Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en juin 2024

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Les taux d’intérêts sont toujours orientés à la baisse en ce début juin, avec des valeurs qui se situent sous les 4%, même sur les durées les plus longues. La concurrence interbancaire contribue à cette nouvelle détente des taux, les établissements étant à la recherche de nouveaux clients pour redynamiser un marché qui peine pourtant à décoller. Les prix immobiliers restent encore trop élevés, mais les primo-accédants peuvent réduire la facture grâce au nouveau PTZ en place depuis avril dernier. La négociation de l’assurance emprunteur est aussi un excellent moyen de regagner du pouvoir d’achat.

Poursuite de la baisse des taux en juin

Pour le cinquième mois consécutif, les taux d’intérêts du crédit immobilier reculent. Après deux années à jouer à la courte échelle, les taux ont entamé une lente décrue en janvier dernier, pour le plus grand bonheur des candidats à l’emprunt dont le pouvoir d’achat immobilier se redresse légèrement.

Détente des conditions monétaires

Les banques anticipent une probable baisse des taux de la Banque Centrale Européenne. L’institution communautaire s’apprête à annoncer une baisse de 25 points de base de ses taux directeurs aujourd'hui 6 juin, une première depuis 2016. Pour mémoire, la BCE a procédé au relèvement des taux en juillet 2022 pour juguler la dérive inflationniste consécutive à la guerre en Ukraine et au renchérissement des matières premières.

Les taux ont été maintenus inchangés à un niveau record depuis octobre 2023. Même si l’inflation annuelle en zone euro est légèrement remontée entre avril et mai, passant de 2,4% à 2,6%, l’objectif des 2% s’approche, mais l’assouplissement monétaire pourrait être moins rapide qu’escompté.

Grille des taux

Le niveau actuel des taux est ce qui intéresse les futurs emprunteurs, car une bonne affaire immobilière n’attend pas une hypothétique future baisse. Voici les taux moyens du crédit immobilier constatés par les réseaux de courtage sur la base des barèmes fournis par les banques en ce début juin :

  • sur 15 ans : entre 3,50% et 3,75%
  • sur 20 ans : entre 3,60% et 3,85%
  • sur 25 ans : entre 3,70% et 3,95%

Ces taux s'entendent hors assurance emprunteur et coût des sûretés. Rappelons que la comparaison des offres de crédit se fait objectivement sur la base du TAEG (Taux Annuel Effectif Global), car cet indicateur agrège tous les frais liés à l’obtention du financement bancaire. 

Les banques à la conquête de nouveaux clients

La période est favorable aux emprunteurs en raison de la détente sur les taux d’intérêts, mais aussi de la politique volontariste des banques. Il s’agit de ne pas réitérer les résultats désastreux de l’année 2023, où la production de crédits immobiliers avait chuté de 40%. La concurrence entre établissements contribue ainsi à la poursuite de la baisse des taux.

Certains établissements proposent des prêts bonifiés aux primo-accédants de moins de 30 ans. Le crédit immobilier est LE produit d’appel pour capter une nouvelle clientèle sur le long terme, le temps de lui vendre d'autres crédits et d’autres produits comme des assurances et des placements financiers.

Les primo-accédants peuvent également profiter de la nouvelle version du PTZ applicable depuis le 1er avril 2024. Réservé à ceux qui achètent leur première résidence principale, le PTZ vient toujours en complément d’un crédit immobilier classique et permet désormais de financer jusqu’à 50% du projet et jusqu’à 100 000€. Les plafonds de ressources ont été revus à la hausse et une quatrième tranche de revenus a été ajoutée, ce qui élargit le dispositif à un plus grand nombre de ménages.

Prix immobiliers toujours trop élevés

La nouvelle baisse des taux est une excellente nouvelle, cependant, les ménages emprunteurs attendent plutôt un recul des prix immobiliers. Cela est impossible en immobilier neuf à cause de l’augmentation drastique des prix des matériaux et de la main-d’œuvre. Sur le segment de l’ancien, les valeurs ont perdu en moyenne 4% en 2023, du jamais vu depuis 2009.

Selon les notaires, les prix dans l’ancien continuent de baisser en 2024. Le repli annuel devrait atteindre -5,5% à fin mai, et même -7,3% pour les appartements en Île-de-France. À Paris, la baisse annuelle devrait se situer à -7,6% en juin.

Une pièce perdue 

Ces corrections ne permettent pas de compenser la hausse des taux interrompue entre février 2022 et décembre 2023. Le pouvoir d’achat immobilier des Français s’est fortement érodé, les ménages ayant perdu en moyenne l’équivalent d’une pièce. Le nouveau souffle apporté par le reflux progressif mais lent des taux, conjugué à une baisse générale des prix des logements entamée fin 2022, remet néanmoins certains projets d’achat sur les rails, sans pour autant donner un vif élan au marché.

Production de crédits immobiliers en retrait

Le volume dans l’ancien s’établissait à 835 000 transactions sur un an en février 2024, contre 1,182 million deux ans plus tôt. Le repli annuel atteint -23% et si le printemps est d’ordinaire synonyme de pic d’activité, il tarde à opérer un effet de rattrapage. Les experts n'attendent pas de réelle reprise du marché avant le dernier trimestre 2024.

Pouvoir d’achat : négocier son assurance emprunteur

La baisse des prix n’a pas encore compensé la diminution de la capacité d’emprunt des ménages. Il existe pourtant un levier d’économies efficace qui permet de regagner des mètres carrés :  la délégation d’assurance emprunteur.

Libre choix de l’assurance de prêt

Indispensable pour sécuriser le crédit jusqu’à son terme, l’assurance de prêt immobilier peut être choisie librement (loi Lagarde). Vous avez en effet le droit de refuser la formule proposée par votre banque pour souscrire une offre concurrente entre deux et quatre fois moins chère, à garanties équivalentes.

Changer d’assurance de prêt

Si vous n’avez pu souscrire à l’assurance de votre choix, faites jouer la loi Lemoine pour changer d’assurance de prêt immobilier dans un deuxième temps. Vous pouvez résilier le contrat bancaire à tout moment, sans frais et sans devoir respecter une quelconque date d’échéance. L’opportunité vous est donnée de diminuer le coût de l’assurance et par extension celui de votre crédit immobilier.

Consultez notre baromètre du pouvoir d’achat immobilier de mai 2024 pour constater l’intérêt de déléguer l’assurance le plus tôt possible après la signature de l’offre de prêt.

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Surtaxe sur les mutuelles santé : votre cotisation va-t-elle fortement augmenter en 2026 ?

L’adoption définitive de l’article 7 du PLFSS 2026 marque un véritable tournant pour les complémentaires santé. Après des semaines de débats, la fameuse taxe exceptionnelle sur les mutuelles en 2026, estimée à 1 à 1,1 milliard d’euros, va bel et bien s’appliquer. Si le gouvernement affirme qu’elle vise à corriger les hausses jugées injustifiées de 2025, de nombreuses voix alertent sur un possible impact pour les assurés. La question n’est pas de savoir si vos cotisations vont augmenter en 2026, le débat étant déjà clos, mais de combien ? Voici une analyse complète des enjeux, conséquences et points de vigilance. Pourquoi une taxe exceptionnelle sur les mutuelles en 2026 ? Une réponse aux hausses de tarifs anticipées en 2025 En 2025, les mutuelles ont augmenté leurs cotisations d’environ 6 %, après une hausse de près de 8 % en 2024. Ces ajustements, présentés comme anticipant une augmentation du ticket modérateur, ne se sont finalement pas avérés nécessaires, puisqu’elle n’a pas eu lieu. Le gouvernement considère ainsi qu’une partie de ces hausses est injustifiée. D’après Thibault Bazin, rapporteur général LR du PLFSS (Projet de Loi de Financement de La Sécurité Sociale), cette mesure s’apparente même à un remboursement des montants perçus à tort. L’objectif affiché est clair : corriger une dérive tarifaire, sans pour autant fragiliser l’équilibre financier de la Sécurité sociale. Un compromis politique pour éviter d’autres mesures impopulaires Pour la ministre Stéphanie Rist, la surtaxe est une alternative à d’autres mécanismes plus pénalisants pour les usagers, tel que l’augmentation des franchises médicales, qui aurait pu être actée par simple décret. Le gouvernement revendique donc une approche cohérente, limitée à l’année 2026 uniquement, et encadrée pour éviter les dérapages sur les tarifs. 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Or, comme le rappelle Éric Chenut, président de la Mutualité française : « Comme toute taxe, elle finit par se répercuter, même si l’impact n’est pas immédiat. » Pour rappel, les contrats de complémentaire santé sont déjà assujettis à une taxe mutuelle de :  13,27% pour la mutuelle responsable  20,27% pour la mutuelle non responsable. En pratique, à quoi faut-il s’attendre ? Les tendances tarifaires déjà annoncées pour 2026 restent élevées, mais les estimations divergent selon les cabinets de conseil en assurance et d’actuariat : entre 2,5% et 3,5% pour Facts & Figures, entre 3,4% et 10% pour Addactis, avec une moyenne à 4,3% pour les contrats individuels. La situation manque donc de clarté, le seul constat étant que ces hausses tarifaires sont bien supérieures à l’inflation (autour de 1% en 2025). La surtaxe adoptée par les députés n’étant pas intégrée dans ces augmentations, elle risque d’influencer : les contrats 2027 les contrats collectifs en renégociation les planchers de garanties la politique de remboursement des mutuelles. On peut donc s’attendre à une hausse différée, mais probable, si aucun mécanisme régulateur n’est instauré en 2027. Les organismes pourraient aussi décider de lisser la surtaxe sur plusieurs années sur leurs adhérents. Vers un renoncement aux soins pour les assurés les plus fragiles ? Les témoignages recueillis dans les médias montrent une tendance inquiétante : 135 euros par mois pour une retraitée isolée 250 euros par mois pour un couple de retraités Pour les professionnels de santé, cette dynamique inflationniste risque d’accentuer un phénomène déjà observé : le renoncement aux soins, particulièrement pour les postes de soins les plus onéreux, c’est-à-dire les lunettes, l’hospitalisation et les soins dentaires. Si vous estimez payer trop cher et/ou être mal remboursé par votre complémentaire, profitez de la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé : vous avez le droit de dénoncer le contrat à tout moment, sans frais et sans motif, après une année révolue de souscription. Mettez les offres en concurrence et économisez jusqu'à 300€ par an à couverture équivalente.  

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Budget de la Sécurité Sociale : quels sont les changements prévus en 2026 ?

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 a été définitivement adopté mardi 16 décembre par l'Assemblée nationale. Le vote, particulièrement serré, illustre les fortes tensions politiques qui entourent ce texte structurant pour le système social français. Désormais attendu au Sénat pour un examen accéléré, ce budget dessine les grandes orientations de la politique sociale et sanitaire pour l’année à venir, dans un contexte de déficit élevé et de pressions croissantes sur les dépenses de santé. Retour détaillé sur les conditions d’adoption du PLFSS 2026, ses principales mesures et les enjeux qui en découlent pour les assurés, les entreprises et les complémentaires santé. Un vote du PLFSS 2026 sous haute tension à l’Assemblée Nationale Une adoption à 15 voix près L’adoption du PLFSS 2026 s’est jouée à quelques voix près. À l’issue de plusieurs jours de débats animés, le texte a été approuvé par 247 députés, contre 232 oppositions. Quinze voix seulement séparent donc l’adoption du rejet, ce qui témoigne de la fragilité de la majorité réunie autour de ce budget social. Une victoire politique pour l’exécutif Pour l’exécutif, ce vote constitue néanmoins une victoire politique. Après plusieurs semaines de négociations transpartisanes, le Premier ministre Sébastien Lecornu a salué « une majorité de responsabilité », mettant en avant la capacité à faire émerger des compromis au service de l’intérêt général. Un déficit social toujours élevé en 2026 Un déséquilibre structurel persistant Le PLFSS pour 2026 s’inscrit dans un contexte budgétaire contraint. Le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale est évalué à près de 20 milliards d’euros, un niveau qui reflète la progression des dépenses de santé, le vieillissement de la population et l’élargissement des dispositifs sociaux. Un arbitrage entre rigueur et protection sociale Face à cette situation, le gouvernement a opté pour une ligne médiane : contenir certaines dépenses tout en mobilisant de nouvelles recettes et en préservant les mécanismes de solidarité. Voici les principales mesures contenues dans le PLFSS 2026. Réforme des retraites : une suspension actée, mais temporaire Un report partiel de la réforme de 2023 Parmi les mesures les plus commentées et les plus clivantes figure la suspension partielle de la réforme des retraites. Les assurés nés entre janvier 1964 et mars 1965 pourront partir à la retraite à 62 ans et 9 mois, soit 3 mois plus tôt que prévu initialement. Un assouplissement des conditions de taux plein Le nombre de trimestres requis pour une pension à taux plein est abaissé à 170 trimestres, contre 171 auparavant. Ces ajustements visent à apaiser le climat social sans abandonner définitivement la réforme. Une reprise envisagée à partir de 2028 Sauf revirement politique majeur, la réforme devrait reprendre sa trajectoire initiale à compter de janvier 2028, après l’échéance présidentielle de 2027. Un encadrement renforcé des arrêts de travail Des durées maximales désormais plafonnées Le PLFSS 2026 prévoit un encadrement plus strict des arrêts de travail. Un premier arrêt ne pourra excéder 1 mois, tandis que chaque renouvellement sera limité à 2 mois. Un objectif de maîtrise des dépenses Cette mesure vise à limiter la progression des indemnités journalières tout en renforçant le suivi médical des arrêts de longue durée. Les complémentaires santé mises à contribution Une contribution exceptionnelle d’un milliard d’euros Les mutuelles et autres organismes de complémentaires santé devront contribuer à hauteur d’un milliard d’euros au financement du système de soins. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de dépenses médicales en forte augmentation. Un risque de répercussion sur les cotisations L’instauration de cette nouvelle taxe de 2,05 % sur les mutuelles santé, destinée selon le gouvernement à récupérer les hausses indues opérées en 2025, va être répercutée sur les cotisations des assurés, et contribuer à l’augmentation moyenne de 4,3 % prévue sur les contrats individuels en 2026. Entre 2022 et 2026, les tarifs des complémentaires santé auront bondi de près de 27 %. Hausse de la CSG sur les revenus du capital Le texte prévoit une augmentation de la CSG sur les revenus du capital afin de renforcer les recettes sans alourdir la fiscalité sur les revenus d’activité. Le taux va grimper de 9,2 % à 10,6 %, ce qui porte la flat tax à 31,4 % au lieu de 30 %. Il touchera les produits d’épargne financière : dividendes, intérêts, plus-values mobilières et placements détenus sur comptes-titres et PEA. Les revenus fonciers, les produits d’épargne réglementés et l’assurance vie ne sont pas concernés par la mesure pour éviter de pénaliser l’investissement locatif et l’épargne longue comme le PER (Plan d’Épargne Retraite). Revalorisation des prestations sociales et des pensions Fin du gel et retour de l’indexation sur l’inflation Le PLFSS 2026 met fin au gel des prestations sociales et des pensions. Celles-ci seront de nouveau indexées sur l’inflation, permettant de préserver le pouvoir d’achat des bénéficiaires. Un nouveau congé parental dès 2026 Un nouveau congé parental supplémentaire entrera en vigueur au 1er janvier 2026. Ouvert aux 2 parents, il viendra compléter les congés existants afin de mieux accompagner les premiers mois de l’enfant, et ne pourra pas excéder 2 mois. Un effort budgétaire inédit pour la santé Le budget de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) est relevé à +3 %, contre +2,1 % initialement prévus. Il s’agit de la plus forte augmentation observée depuis 15  ans. Cette hausse compense notamment l’abandon de la hausse de la participation forfaitaire et des franchises médicales. Mesures ciblées pour les entreprises et l’emploi des seniors Alourdissement des contributions sur certaines ruptures Le texte prévoit une hausse de 10 points de la contribution patronale sur les indemnités de rupture conventionnelle et de mise à la retraite. Des sanctions pour les entreprises peu engagées Les entreprises de plus de 300 salariés pourront être sanctionnées si elles ne respectent pas l’obligation de négocier sur l’emploi des seniors et de mettre en place un plan d’action annuel. Incitation au recours aux heures supplémentaires La déduction forfaitaire de cotisations patronales sur les heures supplémentaires est étendue aux entreprises de plus de 250 salariés.