Pouvoir d’achat 2025 : peut-on se priver d’une mutuelle santé ?

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Alors que les tarifs des mutuelles santé ne cessent d’augmenter d’année en année, certains se posent la question légitime : faut-il vraiment conserver sa mutuelle santé individuelle lorsque chaque euro compte ? À première vue, résilier son contrat peut sembler être une solution économique. Mais la réalité est bien plus complexe. Car renoncer à une mutuelle, c’est aussi accepter de prendre un risque financier important en cas de problème de santé.

Faisons le point sur ce choix envisagé par certains assurés, ses avantages apparents, mais aussi ses conséquences parfois lourdes sur le long terme.

Une hausse continue du prix des mutuelles en 2025

Les cotisations des complémentaires santé augmentent d’environ 2% à 3% par an, mais lors des derniers millésimes, l'inflation des tarifs a été nettement plus sévère. 

Selon les dernières données de la Mutualité Française, la hausse moyenne est de l’ordre de 6 % pour 2025, un chiffre qui pèse lourdement dans le budget des assurés. En 2024, selon l’UFC-Que Choisir, la progression des tarifs avait atteint 10% en moyenne, avec des pics à +30% pour la mutuelle senior. Elle était de 4,7% en 2023.

Plusieurs raisons expliquent cette tendance haussière, bien supérieure à celle observée depuis 10 ans :

  • Le vieillissement de la population, qui entraîne une hausse des dépenses de santé
  • Le recul progressif des remboursements par l’Assurance Maladie, laissant une part croissante à la charge des assurés
  • Une fiscalité en hausse sur les contrats santé
  • La revalorisation des actes : par exemple, la consultation chez le généraliste à 30€ depuis décembre 2024
  • L’élargissement du panier de soins remboursables, notamment dans le cadre du dispositif zéro reste à charge ou 100 % santé, qui a un impact indirect sur les tarifs.

Résultat : en 2024, le prix moyen d’une mutuelle individuelle dépassait déjà les 1 000 € par an. Une dépense significative, notamment pour les personnes aux revenus modestes, les retraités ou les travailleurs précaires.

Quels profils peuvent réellement envisager de se passer de mutuelle ?

À première vue, renoncer à une mutuelle peut permettre de faire des économies et de placer les 1 000€ non dépensés sur un produit financier comme l’assurance vie ou le Livret A. Mais tout dépend de votre profil santé et de votre consommation médicale.

Cette stratégie repose sur une hypothèse clé : rester en bonne santé. Car en cas d’accident, d’hospitalisation ou de soins coûteux non anticipés (optique, dentaire, appareillage), les frais à régler sans mutuelle peuvent rapidement s’envoler.

Se passer d’une complémentaire santé n’est pas un choix adapté à tout le monde. Certaines catégories de personnes peuvent néanmoins envisager cette alternative, sous conditions :

1. Les jeunes adultes en bonne santé

Sans antécédent médical, avec peu ou pas de traitements réguliers, ces assurés peuvent choisir de gérer leurs dépenses au coup par coup. Une solution valable uniquement si une épargne santé est constituée pour faire face à un imprévu.

En couple, si vous avez ou attendez un enfant, ne faites pas l’impasse sur la mutuelle santé famille, car vous aurez à faire face à des dépenses incontournables (vaccins, visites chez le pédiatre, orthodontie, etc.) qui vont rapidement grever votre budget.

2. Les bénéficiaires de la CSS

Gratuite ou à très faible coût (moins d’1 €/jour), la Complémentaire Santé Solidaire ou CSS remplace efficacement une mutuelle classique pour les personnes aux revenus modestes. Elle prend en charge les soins courants : consultations, hospitalisation, pharmacie, dentaire, optique, etc.

Attention : les médecins ont interdiction d’appliquer des dépassements d’honoraires aux personnes titulaires de la CSS. Certains praticiens refusent le rendez-vous à ces patients au prétexte qu’ils ne peuvent avancer les frais, ce qui est formellement interdit par la réglementation.

La CSS est obligatoirement une mutuelle responsable : le contrat respecte un panier de soins minimum.

3. Les travailleurs indépendants adeptes de l’auto-assurance

Certains travailleurs non-salariés préfèrent épargner chaque mois l’équivalent d’une cotisation de mutuelle, pour créer une réserve financière dédiée à la santé. Cette approche demande rigueur, anticipation et une excellente visibilité sur son état de santé.

Bon à savoir : les TNS ont accès à la mutuelle loi Madelin qui permet de déduire les cotisations du contrat de santé du bénéfice imposable, dans la limite des plafonds.

ALD : attention au piège de la prise en charge à 100 %

Les personnes atteintes d’une Affection de Longue Durée (ALD) bénéficient d’une couverture totale des soins directement liés à leur pathologie par l’Assurance Maladie. Cela peut pousser certains à résilier leur mutuelle.

Mais cette couverture ne s’applique qu’aux soins strictement en lien avec l’ALD. En cas de consultation hors parcours de soins coordonnés, de soins dentaires, d’optique ou d’hospitalisation non liée à la maladie, les restes à charge restent importants. D’autant que les dépassements d’honoraires, les forfaits journaliers, certains traitements alternatifs et les frais de confort en cas d’hospitalisation (chambre individuelle, télévision, lit accompagnant) ne sont jamais pris en charge.

Résilier sa mutuelle en cas d’ALD peut donc s’avérer risqué, à moins d’avoir une excellente maîtrise de sa situation médicale et des dépenses à venir.

Couvrir uniquement les frais d’hospitalisation : une alternative ciblée et économique

Face au coût des mutuelles, une option intermédiaire gagne en popularité : la garantie hospitalisation. Moins chère qu’une complémentaire santé complète, cette couverture se concentre sur les frais liés à une hospitalisation :

  • Forfait journalier hospitalier
  • Chambre individuelle
  • Dépassements d’honoraires
  • Frais de chirurgie

La mutuelle hospitalisation seule propose généralement plusieurs niveaux de prestations. Certaines formules couvrent jusqu’à 400 % du tarif de base de la Sécurité sociale, avec des cotisations accessibles à partir de 10 €/mois. Attention à vérifier que la prise d’effet est immédiate, sans délai de carence.

La garantie hospitalisation ne remplace pas une mutuelle complète, mais peut constituer une solution transitoire, notamment pour ceux qui souhaitent éviter une couverture trop large tout en se protégeant contre les imprévus les plus coûteux.

Seniors ou familles : la mutuelle reste indispensable

Si la tentation de renoncer à sa mutuelle peut concerner certains assurés jeunes ou très informés, elle reste déconseillée pour les profils suivants :

  • Les seniors, dont les besoins médicaux sont plus fréquents, avec des dépenses régulières en optique, dentaire ou consultations spécialisées.
  • Les familles avec enfants, souvent confrontées à des visites pédiatriques, orthodontie ou soins imprévus.
  • Les personnes adeptes des médecines alternatives, peu prises en charge par l’Assurance Maladie.
  • Les foyers sans épargne de précaution, qui s’exposent à des restes à charge potentiellement insoutenables.

Dans ces cas, la mutuelle santé reste un filet de sécurité indispensable pour préserver son équilibre financier et sa sérénité face aux aléas de santé.

Conclusion : se passer de mutuelle santé, une décision à prendre en toute connaissance de cause pour préserver son pouvoir d’achat

Faire l’impasse sur une mutuelle santé peut, dans certaines situations, représenter un gain budgétaire immédiat. Mais c’est aussi une prise de risque, qui repose sur une parfaite stabilité de votre état de santé. Pour les jeunes actifs en bonne santé, cela peut être un choix rationnel, à condition d’avoir les moyens de financer d’éventuels imprévus.

En revanche, pour la grande majorité des assurés – familles, seniors, patients chroniques – conserver une bonne mutuelle reste souvent la solution la plus protectrice et sécurisante.

En matière de santé, l’anticipation est souvent plus rentable que les économies à court terme. Avant de résilier, mieux vaut donc évaluer précisément ses besoins, ses risques… et ses capacités à faire face seul. Car en 2025, la santé reste un poste de dépense essentiel qu’on ne peut ignorer.

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Emprunteur malade : les 3 dispositions de la loi Lemoine

Depuis son entrée en vigueur en 2022, la loi Lemoine a profondément transformé le marché de l’assurance emprunteur, notamment pour les personnes malades ou anciennement malades. Objectif : rendre le crédit immobilier plus accessible et plus équitable. Trois mesures phares ont été instaurées pour répondre à ces enjeux : la suppression du questionnaire médical, l’élargissement du droit à l’oubli et l’amélioration de la convention AERAS. Si vous êtes concerné par un problème de santé et que vous envisagez un emprunt immobilier, voici ce que vous devez savoir sur ces 3 avancées réglementaires majeures. Suppression du questionnaire médical : une révolution pour les prêts immobiliers jusqu’à 200 000€ Jusqu’à récemment, le questionnaire de santé assurance de prêt immobilier représentait un véritable obstacle pour de nombreux emprunteurs. Toute déclaration d’un antécédent de santé pouvait entraîner une surprime, une exclusion de garantie, voire un refus d’assurance. Avec la loi Lemoine, la sélection médicale opérée par le questionnaire de santé est désormais supprimée pour les crédits immobiliers répondant à 2 conditions cumulatives : lL montant assuré est inférieur ou égal à 200 000 € par personne (soit 400 000 € pour un couple avec une quotité d’assurance de 50/50), Le terme du crédit intervient avant les 60 ans de l’emprunteur. Grâce à la loi Lemoine, l’assurance emprunteur sans questionnaire de santé permet : une plus grande égalité d’accès à un prêt immobilier, sans discrimination fondée sur l’état de santé un gain de temps dans la souscription (plus besoin d’attendre l’analyse du dossier médical) une meilleure prévisibilité du coût de l’assurance, sans surprime inattendue. Exemple chiffré : un emprunteur de 35 ans ayant eu un cancer guéri depuis 7 ans peut aujourd’hui souscrire une assurance emprunteur pour un prêt de 180 000 €, sans avoir à déclarer sa maladie ni subir de majoration. Amélioration de la convention AERAS : un filet de sécurité renforcé La convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) est un accord entre l’État, les banques, les assureurs et les associations de patients. Elle vise à proposer, et non à garantir, un accès à l’assurance emprunteur même en cas de problèmes de santé sérieux. La loi Lemoine a renforcé ce dispositif. Désormais, la convention Aeras s’applique pour les montants jusqu’à 420 000€ (320 000€ auparavant). Le solde du crédit est en revanche toujours fixé avant le 71e anniversaire de l’emprunteur. Une grille de référence définit les conditions dans lesquelles les assureurs doivent proposer des contrats sans surprime ni exclusion, ou avec des limitations encadrées, pour certaines pathologies. Ainsi, les emprunteurs concernés peuvent accéder plus facilement à une assurance de prêt adaptée à leur situation, sans discrimination excessive liée à leur état de santé. Droit à l’oubli élargi : des antécédents médicaux effacés plus tôt Dispositif inclus dans la convention Aeras, le droit à l’oubli permet aux personnes ayant eu un cancer ou une hépatite C de ne pas déclarer leur ancienne maladie au moment de souscrire une assurance emprunteur. La loi Lemoine a réduit ce délai de manière significative. Ce que change la loi Lemoine Depuis le 1er mars 2022, le droit à l’oubli est passé de 10 ans à 5 ans pour les anciens malades atteints de cancer, quels que soient l’âge au moment du diagnostic et le type de tumeur cancéreuse. Ce droit concerne désormais l’hépatite C. Cette durée s’applique à partir de la fin du protocole thérapeutique, sans rechute. Avant / après loi Lemoine : Avant : une personne ayant eu un cancer à 30 ans devait attendre 40 ans pour ne plus le déclarer. Après : elle peut oublier cette maladie dès ses 35 ans. Un levier d’accès au crédit Cette avancée est cruciale pour les emprunteurs malades, car elle : évite les surprimes liées à la maladie ancienne simplifie le parcours d’assurance (pas besoin de justificatifs médicaux) facilite l’accès au crédit immobilier, notamment pour les jeunes adultes ayant été traités précocement. Vers un droit à l’oubli encore plus large ? La loi prévoit que le droit à l’oubli pourra être étendu à d'autres pathologies graves. La commission de suivi de la convention AERAS travaille sur une liste élargie, qui pourrait inclure certaines maladies chroniques stabilisées comme : le diabète de type 1 ou 2 des pathologies cardiovasculaires certaines maladies rares. La grille de référence évolue régulièrement en fonction des progrès de la médecine et des recommandations d’experts de santé et d’assurance. Ce qu’il faut retenir si vous êtes un emprunteur concerné par la maladie  La loi Lemoine constitue une avancée sociale majeure en matière d’assurance emprunteur. Elle permet à des milliers de personnes malades ou guéries de mieux accéder à la propriété, sans être pénalisées à cause de leur état de santé passé. Voici les 3 piliers à retenir : Suppression du questionnaire médical pour les prêts inférieurs à 200 000 € remboursés avant 60 ans Droit à l’oubli élargi à 5 ans pour les anciens malades du cancer ou de l’hépatite C Amélioration de la convention AERAS pour mieux accompagner les emprunteurs avec un risque aggravé de santé.

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Mutuelle santé : peut-on bénéficier de séances gratuites chez le psy en 2025 ?

L'accès aux soins psychologiques reste une priorité de santé publique en 2025. Alors que les troubles anxieux et dépressifs touchent un nombre croissant de Français, la question du remboursement des consultations chez le psychologue revient régulièrement. Dans ce contexte, un dispositif clé a été reconduit : « Mon soutien psy », qui ouvre la voie à des séances partiellement ou totalement prises en charge. Mais est-il vraiment possible de consulter un psy gratuitement grâce à sa mutuelle santé ?  Mon soutien psy : 12 séances remboursées par an en 2025 Mis en place en 2022 lors de la crise sanitaire due au Covid-19, le programme « Mon soutien psy » permet un accès encadré aux soins psychologiques. En 2025, il a été renouvelé et simplifié. Jusqu’à 12 séances par an remboursées Le dispositif permet de bénéficier de 12 séances de psychologue par an, à raison : d’un entretien d’évaluation, puis de 11 séances de suivi psychologique, si besoin. Chacune de ces séances coûte 50 € prises en charge à 60 % par l’Assurance Maladie, soit 30 €remboursés. Le reste, soit 20 € par séance, peut être couvert par la mutuelle santé. À noter : Votre participation financière est donc limitée, et peut être totalement annulée si vous êtes couvert par une mutuelle santé adéquate. Les conditions pour bénéficier du dispositif en 2025 Contrairement à ses débuts, le parcours d’accès est désormais simplifié. Depuis 2024, plus la peine de passer par son médecin traitant : vous n’avez pas besoin de respecter le parcours de soins coordonnés, vous pouvez prendre rendez-vous directement avec un psychologue partenaire inscrit dans l’annuaire du dispositif. Cela facilite grandement la démarche, notamment pour les jeunes adultes ou les personnes en souffrance qui hésitent à consulter. Qui est concerné ? Le dispositif est ouvert à : toute personne dès 3 ans, vivant en France souffrant de troubles anxieux légers à modérés en capacité de bénéficier d’un soutien psychologique de première intention. Les situations de troubles psychiatriques sévères nécessitant un suivi spécialisé ne sont pas concernées. Mutuelle santé : une couverture complémentaire essentielle Le remboursement du psychologue à 60 % par l’Assurance Maladie laisse un reste à charge de 40 %, soit 20 € par séance, qui peut rapidement représenter 240 € sur une année. C’est là que la mutuelle santé joue un rôle déterminant. Des prises en charge variables selon les contrats Toutes les mutuelles ne couvrent pas de la même façon les séances chez le psychologue : Certaines remboursent intégralement les 40 % restants. D’autres proposent un forfait annuel, ou un tarif plafonné par séance assorti d’un nombre maximal de séances (ex. : 200 € par an pour les consultations psy, 40€/séance dans la limite de 10 séances par an). D’autres encore n’incluent pas les soins psychologiques dans leur offre de base. Conseil : Il est essentiel de vérifier les garanties de la mutuelle santé, en particulier dans les rubriques "consultations spécialisées" ou "soutien psychologique", voire “forfait prévention et bien-être”. Interrogez votre conseiller mutuelle si l’information n’est pas explicite. Les contrats responsables et les offres premium Les formules qui appliquent le cahier des charges de la mutuelle responsable, soit 95% du marché de la complémentaire santé, n’ont pas d’obligation de couvrir les séances chez le psychologue, mais certains contrats haut de gamme intègrent des remboursements psy attractifs. Pour les personnes souhaitant un accès gratuit au psy, il est donc possible de souscrire ou de changer de contrat pour : une complémentaire santé incluant la prise en charge intégrale du reste à charge, ou une mutuelle proposant des forfaits libres utilisables pour les psychologues. Consultation gratuite chez le psy : dans quels cas est-ce vraiment possible ? Plusieurs cas de figure permettent d’accéder à des consultations gratuites chez le psy en 2025. 1. Bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (CSS) Les assurés ayant droit à la Complémentaire Santé Solidaire (en remplacement de la CMU-C et de l’ACS) peuvent bénéficier du dispositif sans aucun reste à charge : Les 50 € par séance sont intégralement pris en charge (Assurance Maladie + CSS). Aucune avance de frais n’est demandée. C’est donc la seule situation où les consultations psy sont véritablement gratuites pour tous les patients concernés. 2. Patients en ALD Si vous êtes traité pour une Affection de Longue Durée (ALD 30), vous bénéficiez du tiers payant obligatoire qui vous permet de ne pas avancer les frais pour les séances chez le psy. Les principes du tiers payant s’appliquent également de manière obligatoire dans les cas suivants :  les femmes enceintes à partir du 6e mois de grossesse les personnes victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle les personnes victimes d’un accident causé par un tiers. Les étudiants bénéficient d’un dispositif qui leur est spécifique. “Santé Psy Étudiants” donne également accès à 12 séances gratuites sans avance de frais pour tous les étudiants de l'enseignement supérieur.  Comment trouver un psychologue partenaire du dispositif ? Pour bénéficier de la prise en charge, il est impératif de consulter un psychologue partenaire, identifié sur le site officiel : Une plateforme dédiée permet de rechercher par département, ville ou code postal, La prise de rendez-vous peut se faire en ligne ou par téléphone. Attention : une consultation chez un psychologue non partenaire ne sera pas remboursée, même si elle entre dans la logique de soutien psychologique. Le rôle croissant des mutuelles dans la santé mentale Les mutuelles intègrent de plus en plus les enjeux de santé mentale dans leurs offres : Des garanties spécifiques ont vu le jour depuis la crise sanitaire. Des plateformes de soutien psychologique ou de téléconsultation sont intégrées à certains contrats. Les employeurs sont aussi incités à renforcer la prévention psychologique via les contrats collectifs de mutuelle entreprise. Dans un contexte où la santé mentale devient un axe clé de la politique de santé publique, la complémentaire santé évolue pour répondre à ces nouveaux besoins. En 2025, il est possible de consulter gratuitement un psychologue, mais cela dépend du profil de l’assuré et de sa complémentaire santé. Le dispositif « Mon soutien psy » reste un levier central d’accès aux soins psychologiques, soutenu par l’Assurance Maladie et souvent intégralement complété par les mutuelles. Pour les assurés modestes ou bien couverts, l’accès aux soins peut être sans frais. Pour les autres, une réflexion sur les garanties de leur contrat santé s’impose. Face à la montée des troubles psychologiques, choisir une mutuelle avec une couverture psy complète n’est plus un luxe, mais une vraie nécessité.