Immobilier : combien coûtent agence, notaire et banquier ?

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En 2019, 40% des crédits immobiliers accordés par les banques ont été générés par les courtiers. En région parisienne, le pourcentage a même atteint 60%. Incontournables dans la production de crédits à l'habitat, les courtiers ne sont pas les seuls professionnels qui peuvent accompagner un projet immobilier. À l'inévitable notaire, présent dans toute transaction, s'ajoutent l'agent immobilier, le syndic pour les acheteurs en copropriété, et bien évidemment le banquier. Combien coûtent leurs services ? 

L'agent immobilier

Les honoraires d'une agence immobilière sont libres mais réglementés. Ils peuvent donc faire l'objet d'une négociation entre l'agence et le vendeur. Le plus souvent le montant est défini en proportion du prix de vente, la plupart du temps dégressif au rythme de l'augmentation du montant de la transaction. En général, il se situe entre 4% et 7%. L'obligation légale concerne l'affichage : les tarifs toutes taxes comprises doivent être affichés de manière visible et lisible sur la vitrine, dans les locaux de l'agence et sur le site internet en deux clics maximum. Si les honoraires sont à la charge de l'acquéreur, seul le prix de vente hors honoraires doit être mentionnée. Dans le cas où une partie des honoraires sont payables par l'acquéreur, cette part doit figurer en pourcentage du prix hors honoraires et le prix de vente honoraires inclus doit obligatoirement apparaître en premier aux yeux de l'acheteur. Le prix de vente hors honoraires doit également être mentionné sur l'annonce.

L'agent immobilier haut de gamme, c'est le chasseur. Métier encore confidentiel en France, le chasseur pratique des honoraires libres qu'il a néanmoins obligation de communiquer depuis la loi Alur de 2014. Sa rémunération n'est acquise qu'à l'acte authentique, c'est-à-dire uniquement s'il a trouvé le bien immobilier souhaité par son client. La tarification en pourcentage est la méthode la plus répandue ; elle varie entre 1,5% et 5% du prix du logement. Plus le prix est élevé, plus le pourcentage est faible et inversement. La tarification au forfait est marginale, car le chasseur gagne la même commission quel que soit le prix de vente final. Une combinaison des deux tarifications se pratique également : en général 2% ou 3% auquel est ajouté un pourcentage sur le niveau obtenu de négociation. L'effet pervers pour le client est de donner la préférence à des biens anciens négociables (donc pas toujours en bel état) au détriment de biens de bonne qualité que le chasseur pourra difficilement négocier. 

Le courtier en crédit

Une fois le logement trouvé, il faut pouvoir financer l'achat. Le courtier est mandaté par son client pour lui présenter la meilleure offre de crédit du marché au regard de ses besoins et de son profil. Sa rémunération n'est acquise qu'une fois signée l'offre de prêt. En général, ses honoraires s'élèvent à 1% du montant emprunté. Ils peuvent être aussi forfaitaires, c'est-à-dire fixes, oscillant entre 500€ et 2 500€ par dossier, la moyenne se situant autour de 1 500€. Cet intermédiaire est aussi rémunéré par la banque en tant qu'apporteur d'affaires à hauteur de 1% du montant emprunté, seuil qui fait aujourd'hui débat et donne lieu à de renégociations de conventions entre professionnels du courtage et établissements de crédit. Certaines banques ont décidé de baisser de 20% à 50% les commissions versées sur chaque dossier. Chez BPCE, un courtier est désormais rémunéré à 0,80% à Paris voire 0,50% dans certaines agences régionales. On verra à plus au moins long terme si cette nouvelle politique aura des répercussions sur les emprunteurs, à savoir des tarifs de courtage plus élevés.

Le banquier

Outre les intérêts qui rémunèrent la banque pour la somme prêtée, il faut prévoir d'autres dépenses qui sont obligatoirement incluses dans le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), indicateur du coût global d'un crédit immobilier qui, rappelons-le, ne doit pas excéder le taux de l'usure :

  • frais de dossier : entre 0,25% et 1,20% du montant emprunté ; une comparaison effectuée par le site MoneyVox en août dernier sur 107 banques les situait en moyenne à 1 297€ ;
  • frais de domiciliation bancaire : doivent faire l'objet d'une clause dans le contrat de prêt et d'une contrepartie (meilleur taux d'emprunt par exemple) ;
  • frais de tenue de compte : de quelques euros à plus de 40€ par an.

Le notaire

Les frais d'acquisition, improprement appelés frais de notaire, concernent tout achat d'un bien immobilier. Ils recouvrent à la fois les émoluments de l'officier et les taxes qu'il collecte pour le compte de l'État. Ces frais se composent de la taxe de publicité foncière (5,81% maximum pour un bien ancien ; 0,71% maximum pour un bien neuf ou en VEFA), des frais et débours du notaire (0,814% pour les biens de plus de 60 000€), avec possibilité d'appliquer une ristourne de 10% calculée sur les tranches d'assiette supérieures ou égales à 150 000€. Au final, les frais d'acquisition représentent 2% à 3% d’un bien neuf et 7% à 8% d’un bien ancien.

Le syndic de copropriété

Ceux qui achètent un logement en copropriété doivent penser à la rémunération du syndic. La loi Alur a mis en place un contrat type qui a pour vertu de rendre plus transparente la gestion des copropriétés et de clarifier les relations entre propriétaires et syndic. Ce dernier perçoit une rémunération forfaitaire annuelle conclue et négociée avec le syndicat des copropriétaires ; elle se situe en moyenne entre 120€ et 200€ par an par copropriétaire (contrat de base). Des prestations hors forfait s'ajoutent lors de travaux (entre 2% et 5% du montant HT des travaux), ainsi que la facturation de prestations particulières calculée sur la base d'un coût horaire ou d'un tarif convenu entre les parties.

On ne peut clore ce sujet sans parler de l'assurance emprunteur, élément indispensable à l'obtention d'un financement pour l'achat immobilier. Les intermédiaires en assurance proposent un accompagnement utile et efficace, et se partagent pour le moins inéquitablement un marché estimé à 9 milliards d'euros d'encours. 87% des souscriptions se font auprès des prêteurs, une scandaleuse anomalie alors que la réglementation autorise le libre choix du contrat et que les offres déléguées sont jusqu'à trois fois moins chères que les contrats bancaires. Chez Magnolia.fr, la recherche d'une assurance adaptée à votre projet est gratuite. Notre outil de comparaison est totalement indépendant des acteurs du marché et vous permet d'évaluer une vingtaine de contrats parmi les meilleurs. Une équipe de 50 experts est à votre écoute et vous aide à sélectionner en toute transparence l'assurance qui convient à votre profil.

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Des montants assurables bien au-delà des seuils réglementaires Les bancassureurs montrent leur capacité de mutualisation en couvrant des capitaux largement supérieurs au plafond de 200 000 € établi par la loi Lemoine : jusqu’à 1 M€ chez Cardif, 1,5 M€ chez Crédit Agricole-LCL, et même 3 M€ chez CNP Assurances. Un marché de l’assurance de prêt en pleine mutation et des enjeux de concurrence Les bancassureurs renforcent leur position dominante Grâce à leur capacité financière, les bancassureurs absorbent plus facilement le coût de l’inclusion grâce au principe de mutualisation des risques. Ils consolident ainsi leur place dominante sur un marché qui génère historiquement des marges importantes (jusqu’à 75%). Les inquiétudes des assureurs alternatifs Les acteurs indépendants dénoncent une concurrence déséquilibrée. Selon eux, seules les banques peuvent supporter le surcoût lié à la suppression des surprimes, ce qui réduit l’espace concurrentiel du marché alternatif. 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Retraite en 2026 : vérifiez bien votre mutuelle santé

À l’approche de la retraite ou dans les premières années qui suivent l’arrêt d’activité, la question de la mutuelle santé devient centrale. Les besoins évoluent, les garanties du contrat d’entreprise disparaissent ou ne sont plus adaptées, et certaines dépenses de santé jusque-là secondaires prennent soudain un poids beaucoup plus important dans le budget. Pour éviter les mauvaises surprises en 2026, il est indispensable de faire un point complet sur votre complémentaire santé et, si nécessaire, d’en changer. Voici tout ce qu’il faut savoir pour bien choisir. Pourquoi revoir sa mutuelle au moment du départ à la retraite ? Que vous soyez salarié, indépendant, profession libérale ou fonctionnaire, le passage à la retraite entraîne une modification profonde des besoins de santé. On consulte davantage de spécialistes, on se fait suivre plus régulièrement, et certains postes comme l’optique, le dentaire ou l’auditif deviennent prioritaires.  Parallèlement, la mutuelle de l’entreprise, qui concerne les salariés du privé depuis janvier 2016, cesse ou perd une partie de ses avantages (voir plus bas), ce qui pousse de nombreux nouveaux retraités à s’intéresser à une mutuelle santé senior plus adaptée et plus performante. Les garanties indispensables en 2026 pour une mutuelle senior 1. Une couverture hospitalisation renforcée L’hospitalisation représente l’un des postes de dépenses les plus coûteux pour les seniors. Les dépassements d’honoraires pratiqués par les chirurgiens, anesthésistes ou spécialistes peuvent rapidement faire grimper la facture, d’autant plus si vous souhaitez une chambre individuelle ou des prestations de confort. Une bonne mutuelle senior doit donc proposer un haut niveau de remboursement sur : les consultations pré et post-opératoires les dépassements d’honoraires les frais de séjour et suppléments hospitaliers. 2. Optique, dentaire et audition : trois postes à examiner de près Les appareils auditifs, prothèses dentaires et équipements optiques restent faiblement pris en charge par l’Assurance maladie, sauf dans le cadre du 100 % Santé ou zéro reste à charge. Ce dispositif opposable à tous les contrats de mutuelle responsable supprime le reste à charge sur les équipements proposés dans le panier 1. Pour celles et ceux qui souhaitent des appareillages plus performants ou plus esthétiques, il est essentiel d’opter pour un contrat couvrant bien ces dépenses. Une mutuelle senior doit donc prévoir : des forfaits optiques confortables une bonne prise en charge des aides auditives des remboursements renforcés pour les implants dentaires et les prothèses hors panier 100 % Santé. 3. Les prestations d’assistance : un critère de choix souvent sous-estimé Avec l’âge, les périodes d’immobilisation sont plus fréquentes. L’assistance devient alors un véritable soutien. La mutuelle senior peut inclure : l’aide-ménagère le portage des repas ou/et des médicaments la garde d’animaux l’accompagnement en cas d’hospitalisation l’organisation du retour à domicile. Ces services ne sont pas des remboursements médicaux, mais un confort précieux lors d’une période difficile. Selon les assureurs, le niveau d’assistance diffère fortement : il est donc important d’y prêter attention. Les options intéressantes pour une mutuelle senior en 2026 En complément des garanties essentielles, certaines options peuvent optimiser votre protection. Elles concernent généralement des actes hors nomenclature, qui ne bénéficient d’aucune prise en charge de la part de la Sécu : Chirurgie réfractive, pédicure médicale, vaccins non pris en charge : utiles pour les seniors actifs et voyageurs. Médecines douces ou alternatives : ostéopathie, acupuncture, ergothérapie, pédicure-podologue… Services pour aidants : aide juridique, soutien dans la recherche d’un établissement spécialisé, voire aides financières. Téléconsultations gratuites : sans avance de frais, avec accès à des généralistes ou spécialistes. Réseaux de soins optique, dentaire et audio : tarifs négociés et reste à charge réduit. Forfaits évolutifs ou bonus fidélité : certains contrats augmentent les remboursements après 2, 3 ou 4 ans. Cela peut être avantageux si vous restez fidèle, mais impose une vraie rigueur dans la planification des soins. Le changement de contrat est parfois plus avantageux via les offres promotionnelles réservées aux nouveaux adhérents. Faut-il conserver sa mutuelle d’entreprise à la retraite ? Pour les salariés Les salariés peuvent conserver leur complémentaire santé collective en la convertissant en contrat individuel, à condition d’en faire la demande dans les 6 mois suivant le départ à la retraite. Les garanties restent identiques, mais le tarif augmente progressivement : +25 % maximum la 2e année +50 % maximum la 3e année hausse libre à partir de la 4e année. Toutefois, conserver le contrat collectif n’est pas toujours pertinent. Certains postes deviennent inutiles (maternité, orthodontie pour les enfants, contraceptifs) tandis que d’autres, très importants à la retraite, sont parfois insuffisamment couverts : appareillage auditif, cures thermales, prothèses dentaires renforcées… Pour les travailleurs non salariés Les indépendants et professions libérales (dits TNS) perdent l’avantage fiscal lié à la déductibilité des cotisations de la mutuelle loi Madelin dès qu’ils cessent leur activité. À la retraite, leurs cotisations santé ne sont donc plus déductibles, même en cas de cumul emploi-retraite. Ils peuvent conserver leur contrat ou en changer pour un meilleur rapport garanties / prix. Pour les fonctionnaires À la retraite, les fonctionnaires peuvent conserver leur contrat santé, mais la participation financière de leur administration disparaît. Il est donc utile d’évaluer si un contrat senior dédié n’est pas plus avantageux. Bon à savoir : Vous pouvez, au moins temporairement, être rattaché à la mutuelle d’entreprise de votre conjoint, partenaire de Pacs ou concubin, s’il est encore salarié. Cette solution est souvent moins coûteuse et peut offrir de meilleures garanties. Changer de mutuelle à la retraite : est-ce simple ? Oui. Depuis la réforme de la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé, vous pouvez changer de contrat à tout moment après un an de souscription. Les mutuelles responsables et solidaires n’ont pas le droit : de demander un questionnaire médical d’appliquer une tarification selon l’état de santé. Attention : certains assureurs fixent une limite d’âge d’adhésion, souvent 70 ou 75 ans. Si vous envisagez de vous passer temporairement d’une mutuelle pour raisons budgétaires, gardez ce point à l’esprit. La complémentaire santé solidaire : une aide précieuse pour les retraités aux revenus modestes La Complémentaire Santé Solidaire (CSS) remplace la CMU-C et l’ACS depuis novembre 2019. Selon vos ressources, elle peut être : gratuite ou à contribution réduite (25€/mois entre 60 et 69 ans, 30€/mois au-delà de 70 ans) Elle permet d’accéder à une couverture complète sans reste à charge sur les postes de soins essentiels : hospitalisation, consultations, dentaire, optique, audition… Avec la retraite vient un nouveau rythme de vie, mais aussi de nouveaux besoins médicaux. Une mutuelle adaptée, bien dimensionnée et économiquement soutenable est indispensable pour éviter un reste à charge élevé et préserver votre pouvoir d’achat. Comparer les garanties, vérifier les exclusions, étudier les prestations d’assistance et analyser le rapport prix / couverture sont des réflexes essentiels pour aborder 2026 en toute sérénité.

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100 % Santé : fauteuils roulants et prothèses capillaires bientôt intégrés aux mutuelles responsables

Le dispositif 100 % Santé ou zéro reste à charge continue de s’étendre. Après l’optique, le dentaire et l’audiologie, un nouveau décret publié au Journal Officiel le 27 novembre vient élargir son périmètre à 2 domaines essentiels mais jusqu’ici peu considérés : la location de fauteuils roulants et les prothèses capillaires pour les femmes atteintes d’un cancer. Ce texte, très attendu par les associations et les professionnels, modifie profondément les obligations des contrats solidaires et responsables. Il marque une étape décisive dans l’accès aux aides techniques et aux équipements indispensables à la qualité de vie des personnes concernées. Une nouvelle étape pour améliorer l’accès aux aides techniques Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics cherchent à simplifier et renforcer la prise en charge des équipements liés à la mobilité et à la perte de cheveux d’origine médicale. Les discussions avaient été engagées dès 2021 et ont connu une accélération depuis les Jeux paralympiques de Paris 2024. Le décret officialise enfin ces évolutions : Les fauteuils roulants loués pour une courte durée entrent dans le champ du cahier des charges réglementaire pour les complémentaires santé de type mutuelle responsable. Les prothèses capillaires, classées en plusieurs niveaux, bénéficieront d’un remboursement amélioré, notamment pour les perruques à fibres naturelles ou de qualité supérieure. Il s’agit d’une transformation profonde du modèle actuel, qui reposait jusqu’ici largement sur des financements partiels, des démarches administratives longues et un reste à charge très variable. Mobilité et handicap : des remboursements renforcés dès décembre 2025 À compter du 1er décembre 2025, les contrats responsables devront proposer une couverture bien plus élevée pour la location de fauteuils roulants et de véhicules pour personnes en situation de handicap (VPH). Une prise en charge plus généreuse pour les fauteuils roulants loués Jusqu’à présent, les complémentaires santé intervenaient de manière limitée, laissant souvent un reste à charge conséquent aux usagers, en particulier lorsque les tarifs dépassaient largement les bases de remboursement de la Sécurité sociale. Désormais, les organismes devront assumer la totalité de la différence entre : la base de remboursement, amputée du ticket modérateur (fixé à 40 %), et le prix limite de vente (PLV) fixé par l’arrêté de juillet dernier. Concrètement, si le prix pratiqué par le fournisseur est plus élevé que la base de la Sécu, la complémentaire intervient pour couvrir l’écart, dans le respect du PLV. L’Assurance Maladie prend désormais en charge intégralement les fauteuils roulants L’autre grande nouveauté du texte est le remboursement intégral des fauteuils roulants par la Sécurité sociale, alors qu’il était jusqu’ici partiel.  Cette mesure inclut également : les fauteuils du quotidien les fauteuils spécifiques, les modèles adaptés à certains handicaps. Une révolution pour les fauteuils sportifs Dans l’esprit d’un « héritage des Jeux paralympiques de Paris 2024 », les fauteuils sportifs bénéficieront eux aussi d’un remboursement intégral. Jusqu’à présent, les sportifs handicapés recevaient une prise en charge limitée à 598 €. Désormais, le montant grimpe jusqu’à 2 400 €, soit 4 fois plus. Les modèles les plus techniques, fabriqués sur mesure, pensés pour des compétitions exigeantes ou des besoins ultra spécifiques, seront accessibles via une demande d’accord préalable simplifiée (DAP). Cette évolution met fin à un frein majeur pour les personnes handicapées souhaitant pratiquer un sport dans des conditions adaptées. Un contexte marqué par des prix très élevés des fauteuils roulants Les fauteuils roulants affichent aujourd’hui des tarifs souvent très éloignés des niveaux de remboursement historiques : 10 000 € pour un fauteuil manuel haut de gamme jusqu’à 50 000 € pour un fauteuil électrique ultramoderne. Il était devenu urgent de moderniser les règles pour éviter des restes à charge démesurés et favoriser un accès équitable à l’autonomie. Un impact financier important pour les complémentaires santé Selon l’Unocam, cette réforme représente 55 à 60 millions d’euros supplémentaires par an pour les organismes complémentaires. Cet investissement est jugé nécessaire pour répondre aux besoins d’un public souvent confronté à des difficultés financières et administratives pour financer des aides techniques aussi essentielles. Cancer et chute de cheveux : un meilleur accès aux prothèses capillaires dès janvier 2026 Le second pilier du décret concerne les prothèses capillaires, dont la prise en charge sera totalement repensée à partir du 1er janvier 2026. Une nouvelle nomenclature en 4 classes Ce nouveau cadre de remboursement distingue 4 catégories de perruques, en fonction de la qualité des fibres et de la proportion de cheveux naturels. Classe 1 : prothèses en fibres synthétiques Remboursées à 100 % par la Sécurité sociale. Objectif : garantir un accès sans reste à charge à une solution esthétique correcte. Classe 2 : modèles comportant au moins 30 % de cheveux naturels ou fibres premium Intégrées au 100 % Santé pour les contrats responsables. Aucun reste à charge pour la patiente. Classe 3 et 4 : perruques à forte proportion ou 100 % cheveux naturels Prix libres, très variables selon la qualité du cheveu. Remboursement partiel par la Sécurité sociale. Couverture complémentaire possible, mais non obligatoire : chaque contrat peut prévoir ses propres plafonds. Une demande forte des patientes enfin entendue Ces dernières années, de nombreuses associations avaient alerté sur le coût très élevé des prothèses capillaires les plus naturelles, souvent essentielles au bien-être psychologique des femmes touchées par un cancer. Certains modèles pouvaient dépasser plusieurs centaines d’euros de reste à charge. L’intégration d’une partie de ces prothèses au 100 % Santé représente donc une avancée majeure en matière d’égalité d’accès. Un coût pour les mutuelles évalué à 15 millions d’euros annuels Pour les organismes complémentaires, l’impact de cette réforme serait d’environ 15 millions d’euros par an, selon les estimations fournies lors de la publication du décret. Entre obligations renforcées et période transitoire pour les complémentaires santé Si l’Unocam reconnaît l’importance sociale du dispositif, elle souligne néanmoins : un alourdissement notable des obligations liées aux contrats responsables un calendrier jugé trop serré, les décrets ayant été publiés tardivement. Pour éviter des difficultés techniques ou contractuelles, la Direction de la Sécurité Sociale a indiqué que l’URSSAF préparait une lettre de tolérance. Elle permettra aux organismes de se mettre en conformité jusqu’au 1er janvier 2027, sans perdre les avantages fiscaux liés aux contrats responsables (taxe sur les mutuelles santé). Ce texte, dernier maillon des réformes annoncées ces dernières années, montre une volonté claire : élargir le 100 % Santé à des équipements essentiels pour l’autonomie, le confort et la dignité des patients. Fauteuils roulants, dispositifs sportifs, prothèses capillaires… Ces équipements jouent un rôle déterminant dans la qualité de vie des personnes concernées. Leur meilleure prise en charge constitue donc un progrès réel pour des milliers d’usagers, en particulier ceux qui rencontraient des difficultés financières pour accéder à des solutions adaptées.