Immobilier neuf en 2023 : pire que pendant le confinement 2020 !

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Les réservations dans le secteur de l’immobilier neuf chutent dangereusement et tombent sous les niveaux observés durant le confinement du printemps 2020. La promotion immobilière souffre d’un contexte économique peu favorable, mais aussi des difficultés d’accès au crédit bancaire. Les professionnels en appellent au gouvernement pour mettre en place sans tarder des mesures fortes afin d’éviter que la crise déjà bien entamée ne devienne un marasme économique et social.

Immobilier neuf : niveau d’activité historiquement bas

Selon les chiffres provisoires du ministère de la Transition écologique publiées mardi dernier, moins de 20 000 logements neufs ont été réservés au premier trimestre 2023, 19 487 pour être précis : c’est 41% de moins qu’un an auparavant et même un niveau inférieur à celui du deuxième trimestre 2020 durant le premier confinement dû à la crise sanitaire.

Une autre crise émerge, celle de l’immobilier, dans l’ancien comme dans le neuf, mais dans la construction neuve, maisons et appartements, son impact est plus large, car il s’étend aux promoteurs, aux entreprises du bâtiment et aux artisans. Pour Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), “c’est une catastrophe”, 2023 fait pire que 2022 qui était déjà un mauvais millésime. Il dit craindre de graves conséquences sur les entreprises et l’emploi : quelque 100 000 emplois seraient menacés et certaines entreprises affrontent déjà de sérieuses difficultés.

La chute des réservations d’appartements est particulièrement sévère en zone B1, qui correspond aux grandes agglomérations comme Lyon, Bordeaux, Rennes ou Nantes : -48% sur un an au premier trimestre 2023. En lien avec la “feuille de route des Cent jours” présentée fin avril pour contenir la grogne suite à l’adoption de la réforme des retraites, la Caisse des dépôts et consignations a débloqué 3,5 milliards d ‘euros pour acquérir 17 000 logements neufs et soulager quelque peu les promoteurs immobiliers et les bailleurs sociaux.

Accès au crédit immobilier bloqué

La faible activité dans le secteur du logement neuf s’explique par le contexte économique peu favorable qui renchérit les coûts de construction et induit une remontée drastique des taux d’emprunt. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’envolée de l’inflation, les conditions monétaires se sont durcies, entraînant dans leur sillage une hausse rapide et brutale des taux des crédits immobiliers.

On connaît la suite. Très vite, le système de l’usure a montré ses défaillances, avec un plafond révisé à un rythme trimestriel incapable de suivre la progression des taux d’intérêts. La vive augmentation du coût des ressources (taux de refinancement de la Banque Centrale Européenne) à laquelle font face les banques de détail depuis juillet 2022 ne peut être répercutée à sa juste mesure à cause du plafond de l’usure. Résultat, certaines banques ont fermé le robinet du crédit à l'instar d'Axa Banque en avril dernier.

La mensualisation du taux d’usure actée depuis le 1er février 2023 n’est pas la martingale escomptée. L’accès au crédit immobilier est aussi bloqué pour les ménages aisés pour cause de règles d’octroi du HCSF, devenues inadaptées au contexte actuel, qui se révèlent contre-productives.

Avant la mise en œuvre de cette norme qui limite le taux d’endettement à 35% des revenus nets, assurance emprunteur incluse, et la durée de remboursement à 25 ans, les banques ont toujours distribué des crédits immobiliers en bonne intelligence selon leurs propres critères qui avaient fait leurs preuves, sans risque de surendettement des ménages. Fin de semaine dernière, elles déclaraient être prêtes à assouplir les critères d’octroi, indiquant ainsi aux autorités financières qu’il est désormais temps de passer à l’action pour limiter la casse. 

Pas question toutefois de toucher à la règle sur le taux d’endettement qui reste limité à 35%, comme l’a confirmé lundi dernier le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Les autorités s’enferrent dans leurs convictions que l’encadrement du crédit immobilier est une nécessité pour empêcher des risques de surendettement des ménages.

Les banques attendent un relâchement de la marge de dérogation qui leur est offerte, actuellement 20% de leur production trimestrielle en grande majorité à destination de l’acquisition de la résidence principale, pour sauver certains dossiers refusés selon les critères initiaux.

Dernières publications

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Mutuelle santé : pourquoi les contrats non responsables séduisent de plus en plus de seniors en 2025 ?

Face à l’explosion continue des cotisations, de nouvelles offres santé dites non responsables se multiplient sur le marché. Leur promesse : des prix plus légers, des garanties recentrées sur l’essentiel, et la possibilité de renoncer à certaines couvertures comme le 100 % Santé pour réduire la facture. Ces formules séduisent de plus en plus les seniors, qui constituent la part majoritaire des nouveaux souscripteurs. Pourquoi les contrats non responsables reviennent sur le devant de la scène ? Un contexte marqué par une inflation forte des cotisations de mutuelle santé Les prix des complémentaires santé (mutuelles et assurances) ne cessent de grimper. Pour une personne de 65 ans, la prime mensuelle s'établissait à 104 € en moyenne selon les données Drees de 2021. Depuis, les contrats individuels ont vu leurs tarifs bondir en moyenne de 22 %, soit une prime de près de 130€/mois.  Cette tendance pousse de nombreux retraités à revoir leurs priorités. Certains n’hésitent plus à choisir des couvertures plus simples pour éviter des mensualités trop lourdes. C’est précisément là que les contrats de mutuelle non responsable trouvent leur place.  Rappel : La mutuelle responsable répond à un cahier de charges réglementaire contenant un panier de soins minimum en contrepartie d’une taxation allégée. Ce type de contrat représente aujourd'hui 95% des offres de complémentaire santé. Un marché en pleine expansion, stimulé par les courtiers Les courtiers jouent un rôle essentiel dans la diffusion de ces formules « allégées ». Des acteurs comme Cegema, Santiane, Solly Azar, Swiss Life via Kereis ou encore April multiplient les nouvelles gammes, souvent modulaires et pensées pour s’adapter au budget de l’assuré. Des formules pensées pour les retraités Les offres non responsables séduisent particulièrement les seniors prêts à abandonner certaines garanties coûteuses comme celles du 100 % Santé ou zéro reste à charge en optique, dentaire, audioprothèses. Parmi les exemples phares : Solly Azar propose 6 formules non responsables, dont « Éco Budget », ciblant les plus de 70 ans. Santiane a lancé plusieurs nouveaux produits, dont AltoSanté et Energik, un contrat sans 100 % Santé mais avec un pack bien-être. Kereis Solutions commercialise des gammes mixtes combinant contrats responsables et non responsables. Utwin, habituellement spécialisé en assurance emprunteur, investit ce créneau pour les seniors et indépendants. Grâce à ces nouvelles offres, la part des ventes de contrats non responsables explose. Chez Santiane, elle est passée de 10 % à 40 % en seulement 3 ans. Comment fonctionne une mutuelle non responsable ? Une liberté de construction… mais un cadre fiscal plus lourd Un contrat non responsable se distingue d’un contrat responsable (créé par la réforme Douste-Blazy en 2004) car il ne suit pas les obligations légales définies par décret et liées au parcours de soins coordonnés, aux remboursements minimums ou au financement du 100 % Santé. Cette liberté permet : de retirer certaines garanties coûteuses  de définir des niveaux de remboursements très modulables  d’ajuster les prix selon les besoins réels de l’assuré. En contrepartie, la fiscalité est plus élevée : 20,27 % de TSA (Taxe de Solidarité Additionnelle) pour un contrat non responsable contre 13,27 % pour un contrat responsable. Bon à savoir : La mutuelle d’entreprise est obligatoirement un contrat responsable pour bénéficier des avantages fiscaux et sociaux. Le contournement du 100 % Santé : un levier majeur de baisse des coûts Le 100 % Santé a permis un reste à charge zéro sur 3 postes : optique, prothèses dentaires et aides auditives. Après intervention de l’Assurance Maladie et de la mutuelle responsable, l’assuré n’a rien à débourser pour les équipements choisis dans le panier n°1. Mais pour les complémentaires, ce dispositif a entraîné une forte hausse des dépenses remboursées… qui se répercute inévitablement sur les cotisations. Les contrats non responsables contournent cette obligation et permettent de proposer : des remboursements dentaires ajustés des forfaits optiques plafonnés des aides auditives limitées le plus souvent aucune prise en charge du panier 100 % Santé. Selon plusieurs courtiers, ces offres peuvent afficher des tarifs techniques 20 % moins élevés. Bon à savoir : Même si vous êtes couvert par une mutuelle responsable, vous êtes libre de choisir des produits hors panier 100% Santé, auquel cas vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins bien remboursés en fonction du niveau de garantie de votre contrat. Des économies réelles pour les seniors, mais à quel prix ? Des mensualités plus basses L'argument principal reste le gain financier : Une personne de 70 ans peut économiser jusqu’à 250 € par an avec certaines formules comme « Éco Budget » de Solly Azar. Cette offre couvre les frais d’hospitalisation et les soins courants, et propose des plafonds de remboursement limités en optique, dentaire et audiologie. Mais des garanties plus restreintes Pour obtenir un prix réduit, l’assuré doit accepter : l’absence de prise en charge du 100 % Santé l'exclusion de la chambre particulière (frais de confort) un remboursement limité voire inexistant des médecines douces des plafonds moins élevés sur le dentaire ou l’optique. Ces contrats s’adressent donc à des personnes prêtes à arbitrer entre budget et niveau de protection. Les gammes mixtes : une nouvelle manière de conseiller les assurés Une tendance se confirme : les gammes hybrides, combinant contrats responsables et non responsables. Elles permettent aux conseillers de proposer dans un premier temps une offre responsable incluant le 100% Santé, avant de suggérer à l'assuré un contrat non responsable en fonction de ses besoins. Un marché dépendant des futures décisions politiques Le contrat non responsable possède un atout souvent méconnu : il échappe aux évolutions législatives qui modifient régulièrement les garanties du contrat responsable. Depuis 2004, ces obligations n’ont cessé d’être renforcées, entraînant mécaniquement une augmentation des coûts pour les assureurs. Introduit en 2021, le dispositif 100% Santé pèse lourdement sur les comptes des complémentaires santé.  Selon certains experts, seule une réforme du contrat responsable pourrait ralentir la croissance du marché non responsable. Mutuelle non responsable : une alternative économique mais pas adaptée à tous Les contrats santé non responsables répondent clairement à un besoin : pouvoir se couvrir à moindre coût dans un contexte inflationniste. Ils séduisent principalement des seniors au budget contraint, qui privilégient une protection de base à des garanties jugées secondaires. Néanmoins, ces offres doivent être choisies en connaissance de cause, car les exclusions (notamment sur le 100 % Santé) peuvent entraîner des restes à charge importants. L’accompagnement par un courtier et les nouvelles gammes hybrides permettent toutefois d’affiner les choix pour trouver un équilibre entre coût et protection. Chez Magnolia.fr, quand vous effectuez une simulation sur le comparateur de mutuelle santé, vous obtenez au moins une dizaine de devis, parmi lesquels des offres de contrats non responsables en fonction de votre profil.

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Mutuelle santé : optique, dentaire, audition, zoom sur les soins les plus coûteux après 65 ans

Après 65 ans, les dépenses de santé augmentent mécaniquement. La vue baisse, les dents se fragilisent, l’audition décline : 3 réalités liées au vieillissement qui entraînent une hausse rapide des frais en optique, dentaire et audiologie. Pour beaucoup de seniors, ces postes deviennent les plus coûteux du budget santé. Et pourtant, la cause n’est pas toujours la mutuelle, contrairement à une idée largement répandue. De nombreux retraités témoignent chaque jour : « Une paire de lunettes coûte un bras ! », « Les dents, c’est devenu du luxe… », « Les appareils auditifs coûtent un mois de pension ! ». Ces réactions traduisent un vrai malaise. Pour comprendre ce phénomène, il faut analyser pourquoi ces 3 domaines concentrent l’essentiel du reste à charge, comment se construisent les prix et surtout comment choisir une mutuelle réellement adaptée après 65 ans. Pourquoi les dépenses de santé augmentent fortement après 65 ans ? Le vieillissement naturel s’accompagne de transformations physiologiques : la vision baisse, les dents s’usent, l’audition diminue progressivement. Ce sont des phénomènes attendus… mais qui génèrent des besoins de soins plus fréquents, plus techniques et parfois très mal remboursés. Dentaire : caries plus fréquentes, déchaussement, nécessité de prothèses ou d’implants. Optique : arrivée de la presbytie, passage aux verres progressifs, montures plus techniques, opération de la cataracte. Audition : déficience auditive liée à l’âge, recours aux aides auditives numériques. Pour beaucoup de seniors, une seule année peut représenter plusieurs milliers d’euros de dépenses si aucun contrat performant n’a été souscrit. Et contrairement à ce que l’on pense souvent, le problème n’est pas uniquement lié aux mutuelles : c’est l’ensemble du système tarifaire français qui crée ces écarts. Bon à savoir : Les dépenses de santé annuelles moyennes pour les seniors sont 3 à 4 fois plus élevées que pour les moins de 65 ans. En 2025, une étude indique que 93 % des personnes de 65 ans et plus souffrent d'au moins une affection chronique. Dentaire : un budget qui explose avec l’âge Des soins indispensables mais très onéreux Le dentaire est souvent le poste le plus coûteux pour les plus de 65 ans. Usure de l’émail, déchaussement, infections ou pertes dentaires rendent fréquent le recours à des couronnes ou des prothèses. Or, les tarifs n’ont cessé de grimper : une couronne peut coûter 500 à 1 000 €, tandis que la Sécurité sociale rembourse seulement 120 € de base. Pourquoi un tel écart entre prix et remboursement ? Derrière ce déséquilibre, un problème structurel : les marges pratiquées. Les prothèses achetées moins de 100 € par les dentistes sont parfois revendues plusieurs centaines d’euros. Même si de nombreux praticiens travaillent de manière exemplaire, l’opacité tarifaire alimente la perte de confiance. Autre effet pervers : certaines mutuelles très haut de gamme ont longtemps remboursé largement les prothèses. Les prix se sont progressivement alignés sur ces contrats d’élite, laissant les retraités aux garanties plus modestes face à des tarifs disproportionnés. Comment payer moins cher ses prothèses dentaires ? Depuis 2021 et l’entrée en vigueur de la réforme 100% Santé, vous n’avez aucun reste à charge sur les dépenses de prothèses dentaires (couronnes, bridges, dentiers) pour tout équipement sélectionné dans le premier panier. Le zéro reste à charge en dentaire vous permet d’accéder à des produits de qualité sans rien payer, vous évitant ainsi de renoncer à des soins essentiels pour raisons financières. Attention : Les implants dentaires ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie (acte hors nomenclature) et ne font pas partie du dispositif 100% Santé. Optique : des équipements de plus en plus sophistiqués… et plus chers La presbytie : un trouble visuel coûteux Vers 60-65 ans, la majorité des personnes passent aux verres progressifs, plus techniques et plus chers que les verres simples. Aujourd’hui, une paire peut coûter entre 300 et 800 €, selon les corrections et options choisies (verres amincís, anti-lumière bleue, photochromiques…). Des marges parmi les plus élevées d’Europe La Sécurité sociale rembourse quelques centimes pour les verres, et quelques euros pour la monture. La mutuelle santé senior prend donc presque tout à sa charge. Mais une réalité moins connue explique aussi la flambée des prix : les marges des opticiens. Plusieurs études pointent des écarts de 4 à 5 fois entre le prix réel de fabrication et le prix payé par le consommateur. Ce système peu régulé entretient des tarifs artificiellement élevés. Comment réduire la facture en optique ? Comparer les devis, demander le détail des options et négocier sont des réflexes essentiels : l’optique reste un secteur où les prix ne sont pas figés. Et surtout, profitez du dispositif 100% Santé ou zéro reste à charge en optique : vous choisissez un équipement du panier 100% Santé, et vous n’avez rien à débourser après intervention de la Sécu et de votre mutuelle.  Audition : un reste à charge encore important malgré le 100 % Santé Une perte auditive fréquente après 70 ans Une personne sur deux souffre d’une baisse auditive à partir de 70 ans. Les appareils actuels sont efficaces mais très sophistiqués, ce qui fait grimper les prix : autour de 1 500 € par oreille, sans compter l’entretien. Le 100 % Santé ne concerne pas tous les modèles La réforme 100 % Santé s’applique également aux appareils auditifs : le zéro reste à charge en audition concerne un panier spécifique qui rembourse au maximum 1 400€ par oreille. Les modèles haut de gamme, plus discrets ou plus confortables, sont plus chers que ce plafond et par conséquent mal remboursés.  La facture peut donc avoisiner plusieurs centaines d’euros sans une bonne mutuelle avec une garantie optique avec un niveau de 300% ou plus de la base de remboursement de la Sécurité Sociale (BRSS). Comment choisir une bonne mutuelle après 65 ans ? Pour éviter les restes à charge trop lourds, il est essentiel de choisir une mutuelle en fonction de son profil médical et non uniquement de son budget mensuel. Voici quelques conseils essentiels : 1. Identifiez vos besoins réels Analysez vos 3 dernières années de dépenses : lunettes, prothèses, actes d’implantologie, appareils auditifs… 2. Comparez les plafonds en euros Privilégiez les garanties exprimées en montants remboursés plutôt qu’en pourcentage de BRSS, car ces bases ne reflètent pas le coût réel. 3. Vérifiez l’inclusion du 100 % Santé Selon vos besoins, cela supprime totalement le reste à charge sur les prestations du panier 100% Santé. Pour en bénéficier, votre complémentaire santé doit être un contrat de mutuelle responsable, soit 95% des offres du marché. 4. Attention aux délais de carence Certaines mutuelles n’indemnisent pas immédiatement les soins coûteux et appliquent un délai de carence pouvant aller jusqu’à 6 mois afin de prévenir les effets d’aubaine. Il existe des mutuelles sans délai de carence. 5. Utiliser les réseaux de soins partenaires Ils permettent de bénéficier de tarifs négociés et du tiers payant, réduisant drastiquement le reste à charge. Vérifiez dans les conditions générales de votre mutuelle à quel réseau de soins elle est affiliée (Santéclair, Carte Blanche, Itelis, Sévéane, Kalixia). Après 65 ans, les dépenses dentaires, optiques et auditives deviennent incontournables et souvent très élevées. Le 100 % Santé a amélioré certaines situations, mais les prix pratiqués par les professionnels restent parfois trop élevés. Pour limiter les dépenses, choisir une mutuelle adaptée, comparer les devis et utiliser les réseaux de soins sont des leviers essentiels pour alléger la facture.

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Santé senior : peut-on souscrire une mutuelle après 85 ans ?

Avec l’avancée en âge, les besoins de santé augmentent et les dépenses médicales peuvent vite peser lourd sur le budget, surtout à la retraite où les revenus ont tendance à diminuer. Pourtant, au-delà d’un âge avancé, peut-on encore souscrire une mutuelle ? Les assureurs sont-ils prêts à couvrir les personnes de 85 ans et plus ? Quelles garanties sont accessibles ? Existe-t-il des offres réellement adaptées aux besoins d’un senior très âgé ? Faisons le point sur les possibilités, les limites et les bonnes pratiques pour trouver une complémentaire santé après 85 ans. Mutuelle après 85 ans : est-ce vraiment possible ? Contrairement à une idée reçue, il n’existe pas d’âge légal maximum pour souscrire une mutuelle santé. Chaque assureur détermine ses propres conditions d’adhésion. Dans les faits, la majorité des organismes fixent une limite d’entrée entre 70 et 85 ans : au-delà, les nouvelles adhésions deviennent rares, mais pas impossibles. Certaines mutuelles restent accessibles au-delà de 80 ans, jusqu’à 89 voire 90 ans, notamment les gammes dites « sans limite d’âge d’adhésion ». Elles sont généralement pensées pour couvrir les besoins médicaux d’un public âgé et très âgé  : hospitalisation, renfort dentaire, consultations chez les médecins spécialistes, équipements auditifs, optique complexe, auxiliaires médicaux… Cependant, il faut s’y attendre : plus l’âge est élevé, plus la prime augmente. Les assureurs prennent en compte le risque statistique : après 85 ans, la fréquence de recours aux soins est plus importante, ce qui se reflète dans les tarifs. Pourquoi certaines mutuelles refusent-elles les adhésions après 85 ans ? Plusieurs raisons expliquent cette prudence : 1. Un risque médical jugé plus élevé Après 80 ou 85 ans, les dépenses de santé augmentent : hospitalisations plus fréquentes, maladies chroniques, appareillages plus coûteux… Les assureurs cherchent à limiter les adhésions tardives pour éviter un déséquilibre financier. 2. Une difficulté à mutualiser les risques Les mutuelles fonctionnent sur un principe de solidarité. Si trop de seniors très âgés adhèrent sans contrepartie suffisante de jeunes cotisants, l’équilibre du contrat est mis à mal. 3. Le risque de souscription dite « de dernière minute » Certains assurés souhaitent adhérer uniquement lorsqu’un problème survient, le fameux effet d’aubaine craint par les assureurs.  Même si ces logiques expliquent les limites d’accès, certaines mutuelles ont fait le choix d’ouvrir des contrats dédiés aux très grands seniors, avec une tarification adaptée. Quelles garanties sont essentielles après 85 ans ? Au-delà de cet âge, les besoins de santé sont plus spécifiques. Pour être bien couvert, une mutuelle doit proposer des postes renforcés. 1. Hospitalisation C’est le poste le plus important pour les seniors de plus de 85 ans. La prise en charge doit inclure : les frais de séjour les honoraires chirurgicaux la chambre particulière le forfait journalier hospitalier la rééducation après hospitalisation. 2. Soins courants et consultations Les consultations de spécialistes (cardiologue, rhumatologue, dermatologue, ophtalmologue…) sont fréquentes. Une mutuelle doit offrir : un bon remboursement des dépassements d’honoraires une prise en charge des analyses médicales des remboursements de radiologie et imagerie. 3. Dentaire Avec l’âge, les soins dentaires peuvent devenir coûteux : prothèses, bridges, implants, dentiers. Optez pour : des forfaits d’au moins 500 à 1 000 € par an un reste à charge minimal pour les prothèses, une couverture partielle des implants dentaires (rare mais possible). 4. Optique Après 85 ans, la dégénérescence visuelle est fréquente. Privilégiez : un forfait optique renforcé une prise en charge de la basse vision (acuité visuelle est inférieure à 3/10 sans amélioration avec des lunettes) les remboursements pour l’optique complexe. 5. Appareils auditifs La perte auditive est quasi inévitable. 65% des personnes de plus de 65 ans souffrent de troubles auditifs. Les mutuelles seniors proposent souvent : un forfait de 400 à 1 000 € par oreille un complément au 100 % Santé (zéro reste à charge en audition), utile pour réduire totalement le reste à charge. 6. Aide à domicile Beaucoup de contrats seniors haut de gamme proposent des prestations d’assistance : une prise en charge de l’aide-ménagère un soutien pour les retours d’hospitalisation (portage des repas et des médicaments, aide à l’aménagement du logement en cas de dépendance) parfois une allocation pour les aidants. Mutuelle pour seniors très âgés : quels tarifs après 85 ans ? Le prix est un enjeu majeur. Après 85 ans, une mutuelle peut coûter : entre 80 et 150 €/mois pour une formule basique entre 150 et 250 €/mois pour une couverture intermédiaire jusqu’à 300 €/mois pour les garanties haut de gamme. Selon les données du média Moneyvox, le tarif médian pour une protection élevée est autour de 190 €/mois pour un assuré âgé entre 85 et 89 ans. Les écarts varient fortement selon : le niveau de prise en charge de l’hospitalisation l’importance des forfaits dentaires et auditifs la présence d’options d’assistance à domicile la localisation géographique. Une comparaison approfondie est indispensable pour éviter de payer trop cher, car les seniors très âgés sont une cible commerciale où les prix peuvent être particulièrement élevés. Simulation de tarifs effectuée sur le comparateur Magnolia.fr pour une retraitée de 87 ans, résidant dans le Calvados, renfort sur les garanties essentielles (hospitalisation, dentaire, optique, consultations) : Mutuelle Cotisation mensuelle Caractéristiques Zen Care ZenG 3-NR* 132 €   Frais de dossier : 30 € + 7 €/an Hospitalisation : 150 % BRSS** Dentaire : 150 % Optique : 200 € Soins : 150 % AltoSanté AS5 143 €   Frais de dossier : 30 € Sans questionnaire de santé Réduction couple Hospitalisation : 200 % Dentaire : 215 % Optique : 200 € Soins : 200 % April Only Santé OS3 146 €   Frais de dossier : 20 € Sans questionnaire de santé Pas de limite d’âge d’adhésion Hospitalisation : 150 % Dentaire : 200 € Optique : 200 € Soins : 150 % Zen Care ZenG5-NR* 168 €   Frais de dossier : 30 € + 7 €/an Hospitalisation : 200 % Dentaire : 200 % Optique : 300 € Soins : 200 % Innov Santé by Néoliane IS4 177 €   Frais de dossier : 30 € Sans questionnaire de santé Hospitalisation : 175 % Dentaire : 350 € Optique : 350 € Soins : 150 % *contrat non responsable, pas de remboursement des actes 100% Santé **Base de Remboursement de la Sécurité Sociale Mutuelle senior sans questionnaire médical : une solution intéressante après 85 ans La bonne nouvelle : les contrats de mutuelle responsable, qui représentent 95% du marché de la complémentaire santé, proposent une adhésion sans questionnaire de santé. Cela signifie que : aucune exclusion médicale ne peut être appliquée l’assureur ne peut pas refuser un assuré pour raison de santé le tarif est le même pour tous les nouveaux adhérents d’une même tranche d’âge. Ces contrats peuvent être légèrement plus coûteux car ils reposent sur le principe de mutualisation, mais ils permettent aux seniors de s'assurer même avec un état de santé fragile. Important : la mutuelle responsable respecte un cahier des charges réglementaire avec un panier de soins minimum et l’application de la réforme 100% Santé (zéro reste à charge en dentaire, optique et audiologie). Ce dispositif permet d’accéder à des équipements de qualité sans débourser un centime après intervention de la Sécu et de la complémentaire santé. Comment choisir une mutuelle après 85 ans ? Les critères clés 1. Vérifier si la mutuelle accepte les adhésions après 85 ans Certaines compagnies acceptent les nouveaux assurés jusqu’à 90 ans. Il faut cibler spécifiquement ces organismes. 2. Évaluer les besoins réels de santé Hospitalisation, dentaire, audioprothèses… Il est inutile de payer pour des garanties inutiles. 3. Privilégier les formules avec forfaits plutôt qu’avec taux de remboursement Les forfaits sont souvent mieux adaptés aux dépenses seniors (aides auditives, prothèses dentaires, optique…). 4. Examiner les délais de carence Certains contrats imposent un délai avant l’accès aux garanties (souvent 3 à 6 mois). Mieux vaut les éviter lorsqu’on a des soins prévus. 5. Utiliser un comparateur spécialisé senior Les comparateurs génériques n’intègrent pas toujours les mutuelles accessibles après 85 ans. Les plateformes seniors comme Magnolia.fr sont plus fiables pour ce public. Quelles alternatives si aucune mutuelle n’accepte après 85 ans ? Même si les possibilités existent, certains seniors se retrouvent sans solution. Voici les alternatives : 1. Les contrats de soins hospitaliers seuls La mutuelle hospitalisation seule couvre uniquement les frais d’hospitalisation mais à un coût moindre qu’une formule avec des garanties complètes. Cette solution est idéale si votre budget est limité. 2. Les aides publiques Selon les ressources, il est possible de bénéficier : de la CSS (Complémentaire Santé Solidaire) : mutuelle gratuite ou moyennant un participation minime (30€/mois si vous avez 70 ans et plus) de mutuelle communale d’aides locales ou départementales. Il est tout à fait possible de souscrire une mutuelle santé après 85 ans, même si l’offre est plus restreinte et les primes plus élevées. Les seniors très âgés doivent se tourner vers les assureurs spécialisés, privilégier les contrats sans sélection médicale et choisir des garanties adaptées à leurs besoins réels. Une comparaison attentive reste indispensable pour obtenir une couverture protectrice sans payer trop cher.