; vous empruntez 200 000€ sur 20 ans au taux nominal de 3,70% (taux pour un bon dossier au 13 septembre 2024) ;  l’assurance de la banque est proposée au taux de 0,34% (taux bancaire moyen) sur chaque tête, soit un coût de 27 200€ ; votre Taux Annuel Effectif Global ou TAEG s’affiche à 4,87% (hors frais de dossier et frais de garantie). chez le comparateur en assurance de prêt immobilier Magnolia.fr, l’assurance affiche le taux de 0,07% sur chaque tête, soit le taux moyen observé pour les dossiers de même profil traités en août 2024. Le coût de l’assurance est de 5 600€. Votre TAEG tombe à 3,99% hors frais de garantie et autres dépenses annexes. Vous réalisez une économie de 21 600€ en optant pour une assurance déléguée. Profil 3 : vous avez entre 35 et 45 ans. vous empruntez à deux la somme de 400 000€ sur 20 ans au taux nominal de 3,70% (taux pour un bon dossier au 13 septembre 2024) ; l’assurance de la banque est proposée au taux de 0,34% (taux bancaire moyen), avec quotité assurance de prêt à 100% sur chaque tête, soit un coût total de 54 400€ ; votre TAEG s’affiche à 4,87%, hors frais de garantie (hypothèque ou caution). Notons que le taux d'usure au troisième trimestre 2024 est de 6,16% pour les durées de 20 ans et plus, contre 6,39% au trimestre précédent. chez le comparateur Magnolia.fr, l’assurance est proposée au taux de 0,12% (taux moyen observé pour les dossiers de même profil traités en août 2024). Chacun est assuré à hauteur de 100% du montant emprunté, le coût total de l’assurance est de 19 200€. Si on applique une quotité d’assurance à 50% sur chaque tête, le coût de l’assurance descend à 9 600€. Vous économisez 35 200€ avec une quotité à 100% sur chaque tête ou 44 800€ avec une quotité à 50/50. Le TAEG tombe respectivement à 4,16% ou 3,96%, vous laissant un espace plus que suffisant pour intégrer les frais annexes. Combien de mètres carrés supplémentaires ces trois profils peuvent gagner en septembre 2024 grâce à la délégation d’assurance de prêt immobilier ?   Ville Prix moyen m2 appartement* Nb de m2 Supplémentaires avec 10 000€ d’économie sur l’assurance emprunteur Profil 1   Nb de m2  supplémentaires avec 21 600€ d’économie sur l’assurance emprunteur Profil 2   Nb de m2  supplémentaire avec 44 800€ d’économie sur l’assurance emprunteur Profil 3   Saint-Étienne 1 303€ 7,67 m2 16,57 m2 34,38 m2 Le Havre 2 141€ 4,67 m2 10,08 m2 20,92 m2 Nîmes 2 230€ 4,45 m2 9,61 m2 20,08 m2 Dijon 2 562€ 3,98 m2 8,61 m2 17,48 m2 Reims 2 611€ 3,83 m2 8,27 m2 17,18 m2 Grenoble 2 719€ 3,67 m2 7,94 m2 16,47 m2 Toulon 3 130€ 3,15 m2 6,80 m2 14,31 m2 Angers 3 144€ 3,18 m2 6,87 m2 14,25 m2 Lille 3 550€ 2,83 m2 6,11 m2 12,68 m2 Montpellier 3 531€ 2,92 m2 6,31 m2 13,10 m2 Toulouse 3 410€ 2,93 m2 6,33 m2 13,13 m2 Marseille 3 578€ 2,79 m2 6,03 m2 12,52 m2 Nantes 3 384€ 2,95 m2 6,38 m2 13,23 m2 Villeurbanne 3 638€ 2,74 m2 5,93 m2 12,31 m2 Strasbourg 3 768€ 2,65 m2 5,73 m2 11,89 m2 Rennes 4 016€ 2,49 m2 5,37m2 11,15 m2 Bordeaux 4 415€ 2,26 m2 4,89 m2 10,14 m2 Nice 5 137€ 1,94 m2 4,20 m2 8,72 m2 Lyon 4 727€ 2,11 m2 4,57 m2 9,44 m2 Paris 9 293€ 1,07 m2 2,32 m2 4,82 m2 *Prix estimés MeilleursAgents au 1er septembre 2024 (prix en net vendeur) Les économies calculées sont les économies maximales potentielles si le changement d’assurance intervient dans le mois de la signature de l’offre de prêt. Obtenez votre prêt et gagnez des mètres carrés grâce à la délégation d'assurance L’état du marché immobilier ancien en septembre 2024 Par rapport au mois précédent, une douzaine de villes voient leurs prix augmenter, comme Paris, une première depuis près de deux ans, mais aussi Nice, Rennes, Marseille et Toulouse. Ils refluent légèrement à Montpellier, Lille, Grenoble et Toulon. Pour être pertinente, l’évolution se mesure sur un temps plus long. Selon l’indice des Notaires-Insee publié mardi 10 septembre, les prix dans l’ancien ont poursuivi leur baisse au deuxième trimestre 2024, à -0,5% après -1,5% au premier trimestre et -1,8% au quatrième trimestre 2023. Sur un an, les valeurs reculent pour le quatrième trimestre consécutif, accusant une baisse de près de -5%. Entamée depuis la mi-2022, la hausse continue des prix marque donc le pas, en lien avec la progression rapide des taux d’intérêts depuis début 2022. Dans le détail, les prix des maisons se replient de 5% pour les appartements et de 4,9% pour les maisons, toujours en variation annuelle. Les prix franciliens baissent plus fortement, à -7,2%, tandis qu’en province ils refluent de -4,3%. Le nombre de transactions dans l'ancien se contracte également sur un an : 792 000 fin juin 2024, contre 825 000€ fin mars 2024 et 872 000 fin décembre. Conditions d'emprunt en septembre 2024 On voit cependant poindre un début de reprise depuis juillet dernier, un sursaut qui s’inscrit dans l’amélioration progressive des conditions d’emprunt. Les taux d’intérêts ont nettement baissé depuis fin 2023, passant de 4,50% au plus haut de la courbe à 3,70% en moyenne sur 20 ans (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Retrouvez toutes les infos pour emprunter en septembre 2024. Pour la première fois depuis de longs mois, la production de crédits à l’habitat est repassée au-dessus de 10 milliards d’euros, à 11,3 Md€ exactement en juillet dernier, après les 8,1 Md€ en mai et 8,6 Md€ en juin. La demande repart doucement et les banques se montrent volontaristes à prêter aux ménages porteurs d’un projet immobilier. La baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne est comptable de cette détente des conditions d’emprunt. Une seconde baisse pourrait être décidée courant septembre. Certains observateurs tablent d’ailleurs sur des taux de crédits immobiliers autour de 3% en 2025. Restons prudents car le niveau des taux est subordonné à l’évolution du contexte géopolitique. Une certitude demeure : les taux d'emprunt ne retrouveront pas de si tôt, sinon jamais, les niveaux records de 2021 où il était possible de s'endetter à 1%. Combien de mètres carrés en plus en changeant d’assurance en septembre 2024 ? On l'oublie, mais l'assurance de prêt immobilier pèse en moyenne entre 20% et 40% du coût global du crédit. Choisissez mieux le contrat pour économiser plus : la loi Lagarde vous permet de choisir librement votre assurance et de mettre les offres en concurrence pour bénéficier d'une formule alternative, plus compétitive que le contrat de la banque. Dans la majorité des cas, l'emprunteur paie le prix fort son assurance de prêt immobilier, celle-ci étant jusqu'à 4 fois plus chère que la concurrence. La réglementation permet non seulement de déléguer l'assurance, mais aussi de changer de contrat en cours de prêt. Dans les grandes villes, comme partout ailleurs, le fait de substituer l'assurance bancaire par une offre alternative permet de récupérer des mètres carrés. Le gain potentiel reste anecdotique à Paris à cause de la cherté de l’immobilier. Ailleurs, où le coût du mètre carré est entre 2 et 8 fois moins onéreux, vous pouvez financer entre 1,94 m2 (Nice) et près de 7,67 m2 (Saint-Etienne) supplémentaires en optant pour un contrat individuel auprès d’un assureur alternatif (profil 1). Grâce à l’économie sur l’assurance, vous pouvez acquérir la surface nécessaire pour une pièce destinée à accueillir des toilettes, voire une salle de bain. Avec un gain de 10 000€ grâce à l’assurance emprunteur, il est peut-être envisageable de viser un bien avec espace extérieur (jardin, balcon ou terrasse). Dans notre deuxième exemple, vous pouvez acheter entre 2,32 m2 (Paris) et 16,57 m2 (Saint-Étienne) supplémentaires, 9 m2 étant la surface moyenne d’une chambre standard et 12 m2 celle d’une cuisine. Quant au profil 3, compte tenu de la somme empruntée élevée, l’économie générée par la délégation d’assurance est colossale à 44 800€ si l'on retient l'option d'une quotité à 50% sur chaque tête. Elle permet de gagner jusqu’à 34,88 m2 (Saint-Étienne), soit la surface d’un studio, et 4,82 m2 à Paris. Vive la loi Lemoine ! La loi Lemoine fête son deuxième anniversaire en septembre 2024. L’occasion est donnée de rappeler l’importance de cette réglementation qui autorise à changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans plus attendre une quelconque date d’échéance. En optant pour une assurance concurrente de celle de la banque, vous pouvez économiser des centaines voire des milliers d’euros. Et si la délégation se révèle compliquée à mettre en place lors de votre demande de crédit, saisissez sans tarder l’opportunité offerte par la loi Lemoine qui facilite la substitution de contrat d’assurance en cours de prêt.  

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Tarifs mutuelle santé : de fortes hausses à prévoir en 2025

En 2024, les tarifs des mutuelles santé avaient fortement augmenté, en moyenne de 10% selon l’UFC-Que Choisir. Bis repetita en 2025 : les organismes complémentaires prévoient une hausse de cet ordre. Plusieurs facteurs sont en cause, à commencer par les transferts de charge de l’Assurance maladie et la progression des prestations en 100% Santé. Nouvelle hausse tarifaire des mutuelles en 2025 Selon les cabinets de conseil en actuariat Galea et Actélior, les organismes de complémentaire santé prévoient d’augmenter significativement les tarifs de leurs contrats pour l’année 2025. D’après les projections de ces deux cabinets, les indexations seront « importantes » voire « soutenues » et pourraient osciller entre 6% et 10% selon les portefeuilles des prestataires. Le cabinet Actuariat précise que l’estimation devrait être plus basse sur le segment des contrats individuels, à +5,8% contre +6,2% en mutuelle entreprise. Pour mémoire, les tarifs des complémentaires santé avaient déjà lourdement augmenté l’an passé avec une hausse historique jusqu’à 30% sur les contrats commercialisés aux seniors. L’UFC-Que Choisir avait chiffré la hausse moyenne à +10% tout en indiquant que 8 assurés sur 10 ont subi une inflation supérieure. Si l’on fait les comptes, les tarifs des organismes de complémentaire santé (assurances, mutuelles et institutions de prévoyance) se sont envolés de près de 50% depuis 2018. Dans le même temps, l’inflation aura quant à elle progressé de 19%. Ce dérapage mérite une explication. 100% Santé : lourde contribution des mutuelles Selon Actélior, la dérive tarifaire est imputable à trois facteurs : les multiples transferts de charge du régime général vers les Ocam (Organismes Complémentaires d’assurance maladie) l’inflation des dépenses avec une augmentation de la consommation médicale, notamment en dentaire la forte progression de prestations servies par les Ocam sur les postes de la réforme 100% Santé. Pour rappel, le dispositif 100% Santé supprime les restes à charge pour le patient couvert par une mutuelle responsable en optique, dentaire (prothèses) et audiologie, dès lors que l’équipement est sélectionné dans le premier panier. Toutefois, les organismes qui avaient anticipé la prise en charge à 100% des fauteuils roulants fin 2024, ainsi que celle des prothèses capillaires, verront leurs tarifs moins impactés. À l’inverse, les prestataires qui attendaient des précisions pour ajuster leurs tarifs appliqueront une indexation dans la fourchette haute. L’intégration de ces deux postes (fauteuils roulants et prothèses capillaires) dans le dispositif 100% Santé ne sera pas mise en œuvre en 2024, mais devrait l’être courant 2025, sous réserve qu’un accord soit trouvé entre les différents acteurs. Nouveaux tarifs des consultations fin 2024 Il faut également ajouter la revalorisation des consultations qui se met en place fin 2024. La consultation chez le généraliste passe à 30€ en décembre, au lieu de 26,50€ depuis novembre 2023. La nouvelle convention prévoit en outre la revalorisation à 60€ sur le tarif de l’avis ponctuel de consultant et la mise en place d’une consultation longue à 60€ pour les patients âgés de plus de 80 ans. L’ensemble de ces mesures implique un effort financier estimé à 300 millions d’euros pour les Ocam qui sont par ailleurs mis à contribution dans la prise en charge du dispositif Mon Soutien Psy lancé en 2022 suite à la crise sanitaire. L’impact des évolutions réglementaires et les dérives observées sont très variables d’un contrat à l’autre et d’une population à l’autre. La seule parade pour l’assuré est de faire jouer la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé qui lui permet de changer de contrat à tout moment après une année d’engagement. À couverture équivalente, la mise en concurrence des offres permet une économie pouvant aller jusqu’à 300€ par an. Source : L’Argus de l’Assurance et Galea

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PRESSE // “Reprise” du crédit immo et assurance de prêt : où en sommes-nous vraiment ? Etat du marché et conseils aux futurs emprunteurs

Pour la première fois depuis des mois, la production de crédits immobiliers a repassé la barre des 10 milliards d’euros en juillet 2024 : 11,3 Md€, contre 8,6 Md€ en juin et 8,1 Md€ en mai. C’est une nette progression mais on reste loin du record de mai 2022 (26,6 Md€). Ce rebond est la conséquence d’un contexte plus favorable pour les emprunteurs avec la baisse des taux d’intérêts enclenchée en début d’année. Le recul de l’inflation devrait accélérer la contraction des taux. Le marché de l’assurance emprunteur évolue logiquement dans le sillage de l’activité du crédit. Le début de reprise fait bouger les lignes. Davantage de délégation d'assurance sur des nouveaux crédits La crise de l’immobilier en 2023, qui a perduré durant le premier semestre 2024, a pesé sur le secteur de l’assurance emprunteur. Moins de crédits, donc moins de demandes de délégation. Le marché était alors quasiment axé sur les substitutions de contrats, s’appuyant sur la loi Lemoine de 2022 qui permet de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment. "Chez Magnolia.fr, l'activité des 6 premiers mois était concentrée sur le segment de la substitution. La délégation sur les nouveaux crédits ne représentait alors que 10% des demandes. Le début de relance du crédit redynamise la délégation qui remonte à 30% de notre activité." explique Olivier Le Gallo, Directeur Général du groupe Magnolia. Nos conseils pour les futurs emprunteurs : profitez de la législation pour économisez sur votre crédit immobilier  CONSEIL N°1 : EXPLIQUEZ A VOTRE CONSEILLER BANCAIRE…MAIS NE PAS TROP INSISTER Si vous êtes en train d’emprunter : sachez que l’assurance emprunteur est un vrai élément de négociation entre l’établissement prêteur et vous. Expliquez à votre conseiller que vous savez qu’il est possible de choisir une autre assurance. Si cela remet en question vos conditions d’emprunt, n’insistez pas et couvrez votre crédit avec l’assurance groupe bancaire afin d'obtenir votre crédit. CONSEIL N°2 : COMPAREZ Dès lors que vous sentez que votre conseiller bancaire insiste pour vous vendre l’assurance groupe de la banque (il est également possible qu’il vous pousse pour prendre l’assurance habitation), vous pouvez déjà commencer à comparer les offres sur un comparateur en Assurance de Prêt (Magnolia.fr, UFC…) et souscrire au nouveau contrat.  CONSEIL N°3 : AGISSEZ AU PLUS VITE ! Dès la fin du premier mois de crédit, votre nouveau contrat se met en route. Depuis 2 ans, la Loi Lemoine vous permet de le faire À TOUT MOMENT. La banque ne peut pas vous demander des frais suite cela et elle est obligée d’accepter si le nouveau contrat est bien équivalent à leurs exigences. Nous parlons ici de 15 000 euros d’économies en moyenne PAR EMPRUNTEUR (pour un prêt de 250 000 euros 25 ans). Qui dit crédit immo dit nouveau logement, dit déménagement, dit paperasses, dit démarches… donc changer l’assurance de prêt peut devenir un sujet vite oublié. Sachez que moins vous attendez et que plus vous êtes jeune, plus les économies vont être importantes. Un emprunteur entre 30 et 40 ans divise le prix de son assurance par 3 ou 4.  “Le marché de l’assurance emprunteur c’est 7 milliards d’euros de primes par an qui vont dans 85% des cas dans la poche des banques. Bien entendu qu’elles ne vont pas lâcher prise. Mais un emprunteur averti peut se voir économiser des centaines d’euros par mois en 3 clics…simplement en faisant valoir ses droits. ” conclut Astrid Cousin, porte parole du Groupe Magnolia.