Prêt immobilier : les taux vont-ils remonter en 2026 ? Faut-il emprunter maintenant ?
Après une année 2025 marquée par un retour à la stabilité, le marché du crédit immobilier semble s’apprêter à entrer dans une nouvelle phase. Selon de nombreux experts, l’année 2026 pourrait signer la fin de la parenthèse de taux bas. Dans un contexte économique plus incertain, les porteurs de projets immobiliers ont tout intérêt à agir dès maintenant.
2025 : une accalmie bienvenue après 2 années de turbulences
Après un début de décennie marqué par la flambée des taux d’intérêt (crise du Covid, guerre en Ukraine), le marché du prêt immobilier a enfin retrouvé une forme d’équilibre en 2025.
Selon les données de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 3,08 % au deuxième trimestre 2025, contre 3,16 % au premier trimestre (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Cette légère baisse illustre une tendance à la stabilisation, observée depuis la fin de l’année 2024.
Les taux ont perdu 100 points de base entre fin 2023 et fin 2024.
Cette détente s’explique principalement par :
Le reflux progressif de l’inflation, qui a permis à la Banque centrale européenne (BCE) de relâcher la pression sur sa politique monétaire (taux annuel à 1% à fin octobre en France, 2,1% en zone euro) ;
Une concurrence accrue entre les banques, désireuses de relancer la production de prêts ;
Une demande de logements en reprise lente mais réelle, notamment chez les primo-accédants.
D’après l’Observatoire Crédit Logement, le taux moyen sur l’ensemble de 2025 devrait avoisiner 3,11 %, pour se stabiliser autour de 3,05 % en fin d’année.
Une stabilisation des taux de crédit immobilier encourageante mais fragile
Si cette tendance est perçue comme une bonne nouvelle pour les acheteurs, elle pourrait ne pas durer. En effet, aucune banque n’a revu ses grilles de taux à la baisse depuis août 2025, une première depuis la fin 2023. Ce gel des taux annonce une possible inversion de tendance dès le début de l’année 2026.
2026 : vers un nouveau cycle de hausse des taux immobiliers ?
Tout laisse à penser que la hausse des taux des crédits immobiliers fera son retour en 2026.
Les facteurs de la remontée des taux
Un environnement macroéconomique tendu : la croissance européenne reste atone et les politiques budgétaires nationales se durcissent.
Un ralentissement des politiques monétaires accommodantes de la BCE : après 8 baisses consécutives depuis 2024, la BCE a choisi de marquer une pause en juillet 2025, signe d’une vigilance accrue face à la remontée de certains indicateurs inflationnistes.
Une tension croissante sur les marchés obligataires : l’OAT à 10 ans, indicateur clé pour le coût du crédit, a dépassé 3,40 % à l’été 2025, contre 3,20 % début d’année.
Ce que cela signifie pour les emprunteurs
En clair, plus le rendement de l’OAT augmente, plus les banques ajustent leurs taux à la hausse.
Si cette tendance se confirme, le taux moyen des crédits immobiliers pourrait atteindre 3,40 % fin 2026, d’après les anticipations de l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
Un tel niveau réduirait mécaniquement la capacité d’emprunt des ménages, déjà mis à mal par l’inflation persistante et la hausse des prix de l’énergie ces dernières années.
Un contexte budgétaire peu favorable au logement
Le projet de loi de finances 2026, dans sa version actuelle, ne laisse guère espérer de soutien supplémentaire au logement.
Le gel de certaines prestations sociales et la suppression progressive de dispositifs d’aide risquent de fragiliser les ménages modestes.
Sans mesures incitatives comme un élargissement du prêt à taux zéro (ancre) ou le retour d’un dispositif d’investissement attractif comme le Pinel, l’accès à la propriété pourrait devenir plus difficile dès 2026.
Pourquoi la fin 2025 reste une fenêtre d’opportunité à saisir
Face à ces signaux, emprunter avant la remontée des taux s’impose comme une stratégie avisée.
Le second semestre 2025 offre encore des conditions de financement historiquement favorables :
Des taux moyens entre à 3 % et 3,50 %
Des opportunités sous les 3 % pour les meilleurs profils
Des banques prêtes à négocier pour conquérir de nouveaux clients.
Certaines institutions bancaires proposent encore des offres promotionnelles ou des prêts à taux réduit, notamment pour les emprunteurs présentant un apport personnel conséquent ou un projet à forte valeur patrimoniale.
Mais ces conditions risquent de disparaître dès la remontée de l’OAT à 10 ans.
Acheter maintenant pour préserver son pouvoir d’achat immobilier
En parallèle, les prix de l’immobilier montrent des signes de reprise après 2 années de stagnation.
Selon les dernières données du site d’estimation immobilière Meilleurs Agents, les prix ont progressé de 1 % au premier semestre 2025, avec des hausses plus marquées à Paris (+1,4 %) et dans les zones rurales (+1,1 %).
Sur un an, la hausse cumulée atteint +4,2 % depuis février 2024 dans certaines zones rurales, où la demande reste forte.
Attendre 2026 reviendrait donc à payer plus cher son bien, tout en supportant des taux d’emprunt plus élevés.
En d’autres termes, différer son achat, c’est risquer de perdre en capacité d’emprunt : pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, le coût du crédit augmente de 15 % entre un taux nominal de 3 % et un de 3,5 %, soit un surcoût de plus de 12 000 € qui vient diminuer votre pouvoir d’achat immobilier.
Quelles stratégies adopter avant la remontée des taux ?
Pour tirer profit de la conjoncture actuelle, plusieurs leviers peuvent être activés :
1. Soigner son dossier d’emprunteur
Plus que jamais, les banques recherchent des profils solides : stabilité professionnelle, apport personnel suffisant, endettement maîtrisé.
Un dossier complet, clair et justifié peut faire la différence pour obtenir un taux préférentiel.
2. Comparer les offres via un courtier immobilier
Passer par un courtier en crédit immobilier permet d’accéder à des conditions négociées auprès de multiples établissements.
Le professionnel peut également anticiper les hausses à venir et bloquer un taux fixe avant qu’il n’évolue.
3. Miser sur des dispositifs complémentaires
Même si les aides publiques se raréfient, certains mécanismes restent attractifs :
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) pour les primo-accédants, élargi à tout le territoire et à la maison individuelle depuis avril 2025
Les aides locales à l’achat (régions, départements, collectivités)
Les conditions d’assurance emprunteur optimisées grâce à la loi Lemoine permettant la résiliation à tout moment.
Les indicateurs économiques convergent vers une même conclusion : 2025 représente une fenêtre d’opportunité à ne pas manquer pour emprunter à taux avantageux.
L’année 2026, en revanche, pourrait marquer le retour à une hausse durable des taux d’intérêt, sous l’effet combiné de la remontée de l’OAT, d’une politique monétaire plus stricte et d’un soutien étatique limité.
Attendre pour acheter pourrait coûter cher. En sécurisant dès maintenant un taux fixe autour de 3 %, vous maximisez votre capacité d’achat et vous prémunissez contre les futures hausses.