Assurance emprunteur : contrat bancaire ou individuel, quel est le moins cher en 2025 ?

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En 2025, face à un marché immobilier qui se redresse peu à peu et une réglementation favorable à la concurrence, les emprunteurs se posent la question légitime : vaut-il mieux choisir le contrat d’assurance de prêt proposé par la banque ou opter pour un contrat individuel auprès d’un assureur alternatif ? Tour d’horizon du marché, des tarifs et des arbitrages clés pour faire le bon choix.

Un marché immobilier en crise mais en voie de stabilisation

Depuis 2021, le marché immobilier a connu une baisse drastique de ses volumes de transactions, passant de 1,2 million de ventes à environ 780 000 en 2024. Cette chute, liée à la hausse des taux d’intérêts, a mécaniquement réduit les opportunités commerciales pour l’assurance emprunteur. Mais les signaux d’un redémarrage se précisent : plusieurs assureurs constatent un regain d’activité depuis fin 2024, augurant une reprise progressive en 2025.

Cette dynamique nouvelle offre un contexte favorable à une concurrence plus vive entre bancassureurs et assureurs alternatifs. Surtout que la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, permet désormais aux emprunteurs de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans attendre la date anniversaire du contrat.

Loi Lemoine : vers une démocratisation du changement d’assurance

Après les lois Lagarde (2010), Hamon (2014) et l’amendement Bourquin (2018), la loi Lemoine représente une avancée majeure en matière de liberté de choix pour l’emprunteur. Elle autorise la résiliation du contrat d’assurance quand l’emprunteur le souhaite, et ce dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt, ouvrant ainsi la voie à une véritable concurrence tarifaire.

Mais en pratique, les effets de cette loi ont été quelque peu ralentis par le contexte économique. Les bancassureurs, en position de quasi monopole lors de la souscription du crédit (77 % de parts de marché), ne facilitent pas toujours la substitution. Allers-retours administratifs, délais rallongés, contre-offres de dernière minute… autant de freins, certains à la limite de la légalité, qui rendent le changement d’assurance plus complexe qu’il n’y paraît. 

Et pour cause, les marges bancaires sur l’assurance de prêt peuvent aller jusqu’à 70%, une manne à laquelle les établissements de crédit ne comptent pas renoncer. 

Contrat groupe ou contrat individuel : 2 approches bien distinctes

Les banques proposent généralement des contrats groupes, standardisés, avec des garanties mutualisées. Ces formules sont simples à souscrire et directement intégrées au crédit immobilier. En face, les contrats individuels des assureurs alternatifs offrent une tarification personnalisée, souvent plus compétitive, notamment pour les profils jeunes, non-fumeurs ou présentant peu de risques de santé.

Quelle part de marché pour les assureurs alternatifs ?

Selon les derniers chiffres, les assureurs hors bancassurance détiennent désormais près de 23 % du marché à la souscription. Et leur part ne cesse de croître grâce à la montée en puissance des résiliations post-crédit. Entre 2022 et 2024, le taux de résiliation a d’ailleurs doublé. Le modèle d’acquisition a changé : aujourd’hui, 70 % des contrats individuels sont souscrits après la signature du prêt immobilier.

La progression des assureurs alternatifs reste très lente et plus que modérée : leurs parts de marché sont passées de 15,6% en 2021 à 16,1% en 2023, les bancassureurs détenant près de 84% des contrats d’assurance de prêt en stock. 

Combien peut-on économiser en changeant d’assurance emprunteur ?

C’est la question centrale pour les emprunteurs en 2025 : les contrats individuels sont-ils vraiment plus avantageux financièrement ?

D’après le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), le bilan est nuancé :

  • Dans 32 % des cas, le contrat de la banque reste moins cher.
  • Dans 36 % des cas, le contrat individuel permet de gagner jusqu’à 2 000 € sur toute la durée du prêt (soit environ 8,50 € d’économie mensuelle sur 20 ans).
  • Dans les 32 % restants, l’écart dépasse les 2 000 €, avec même 2 % des cas où l’économie dépasse 7 000 €.

À retenir : les économies potentielles varient fortement selon le profil de l’emprunteur, son âge, son état de santé, la durée restante du prêt et le capital assuré.


Critères

Contrat bancaire

Contrat individuel (en délégation)

Tarification

Standardisée, peu personnalisée

Personnalisée selon âge, profession, santé

Coût moyen

Souvent plus élevé sur toute la durée du prêt

Plus de 7 000€ d’économies potentielles

Souscription

Automatique avec le prêt immobilier

Démarche séparée, souvent avec un courtier

Souplesse des garanties

Limitée, garanties uniformisées

Plus de choix, ajustements possibles, rachat d’exclusion de garantie

Accès au changement

Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine, mais manœuvres dilatoires des banques

Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine

Profil idéal

Emprunteur avec risque aggravé ou prêt court

Jeunes, non-fumeurs, bons profils de santé

Parts de marché à la souscription du prêt (2024)

77%

23% (en hausse)

Une guerre tarifaire toujours plus intense

La bataille se joue essentiellement sur le prix. Depuis une dizaine d’années, les assureurs alternatifs ont ajusté leurs grilles tarifaires à plusieurs reprises pour séduire les emprunteurs. Swiss Life, Cardif, Groupama, Alptis ou encore April ont ainsi multiplié les offres et segmenté leur clientèle pour proposer des couvertures adaptées à tous les profils, des jeunes actifs aux professions libérales.

Les bancassureurs ont dû réagir : entre 2019 et 2023, leurs tarifs ont baissé de 15 % à 23 % en moyenne. Cette stratégie vise à limiter l’évasion de leurs clients vers la concurrence.

L’importance de bien maîtriser la substitution

Changer de contrat d’assurance emprunteur reste une démarche encadrée. Pour réussir sa substitution, il faut respecter plusieurs étapes : 

  • envoi d’un nouveau contrat qui présente une équivalence de garanties avec celui de la banque
  • acceptation par cette dernière dans les 10 jours ouvrés
  • mise en place du nouveau contrat et rédaction de l’avenant
  • résiliation de l’ancien. 

Cette complexité a incité de nombreux courtiers à investir massivement dans des outils de gestion et des plateformes d’accompagnement.

Certains, comme le courtier Magnolia.fr qui propose une palette de 29 contrats, ont même mis en place des services internes dédiés aux procédures de résiliation et de substitution. Objectif : fluidifier le parcours et lever les blocages.

Assurabilité, mutualisation… les nouveaux enjeux du marché

La baisse des tarifs pose aussi la question de la rentabilité. Avec l’accès à l’assurance emprunteur sans questionnaire médical pour les prêts inférieurs à 200 000 €, le risque de sinistres augmente. Pourtant, le ratio sinistres/primes reste raisonnable (autour de 50 %), bien inférieur à d’autres branches comme l’auto ou la santé.

Pour que le modèle reste pérenne, assureurs et banques doivent affiner leur tarification et leur sélection des risques. Certains craignent une segmentation excessive, où seuls les meilleurs profils bénéficient des offres les plus avantageuses, remettant en cause la logique de mutualisation des risques en assurance emprunteur.

Ce qu’il faut retenir

Le contrat bancaire garde l’avantage de la simplicité et de l’intégration directe à l’offre de prêt. Il reste compétitif pour certains profils, notamment en cas de conditions négociées. En revanche, les contrats individuels se révèlent nettement plus économiques pour deux tiers des emprunteurs, surtout ceux qui prennent le temps de comparer les offres et d’optimiser leur couverture.

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Médecines douces : seront-elles toujours remboursées par les mutuelles en 2026 ?

L'inclusion des médecines douces dans les garanties des mutuelles santé suscite un vif débat. En mars 2025, une altercation entre Florence Lustman, présidente de France Assureurs, et la députée RN Joëlle Mélin, a mis en lumière les tensions entourant ces pratiques. En cause : la légitimité des remboursements liés aux pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) telles que l’ostéopathie, la chiropractie ou la mésothérapie. Ces prestations ne sont pas reconnues par la médecine conventionnelle, ni remboursées par la Sécurité sociale. Pourtant, leur poids financier dans les dépenses des mutuelles reste faible. Selon le cabinet Galea, les médecines douces représentent à peine 3 à 5 % des prestations remboursées, la majorité concernant l’ostéopathie. C’est dix fois moins que les postes dentaire et optique. Médecines douces : un coût estimé à près d’un milliard d’euros Les pouvoirs publics voient dans la suppression des remboursements des médecines douces par les mutuelles santé un moyen de redonner du pouvoir d’achat aux assurés. Le rapport sénatorial de 2024 sur la hausse des cotisations santé souligne que les remboursements liés à ces thérapies alternatives ont été multipliés par 5 entre 2014 et 2022, atteignant près de 1 milliard d’euros. Or, 1 milliard d'euros, c'est la somme réclamée par les pouvoirs publics en 2025 comme contribution exceptionnelle des mutuelles dans le cadre du budget de la Sécurité Sociale. Les sénateurs estiment que ces prestations, bien que périphériques, sont de plus en plus intégrées dans les contrats de base des complémentaires santé, sans concerner l’ensemble des assurés. Ils recommandent donc leur exclusion des contrats responsables, une mesure qui pourrait permettre aux assureurs de mieux maîtriser les dépenses. Bon à savoir : la mutuelle responsable représente 95% du marché de la complémentaire santé, et respecte un panier de soins minimum réglementaire. L’inclusion des médecines douces est une décision propre à l’organisme.  Un argument marketing pour séduire et fidéliser les assurés Malgré les critiques, les mutuelles et assureurs défendent fermement l’intégration des médecines douces dans leurs contrats. À l’occasion du congrès Reavie, les présidents des principales fédérations (France Assureurs, CTip et Mutualité Française) ont rappelé que ces garanties répondent à une demande croissante des assurés. Florence Lustman a illustré ce constat par une simple question posée à l’assemblée : « Qui n’a jamais consulté un ostéopathe ? » Le message est clair : les pratiques non conventionnelles répondent à un besoin réel, devenu quasi incontournable. Pour les assureurs, ces prestations sont aussi un outil de différenciation sur un marché concurrentiel. En réponse à la pénurie médicale, à la montée des préoccupations liées au bien-être et à la méfiance envers la médecine conventionnelle, les médecines douces sont perçues comme une valeur ajoutée. Explosion de la demande depuis la crise sanitaire La crise du Covid-19 a amplifié l’intérêt des Français pour les médecines alternatives. Face à la saturation du système de santé et à la difficulté d’obtenir un rendez-vous médical, nombre de patients se sont tournés vers des solutions complémentaires. Un rapport de l’Ordre national des médecins souligne que les PSNC bénéficient d’une « disponibilité et d’une empathie » souvent absentes de la médecine conventionnelle. Résultat : ces pratiques se sont démocratisées et sont aujourd’hui présentes dans la majorité des contrats santé. Selon une étude réalisée en 2023, les prestations de médecine douce ont augmenté de 10,4 % sur un an dans les contrats collectifs de mutuelle entreprise. Cette progression confirme l’enracinement durable de ces prestations dans le paysage assurantiel. Des forfaits bien-être intégrés dans les offres santé Les assureurs rivalisent d’ingéniosité pour proposer des formules attractives incluant les médecines douces. Aésio Mutuelle met ainsi en avant 19 pratiques complémentaires sur son site, tandis que Groupama propose le remboursement de 8 médecines douces, et la MGEN, longtemps réticente, propose désormais des contrats incluant ces prestations. Ce positionnement marketing est aussi un outil de fidélisation. Pour un responsable de mutuelle, l’absence de remboursement de ces prestations peut entraîner une perte d’adhérents : « Si vous ne proposez pas ces garanties, vous sortez du jeu. » Les autorités alertent sur les risques de dérives sectaires Malgré leur popularité, les médecines douces soulèvent également des inquiétudes, notamment en matière de dérives sectaires. 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Lors du Comité de dialogue avec les organismes complémentaires (CDOC), le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, avait déjà mis les assureurs face à leurs responsabilités. Selon Éric Chenut, président de la Mutualité française, l’attitude actuelle des autorités consiste à rejeter la faute sur les mutuelles sans offrir de cadre clair. Il appelle à une clarification : « Soit ces pratiques sont interdites, soit elles sont reconnues officiellement. » Certaines, comme l’ostéopathie et l'acupuncture, disposent de formations validées, sont inscrites au Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) et bénéficient d’une reconnaissance croissante. Mais d’autres restent à la frontière du médical et du bien-être, voire du charlatanisme. En 2022, 17 personnes exerçant la naturopathie avaient été bannies de la plateforme Doctolib car elles étaient contre les médicaments et la vaccination.  Médecines douces : un enjeu d’avenir pour les contrats santé À l’heure où les complémentaires santé sont sous pression financière et réglementaire, la question de la prise en charge des médecines douces cristallise les tensions. D’un côté, les pouvoirs publics souhaitent réduire les coûts et éviter les dérives sectaires. De l’autre, les assureurs veulent répondre à la demande des assurés et se démarquer sur un marché hautement concurrentiel. Les médecines douces s’imposent donc comme un levier d’attractivité pour les mutuelles, mais aussi comme un terrain sensible, à la croisée du soin, du bien-être, du marketing… et de la vigilance. Le débat est loin d’être clos.

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Prêt immobilier : comment faire jouer la concurrence pour obtenir le meilleur taux en 2025

Après une période de resserrement du crédit, le marché immobilier reprend des couleurs en 2025. Les banques reviennent progressivement dans la course avec des conditions d’emprunt plus attractives. Résultat : les emprunteurs peuvent à nouveau négocier et profiter d’une vraie mise en concurrence des offres. Mais encore faut-il savoir comment s’y prendre pour en tirer pleinement parti. Découvrez tous nos conseils pour maximiser vos chances d’obtenir un crédit immobilier avantageux. Le retour des banques sur le marché du crédit immobilier L’année 2024 a marqué un tournant pour le crédit immobilier en France. Après un creux historique en mars (6,9 milliards d’euros de crédits à l’habitat seulement), la production de prêts a progressivement rebondi pour atteindre 11,6 milliards d’euros en décembre 2024, selon les données de la Fédération bancaire française (Fbf). Cette reprise n’est pas anodine : elle s’explique par l’assouplissement des taux d’intérêt, mais aussi par l’appétit stratégique que les établissements bancaires trouvent dans la conquête de nouveaux clients.  En effet, le crédit immobilier est un produit d’appel : proposer un financement est un excellent levier de fidélisation, car l’emprunteur doit souvent y domicilier ses revenus et peut y conserver ses comptes pendant toute la durée du prêt. Sans compter les produits de placement et d’assurance que la banque peut proposer tant que son client est captif. Retour des taux d’emprunt sous la barre des 3 % L’un des signaux les plus révélateurs du retour de la concurrence, c’est la communication agressive des banques autour des taux d’intérêt. Plusieurs grandes enseignes ont lancé début 2025 des campagnes publicitaires avec des taux fixes inférieurs à 3 % sur 20 ans. Certaines vont même plus loin : pour rendre leur offre plus compétitive, elles proposent un taux réduit sur une partie du prêt, ce qui permet de baisser le taux global, et par logique mathématique, le taux d’endettement. Ces annonces sont évidemment séduisantes. Mais elles doivent être analysées avec prudence, car ces taux "d’appel" ne sont pas garantis pour tous les profils. En réalité, chaque banque applique sa propre politique tarifaire, en fonction des caractéristiques du dossier de l’emprunteur. Mettre les banques en concurrence Si vous êtes client d’une banque depuis plusieurs années, il peut être tentant de lui confier automatiquement votre projet immobilier. Toutefois, la fidélité ne suffit plus pour obtenir les meilleures conditions. Même si certaines banques récompensent leurs clients de longue date, cela ne garantit pas une offre imbattable. Dans un contexte de concurrence accrue, comparer plusieurs propositions est essentiel. En mettant en balance différentes offres, vous vous donnez les moyens de négocier plus efficacement – que ce soit avec votre établissement actuel ou avec un concurrent plus souple. La clé : un dossier solide et bien préparé Pour bien comprendre la logique des banques, il faut savoir qu’elles n’évaluent pas seulement le projet, mais surtout le profil de l’emprunteur. Voici les principaux critères qui entrent en jeu : Situation professionnelle : un CDI est le sésame, car plus rassurant qu’un CDD ou un statut indépendant. Revenus : le niveau et la régularité des revenus influencent fortement l’analyse du risque. Taux d’endettement : légalement inférieur à 35 %, il doit permettre de conserver un reste à vivre suffisant. Âge, profession et état de santé : ces facteurs influent sur les conditions de l’assurance emprunteur. Type de bien financé : le prix, la localisation et l’état du logement sont scrutés à la loupe, mais aussi le type d’achat (résidence principale ou secondaire, investissement locatif). Bon à savoir : Deux banques peuvent évaluer un même dossier de manière très différente. C’est pourquoi il est crucial d’identifier l’établissement dont les critères sont les plus favorables à votre profil.  Ne vous fiez pas uniquement au taux nominal Le taux d’intérêt est bien sûr un indicateur clé dans le choix d’un crédit. Mais ce n’est pas le seul élément à prendre en compte. Pour avoir une vision complète du coût total de l’emprunt, d’autres frais doivent être analysés avec attention : L’assurance emprunteur : un levier d’optimisation souvent sous-estimé L’assurance de prêt peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du crédit. Pourtant, beaucoup d’emprunteurs acceptent par défaut le contrat proposé par la banque. C’est une erreur. La loi Lagarde permet de souscrire l’assurance emprunteur de son choix et de profiter de la délégation pour trouver une offre plus compétitive que la formule bancaire. Ce n’est pas tout ! Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez désormais résilier et changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans attendre la date d’échéance. Cela ouvre la voie à des économies pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros, en choisissant un contrat alternatif (assureur externe) avec des garanties au moins équivalentes. Voici les autres frais annexes à surveiller : Frais de dossier Frais de garantie (hypothèque, caution…) Pénalités de remboursement anticipé Coût total des intérêts sur toute la durée du crédit Tous ces éléments sont pris en compte dans le Taux Annuel Effectif Global (TAEG), qui reste l’indicateur de référence pour comparer 2 offres. Le TAEG doit figurer sur tous les documents commerciaux, précontractuels et contractuels émis par la banque. Faites jouer la concurrence… intelligemment Voici quelques stratégies concrètes pour mettre les banques en concurrence efficacement : 1. Préparez un dossier irréprochable Rassemblez tous les documents nécessaires (pièces d’identité, fiches de paie, relevés de comptes, compromis de vente…) et anticipez les questions du banquier. 2. Sollicitez plusieurs établissements Ne vous limitez pas à votre banque. Contactez au minimum 3 à 5 établissements pour avoir une vraie base de comparaison. 3. Faites appel à un courtier immobilier Un courtier connaît parfaitement le marché et les attentes des banques. Il peut vous orienter vers celles les plus adaptées à votre profil, faire jouer son réseau pour obtenir de meilleurs taux, et vous faire gagner un temps précieux. Il peut aussi identifier les aides financières auxquelles vous avez droit, comme le PTZ si vous êtes primo-accédant de votre résidence principale. 4. Négociez chaque composant de l’offre Outre le taux nominal, négociez aussi l’assurance, les frais de dossier et les conditions de remboursement anticipé. Chaque gain, même minime, peut avoir un impact significatif à long terme. Crédit immobilier : une stratégie personnalisée pour chaque projet Il n’existe pas de "meilleure banque universelle". Chaque établissement cible des profils spécifiques. Certains valorisent davantage les primo-accédants, d’autres les investisseurs locatifs ou les professions libérales. De même, une offre très compétitive sur 15 ans ne l’est pas forcément sur 25 ans. L’essentiel est donc d’identifier l’offre la plus adaptée à votre situation personnelle et à votre projet immobilier. Action à mener Impact sur votre crédit immobilier Comparer les offres de plusieurs banques Économies sur le taux d’intérêt (taux nominal) Négocier l’assurance emprunteur Réduction du coût global et garanties sur-mesure avec offres alternatives Passer par un courtier immobilier Optimisation de l’offre complète Soigner son dossier emprunteur Meilleure marge de négociation Ne pas se limiter au taux affiché Meilleure vision du coût réel Conclusion Le marché du crédit immobilier s’ouvre à nouveau aux emprunteurs, avec des conditions plus favorables qu’en 2024. Mais dans un contexte où chaque banque applique ses propres critères, la mise en concurrence reste l’arme la plus efficace pour obtenir un financement avantageux. Taux d’intérêt, assurance, frais annexes : tout se négocie. Préparez soigneusement votre dossier, comparez les offres dans leur globalité, et n’hésitez pas à vous faire accompagner pour maximiser vos chances de réussite.  

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Pouvoir d’achat 2025 : peut-on se priver d’une mutuelle santé ?

Alors que les tarifs des mutuelles santé ne cessent d’augmenter d’année en année, certains se posent la question légitime : faut-il vraiment conserver sa mutuelle santé individuelle lorsque chaque euro compte ? À première vue, résilier son contrat peut sembler être une solution économique. Mais la réalité est bien plus complexe. Car renoncer à une mutuelle, c’est aussi accepter de prendre un risque financier important en cas de problème de santé. Faisons le point sur ce choix envisagé par certains assurés, ses avantages apparents, mais aussi ses conséquences parfois lourdes sur le long terme. Une hausse continue du prix des mutuelles en 2025 Les cotisations des complémentaires santé augmentent d’environ 2% à 3% par an, mais lors des derniers millésimes, l'inflation des tarifs a été nettement plus sévère.  Selon les dernières données de la Mutualité Française, la hausse moyenne est de l’ordre de 6 % pour 2025, un chiffre qui pèse lourdement dans le budget des assurés. En 2024, selon l’UFC-Que Choisir, la progression des tarifs avait atteint 10% en moyenne, avec des pics à +30% pour la mutuelle senior. Elle était de 4,7% en 2023. Plusieurs raisons expliquent cette tendance haussière, bien supérieure à celle observée depuis 10 ans : Le vieillissement de la population, qui entraîne une hausse des dépenses de santé Le recul progressif des remboursements par l’Assurance Maladie, laissant une part croissante à la charge des assurés Une fiscalité en hausse sur les contrats santé La revalorisation des actes : par exemple, la consultation chez le généraliste à 30€ depuis décembre 2024 L’élargissement du panier de soins remboursables, notamment dans le cadre du dispositif zéro reste à charge ou 100 % santé, qui a un impact indirect sur les tarifs. Résultat : en 2024, le prix moyen d’une mutuelle individuelle dépassait déjà les 1 000 € par an. Une dépense significative, notamment pour les personnes aux revenus modestes, les retraités ou les travailleurs précaires. Quels profils peuvent réellement envisager de se passer de mutuelle ? À première vue, renoncer à une mutuelle peut permettre de faire des économies et de placer les 1 000€ non dépensés sur un produit financier comme l’assurance vie ou le Livret A. Mais tout dépend de votre profil santé et de votre consommation médicale. Cette stratégie repose sur une hypothèse clé : rester en bonne santé. Car en cas d’accident, d’hospitalisation ou de soins coûteux non anticipés (optique, dentaire, appareillage), les frais à régler sans mutuelle peuvent rapidement s’envoler. Se passer d’une complémentaire santé n’est pas un choix adapté à tout le monde. Certaines catégories de personnes peuvent néanmoins envisager cette alternative, sous conditions : 1. Les jeunes adultes en bonne santé Sans antécédent médical, avec peu ou pas de traitements réguliers, ces assurés peuvent choisir de gérer leurs dépenses au coup par coup. Une solution valable uniquement si une épargne santé est constituée pour faire face à un imprévu. En couple, si vous avez ou attendez un enfant, ne faites pas l’impasse sur la mutuelle santé famille, car vous aurez à faire face à des dépenses incontournables (vaccins, visites chez le pédiatre, orthodontie, etc.) qui vont rapidement grever votre budget. 2. Les bénéficiaires de la CSS Gratuite ou à très faible coût (moins d’1 €/jour), la Complémentaire Santé Solidaire ou CSS remplace efficacement une mutuelle classique pour les personnes aux revenus modestes. Elle prend en charge les soins courants : consultations, hospitalisation, pharmacie, dentaire, optique, etc. Attention : les médecins ont interdiction d’appliquer des dépassements d’honoraires aux personnes titulaires de la CSS. Certains praticiens refusent le rendez-vous à ces patients au prétexte qu’ils ne peuvent avancer les frais, ce qui est formellement interdit par la réglementation. La CSS est obligatoirement une mutuelle responsable : le contrat respecte un panier de soins minimum. 3. Les travailleurs indépendants adeptes de l’auto-assurance Certains travailleurs non-salariés préfèrent épargner chaque mois l’équivalent d’une cotisation de mutuelle, pour créer une réserve financière dédiée à la santé. Cette approche demande rigueur, anticipation et une excellente visibilité sur son état de santé. Bon à savoir : les TNS ont accès à la mutuelle loi Madelin qui permet de déduire les cotisations du contrat de santé du bénéfice imposable, dans la limite des plafonds. ALD : attention au piège de la prise en charge à 100 % Les personnes atteintes d’une Affection de Longue Durée (ALD) bénéficient d’une couverture totale des soins directement liés à leur pathologie par l’Assurance Maladie. Cela peut pousser certains à résilier leur mutuelle. Mais cette couverture ne s’applique qu’aux soins strictement en lien avec l’ALD. En cas de consultation hors parcours de soins coordonnés, de soins dentaires, d’optique ou d’hospitalisation non liée à la maladie, les restes à charge restent importants. D’autant que les dépassements d’honoraires, les forfaits journaliers, certains traitements alternatifs et les frais de confort en cas d’hospitalisation (chambre individuelle, télévision, lit accompagnant) ne sont jamais pris en charge. Résilier sa mutuelle en cas d’ALD peut donc s’avérer risqué, à moins d’avoir une excellente maîtrise de sa situation médicale et des dépenses à venir. Couvrir uniquement les frais d’hospitalisation : une alternative ciblée et économique Face au coût des mutuelles, une option intermédiaire gagne en popularité : la garantie hospitalisation. Moins chère qu’une complémentaire santé complète, cette couverture se concentre sur les frais liés à une hospitalisation : Forfait journalier hospitalier Chambre individuelle Dépassements d’honoraires Frais de chirurgie La mutuelle hospitalisation seule propose généralement plusieurs niveaux de prestations. Certaines formules couvrent jusqu’à 400 % du tarif de base de la Sécurité sociale, avec des cotisations accessibles à partir de 10 €/mois. Attention à vérifier que la prise d’effet est immédiate, sans délai de carence. La garantie hospitalisation ne remplace pas une mutuelle complète, mais peut constituer une solution transitoire, notamment pour ceux qui souhaitent éviter une couverture trop large tout en se protégeant contre les imprévus les plus coûteux. Seniors ou familles : la mutuelle reste indispensable Si la tentation de renoncer à sa mutuelle peut concerner certains assurés jeunes ou très informés, elle reste déconseillée pour les profils suivants : Les seniors, dont les besoins médicaux sont plus fréquents, avec des dépenses régulières en optique, dentaire ou consultations spécialisées. Les familles avec enfants, souvent confrontées à des visites pédiatriques, orthodontie ou soins imprévus. Les personnes adeptes des médecines alternatives, peu prises en charge par l’Assurance Maladie. Les foyers sans épargne de précaution, qui s’exposent à des restes à charge potentiellement insoutenables. Dans ces cas, la mutuelle santé reste un filet de sécurité indispensable pour préserver son équilibre financier et sa sérénité face aux aléas de santé. Conclusion : se passer de mutuelle santé, une décision à prendre en toute connaissance de cause pour préserver son pouvoir d’achat Faire l’impasse sur une mutuelle santé peut, dans certaines situations, représenter un gain budgétaire immédiat. Mais c’est aussi une prise de risque, qui repose sur une parfaite stabilité de votre état de santé. Pour les jeunes actifs en bonne santé, cela peut être un choix rationnel, à condition d’avoir les moyens de financer d’éventuels imprévus. En revanche, pour la grande majorité des assurés – familles, seniors, patients chroniques – conserver une bonne mutuelle reste souvent la solution la plus protectrice et sécurisante. En matière de santé, l’anticipation est souvent plus rentable que les économies à court terme. Avant de résilier, mieux vaut donc évaluer précisément ses besoins, ses risques… et ses capacités à faire face seul. Car en 2025, la santé reste un poste de dépense essentiel qu’on ne peut ignorer.