Mutuelle santé 2025 : une ruine pour le pouvoir d'achat des seniors

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Face à l'envolée des tarifs des complémentaires santé en 2025, les seniors sont les premiers à voir leur budget santé pénalisé de manière disproportionnée. Alors que l'inflation générale se stabilise autour de 2,1%, les cotisations des mutuelles santé augmentent en moyenne de 5,3% pour les contrats individuels - ceux principalement souscrits par les retraités - et jusqu'à 7,3% pour les contrats collectifs. Cette situation crée un véritable déséquilibre budgétaire pour une population âgée, déjà fragilisée par des revenus fixes et des besoins de santé croissants.

Une hausse constante et démesurée des cotisations de mutuelle senior

Le magazine 60 Millions de consommateurs, édité par l’Institut national de la consommation (INC), a réalisé une enquête édifiante sur la cherté des mutuelles destinées aux seniors. Elle a été menée auprès de 232 retraités âgés de 62 à 80 ans, adhérant majoritairement à 8 mutuelles (Allianz, Groupama, Harmonie Mutuelle, Macif, Malakoff Humanis, Mercer, MGEN, Mutuelle Générale)

Les témoignages se multiplient et sont unanimes, comme ce retraité de 67 ans, affilié à la même assurance depuis 2020, qui a subi 36% d'augmentation dans ce court laps de temps. Cette situation n'est pas isolée. L’enquête révèle une hausse moyenne des cotisations de 9,1% entre 2023 et 2024 (tous âges confondus), faisant passer la mensualité moyenne de 157,20€ à 171,50€.

Plus inquiétant encore, cette augmentation des cotisations de mutuelle senior semble s'accentuer avec l'âge. Pour les personnes de 64 ans, la cotisation mensuelle a augmenté de 8% entre 2023 et 2024, passant de 125€ à 135€. À 77 ans, pour une hausse équivalente en pourcentage, la facture grimpe de 218€ à 236€ par mois.

Face à ces hausses répétées, de nombreux seniors n'ont d'autre choix que de changer régulièrement de complémentaire santé ou d'opter pour des contrats moins protecteurs. Une retraitée de 68 ans témoigne avoir "changé trois fois de complémentaire santé depuis [sa] retraite en septembre 2021 afin d'en diminuer le coût".

Bon à savoir : selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), la pension moyenne en 2022 s’élevait à 1 512€ par mois, nets de prélèvements sociaux. Les hommes perceaient en moyenne 2 050€ bruts, contre 1 268€ pour les femmes, soit une pension moyenne inférieure de 38%. Le coût annuel d’une mutuelle senior représente donc au bas mot un mois de pension de retraite.

Les causes avancées par les organismes de complémentaire santé

La Fédération nationale de la Mutualité Française justifie cette hausse par 3 facteurs principaux :

  1. L'augmentation des dépenses de santé (+5,2% en 2023), en partie due au vieillissement de la population
  2. Le transfert par l'État de charges de soins publiques vers les mutuelles
  3. L'inflation générale qui entraîne la revalorisation des actes médicaux, notamment la consultation chez un médecin généraliste qui est désormais à 30€.

Du côté de Malakoff Humanis, on assure que 74% des contrats des retraités ont augmenté de moins de 3%, et que seul 1% des contrats ont connu une hausse de 10% ou plus. Le directeur technique et indemnisation de ce groupe de protection sociale évoque également "l'augmentation de l'inflation médicale récurrente et la hausse du matériel comme les appareils dentaires et les audioprothèses, qui ont explosé".

Une augmentation des tarifs injustifiée selon les experts

Ces arguments ne convainquent pas tous les experts. Frédéric Bizard, économiste et fondateur de l'Institut Santé, s'appuie sur des analyses menées en 2024 qui confirment que les hausses de tarifs des organismes complémentaires d'assurance maladie (Ocam) outrepassent largement l'inflation chaque année. En 2024, les tarifs des complémentaires santé ont progressé de 8,1% alors que l'inflation s’établissait à 2,1%.

Un autre argument ne tient pas la route : l’augmentation de 3% des soins en dentaire, optique et audioprothèse ne peut en aucun cas justifier des cotisations deux fois supérieure à la hausse moyenne des dépenses de santé.

Les élus s’en mêlent. Philippe Vigier, député de la quatrième circonscription d'Eure-et-Loir, ne cache pas son indignation : "Les retraites ont augmenté de 2,2% en 2024 et les mutuelles des seniors augmentent d'environ 6%, soit une hausse de plus de 100€ en moyenne. Cet emballement tarifaire n'est pas en phase avec l'accroissement des dépenses de santé et impacte leur pouvoir d'achat."

Un système déséquilibré au détriment des seniors

Le système actuel des complémentaires santé présente une inégalité fondamentale entre actifs et retraités. Selon la Drees, seuls 4% des contrats individuels sont de niveau premium et offrent de bons niveaux de remboursement. À l'inverse, plus de 55% des contrats de mutuelle entreprise pour les actifs sont haute ou moyenne gamme, offrant des garanties efficaces.

Cette situation crée un paradoxe :

  • des actifs généralement en bonne santé qui bénéficient de garanties optimales dont ils n'ont pas nécessairement besoin, avec des cotisations partiellement prises en charge par leur employeur ;
  • des retraités, avec des besoins de santé croissants, qui paient l’intégralité de leurs cotisations pour des contrats offrant une couverture souvent insuffisante.

Des restes à charge élevés malgré le 100% santé

Au-delà des hausses tarifaires, les seniors déplorent également l'importance des restes à charge. Malgré la mise en place du dispositif 100% Santé, censé rendre accessibles certains paniers de soins en optique, prothèses dentaires et auditives, la réalité est plus nuancée. Pour rappel, le premier panier génère zéro reste à charge pour l’assuré, après intervention de l’Assurance Maladie et de sa mutuelle.

De nombreux professionnels de santé constatent que ce dispositif a conduit les mutuelles à augmenter les tarifs des soins de meilleure qualité, hors panier 100% santé. Un dentiste de Nice témoigne : "Auparavant, on pouvait faire des appareils mobiles avec une base en métal confortable et les mutuelles remboursaient une grande partie du reste à charge. Aujourd'hui, pour que le patient soit remboursé en totalité, il faut leur proposer des appareils amovibles en résine qui durent moins longtemps. Et ceux qui choisissent des prothèses en métal (à hauteur de 1 000€) ne sont plus du tout remboursés, sauf à cotiser au niveau de garantie le plus élevé."

Même constat pour les audioprothèses : les modèles à honoraires libres, souvent de meilleure qualité que ceux du panier 100% santé, sont moins bien remboursés par les mutuelles.

L'opacité des mutuelles santé, un obstacle majeur

Depuis décembre 2020, il est possible de résilier sa mutuelle à tout moment et sans frais après une année d’engagement en vertu du principe de résiliation infra-annuelle. Or, changer de mutuelle pour obtenir un meilleur rapport qualité-prix paraît simple sur le papier, mais la comparaison des offres se révèle difficile d’après les assurés seniors.

Les experts comme Frédéric Bizard, et même la Mutualité Française, confirment cette difficulté. Il devrait être simple d’utiliser un comparateur en ligne de mutuelle santé pour mettre les offres en concurrence, mais “l’opacité est totale”, ce qui rend quasiment impossible de comparer les services et de mesurer le rapport coûts/efficacité.

Comment optimiser sa couverture santé après 60 ans ?

Face à cette situation, plusieurs solutions s'offrent aux seniors pour tenter de maintenir une couverture santé satisfaisante sans grever leur budget :

Analyser ses besoins réels

Il est essentiel de télécharger vos relevés de l'Assurance maladie sur Ameli.fr et de faire le point sur vos dépenses de santé des 2 dernières années. Cela permet d'identifier les postes de dépenses prioritaires et d'adapter votre couverture en conséquence.

Si vous dépensez 2 000€ par an pour votre mutuelle et que vous bénéficiez en retour de 500€ de remboursements, vous êtes perdant : vous payez sans doute pour un niveau de couverture qui ne vous convient pas.

Recourir à un courtier

Un courtier en mutuelle santé peut vous aider à faire le tri parmi les nombreuses offres disponibles en proposant des contrats sur-mesure. "Si la personne a 80% de frais dentaires, nous construisons une offre avec des remboursements plus importants sur ce poste", explique Astrid Cousin, porte-parole du courtier Magnolia.fr.

Anticiper ses besoins futurs

Sans se passer de mutuelle, il est possible d'anticiper ses prochains frais de santé pour adapter sa couverture : l'achat prochain d'audioprothèses peut justifier temporairement une meilleure couverture auditive ; une opération de la cataracte avec correction de myopie permettra d'alléger les frais d'optique ultérieurs, etc.

Savoir résilier sa mutuelle

Comme indiqué plus haut, vous pouvez résilier votre contrat de complémentaire santé sans frais ni pénalité après la première année. Il suffit d'envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à votre mutuelle actuelle. Une autre option consiste à demander à la nouvelle mutuelle de faire ces démarches, ce qui évite les risques de carence entre les 2 contrats.

Une nécessaire réforme du système de complémentaire santé

Face à cette situation qui fragilise le pouvoir d'achat des seniors, une réforme du système des complémentaires santé apparaît nécessaire. Les coûts administratifs des mutuelles, estimés entre 300 et 400 millions d'euros par an selon Frédéric Bizard, constituent un "volet incompressible de l'ordre de 2,5 à 3%" des cotisations.

Une plus grande transparence des contrats, permettant une réelle comparaison des offres, ainsi qu'un meilleur encadrement des hausses tarifaires, pourraient constituer des pistes d'amélioration pour un système qui, aujourd'hui, pénalise fortement les seniors. Depuis 2020, les organismes assureurs se sont pourtant engagés à rendre les contrats plus lisibles, mettant notamment en avant des exemples chiffrés de remboursement.

En attendant ces évolutions, les quelque 18 millions de retraités français n'ont d'autre choix que de s'adapter, en changeant régulièrement de mutuelle ou en acceptant une moins bonne couverture, au risque de renoncer à certains soins. Une situation préoccupante à l'heure où le vieillissement de la population devrait au contraire pousser à renforcer l'accès aux soins des plus âgés.

 

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Cures thermales déremboursées en 2026 : votre mutuelle peut-elle réduire le reste à charge ?

C’est une annonce qui secoue le secteur du thermalisme et les patients habitués à ces séjours de soins. Dès 2026, le remboursement des cures thermales par la Sécurité sociale pourrait être drastiquement réduit. Le taux actuel de 65 % passerait à 15 % seulement, selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2026). Ce n’est pas tout : les patients en ALD seront aussi pénalisés avec un taux réduit de prise en charge. Les mutuelles sont mises à contribution : sans elles, le reste à charge des personnes en cure thermale va exploser. Une réforme budgétaire pour contenir les dépenses sociales Inscrite dans le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale pour 2026 (PLFSS 2026), la réforme vise à rééquilibrer les comptes de la Sécu en limitant certaines dépenses jugées secondaires. Les cures thermales, pourtant encadrées médicalement, ne concernent qu’une minorité de patients, tout en représentant un coût élevé pour la collectivité. Autre changement majeur : la suppression du remboursement intégral pour les patients en affection de longue durée (ALD). Leur taux de remboursement passerait de 100 % à 65 %.Ces ajustements budgétaires font partie d’un plan plus large destiné à réduire le déficit de l’Assurance maladie sans augmenter les prélèvements obligatoires. En abaissant le taux de prise en charge des cures thermales, la Sécu économiserait 200 millions d’euros. Le remboursement des cures thermales en 2025 Aujourd’hui, la prise en charge des cures thermales par l’Assurance maladie est particulièrement avantageuse. Elle couvre : 65 % du forfait thermal (les soins prodigués sur place) 70 % du forfait de surveillance médicale et des actes complémentaires 55 % des frais de transport, calculés sur la base d’un billet SNCF aller-retour en 2ᵉ classe, selon conditions de ressources  65 % des frais d’hébergement, plafonnés à 150,01 €, soit 97,50 € remboursés, sous conditions de ressources. Selon votre niveau de revenus (plafond à 14 664,38 € pour une personne seule en 2025), des indemnités journalières peuvent être versées en complément. Certaines situations donnent même droit à une prise en charge quasi intégrale : patients en ALD, maladies professionnelles, accidents du travail ou cures prescrites après une hospitalisation. La réforme du PLFSS 2026 viendrait bouleverser ce modèle : 15 % de remboursement seulement pour le forfait thermal et fin du 100 % ALD. Qui peut bénéficier d’une cure thermale ? Les cures thermales conventionnées ne sont pas des séjours de détente, mais de véritables soins médicaux encadrés. Elles doivent être prescrites par un médecin pour une pathologie reconnue par la Sécurité sociale et se dérouler dans un établissement thermal agréé (89 en France). Chaque cure dure 18 jours consécutifs et concerne 12 orientations thérapeutiques principales : rhumatologie, phlébologie, voies respiratoires, dermatologie, affections digestives, neurologie, maladies métaboliques (diabète, obésité), gynécologie, troubles psychosomatiques, affections bucco-linguales, infections urinaires et maladies cardio-artérielles. Les démarches administratives pour obtenir un remboursement Le formulaire Cerfa n°11139 doit être rempli et signé par le médecin prescripteur, puis accompagné d’une déclaration de ressources. Après validation, la CPAM envoie un accord de prise en charge (Cerfa n°11140), qui permet d’éviter d’avancer certains frais grâce au tiers payant. Le délai moyen de traitement est d’environ 15 jours ouvrés. Quel est le coût d’une cure thermale en 2025 ? En moyenne, une cure conventionnée de 18 jours coûte entre 1 100 € et 1 500 €, hors hébergement. Le forfait thermal représente la plus grande part du budget, auquel s’ajoutent la surveillance médicale et les frais de transport. Avec la réforme, le remboursement passerait de 975 € à 225 €, soit un reste à charge multiplié par 4,33. Ces nouvelles dispositions rendront l’intervention des mutuelles santé plus indispensable que jamais. Mutuelle santé : un allié pour réduire le reste à charge Les complémentaires santé peuvent atténuer l’impact de la réforme en prenant en charge une partie des frais thermaux. Voici quelques exemples de mutuelles qui remboursent bien les cures thermales : Mutuelle Remboursement des soins thermaux Forfait hébergement / transport Axa Jusqu’à 400 % de la base de remboursement Sécurité Sociale (BRSS) Jusqu’à 400 € / an SwissLife Jusqu’à 400 % de la BRSS Forfait annuel jusqu’à 330 € Alptis 100 % de la BRSS + 350 € / an pour frais annexes et honoraires médicaux Inclus dans les 350 € Macif 100 % de la BRSS + 300 € / an pour frais annexes et honoraires médicaux Inclus dans les 300 € Seules les mutuelles avec garanties haut de gamme proposent une prise en charge performante des cures thermales. Attention : Ne pas confondre cure thermale et thalassothérapie. La seconde utilise l’eau de mer et non l’eau d’une source reconnue pour ses qualités curatives. La thalasso est un acte hors nomenclature qui n’est ni remboursé par la Sécu ni par les mutuelles santé. Si vous êtes adepte des cures thermales, vérifiez votre contrat de mutuelle santé et changez-en si la prise en charge proposée risque d’être insuffisante après la réforme. Grâce à la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé, vous pouvez renoncer à votre contrat à tout moment et sans frais après une année de souscription. Un coup dur pour le thermalisme français Selon le Conseil national des établissements thermaux (CNETh), la mesure mettrait en péril tout un pan de l’économie locale. En 2024, plus de 470 000 Français ont effectué une cure, dont un quart en ALD. Le coût moyen d’une cure conventionnée s’élève à environ 680 € pour les soins, et près de 1 800 € avec le logement et le transport. Si le remboursement tombe à 15 %, le patient ne percevra plus que 130 € environ, contre près de 1 000 € actuellement. Le reste à charge exploserait, dissuadant une majorité de curistes. Le CNETh estime que le secteur pourrait perdre 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires et jusqu’à 20 000 emplois sur les 4,8 milliards générés chaque année. Pour les villes thermales comme Dax, Cambo-les-Bains, Gréoux-les-Bains, Vichy, Barbotan-les-Thermes ou encore Bagnoles-de-l’Orne, les conséquences s’annoncent lourdes : baisse du tourisme médical, fermetures d’établissements, chute des réservations hôtelières et ralentissement du commerce local. Cures thermales : des bienfaits thérapeutiques toujours débattus Les partisans du thermalisme défendent l’utilité médicale des cures. Selon le CNETh, 22 études scientifiques démontrent des effets positifs sur certaines pathologies chroniques : arthrose, troubles métaboliques, stress, affections dermatologiques ou respiratoires. D’autres, plus sceptiques, relativisent ces conclusions. Certains scientifiques estiment que les bénéfices constatés proviennent souvent de l’activité physique, de la détente et des conseils d’hygiène de vie, plus que de la composition des eaux thermales elles-mêmes. Le débat est lancé : veut-on financer le bien-être ou concentrer les ressources sur les maladies graves ?