Durcissement des conditions d'emprunt : les ménages modestes pénalisés

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Les recommandations des autorités financières en fin d'année 2019 imposent aux banques de durcir les conditions d'accès au crédit immobilier. Ces nouvelles règles pourraient empêcher 100 000 candidats à l'emprunt de réaliser leur projet immobilier. La délégation d’assurance est heureusement un excellent levier pour faire baisser le taux d’endettement et accéder à la propriété.

Les banques prêteront moins facilement en 2020

Notre rédaction a plusieurs fois relayé l'information d'un changement dans la politique d'octroi des crédits à l'habitat. Fin novembre 2019, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) s'inquiétait d'une éventuelle surchauffe compte tenu d'une distribution accrue de prêts à taux plancher sur de longues durées, et demandait aux banques un retour à des pratiques saines pour éviter un risque de surendettement des ménages et de déstabilisation du modèle économique des établissements de crédit. Début janvier, la Banque de France a renchéri, exigeant la mise œuvre immédiate des recommandations du HCSF. Pour l'institution, "les dérives doivent s'arrêter et les comportements doivent changer, vite". À défaut, la Banque de France pourrait les obliger à rehausser leurs fonds propres.

Les banques sont donc priées d'être moins généreuses : elles ne peuvent plus prêter au-delà de 25 ans et les mensualités de remboursement ne doivent en aucun cas excéder un tiers des revenus du ménage emprunteur. Les premiers concernés par ce resserrement des conditions d'accès au crédit immobilier risquent d’être les foyers modestes. Le rêve de devenir propriétaire de leur logement pourrait être fortement contrarié cette année, comme nous l'explique l'économiste Michel Mouillart, auteur du 32ème Rapport de l'Observatoire des crédits aux ménages.

Moins de ménages emprunteurs en 2020

Dans ce rapport rendu public mercredi 29 janvier, l'économiste analyse la situation du crédit en France, prêts à la consommation comme immobiliers, s'attardant sur son évolution et la perception des ménages quant au poids des charges de remboursement de leurs emprunts. Le niveau de détention des crédits immobiliers reste élevé en 2019 (31,1%), malgré en léger recul par rapport à 2018 (31,4%) en raison d'un moindre recours aux prêts destinés à financer des travaux dans le logement. Au total, la proportion des ménages détenant des crédits (tous types de prêts confondus) s'élève à 47,4% contre 47,8% en 2018 et 2017. On reste loin des sommets atteints au début des années 2000 (autour de 52%).

Néanmoins, en 2019, le nombre de ménages ayant contracté un nouveau crédit immobilier a augmenté de 7,5% par rapport à 2018, soit près de 1,33 million d'emprunteurs et un bond de 27,3% entre 2014 et 2019. Et parmi les 31,1% foyers détenteurs d'un prêt à l'habitat, 23,6% étaient des accédants à la propriété, ce qui constitue un des niveaux les plus élevés observés depuis le début des années 2000. La raison est simple : les conditions de crédit exceptionnelles, en dépit d'une dégradation du PTZ intervenue en 2018, ont favorisé l'accès au logement aux primo-accédants à revenus modestes. Et si l'on observe les chiffres de cette étude, près de 5% de nouveaux ménages auraient l'intention de souscrire un crédit immobilier en 2020, un niveau supérieur à 2018 (4,2%). Ce souhait témoigne de l'amélioration ressentie de la situation budgétaire et financière. Près de 15% des personnes détenant un crédit considèrent que leur situation financière s'est améliorée, un niveau comparable à 2007, et 50,7% qu'elle s'est stabilisée. Les nouvelles conditions d'emprunt pourraient malheureusement freiner les ardeurs de certains porteurs de projet immobilier.

Dopé à l'emprunt, le marché de l'immobilier pourrait souffrir en 2020 compte tenu du coup de gueule des autorités financières. Les chiffres montrent que le marché est largement dépendant de l'arrivée des primo-accédants. Dans un contexte de taux bas, on voit nombre de prêts contractés sur 25 voire 30 ans. En 2019, environ 20% des 1,33 millions d'emprunteurs immobiliers ont outrepassé le taux d'effort de 33%. Ce sont principalement des ménages modestes, disposant de moins de deux Smic mensuels, vivant dans les zones rurales ou de faible densité urbaine. "La France des gilets jaunes", comme l'exprime Michel Mouillart. Si l'on se base sur les volumes de 2019, entre 8% et 12% de ces ménages seraient écartés de l'accès à la propriété, soit une moyenne de 100 000 foyers exclus en 2020.

La délégation d'assurance pour faire baisser le taux d'endettement

Le HSCF et la Banque de France seraient prêts à tolérer jusqu'à 15% de la production de crédits immobiliers en dehors des recommandations de prudence, dont l'essentiel auprès des primo-accédants sur leur résidence principale. Il n'empêche, les nouvelles mesures imposées risquent d'handicaper un grand nombre d'entre eux.

On ne le répétera jamais assez : le taux d'endettement ne se mesure pas seulement à l'aune des intérêts d'emprunt. Le taux annuel effectif global (TAEG) qui mesure le coût d'un crédit et qui ne doit pas dépasser le seuil de l'usure comprend tous les frais exigés par la banque pour accorder le crédit immobilier. Après les intérêts, le deuxième poste de dépenses concerne l'assurance de prêt. Son poids peut atteindre un tiers voire plus du coût total du crédit. Elle est heureusement une variable d'ajustement qui permet de réduire le TAEG pour peu qu'on délègue le contrat.

Grâce au principe de délégation d'assurance de prêt, entré en vigueur en septembre 2010, l'emprunteur peut choisir librement le contrat qui garantira son crédit immobilier. Le consommateur peut ainsi agir sur le coût de son assurance en souscrivant un contrat individuel qui viendra concurrencer le contrat de la banque, deux voire trois fois plus cher à garanties équivalentes. De telles économies sont immédiatement visibles sur le TAEG qui se maintient de fait sous la barre du taux de l'usure. En maîtrisant le TAEG par la délégation d'assurance, l'emprunteur peut diminuer son taux d'endettement et améliorer ses chances d’obtenir son financement.

L'équipe de Magnolia vous accompagne dans la recherche d'une assurance emprunteur assortie de garanties optimales et à tarif compétitif.

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Voici les fourchettes de taux actuellement proposés par les banques pour un bon dossier : sur 10 ans : entre 2,80% à 3,20% sur 15 ans : entre 2,90% et 3,40% sur 20 ans : entre 3,00% et 3,50% sur 25 ans : entre 3,15% et 3,60% Cependant, il faut distinguer les taux théoriques affichés par les banques et ceux réellement accordés après négociation. Selon les courtiers, l’écart entre établissements s’est creusé ces dernières semaines : certaines banques, déjà très engagées sur le marché, appliquent des conditions plus strictes, tandis que d’autres cherchent encore à attirer de nouveaux clients avec des barèmes compétitifs. Des perspectives encore favorables Même si les taux d’État à 10 ans (OAT 10 ans) se situent autour de 3,5 % et influencent directement les barèmes bancaires, la tendance reste globalement stable. Néanmoins, une légère remontée n’est pas à exclure d’ici la fin de l’année, notamment en raison du climat politique incertain. Emprunter avant la chute du gouvernement Bayrou, que tous les observateurs estiment déjà acquise, paraît une sage décision, en raison d’une remontée de l’OAT 10 ans, consécutive à la défiance des investisseurs, et répercutée sur les taux d’emprunt. Pour les acheteurs, cela signifie que la période actuelle reste propice pour concrétiser un projet. Il est illusoire d’attendre une nouvelle baisse. Le scénario qui se profile est une hausse prochaine, ou une stabilité dans l’hypothèse la plus favorable. La qualité du bien immobilier, un critère supplémentaire La banque ne se limite pas au profil de l’emprunteur : elle examine également le bien financé. Un logement bien classé au DPE ou un projet intégrant des travaux de rénovation énergétique peut bénéficier de conditions plus attractives. Certaines banques accordent même des bonifications de taux pour encourager ces investissements durables. 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Utilisez un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour constater la compétitivité des offres concurrentes des propositions bancaires. À garanties au moins équivalentes avec son assurance de groupe, la banque est obligée d’accepter un contrat alternatif. Vous pouvez ainsi économiser des centaines voire des milliers d’euros sur la durée de votre crédit. Exemple avec un emprunteur de 35 ans, non fumeur, sans antécédent de santé, qui contracte un prêt immobilier de 250 000€ sur 20 ans. L’assurance de sa banque lui coûte 19 000€ contre 4 136€ pour la meilleure offre externe sélectionnée grâce à une simulation en ligne.

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Retraite 2025 : comment passer de la mutuelle d’entreprise à une mutuelle santé senior adaptée ?

Partir à la retraite est une étape marquante qui s’accompagne de nombreux changements pratiques. Parmi eux, la question de la mutuelle santé revient très vite. Que devient la couverture collective quand le contrat de travail s’achève ? Faut-il garder sa mutuelle d’entreprise grâce à la loi Évin ou souscrire une assurance santé senior ? Voici nos conseils pour faire le bon choix et anticiper vos besoins après 60 ans. Que devient la mutuelle d’entreprise à la retraite ? En tant que salarié, vous bénéficiez d’une mutuelle d’entreprise obligatoire financée en partie par l’employeur. Mais une fois à la retraite, cette couverture cesse en principe. La loi Évin offre cependant une solution : vous pouvez demander à conserver votre contrat collectif à titre individuel. Pour en profiter, il faut en faire la demande dans les 6 mois suivant la rupture du contrat de travail. Les garanties restent identiques, mais la cotisation devient entièrement à votre charge. Afin de limiter la hausse immédiate des tarifs, la loi prévoit un encadrement des augmentations pendant trois ans : aucune augmentation la première année +25 % maximum la deuxième année +50 % maximum la troisième année. Au-delà, les tarifs sont libres et peuvent grimper fortement. Ce mécanisme rassure à court terme, mais ne garantit pas la stabilité à long terme. Garder son ancienne mutuelle : avantages et limites Conserver sa mutuelle d’entreprise à la retraite présente certains atouts : simplicité : pas de démarches supplémentaires si vous activez le dispositif Évin ; continuité de couverture : vous gardez les mêmes garanties sans interruption ; contrat connu : vous savez déjà ce qui est pris en charge. Mais cette solution n’est pas toujours optimale. Les principaux inconvénients sont : Des cotisations rapidement élevées : après la troisième année, les hausses peuvent être importantes. Des garanties pas toujours adaptées : une mutuelle pensée pour les actifs ne correspond pas forcément aux priorités d’un retraité. Des services limités : peu de contrats collectifs incluent des prestations utiles après 60 ans, comme l’aide à domicile après hospitalisation. En pratique, beaucoup de retraités finissent par comparer d’autres formules pour trouver une mutuelle santé senior plus souple et ciblée à leurs besoins. La réalité leur donne raison, car les tarifs sont très disparates et peuvent aller du simple au double. Pourquoi choisir une mutuelle santé senior ? Avec l’âge, certains frais de santé deviennent plus fréquents : consultations spécialisées, soins dentaires, lunettes, appareillages auditifs ou hospitalisations. Les remboursements de l’Assurance Maladie sont souvent insuffisants, ce qui augmente le reste à charge. La mutuelle santé senior est conçue pour répondre à ces besoins spécifiques. 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Voici les 5 meilleures offres proposées par le comparateur Magnolia.fr : Nom de la mutuelle Tarif mensuel Spécificités April Only Santé OS2 79 € Réduction couple Télémédecine Assistance complète AltoSanté AS3 79 € Réduction couple Bonus fidélité hospi, dentaire et médecine douce Réseau Carte Blanche April Flexi Santé Eco 87 € Réduction couple Télémédecine Assistance complète Spvie Assurance Santé Nova 87 € 190 % BRSS* en dentaire 175 % BRSS* en hospi AltoSanté AS4 87 € Réduction couple Bonus fidélité hospi, dentaire et médecine douce Réseau Carte Blanche 190 % BRSS* en dentaire *BRSS : base de remboursement de la Sécurité Sociale Ces 5 propositions sont des contrats de mutuelle responsable : ce type de contrat respecte un cahier des charges avec un panier de soins minimum, applique la réforme du 100% Santé (optique, dentaire et audiologie) et représente plus de 95% des offres du marché de la complémentaire santé. Comment bien choisir sa mutuelle après 60 ans ? Pour trouver la bonne couverture, il est essentiel de procéder par étapes : 1. Évaluer ses besoins Analysez vos dépenses de santé des dernières années : optique, dentaire, spécialistes… Cela permet d’identifier les postes à renforcer. 2. Définir ses priorités Vision fragile ? Choisissez un contrat avec un bon forfait optique. Problèmes dentaires récurrents ? Renforcez les garanties sur les prothèses. Hospitalisations fréquentes ? Vérifiez la prise en charge d’une chambre particulière. 3. Comparer les offres Ne vous limitez pas au tarif mensuel. Examinez : les plafonds annuels de remboursement les délais de carence l’existence d’un réseau de soins partenaires les services additionnels (aide à domicile, assistance santé, téléconsultation). 4. Anticiper l’avenir Une bonne mutuelle doit être évolutive. Mieux vaut choisir une formule modulable qui pourra s’adapter à vos besoins en vieillissant plutôt que de devoir changer de contrat à 75 ans. Mutuelle senior : une dépense utile pour préserver son budget santé La fin de la mutuelle d’entreprise marque un tournant important lors du passage à la retraite. Si la loi Évin permet de conserver son ancien contrat pendant quelques années, cette solution reste limitée par l’évolution des tarifs et le manque d’adaptation aux besoins des seniors. À la retraite, les revenus diminuent alors que les frais médicaux tendent à augmenter. Sans mutuelle adaptée, le reste à charge peut rapidement devenir difficile à assumer. Choisir une mutuelle senior, c’est investir dans sa santé et sécuriser son budget. Même si la cotisation représente en moyenne 70 à 100 € par mois pour un assuré de 65 ans, elle permet d’éviter des restes à charge de plusieurs centaines, voire milliers d’euros par an. Bien choisie, une complémentaire santé senior devient un véritable allié pour vivre sa retraite sereinement, en restant protégé face aux dépenses médicales qui augmentent avec l’âge.

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Prêt immobilier septembre 2025 : faut-il emprunter avant la chute du gouvernement Bayrou ?

L’annonce du Premier ministre François Bayrou de se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre a ravivé les tensions politiques en France. Au-delà des conséquences institutionnelles, cette décision pourrait influencer l’économie nationale et, en particulier, le marché du crédit immobilier. Pour les particuliers qui envisagent d’acheter un bien ou de renégocier leur prêt, cette instabilité pose une question cruciale : quels effets attendre sur les taux d’intérêt et sur les conditions de financement en cas de changement de gouvernement ? Une décision politique aux répercussions économiques Le 25 août, lors d’une conférence de presse, François Bayrou a annoncé un vote de confiance à l’Assemblée nationale. Un geste interprété par de nombreux observateurs comme une manœuvre politique risquée, voire comme une « démission déguisée ». Les oppositions de gauche et d’extrême droite ayant déjà indiqué qu’elles ne soutiendraient pas le gouvernement, la probabilité d’une chute de l’exécutif est forte. Ce climat d’incertitude n’est pas sans effet sur la stabilité économique. Il peut notamment fragiliser la confiance des investisseurs dans la dette française. Or, les marchés financiers scrutent de près l’évolution des Obligations Assimilables du Trésor (OAT), un indicateur majeur pour le financement de l’État et, indirectement, pour celui des ménages. OAT en hausse : un signal négatif pour les emprunteurs Dès le 27 août, soit deux jours après l’annonce du Premier ministre, le rendement des OAT à 10 ans atteignait 3,54 %, contre 3,20 % en début d’année 2025. Une hausse qui peut sembler modeste mais qui constitue un signal inquiétant pour les établissements bancaires. Pourquoi ? Parce que les banques utilisent ces taux comme référence pour fixer leurs barèmes de crédit immobilier. Plus l’État doit rémunérer ses investisseurs pour emprunter, plus les banques voient leur propre coût de refinancement augmenter. Résultat : elles répercutent mécaniquement cette hausse sur les particuliers qui souhaitent contracter un prêt immobilier. L’hypothèse que cette instabilité politique entraîne une nouvelle hausse des taux d’emprunt d’État est très crédible. L’augmentation des coûts de financement pour les banques va les obliger à rehausser leur barèmes de taux, alors que leurs objectifs de crédit pour 2025 sont déjà bien avancés.  Les taux immobiliers vont-ils repartir à la hausse ? Faut-il pour autant s’attendre à un retour des taux à 4 % ou plus, comme en 2023 ? Pas forcément. Les experts se veulent rassurants et s’accordent à dire que les taux ne vont plus baisser. En revanche, une remontée brutale semble peu probable. Sauf retournement majeur de la Banque centrale européenne (BCE), les taux devraient rester contenus autour de 3,20 à 3,50 % en moyenne. Pour le courtier Cafpi, le marché est actuellement dans une phase de stabilité. L’inquiétude des marchés financiers après l’annonce de François Bayrou peut faire légèrement grimper les taux, mais il reste encore des conditions attractives. Pour les ménages qui ont un projet immobilier, c’est un bon moment pour passer à l’action.  En d’autres termes, les emprunteurs doivent s’attendre à une période où les taux se stabilisent sans redescendre. Dans ce contexte, obtenir un crédit attractif passera davantage par la négociation personnalisée et par l’optimisation des autres composantes du financement. Délégation d’assurance emprunteur : une solution pour réduire la facture malgré la hausse des taux Si les taux immobiliers cessent de baisser, les ménages disposent encore d’un levier important pour alléger le coût de leur emprunt : la délégation d’assurance emprunteur. L’assurance de prêt représente souvent entre 25 et 35 % du coût total d’un crédit immobilier. Or, le contrat groupe de la banque, proposé par défaut, est généralement plus cher et moins personnalisable. Depuis les réformes successives, les emprunteurs ont désormais la liberté de : choisir une assurance externe dès la souscription du prêt (loi Lagarde), changer d’assurance à tout moment sans frais (loi Lemoine), bénéficier de garanties équivalentes ou supérieures à un tarif bien plus compétitif. Prenons un exemple concret : pour un emprunteur de 35 ans en bonne santé et non fumeur, qui emprunte 250 000€ sur 20 ans, l’assurance groupe bancaire peut coûter 25 000 € sur la durée du prêt, contre 4 200 € avec une délégation d’assurance individuelle (simulation effectuée sur le comparateur Magnolia.fr). Soit 20 800 € d’économies, qui compensent largement l’impact d’une hausse de 0,30 ou 0,40 point sur le taux nominal du crédit. Autrement dit, même si les taux immobiliers stagnent ou augmentent légèrement, optimiser son assurance emprunteur est un levier direct pour préserver voire améliorer son pouvoir d’achat. Opportunité à saisir pour les emprunteurs La conjoncture actuelle rappelle une règle essentielle : dans un environnement d’incertitude, il vaut mieux ne pas attendre en vain la baisse des taux. D’autant que les banques, malgré leurs objectifs atteints pour certaines, restent sélectives et continuent à proposer des conditions attractives aux profils solides (revenus stables, apport conséquent, gestion saine). Pour maximiser ses chances d’obtenir le meilleur financement, 3 leviers se dessinent : Agir rapidement avant une nouvelle dégradation politique ou économique. Comparer les offres de crédit immobilier via un courtier ou un simulateur en ligne. Profiter de la délégation d’assurance pour réduire significativement le coût global du prêt. Conclusion L’annonce du vote de confiance de François Bayrou marque une nouvelle étape d’incertitude politique en France. Ses conséquences se font déjà sentir sur les marchés obligataires, avec une remontée des OAT à 10 ans. Pour les ménages, le message est clair : les taux immobiliers ne baisseront plus et pourraient légèrement remonter. Cependant, tout n’est pas perdu pour les emprunteurs. En jouant sur la délégation d’assurance emprunteur et en se positionnant dès maintenant, il est encore possible de financer son projet dans de bonnes conditions, sans subir pleinement la hausse des taux.