Assurance de prêt immobilier : quel contrat pour l'emprunteur greffé ?

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Chaque année le 22 juin, se tient la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. L’occasion nous est donnée d’aborder la problématique du crédit immobilier pour les emprunteurs ayant bénéficié d’une greffe ou transplantation. Est-il possible de souscrire une assurance de prêt ? Et si oui, à quelles conditions ?

Greffe : risque aggravé de santé en assurance de prêt

L’assurance emprunteur est une protection indispensable quand on souhaite obtenir un crédit immobilier. La banque exige la souscription à cette couverture pour garantir les sommes prêtées au cas où l’emprunteur ne serait pas en mesure d’assumer sa dette dans des situations suivantes :

  • Décès
  • Dépendance à 100%
  • Invalidité (à partir d’un taux de 33%)
  • Incapacité de travail.
Les personnes greffées sont considérées comme des profils à risques aggravés de santé en assurance emprunteur pour plusieurs raisons majeures :
  • Risque de rejet de greffe
La principale préoccupation après une greffe d'organe est le risque de rejet. Même avec les meilleurs soins médicaux et le respect strict des traitements immunosuppresseurs, le rejet peut survenir, entraînant des complications graves ou nécessitant une nouvelle greffe.
  • Traitements immunosuppresseurs

Les patients greffés doivent prendre des médicaments immunosuppresseurs à vie pour éviter le rejet de l'organe transplanté. Ces médicaments affaiblissent le système immunitaire, augmentant le risque d'infections graves, de cancers et d'autres maladies.

  • Complications médicales

Les personnes ayant subi une greffe sont susceptibles de développer des complications médicales à long terme. Cela peut inclure des problèmes de fonctionnement de l'organe greffé, des effets secondaires des médicaments, et des comorbidités associées à la condition initiale qui a conduit à la greffe.

  • Espérance de vie réduite

Statistiquement, les personnes greffées peuvent avoir une espérance de vie réduite par rapport à la population générale en raison des risques de rejet, d'infections et d'autres complications médicales. Cette réduction de l'espérance de vie est un facteur clé dans l'évaluation des risques pour les assureurs.

La survie globale à 10 ans est de 57% pour les greffons rénaux, de 55% pour les greffons du cœur et la survie à 5 ans après une greffe hépatique est de 75%.

  • Suivi médical intensif

Les greffés nécessitent un suivi médical intensif et continu, ce qui peut entraîner des coûts médicaux élevés et une charge financière accrue. Les assureurs prennent en compte ces coûts lorsqu'ils évaluent le risque global.

  • Risque de récidive de la maladie initiale

Certaines maladies qui ont conduit à la greffe initiale peuvent récidiver, affectant l'organe greffé ou d'autres parties du corps. Cette récidive peut aggraver l'état de santé général du patient et augmenter le risque pour l'assureur.

  • Stabilité de l'organe greffé

La stabilité et la durabilité de l'organe greffé sont toujours incertaines. Même après plusieurs années de fonctionnement normal, des problèmes peuvent surgir, nécessitant des interventions médicales supplémentaires ou même une nouvelle greffe.

Compte tenu de ces multiples facteurs de risque, les assureurs considèrent les personnes greffées comme des profils complexes, difficiles à assurer en raison du sur-risque. Cela se traduit par des primes plus élevées, des exclusions de garanties ou des refus de couverture. Les assureurs évaluent le niveau de risque de manière très détaillée pour valider s’ils peuvent ou non couvrir les pertes financières potentielles consécutives à un grave problème de santé.

Solutions d’assurance de prêt pour emprunteur greffé

En dépit d’un profil médical à risques accrus, un emprunteur ayant subi une greffe d’organe peut souscrire une assurance pour garantir son prêt immobilier. Néanmoins, la réponse dépend de l’organisme assureur : il est en droit de refuser de couvrir le risque et s’il accepte, il peut appliquer une surprime ou des exclusions de garantie qui limitent la protection.

Questionnaire de santé en assurance de prêt immobilier

La souscription à l’assurance emprunteur procède toujours du questionnaire de santé qui va renseigner l’assureur sur votre historique médical. Vous devez le remplir en toute transparence et en toute bonne foi, sans omettre aucune information faisant l’objet d’une question.

Vous devez fournir au médecin-conseil de l’assureur des informations sur le type de greffe, sur les examens effectués et lui remettre des documents complémentaires (traitement en cours, analyses, suivi et bilan, comptes-rendus opératoires).

Compte tenu de votre situation médicale, vous relevez de la convention Aeras (s’Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé). Ce dispositif opposable aux banques et aux assureurs facilite l’accès à l’assurance et au crédit aux personnes ne pouvant être couvertes à des conditions standards parce qu’elles ont ou ont eu une grave maladie. Pour en bénéficier, votre prêt immobilier ne doit pas excéder 420 000€ et prend fin avant votre 71ème anniversaire.

Choix du contrat d’assurance de prêt

Malgré l’obstacle dû à votre état de santé, vous êtes libre de choisir l’assurance qui va couvrir votre crédit immobilier. La loi Lagarde vous autorise à refuser le contrat de groupe proposé par la banque et à souscrire une offre alternative présentant au moins une équivalence de niveau de garanties.

Vous avez ainsi l’opportunité de mettre les contrats en concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier afin de sélectionner une offre compétitive qui réponde à la fois à vos besoins et aux exigences de la banque en matière de couverture.

En raison du principe de mutualisation, les contrats bancaires sont mal placés pour proposer des garanties optimales aux personnes à risques aggravés, tandis que les formules individuelles externes présentent un niveau de couverture qui tient compte de la problématique.

Important : conformément à la loi Lemoine, vous avez la possibilité de résilier l’assurance en cours à tout moment pour la substituer par un contrat alternatif doté de garanties au moins équivalentes. Vous pouvez ainsi réduire le coût de l’assurance et être mieux protégé.

Obtenir une assurance emprunteur sans surprime ni exclusion

La loi Lemoine de 2022 œuvre aussi en faveur des emprunteurs pénalisés par leur état de santé. Sous réserve de respecter les deux conditions suivantes, vous n’avez pas de questionnaire de santé à remplir :

  • La part assurée n’excède pas 200 000€ (plafond à 400 000€ si vous empruntez en couple avec une quotité d’assurance de prêt de 50% sur chaque tête).
  • Vous remboursez le crédit immobilier avant votre 60ème anniversaire.

En échappant à la sélection médicale, vous bénéficiez d’une assurance de prêt à des conditions tarifaires standards et sans exclusion de garanties pour maladie préexistante.

Quelques chiffres sur le don d’organes et la greffe

Environ 10 000 patients sont inscrits chaque année en liste d’attente d’un don d’organes. Actuellement, plus de 28 500 personnes sont en attente de greffe. En 2022, près de 5 500 patients ont pu être sauvés grâce à une greffe d’organe(s) provenant de 1 694 donneurs décédés et de 535 donneurs vivants.

On peut ajouter les autres greffes de tissus qui sauvent des vies : la greffe de peau pour les grands brûlés, la greffe d’artères, la greffe de valves cardiaques, la greffe d’os, la greffe de tendons ou de ligaments et la greffe de cornée.

La transplantation rénale est de loin la greffe la plus fréquente en France avec 3 3377 opérations réalisées en 2022, avant la greffe du foie, celles du cœur et du poumon. Parmi les greffes de tissus, la plus courante est celle de cornée avec plus de 4 600 patients en 2022.

L’Agence de biomédecine qui organise cette journée nationale pour rappeler qu’on est tous donneurs par défaut, mais également tous receveurs (loi Caillavet de 1976). Le consentement au don d’organes est présumé, sauf si vous avez exprimé votre refus de prélèvement de vos organes en vous inscrivant au registre national des refus. Le don d'organes repose sur deux principes : la gratuité et l’anonymat. Adopté en 2019 par les associations œuvrant pour le don d’organes en France, le ruban vert symbolise le don d’organes et de tissus.

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Assurance emprunteur : 7 stratégies pour économiser sur votre crédit immobilier en 2025

L'assurance emprunteur est un élément clé de tout crédit immobilier. Souvent négligée, elle peut représenter jusqu'à 30 % du coût total du prêt. Grâce aux récentes évolutions législatives, les emprunteurs ont désormais plus de flexibilité pour choisir ou changer leur assurance. Voici 7 conseils pour optimiser votre assurance emprunteur en 2025.​ 1. Optez pour la délégation d'assurance La délégation d'assurance de prêt consiste à choisir un contrat d'assurance externe à celui proposé par la banque prêteuse. Grâce à la loi Lagarde de 2010, cette pratique est autorisée, à condition que le nouveau contrat offre des garanties équivalentes. En comparant les offres, vous pouvez souvent trouver des tarifs plus avantageux et des garanties mieux adaptées à votre profil.​ 2. Profitez de la liberté offerte par la loi Lemoine La délégation d’assurance peut être difficile à mettre en œuvre lors de la demande de crédit. Les banques font tout pour dissuader l’emprunteur de souscrire un contrat externe, en avançant parfois des arguments fallacieux. Vous pouvez facilement vous rattraper dans un deuxième temps. Depuis l'entrée en vigueur de la loi Lemoine en 2022, les emprunteurs peuvent résilier leur assurance à tout moment, sans frais ni justification. Cette mesure favorise la concurrence et permet de réaliser des économies significatives en comparant les offres du marché.  Utilisez cette opportunité pour trouver une assurance mieux adaptée à vos besoins et à votre budget. Vous pouvez le faire dès le lendemain de la signature de l’offre de crédit. Plus tôt vous engagez la démarche, plus importantes seront les économies, puisque le coût de l’assurance de prêt immobilier est calculé sur le capital restant dû. 3. Comparez les contrats individuels et collectifs Les banques proposent généralement des contrats d'assurance groupe, mutualisant les risques entre tous les emprunteurs. Cependant, ces contrats ne tiennent pas toujours compte des spécificités individuelles.  Les contrats individuels, proposés par des assureurs externes, peuvent offrir des tarifs plus compétitifs et des garanties personnalisées. Il est donc judicieux de comparer ces deux types de contrats pour choisir celui qui vous convient le mieux. Mettez les offres en concurrence grâce à un comparateur d’assurance emprunteur : vous avez accès aux contrats alternatifs les plus compétitifs du marché, en adéquation avec vos besoins et dans le respect de l’équivalence de garanties avec l’assurance bancaire. 4. Analysez attentivement les garanties et exclusions Avant de souscrire un contrat d’assurance emprunteur, il est essentiel de bien comprendre les garanties proposées et les exclusions éventuelles. Les garanties de base incluent généralement le décès et la perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA).  Des garanties complémentaires, telles que l'incapacité temporaire de travail (ITT) ou l'invalidité permanente partielle (IPP) ou totale (IPT), peuvent être ajoutées en fonction de votre situation. Assurez-vous également de vérifier les exclusions, comme les sports dangereux, les métiers à risques ou certaines pathologies, qui pourraient limiter votre couverture.​ 5. Tenez compte de votre profil et de votre situation Le coût de l'assurance emprunteur dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge, l'état de santé, la profession et les habitudes de vie. Par exemple, un non-fumeur en bonne santé paiera généralement moins qu'un emprunteur fumeur présentant des problèmes de santé. Certaines professions à risque peuvent également entraîner des surprimes. Il est donc important de choisir un contrat adapté à votre profil pour éviter de payer des garanties inutiles.​ Les assureurs alternatifs sont mieux placés que les bancassureurs pour couvrir les risques accrus en matière de santé, de profession ou de pratiques sportives. Les contrats proposés présentent très souvent des options de rachat d’exclusion de ces risques, ce qui vous permet d’être protégé en cas de survenance d’un sinistre exclu dans les conditions générales. 6. Utilisez des comparateurs en ligne Les comparateurs d'assurance en ligne sont des outils précieux pour évaluer rapidement les différentes offres du marché. En renseignant quelques informations sur votre profil et votre projet immobilier, vous pouvez obtenir des devis personnalisés et comparer les tarifs, les garanties et les conditions générales. Cela vous permettra de faire un choix éclairé et d'optimiser le coût de votre assurance emprunteur.​ N'hésitez pas à demander l’aide en expert. Le rôle d’un courtier en assurance de prêt est de vous accompagner dans la sélection du contrat adapté à votre situation au meilleur prix. 7. Négociez avec votre banque Même si vous choisissez une assurance externe, il est possible de négocier avec votre banque pour obtenir de meilleures conditions de prêt. Présentez-lui les offres concurrentes que vous avez obtenues et mettez en avant les garanties équivalentes ou supérieures de votre contrat. Une bonne préparation et une argumentation solide peuvent vous aider à convaincre votre conseiller bancaire d'accepter votre choix d'assurance. En suivant ces conseils, vous pourrez optimiser votre assurance emprunteur, réaliser des économies et sécuriser votre crédit immobilier. N'oubliez pas que chaque situation est unique, et qu'il est important de bien analyser vos besoins et les offres disponibles pour faire le meilleur choix.  

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Mutuelle santé : 5 questions à se poser sur le tiers payant

Le tiers payant permet d’accéder aux soins sans avancer d’argent. Mais qui peut en bénéficier ? Est-ce automatique ? Quels soins sont concernés ? Et surtout, votre mutuelle est-elle tenue de l’appliquer ? Voici les 5 questions clés pour tout comprendre sur ce dispositif essentiel. Les mutuelles sont-elles obligées d’appliquer le tiers payant ? Depuis janvier 2022, les complémentaires santé sont tenues de proposer le tiers payant sur les soins relevant de la réforme 100 % Santé (optique, dentaire et audiologie). Cette obligation vise à faciliter l’accès aux soins sans reste à charge pour les assurés. En dehors de ce périmètre, les mutuelles ne sont pas légalement contraintes d'appliquer le tiers payant. Toutefois, dans les faits, la majorité des contrats le prévoient, au moins partiellement. Cela dépend des accords passés entre les professionnels de santé, les réseaux de soins partenaires et les complémentaires. Bon à savoir : certaines mutuelles limitent le tiers payant à certains professionnels de santé ou à certains actes (ex. : consultations généralistes, pharmacie), alors que d’autres l’étendent largement. Astuce : vérifiez si votre mutuelle est partenaire d’un réseau de soins, car cela favorise l’application automatique du tiers payant chez les professionnels affiliés. Choisir une mutuelle avec tiers payant vous garantit une couverture santé sans avance de frais de manière totale ou partielle (voir plus bas).  Sur quoi s’applique le tiers payant en santé ? Les principes du tiers payant peuvent s’appliquer sur tout acte pris en charge par l’Assurance maladie : consultations, médicaments, analyses, radiologie, hospitalisation… mais avec des variations selon le professionnel ou le type de soin. En pratique, il est quasiment généralisé : en pharmacie  dans les laboratoires d’analyses  dans les centres de santé  dans les hôpitaux publics  chez de nombreux médecins libéraux, notamment généralistes et spécialistes. En revanche, certains secteurs restent à la traîne : dentistes libéraux (hors centres dentaires), kinés, infirmiers, radiologues appliquent le tiers payant de manière plus sélective. Certains soins ne sont jamais concernés, notamment : la médecine douce (ostéopathie, acupuncture, sophrologie…)  la chirurgie esthétique, non remboursée  les médicaments non substituables, sauf si mention du médecin. Est-ce que le tiers payant est automatique ? Non, le tiers payant n’est pas automatique pour tous. Mais dans certains cas, les professionnels de santé ont l’obligation de l’appliquer. Il s’agit notamment de : Bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S)  Personnes couvertes par l’Aide médicale d’État (AME)  Patients en Affection de Longue Durée (ALD)  Femmes enceintes à partir du 6e mois jusqu’à 12 jours après l’accouchement Femmes ayant recours à une IVG  Jeunes femmes de moins de 26 ans dans le cadre de la contraception (actes et contraceptifs) Personnes victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle  Victimes d’un attentat  Personnes bénéficiant de programmes de prévention (M’T Dents, dépistages organisés, etc.). Dans ces cas précis, le tiers payant s’applique de droit, sans que le patient ait besoin d’en faire la demande. Pour les autres assurés, le tiers payant peut être accordé sur présentation des justificatifs (carte Vitale, attestation de mutuelle), mais reste facultatif et dépend de la politique du professionnel de santé. Comment fonctionne le tiers payant ? Le fonctionnement du tiers payant repose sur la présentation de 2 éléments : La carte Vitale, mise à jour  La carte de tiers payant délivrée par la mutuelle santé. Ces documents permettent au professionnel de santé de transmettre directement les informations aux caisses et complémentaires pour un remboursement sans avance de frais. À noter : pour les situations particulières (ALD, grossesse, C2S, etc.), il est essentiel de mettre à jour sa carte Vitale régulièrement, notamment dans les bornes en pharmacie ou en caisse primaire. Pour les patients dans l’incapacité de se déplacer, l’Assurance maladie peut être contactée par courrier ou téléphone pour mettre à jour les droits ou les cartes. En cas de tiers payant accepté, le professionnel de santé est payé directement par l’Assurance maladie et/ou la mutuelle, évitant ainsi une avance pour le patient. Le tiers payant est-il total ou partiel ? Il existe 2 formes de tiers payant : 1. Le tiers payant partiel Il concerne uniquement la part prise en charge par l’Assurance maladie (ex. : 70 % pour une consultation classique). Le patient doit régler le reste à charge, soit : la participation forfaitaire de 2 € par consultation les dépassements d’honoraires éventuels  la part complémentaire, remboursable ensuite par la mutuelle. Exemple : Une consultation à 50 € chez un spécialiste en secteur 2 : L’Assurance maladie rembourse 19 € (70 % de 30 € - participation forfaitaire de 2 €) ; Le patient paie 29 € au médecin, dont une partie sera remboursée par la complémentaire. 2. Le tiers payant total Dans ce cas, le patient ne paie rien sur le moment. L’Assurance maladie prend en charge sa part, et la mutuelle couvre le reste immédiatement. Cela suppose que : Le professionnel accepte le tiers payant intégral. La mutuelle couvre bien les frais restants. Aucun dépassement d’honoraires n’est à la charge de l’assuré (ou est remboursé selon le contrat). Attention : certains frais peuvent malgré tout être déduits ultérieurement par l’Assurance maladie (franchise médicale, participation forfaitaire). Le tiers payant total est le plus avantageux pour les patients, mais il dépend de plusieurs conditions : le contrat de mutuelle, les accords de tiers payant, et l’acceptation du professionnel. Ce qu’il faut retenir sur le tiers payant Le tiers payant est un levier essentiel d’accès aux soins. Il permet d’éviter une avance de frais, mais son application varie selon les actes, les professionnels, et le contrat de mutuelle. Grâce aux obligations sur le 100 % santé et à l’automatisation pour certains publics, le dispositif gagne en accessibilité. Cependant, pour en bénéficier pleinement, il est crucial de : Vérifier les garanties de sa mutuelle  Mettre à jour régulièrement sa carte Vitale  Identifier les professionnels acceptant le tiers payant total. Conseil d’expert : avant chaque consultation, pensez à demander si le professionnel pratique le tiers payant (et sous quelle forme), pour éviter toute mauvaise surprise.

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Assurance emprunteur : contrat bancaire ou individuel, quel est le moins cher en 2025 ?

En 2025, face à un marché immobilier qui se redresse peu à peu et une réglementation favorable à la concurrence, les emprunteurs se posent la question légitime : vaut-il mieux choisir le contrat d’assurance de prêt proposé par la banque ou opter pour un contrat individuel auprès d’un assureur alternatif ? Tour d’horizon du marché, des tarifs et des arbitrages clés pour faire le bon choix. Un marché immobilier en crise mais en voie de stabilisation Depuis 2021, le marché immobilier a connu une baisse drastique de ses volumes de transactions, passant de 1,2 million de ventes à environ 780 000 en 2024. Cette chute, liée à la hausse des taux d’intérêts, a mécaniquement réduit les opportunités commerciales pour l’assurance emprunteur. Mais les signaux d’un redémarrage se précisent : plusieurs assureurs constatent un regain d’activité depuis fin 2024, augurant une reprise progressive en 2025. Cette dynamique nouvelle offre un contexte favorable à une concurrence plus vive entre bancassureurs et assureurs alternatifs. Surtout que la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, permet désormais aux emprunteurs de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans attendre la date anniversaire du contrat. Loi Lemoine : vers une démocratisation du changement d’assurance Après les lois Lagarde (2010), Hamon (2014) et l’amendement Bourquin (2018), la loi Lemoine représente une avancée majeure en matière de liberté de choix pour l’emprunteur. Elle autorise la résiliation du contrat d’assurance quand l’emprunteur le souhaite, et ce dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt, ouvrant ainsi la voie à une véritable concurrence tarifaire. Mais en pratique, les effets de cette loi ont été quelque peu ralentis par le contexte économique. Les bancassureurs, en position de quasi monopole lors de la souscription du crédit (77 % de parts de marché), ne facilitent pas toujours la substitution. Allers-retours administratifs, délais rallongés, contre-offres de dernière minute… autant de freins, certains à la limite de la légalité, qui rendent le changement d’assurance plus complexe qu’il n’y paraît.  Et pour cause, les marges bancaires sur l’assurance de prêt peuvent aller jusqu’à 70%, une manne à laquelle les établissements de crédit ne comptent pas renoncer.  Contrat groupe ou contrat individuel : 2 approches bien distinctes Les banques proposent généralement des contrats groupes, standardisés, avec des garanties mutualisées. Ces formules sont simples à souscrire et directement intégrées au crédit immobilier. En face, les contrats individuels des assureurs alternatifs offrent une tarification personnalisée, souvent plus compétitive, notamment pour les profils jeunes, non-fumeurs ou présentant peu de risques de santé. Quelle part de marché pour les assureurs alternatifs ? Selon les derniers chiffres, les assureurs hors bancassurance détiennent désormais près de 23 % du marché à la souscription. Et leur part ne cesse de croître grâce à la montée en puissance des résiliations post-crédit. Entre 2022 et 2024, le taux de résiliation a d’ailleurs doublé. Le modèle d’acquisition a changé : aujourd’hui, 70 % des contrats individuels sont souscrits après la signature du prêt immobilier. La progression des assureurs alternatifs reste très lente et plus que modérée : leurs parts de marché sont passées de 15,6% en 2021 à 16,1% en 2023, les bancassureurs détenant près de 84% des contrats d’assurance de prêt en stock.  Combien peut-on économiser en changeant d’assurance emprunteur ? C’est la question centrale pour les emprunteurs en 2025 : les contrats individuels sont-ils vraiment plus avantageux financièrement ? D’après le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), le bilan est nuancé : Dans 32 % des cas, le contrat de la banque reste moins cher. Dans 36 % des cas, le contrat individuel permet de gagner jusqu’à 2 000 € sur toute la durée du prêt (soit environ 8,50 € d’économie mensuelle sur 20 ans). Dans les 32 % restants, l’écart dépasse les 2 000 €, avec même 2 % des cas où l’économie dépasse 7 000 €. À retenir : les économies potentielles varient fortement selon le profil de l’emprunteur, son âge, son état de santé, la durée restante du prêt et le capital assuré. Critères Contrat bancaire Contrat individuel (en délégation) Tarification Standardisée, peu personnalisée Personnalisée selon âge, profession, santé Coût moyen Souvent plus élevé sur toute la durée du prêt Plus de 7 000€ d’économies potentielles Souscription Automatique avec le prêt immobilier Démarche séparée, souvent avec un courtier Souplesse des garanties Limitée, garanties uniformisées Plus de choix, ajustements possibles, rachat d’exclusion de garantie Accès au changement Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine, mais manœuvres dilatoires des banques Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine Profil idéal Emprunteur avec risque aggravé ou prêt court Jeunes, non-fumeurs, bons profils de santé Parts de marché à la souscription du prêt (2024) 77% 23% (en hausse) Une guerre tarifaire toujours plus intense La bataille se joue essentiellement sur le prix. Depuis une dizaine d’années, les assureurs alternatifs ont ajusté leurs grilles tarifaires à plusieurs reprises pour séduire les emprunteurs. Swiss Life, Cardif, Groupama, Alptis ou encore April ont ainsi multiplié les offres et segmenté leur clientèle pour proposer des couvertures adaptées à tous les profils, des jeunes actifs aux professions libérales. Les bancassureurs ont dû réagir : entre 2019 et 2023, leurs tarifs ont baissé de 15 % à 23 % en moyenne. Cette stratégie vise à limiter l’évasion de leurs clients vers la concurrence. L’importance de bien maîtriser la substitution Changer de contrat d’assurance emprunteur reste une démarche encadrée. Pour réussir sa substitution, il faut respecter plusieurs étapes :  envoi d’un nouveau contrat qui présente une équivalence de garanties avec celui de la banque acceptation par cette dernière dans les 10 jours ouvrés mise en place du nouveau contrat et rédaction de l’avenant résiliation de l’ancien.  Cette complexité a incité de nombreux courtiers à investir massivement dans des outils de gestion et des plateformes d’accompagnement. Certains, comme le courtier Magnolia.fr qui propose une palette de 29 contrats, ont même mis en place des services internes dédiés aux procédures de résiliation et de substitution. Objectif : fluidifier le parcours et lever les blocages. Assurabilité, mutualisation… les nouveaux enjeux du marché La baisse des tarifs pose aussi la question de la rentabilité. Avec l’accès à l’assurance emprunteur sans questionnaire médical pour les prêts inférieurs à 200 000 €, le risque de sinistres augmente. Pourtant, le ratio sinistres/primes reste raisonnable (autour de 50 %), bien inférieur à d’autres branches comme l’auto ou la santé. Pour que le modèle reste pérenne, assureurs et banques doivent affiner leur tarification et leur sélection des risques. Certains craignent une segmentation excessive, où seuls les meilleurs profils bénéficient des offres les plus avantageuses, remettant en cause la logique de mutualisation des risques en assurance emprunteur. Ce qu’il faut retenir Le contrat bancaire garde l’avantage de la simplicité et de l’intégration directe à l’offre de prêt. Il reste compétitif pour certains profils, notamment en cas de conditions négociées. En revanche, les contrats individuels se révèlent nettement plus économiques pour deux tiers des emprunteurs, surtout ceux qui prennent le temps de comparer les offres et d’optimiser leur couverture.