Budget 2025 : PTZ, frais de notaire, LMNP,... ce qui change pour l’immobilier

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Mercredi 5 février, le projet de loi de finances 2025 (PLF 2025) a enfin été adopté. Le texte contient différentes mesures concernant l’immobilier, des bonnes comme des mauvaises pour les ménages qui souhaitent concrétiser l’achat d’un logement. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le nouveau PTZ, l'augmentation des droits de mutation et les modifications relatives à la fiscalité.

Version 2025 du Prêt à Taux Zéro

Commençons par une bonne nouvelle. La version universelle du PTZ (Prêt à Taux Zéro) est validée dans le budget 2025. Le projet faisait partie du budget envisagé par le gouvernement Barnier à l’automne dernier, avant que la motion de censure ne gèle la procédure. 

Pour rappel, le PTZ est un prêt gratuit pour l’emprunteur primo-accédant de sa résidence principale

  • Il vient toujours en complément d’un crédit immobilier classique.
  • Il doit être garanti par une assurance emprunteur.
  • Il peut financer jusqu’à 50% de l’opération. 

La version antérieure du PTZ se limitait à : 

  • l’achat d’un appartement neuf en zone tendue (A, A bis et B1)
  • l’achat d’un appartement ancien en zones rurales (B2 et C) sous condition de travaux de rénovation d’un montant au moins équivalent à 25% de l’opération.

Seul l’immobilier collectif était éligible, la maison individuelle ayant été exclue du dispositif en janvier 2021. 

Extension à toute la France

Le gouvernement Bayrou a retenu les dispositions initiales qui prévoient l’extension du PZT à tout le territoire français et pas seulement aux zones tendues. L’objectif est de relancer l’acquisition immobilière dans un contexte de forte tension locative. 

L'achat d'un logement ancien via le PTZ reste toutefois conditionné à la condition de travaux de rénovation.

La maison individuelle de nouveau éligible 

La maison individuelle fait son grand retour, au grand soulagement des promoteurs et professionnels de l’immobilier qui considèrent le PTZ comme un “levier essentiel pour relancer la production de logements”. Les ménages français sont également heureux de ce revirement : selon une récente étude, 8 personnes sur 10 préfèrent vivre dans une maison plutôt qu’en appartement.

L’habitat pavillonnaire avait été stigmatisé en 2021 par la ministre du Logement de l’époque, Emmanuelle Wargon, qui jugeait la maison individuelle comme “un modèle d’urbanisation qui dépend de la voiture”, étant de surcroît “un non-sens écologique, économique et social”. La loi Climat et Résilience d’août 2021 contient l'objectif ZAN (Zéro Artificialisation Nette des sols) à l’horizon 2050. L'élargissement du PTZ à la maison neuve va donc à l'encontre de cette loi.

La nouvelle version du PTZ pourrait générer la construction de quelque 15 000 logements en 2025. En 2024, 45 000 PTZ ont été distribués, contre 40 000 escomptés. Ces chiffres montrent bien l'utilité de ce levier pour soutenir l'accession à la propriété.

L'extension du PTZ entrera en vigueur 2 mois après la promulgation de la loi de finances 2025, c'est-à-dire pas avant début ou fin avril. Les quotités, à savoir la part maximale de l'opération finançable par le PTZ selon la composition du foyer, les revenus et la zone géographique, seront fixées par décret.

Augmentation des frais de notaire

Abusivement appelés “frais de notaire”, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) vont bel et bien augmenter à compter du 1er mars 2025. Les départements pourront rehausser de 0,5 point le taux de DMTO, actuellement à 4,5% du prix d’achat d’un bien immobilier ancien. S’y ajoutent les taxes perçues par les communes et l’État. Cela équivaut à 500€ supplémentaires par tranche de 100 000€.

Au final, les DMTO représenteront en 2025 entre 7,5% et 8,5% du prix d’un logement ancien et entre 2,5% et 3,5% pour un bien neuf, les notaires ne percevant qu’un faible pourcentage (entre 3,87% et 0,799% selon la tranche de prix de vente).

Hausse temporaire

Pour certains ménages modestes, ce relèvement des frais d’acquisition peut compromettre leur projet d’achat si leur taux d’endettement atteint déjà le maximum autorisé (35% des revenus nets, avant impôt, assurance emprunteur incluse).

Selon le budget 2025, la hausse de 0,5 point des DMTO est applicable annuellement durant 3 ans, jusqu’en 2028, soit une augmentation de 10% sur la durée.

Notons que cette augmentation n’est pas une obligation ; les départements sont libres de l’appliquer ou de laisser le taux inchangé. Vu le nouvel effort budgétaire demandé aux collectivités locales, rares sont les acquéreurs qui y échapperont.

 La primo-accession exemptée

Le texte de loi donne la possibilité aux collectivités locales d'exonérer de cette hausse des droits de mutation les ménages qui acquièrent un logement pour la première fois. Cette exonération vise à renforcer la présence des primo-accédants sur le marché et se justifie par la crise que traverse le secteur du bâtiment depuis 2 ans, marquée par un chute annuelle de 10% des permis de construire.

Nouvelle fiscalité pour le statut LMNP

Le statut de LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) ne sera plus aussi avantageux en 2025. Adopté en commission mixte paritaire, l’article 24 du PLF 2025 prévoit la réintégration des amortissements lors du calcul des plus-values à la revente du logement. Jusqu’à présent, l’impact des amortissements de certaines dépenses (travaux, mobilier, assurance, intérêts d’emprunt, etc.) n’était pas pris en compte en cas de bénéfice à la revente.

Si vous réalisez une plus-value immobilière, vous serez donc imposé plus lourdement.

Cette réforme de la fiscalité du régime LMNP ne concerne pas les résidences étudiantes ou pour seniors, ni les EHPAD (Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes).

Coupe dans le budget MaPrimRénov

Le budget du dispositif phare d’aide à la rénovation énergétique est raboté de 700 millions d’euros, portant les crédits alloués à 1,6 milliards d’euros pour 2025. Il s'agit de l’enveloppe la plus basse depuis le lancement de MaPrimRénov.

Cette décision est en contraduction avec les objectifs de l’État visant à rendre l’habitat résidentiel plus vert. La rénovation énergétique ne devrait pas être une variable d'ajustement des finances de l’État, mais considérée comme un investissement sur le long terme. Ce manque de continuité et de cohérence pourrait dissuader les ménages d’engager des travaux pour améliorer l’étiquette énergie de leur logement.

Rappelons que les logements classés G sur le diagnostic de performance énergétique (passoires thermiques) sont interdits de location depuis le 1er janvier 2025. Le propriétaire doit obligatoirement délivrer à son locataire un logement décent selon les nouvelles normes, ce que ne remplit pas l’étiquette G. 

Exonération exceptionnelle pour les dons familiaux

Terminons par une mesure qui devrait faciliter la transmission du patrimoine. Le PLF 2025 exonère de droits de mutation à titre gratuit les dons aux enfants, aux petits-enfants et aux arrière-petits-enfants, à défaut à un neveu ou à une nièce, dans la double limite de 100 000€ par donateur et de 300 000€ par donataire.

Cette exonération concerne les dons d’argent destinés uniquement à financer :

  • l'achat ou la construction d’une résidence principale
  • les éventuels travaux de rénovation énergétique associés.
Le donataire devra conserver la propriété du bien à titre de résidence principale pendant au moins 5 ans. L'exonération ne s’appliquera pas aux dépenses ayant bénéficié d’une aide comme MaPrimRénov. Elle sera valable jusqu'à fin 2026.

 

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Une augmentation des tarifs injustifiée selon les experts Ces arguments ne convainquent pas tous les experts. Frédéric Bizard, économiste et fondateur de l'Institut Santé, s'appuie sur des analyses menées en 2024 qui confirment que les hausses de tarifs des organismes complémentaires d'assurance maladie (Ocam) outrepassent largement l'inflation chaque année. En 2024, les tarifs des complémentaires santé ont progressé de 8,1% alors que l'inflation s’établissait à 2,1%. Un autre argument ne tient pas la route : l’augmentation de 3% des soins en dentaire, optique et audioprothèse ne peut en aucun cas justifier des cotisations deux fois supérieure à la hausse moyenne des dépenses de santé. Les élus s’en mêlent. Philippe Vigier, député de la quatrième circonscription d'Eure-et-Loir, ne cache pas son indignation : "Les retraites ont augmenté de 2,2% en 2024 et les mutuelles des seniors augmentent d'environ 6%, soit une hausse de plus de 100€ en moyenne. Cet emballement tarifaire n'est pas en phase avec l'accroissement des dépenses de santé et impacte leur pouvoir d'achat." Un système déséquilibré au détriment des seniors Le système actuel des complémentaires santé présente une inégalité fondamentale entre actifs et retraités. Selon la Drees, seuls 4% des contrats individuels sont de niveau premium et offrent de bons niveaux de remboursement. À l'inverse, plus de 55% des contrats de mutuelle entreprise pour les actifs sont haute ou moyenne gamme, offrant des garanties efficaces. Cette situation crée un paradoxe : des actifs généralement en bonne santé qui bénéficient de garanties optimales dont ils n'ont pas nécessairement besoin, avec des cotisations partiellement prises en charge par leur employeur ; des retraités, avec des besoins de santé croissants, qui paient l’intégralité de leurs cotisations pour des contrats offrant une couverture souvent insuffisante. Des restes à charge élevés malgré le 100% santé Au-delà des hausses tarifaires, les seniors déplorent également l'importance des restes à charge. Malgré la mise en place du dispositif 100% Santé, censé rendre accessibles certains paniers de soins en optique, prothèses dentaires et auditives, la réalité est plus nuancée. Pour rappel, le premier panier génère zéro reste à charge pour l’assuré, après intervention de l’Assurance Maladie et de sa mutuelle. De nombreux professionnels de santé constatent que ce dispositif a conduit les mutuelles à augmenter les tarifs des soins de meilleure qualité, hors panier 100% santé. Un dentiste de Nice témoigne : "Auparavant, on pouvait faire des appareils mobiles avec une base en métal confortable et les mutuelles remboursaient une grande partie du reste à charge. Aujourd'hui, pour que le patient soit remboursé en totalité, il faut leur proposer des appareils amovibles en résine qui durent moins longtemps. Et ceux qui choisissent des prothèses en métal (à hauteur de 1 000€) ne sont plus du tout remboursés, sauf à cotiser au niveau de garantie le plus élevé." Même constat pour les audioprothèses : les modèles à honoraires libres, souvent de meilleure qualité que ceux du panier 100% santé, sont moins bien remboursés par les mutuelles. L'opacité des mutuelles santé, un obstacle majeur Depuis décembre 2020, il est possible de résilier sa mutuelle à tout moment et sans frais après une année d’engagement en vertu du principe de résiliation infra-annuelle. Or, changer de mutuelle pour obtenir un meilleur rapport qualité-prix paraît simple sur le papier, mais la comparaison des offres se révèle difficile d’après les assurés seniors. Les experts comme Frédéric Bizard, et même la Mutualité Française, confirment cette difficulté. Il devrait être simple d’utiliser un comparateur en ligne de mutuelle santé pour mettre les offres en concurrence, mais “l’opacité est totale”, ce qui rend quasiment impossible de comparer les services et de mesurer le rapport coûts/efficacité. Comment optimiser sa couverture santé après 60 ans ? Face à cette situation, plusieurs solutions s'offrent aux seniors pour tenter de maintenir une couverture santé satisfaisante sans grever leur budget : Analyser ses besoins réels Il est essentiel de télécharger vos relevés de l'Assurance maladie sur Ameli.fr et de faire le point sur vos dépenses de santé des 2 dernières années. Cela permet d'identifier les postes de dépenses prioritaires et d'adapter votre couverture en conséquence. Si vous dépensez 2 000€ par an pour votre mutuelle et que vous bénéficiez en retour de 500€ de remboursements, vous êtes perdant : vous payez sans doute pour un niveau de couverture qui ne vous convient pas. Recourir à un courtier Un courtier en mutuelle santé peut vous aider à faire le tri parmi les nombreuses offres disponibles en proposant des contrats sur-mesure. "Si la personne a 80% de frais dentaires, nous construisons une offre avec des remboursements plus importants sur ce poste", explique Astrid Cousin, porte-parole du courtier Magnolia.fr. Anticiper ses besoins futurs Sans se passer de mutuelle, il est possible d'anticiper ses prochains frais de santé pour adapter sa couverture : l'achat prochain d'audioprothèses peut justifier temporairement une meilleure couverture auditive ; une opération de la cataracte avec correction de myopie permettra d'alléger les frais d'optique ultérieurs, etc. Savoir résilier sa mutuelle Comme indiqué plus haut, vous pouvez résilier votre contrat de complémentaire santé sans frais ni pénalité après la première année. Il suffit d'envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à votre mutuelle actuelle. Une autre option consiste à demander à la nouvelle mutuelle de faire ces démarches, ce qui évite les risques de carence entre les 2 contrats. Une nécessaire réforme du système de complémentaire santé Face à cette situation qui fragilise le pouvoir d'achat des seniors, une réforme du système des complémentaires santé apparaît nécessaire. Les coûts administratifs des mutuelles, estimés entre 300 et 400 millions d'euros par an selon Frédéric Bizard, constituent un "volet incompressible de l'ordre de 2,5 à 3%" des cotisations. Une plus grande transparence des contrats, permettant une réelle comparaison des offres, ainsi qu'un meilleur encadrement des hausses tarifaires, pourraient constituer des pistes d'amélioration pour un système qui, aujourd'hui, pénalise fortement les seniors. Depuis 2020, les organismes assureurs se sont pourtant engagés à rendre les contrats plus lisibles, mettant notamment en avant des exemples chiffrés de remboursement. En attendant ces évolutions, les quelque 18 millions de retraités français n'ont d'autre choix que de s'adapter, en changeant régulièrement de mutuelle ou en acceptant une moins bonne couverture, au risque de renoncer à certains soins. Une situation préoccupante à l'heure où le vieillissement de la population devrait au contraire pousser à renforcer l'accès aux soins des plus âgés.  

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Crédit immobilier 2025 : les taux peuvent-ils augmenter en France à cause de Trump ?

Le marché immobilier français redémarre doucement en 2025 grâce à des taux d’emprunt en baisse depuis de plusieurs mois et à la volonté des banques de faire oublier les années noires 2023/2024. Mais un élément extérieur pourrait enrayer cette dynamique : le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Avec une politique économique axée sur le protectionnisme et des mesures commerciales agressives, l’effet Trump pourrait bien avoir des répercussions sur l'économie mondiale, y compris sur les taux d’emprunt en France. Comment la politique de Trump peut faire grimper nos taux de crédit ? Depuis toujours, la politique monétaire et budgétaire américaine influence l'économie mondiale. Avec Trump, la ligne directrice est claire : priorité aux États-Unis, quitte à fragiliser les relations économiques avec le reste du monde. Une politique protectionniste qui inquiète La politique économique de Donald Trump repose sur le protectionnisme économique, avec la mise en place de droits de douane élevés pour réduire le déficit commercial des États-Unis, notamment face à la Chine, mais aussi l’Europe. Il privilégie une approche « America First » en renégociant des accords commerciaux jugés défavorables, comme l'USMCA (accord de libre-échange États-Unis-Mexique-Canada). En Europe, l’augmentation des tarifs douaniers portent pour l’heure sur l’aluminium et l’acier. Cette stratégie pourrait générer :  des tensions commerciales accrues  affaiblir certains secteurs industriels américains qui se fournissent à l’étranger  provoquer une réaction en chaîne sur les marchés financiers.  Les pays touchés par une augmentation des droits de douane ont indiqué employer la réciproque. Ces facteurs conjugués auront un impact sur l’inflation aux USA. Une augmentation des prix va mécaniquement freiner la croissance. Les entreprises en contact avec la FED (banque centrale américaine) ont annoncé qu’elles entendaient bien répercuter sur les consommateurs les coûts de production plus élevés résultant de la hausse des taxes douanières. Un impact direct sur la Réserve fédérale et les taux mondiaux Pour soutenir le dollar et maîtriser l’inflation, la FED va être tentée de rehausser ses taux directeurs, comme l’a fait la Banque Centrale Européenne entre juillet 2022 et mi-2024 en réponse à la dérive inflationniste provoquée par la guerre en Ukraine. Une telle hausse des taux américains aurait plusieurs effets : Un report des investissements vers les États-Unis, attirés par de meilleurs rendements obligataires Un affaiblissement de l’euro face au dollar, renchérissant les importations européennes et accentuant les pressions inflationnistes Une remontée des taux sur les marchés financiers internationaux, influençant directement le coût d’emprunt des banques européennes et donc des crédits immobiliers en France. Le spectre de la récession plane sur les États-Unis en raison des décisions de l’administration Trump qui s’éloignent de la croissance. L’indice S&P 500, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises américaines a chuté fortement en mars, et vient d’atteindre son plus bas niveau depuis septembre dernier. Une reprise des taux inévitable ? En Europe, la BCE tente de maintenir des conditions monétaires favorables pour soutenir la reprise. Mais elle pourrait être contrainte d'ajuster sa politique si l’inflation repart à la hausse sous l’effet de la conjoncture internationale et de la volatilité des marchés. Pour le moment, elle continue sa politique monétaire accommodante en abaissant ses taux directeurs de manière régulière depuis juin 2024. Le dernier ajustement a eu lieu jeudi 6 mars. Quels sont les autres facteurs de risque en 2025 pour les taux immobiliers français ? Outre l’impact des décisions américaines, d’autres éléments pourraient influencer l’évolution des taux d’intérêt en France : Le déficit public français, qui pourrait inquiéter les investisseurs et entraîner une hausse des taux d’emprunt de l’État, avec une répercussion possible sur les crédits immobiliers La confiance des marchés financiers, qui pourrait être ébranlée par une éventuelle récession mondiale Les tensions géopolitiques, notamment en Ukraine, qui pèsent sur la stabilité économique mondiale et peuvent influencer la politique monétaire des banques centrales. Quel impact pour les emprunteurs français ? Si les taux immobiliers repartent à la hausse, les emprunteurs français pourraient en subir plusieurs conséquences : Un coût du crédit plus élevé, réduisant la capacité d'emprunt des ménages. Un marché immobilier potentiellement moins dynamique, avec un ralentissement des transactions et une stabilisation, voire une baisse des prix Un retour de la négociation bancaire, avec des marges plus serrées pour les établissements de crédit Une tension sur le marché locatif comme on l'a connue en 2023 et 2024 : les ménages qui ne peuvent plus acheter restent locataires. Dégressifs depuis janvier 2024, les taux d’emprunt du crédit immobilier ont encore baissé en 2025, mais les courtiers constatent un ralentissement de cette tendance baissière. Conclusion Une des caractéristiques de l’imprévisible Trump est l’usage outrancier d’annonces suivies de contre-annonces. Alors qu’il avait promis à son électorat de contrôler l’inflation et soutenir la croissance, le voilà confronté à la réalité des marchés. Il pourrait donc amender sa position.  S’il s’entête, cela pourrait provoquer des secousses sur les marchés financiers et influencer indirectement les taux d’intérêt en Europe. Au cas où la Fed relèverait ses taux pour contrer l’inflation aux États-Unis, un effet domino pourrait s’enclencher, affectant les taux d’emprunt en France.  Pour les futurs acheteurs, la prudence est de mise : anticiper une éventuelle hausse des taux pourrait être la clé pour sécuriser son projet immobilier en 2025. En clair, contractez un prêt immobilier maintenant si vous avez trouvé le logement de vos rêves.  

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Loi Lemoine : comment changer facilement d’assurance de prêt en 2025 ?

La législation récente a profondément transformé le marché de l'assurance de prêt, offrant aux emprunteurs une opportunité financière sans précédent. Depuis 2022, la loi Lemoine a révolutionné les modalités de changement d'assurance de prêt immobilier, permettant désormais aux particuliers de faire jouer la concurrence sans contraintes calendaires. Avec plus de 7 millions de Français potentiellement concernés, l'enjeu est de taille : les économies peuvent atteindre jusqu'à 15 000 euros, voire plus, sur la durée totale d'un crédit immobilier. Cette libéralisation marque un tournant significatif dans le monde bancaire et assurantiel. Voici comment en profiter en 2025. Pourquoi changer d’assurance emprunteur ? Adoptée en 2022, la loi Lemoine autorise tout emprunteur à résilier l'assurance de son prêt immobilier à tout moment et sans frais, pour la remplacer par une offre alternative à couverture au moins équivalente. Plus besoin d'attendre la date d'échéance comme auparavant avec les lois Hamon et Bourquin. Mais pourquoi se coltiner de nouvelles démarches administratives après un long parcours du combattant pour décrocher votre prêt immobilier ? En substituant l’assurance de la banque par une offre alternative externe, vous pouvez économiser des centaines voire des milliers d’euros sur la durée restante de remboursement. La différence entre un contrat groupe et un contrat individuel ne se résume pas à cet aspect financier, certes, central. L’hyper mutualisation est au cœur des formules de groupe proposées par les banques, tandis que les offres concurrentes reposent sur des garanties sur-mesure, adaptées au profil de chaque emprunteur. Le changement d’assurance de prêt vous permet non seulement de payer moins cher un produit contraint pour obtenir le financement bancaire mais aussi d’être couvert selon vos besoins. Consultez notre baromètre du pouvoir d’achat immobilier de mars 2025 (ancre) pour constater l’intérêt de résilier l’assurance bancaire et d’opter pour une formule alternative le plus tôt après la signature de l’offre de prêt. Quels sont les critères essentiels pour changer d’assurance emprunteur avec succès ? Analyse du contrat actuel Avant de s'engager dans un changement d'assurance de prêt, une évaluation minutieuse s'impose. Les éléments clés à examiner sont : Le taux d'assurance : Comparer les tarifs proposés par différents assureurs. Le TAEA (Taux Annuel Effectif Assurance) est l’indicateur du poids de l’assurance dans le coût global de votre crédit immobilier. Les garanties souscrites : Vérifier l'étendue et la nature des protections. Reportez-vous à la fiche personnalisée obligatoirement remise par votre banque : ce document vous précise les garanties assurance emprunteur exigées et leur étendue pour accorder le prêt. Les exclusions potentielles : Identifier les risques non couverts comme les maladies non objectivables (maux du dos, affections psycho-psychiatriques) et les sports considérés comme dangereux. Les franchises : la garantie ITT (Incapacité Temporaire Totale de travail) qui couvre les arrêts de travail pour maladie ou accident est assujettie à une franchise qui va de 15 à 180 jours selon les contrats. Plus la franchise est courte, plus la cotisation est élevée. La plupart des contrats permettent de choisir le délai. Simulation et comparaison Pour réaliser une étude précise, plusieurs approches sont recommandées : Utiliser des outils de simulation en ligne : les comparateurs vous donnent accès à au moins une vingtaine de devis parmi les plus compétitifs du marché, respectant l’équivalence de garanties avec le contrat d’assurance de votre banque. Consulter plusieurs assureurs alternatifs Faire appel à des courtiers spécialisés qui peuvent négocier des conditions avantageuses : le rôle d’un courtier en assurance de prêt est de vous orienter vers les formules qui correspondent à vos intérêts. Évaluation des garanties Le nouveau contrat doit impérativement offrir un niveau de protection équivalent ou supérieur à l'existant. Les critères fondamentaux comprennent : Couverture décès Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA) Invalidité permanente totale ou partielle (IPT et IPP) Incapacité temporaire de travail (ITT) La garantie perte d’emploi est dans l’immense majorité des cas superflue, car elle concerne uniquement les emprunteurs en CDI victimes d’un licenciement économique. Elle est onéreuse et ne prend éventuellement en charge qu’une partie des mensualités et pour une durée courte. Facteurs personnels déterminants Votre profil d’emprunteur joue un rôle crucial dans la tarification : Âge État de santé Profession Antécédents médicaux Les fumeurs ou les personnes exerçant un métier à risque doivent redoubler de vigilance lors de la souscription. Ne jamais mentir dans le formulaire de souscription, a fortiori dans le questionnaire de santé, car une fausse déclaration en assurance de prêt peut entraîner la nullité du contrat. Les assureurs considèrent qu’un non-fumeur est une personne qui n’a jamais fumé ou qui a arrêté depuis au moins 24 mois. Procédure de résiliation/substitution : quelles sont les étapes ? 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Coordination des dates Il est crucial de garantir une continuité de la couverture : Le nouveau contrat doit prendre effet le jour de la résiliation de l'ancien Éviter toute rupture de protection Pièges à éviter lors d’un changement d’assurance de prêt Écueils principaux Précipitation : Ne pas analyser superficiellement les garanties Exclusions cachées : Vérifier attentivement les conditions Délais légaux : Respecter scrupuleusement le calendrier Recommandations pratiques Consulter votre médecin traitant pour remplir le questionnaire médical Anticiper les frais annexes (examens complémentaires, frais de dossier) Comparer exhaustivement les contrats, pas uniquement sur le prix Conclusion Changer d'assurance emprunteur représente une opportunité financière significative. Une approche méthodique, documentée et réfléchie permettra de maximiser les bénéfices tout en sécurisant sa protection. L'essentiel est de : Comprendre ses besoins Comparer objectivement Agir avec méthode Faites-vous accompagner par un courtier en assurance de prêt pour sélectionner le contrat compétitif en adéquation avec vos besoins, qui répond en tous points aux exigences de la banque en matière de couverture minimale. Ce professionnel peut prendre en charge toutes les démarches de résiliation/substitution à votre demande, vous évitant ainsi de subir la relative complexité administrative du processus.