Assurance de prêt et baisse de revenus : peut-on modifier la quotité ?

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L'assurance emprunteur est exigée par la banque pour couvrir votre prêt immobilier. Si vous empruntez à deux, vous décidez au moment de la souscription de la quotité sur chaque tête, c'est-à-dire la répartition du capital à assurer pour chacun. En temps de crise économique, est-il possible de modifier les quotités en cas de baisse des revenus d'un des co-emprunteurs ?

Quotité : définition

La quotité d'assurance de prêt immobilier représente la part de capital emprunté qui sera couverte par le contrat. Elle va déterminer le niveau de protection de l'emprunteur. La quotité est toujours fixée à 100% en présence d'un unique emprunteur, c'est-à-dire que l'intégralité du capital est couverte et sur toutes les garanties. En cas d'emprunt à deux, la quotité doit permettre là encore de couvrir toute la somme empruntée, mais elle peut se répartir différemment en fonction du profil de chacun.

  • La quotité optimale : chaque emprunteur est couvert à 100%, l'addition donne ainsi une quotité totale de 200%. En cas de survenance d'un risque pour l'un des co-emprunteurs, le second est protégé et la mensualité prise en charge par l'assureur à hauteur du niveau de garantie. En cas de décès ou d’invalidité de l’un d’eux, le second est déchargé de la dette.
  • Une répartition équilibrée : la quotité est répartie pour moitié sur chaque tête (50%) pour atteindre une quotité totale de 100%. Si l'un des emprunteurs vient à décéder, l'autre devra rembourser la moitié du capital restant dû.
  • Une répartition inégale : le cumul des deux quotités personnalisées doit permettre au minimum de couvrir 100% du capital emprunté. Par exemple, un co-emprunteur est couvert à 40%, l'autre à 60% ou plus. Le choix de la quotité se fait en fonction des revenus de chacun et des risques qu'il incarne.

Une quotité à 100% sur chaque tête est le format idéal, car le plus sécurisant, mais c'est aussi la formule la plus chère, puisque chacun paie une cotisation d'assurance sur l'intégralité de la dette. Il faut aussi se souvenir que la quotité est choisie pour l'ensemble des garanties, il n'est en général pas possible de la faire varier par garantie. Certains assureurs acceptent pourtant d’y déroger, et de couvrir, par exemple, à 100 % le risque décès, et à 50 % l’incapacité temporaire de travail. 

À noter également que la quotité définie n'a aucune influence sur les parts dont chacun se porte acquéreur dans l'achat immobilier : chaque co-emprunteur est propriétaire à la hauteur des parts définies dans l'acte authentique de vente.

Lors d’un emprunt immobilier à deux, chacun souscrit son propre contrat d’assurance en son nom personnel. Il est possible de choisir deux assureurs différents.

Quotité : le bon choix

Bien choisir sa quotité d'assurance emprunteur est primordial pour bénéficier d'une protection maximale en toutes circonstances. L'attribution de la quotité à chacun des co-emprunteurs avant la signature du contrat doit être soigneusement réfléchie, car elle conditionne la protection sur la durée du crédit. L'accompagnement d'un courtier spécialisé comme Magnolia.fr vous aidera à déterminer le niveau de couverture dont vous aurez besoin en fonction de vos revenus et de votre historique personnel (âge, état de santé, profession).

Le choix de la quotité n'engage pas la même réflexion qu'on achète sa résidence principale, un bien locatif ou une résidence secondaire. Dans ce dernier cas de figure, la revente du bien est envisageable et lors d'un investissement, les loyers permettent de compenser les mensualités du crédit. La part à assurer peut être moindre sur chaque tête, tout en totalisant 100% du capital emprunté. Pour l'achat de la résidence principale, il est recommandé qu'il y ait une quotité étendue à 100% sur chaque tête pour garantir une protection maximale en cas de décès de l'un d'eux et permettre au conjoint survivant de conserver la propriété du bien.

Il est également nécessaire de prendre en compte la présence éventuelle d’une couverture de prévoyance au sein de l’entreprise. Si la protection est bonne, on peut tout à fait envisager de souscrire une quotité inférieure à 100%.

Quotité : la hausse toujours possible

Nul n'est à l'abri d'un changement de situation en cours de prêt. C'est aussi pour cette raison que l'assurance est exigée pour palier à tout événement qui mettrait en péril la capacité de remboursement de l'emprunteur. Il peut arriver qu'on souhaite modifier la répartition de la part assurée en cours de prêt. La réglementation ne fige pas la quotité à la souscription, mais une modification de la quotité assurée est toujours soumise à l'accord de la banque et de l'assureur. L’ajustement des quotités est plus simple avec un assureur délégué, et nettement plus compliqué à obtenir de la part d’un assureur bancaire. Encore un argument qui plaide pour la délégation d’assurance emprunteur.

L'augmentation de la quotité sera sans problème acceptée par le prêteur et l'assureur, puisque la couverture est rehaussée ; elle entraîne de facto un surcoût de l'assurance. Au moment où vous avez emprunté, vous n’aviez pas d’enfant et estimiez alors qu’une quotité à 50% sur chaque tête était suffisante. Aujourd’hui, la famille s’est agrandie, vous décidez de mieux protéger le conjoint survivant en rehaussant la quotité à 100% sur chaque tête.

En revanche, la diminution de la quotité ne va pas de soi, quand bien même le plancher de 100%, le postulat minimum, serait respecté. L'assurance comme la banque vont analyser de nouveau le profil de chaque co-emprunteur pour s'assurer que chacun soit en capacité de faire face à ses échéances et que les risques qu’il incarne soient correctement couverts.

Sachez que l'annulation de la quotité d'un des co-emprunteurs en cas de divorce ou de séparation est acceptée dès lors qu'il y a désolidarisation du prêt. Celui qui rachète les parts de l'autre devra être assuré à 100% du capital restant dû.

Quotité : en changer grâce à la délégation d'assurance

L'interversion des quotités est possible si la répartition des revenus a évolué sans augmentation des risques de santé pour aucun des deux. Vous passez par exemple de 60%/40% à 40%/60%. 

La crise économique actuelle a peut-être déséquilibré votre budget. Votre conjoint est au chômage partiel et ne touche plus que 84% de son salaire. Vous anticipez peut-être une baisse des revenus du couple, car le secteur dans lequel évolue votre conjoint est durement frappé par la crise. Sa capacité de remboursement est désormais réduite ou va diminuer. Si la répartition décidée à la souscription était équilibrée (50%/50%), vous pouvez demander à supporter une quotité supérieure pour permettre de minimiser celle de votre conjoint (70%/30%). Si vous veniez à décéder ou deveniez invalide, il ou elle devra continuer à rembourser les 30% restants au lieu des 50% prévus initialement.

Il est en revanche peu probable que l'assureur ni même la banque accepte une baisse globale de la quotité, par exemple descendre de 70%/70% à 50%/50%. La voie n'est pas sans issue, car la réglementation vous autorise à changer de contrat d'assurance en cours de prêt. Possible à la souscription initiale, la délégation d'assurance joue sur toute la durée de votre crédit immobilier, grâce à la loi Hamon durant les douze premiers mois et au-delà de la première échéance grâce à l'amendement Bourquin.

Le changement de contrat vous permet d'être couvert selon vos besoins et votre budget. C’est l’opportunité de faire des économies, mais aussi de modifier les quotités. Pour être acceptée par la banque, l'offre alternative doit présenter a minima les mêmes garanties que le contrat bancaire. L’assurance emprunteur est un produit évolutif grâce à la réglementation. Bientôt, vous pourrez profiter de la résiliation infra-annuelle, autorisant le changement à tout moment. 

Faites-vous toujours accompagné d’un courtier indépendant comme Magnolia.fr pour résilier rapidement et simplement le contrat en cours, et souscrire un formule adaptée à votre situation au tarif le plus compétitif du marché.

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Le rôle d’un courtier en assurance de prêt est de vous conseiller au mieux de vos intérêts dans la sélection d’un contrat compétitif, adapté à vos besoins réels, dans le respect de l’exigence minimale de garanties de la banque prêteuse. Quel est l'impact du profil emprunteur sur l'assurance ? Le profil de l'emprunteur influence directement les conditions d'assurance et le tarif proposé. Comprendre ces mécanismes permet d'anticiper les surcoûts éventuels et d'optimiser sa stratégie d'assurance. Les profils à risques et leurs spécificités Certaines catégories d'emprunteurs font l'objet d'une attention particulière de la part des assureurs : Les seniors : À partir de 50 ans, les tarifs augmentent progressivement et certaines garanties peuvent être limitées. Les professions à risques : Militaires, pilotes, travailleurs du BTP peuvent subir des exclusions ou des surprimes. 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Les 10 conseils des notaires pour réussir votre achat immobilier

Acheter un bien immobilier est une étape majeure dans une vie. Qu’il s’agisse de votre résidence principale, d’un investissement locatif ou d’une résidence secondaire, un tel projet mobilise des ressources financières importantes et nécessite de nombreuses précautions. Le notaire, professionnel du droit incontournable de la transaction, accompagne l’acquéreur tout au long du processus. Pour vous aider à concrétiser votre projet en toute sécurité, voici les 10 conseils des notaires pour réussir votre achat immobilier. 1. Définir un budget réaliste dès le départ L’un des premiers conseils des notaires est de connaître votre capacité financière réelle. Au-delà du prix d’achat, il faut prendre en compte les frais annexes : frais de notaire, garanties du prêt (assurance emprunteur, et hypothèque ou caution), frais de dossier bancaire, éventuels travaux ou charges de copropriété. Un budget bien calibré évite les mauvaises surprises et permet de cibler les biens adaptés à vos moyens. 2. Prendre en compte les frais de notaire dans le financement Beaucoup d’acheteurs sous-estiment le poids des frais d’acquisition (appelés couramment « frais de notaire »). Ces frais représentent environ 7 à 8 % du prix d’achat dans l’ancien et 2 à 3 % dans le neuf. Ils couvrent les droits de mutation dus à l’État et aux collectivités ainsi que les émoluments du notaire. Les notaires recommandent de les inclure systématiquement dans le plan de financement pour ne pas grever la trésorerie. 3. Vérifier la situation juridique du bien Avant toute signature, le notaire effectue des vérifications juridiques : origine de propriété, servitudes éventuelles, hypothèques, urbanisme… Son conseil : demandez à votre notaire de vous expliquer clairement ces éléments. Ainsi, vous savez si le bien est libre de toute charge ou s’il existe des contraintes (par exemple un droit de passage ou une servitude de vue). Cette étape est essentielle pour sécuriser votre acquisition. 4. Examiner attentivement le compromis de vente Le compromis de vente engage fortement l’acheteur et le vendeur. Le notaire insiste sur la nécessité de lire attentivement chaque clause avant de signer : délai de réalisation de la vente conditions suspensives (obtention du prêt, absence de servitudes cachées) pénalités en cas de non-réalisation. Le compromis doit être adapté à votre situation personnelle et ne doit pas contenir de clauses défavorables. 5. Anticiper le financement et comparer les offres de prêt Un achat immobilier réussit rarement sans un bon financement. Le paiement au comptant est rare, la concrétisation du projet d’achat passe nécessairement par un prêt immobilier. Les notaires conseillent de solliciter plusieurs établissements bancaires ou de recourir à un courtier. Comparer les taux, l’assurance emprunteur, la modularité du prêt ou encore les frais annexes vous permet d’obtenir les meilleures conditions. Le notaire vous rappelle que le compromis doit toujours comporter une condition suspensive liée à l’obtention du crédit. 6. Évaluer correctement l’état du bien et prévoir les travaux Les notaires attirent l’attention sur les diagnostics immobiliers obligatoires (amiante, plomb, DPE, termites, électricité, etc.). Ces documents renseignent sur l’état du logement, les installations électriques et sanitaires, ainsi que les risques auxquels est exposé le logement en vente (ou en location). Ils figurent dans le DDT (Dossier de Diagnostic Technique), qui fait partie des annexes obligatoires à tout compromis de vente. Il est recommandé de visiter le bien avec un professionnel du bâtiment si des travaux sont à prévoir. Cette vigilance permet d’éviter une mauvaise surprise après l’achat et de mieux négocier le prix. 7. Se renseigner sur la copropriété ou le voisinage Lors d’un achat en copropriété, les notaires conseillent d’analyser les procès-verbaux d’assemblées générales ainsi que l’état financier de la copropriété. Des travaux importants peuvent être votés et générer des charges supplémentaires.Si le bien est en maison individuelle, il est utile de se renseigner sur le cadre de vie et le voisinage (nuisances sonores, projets d’urbanisme à proximité). Mieux vaut connaître ces éléments avant d’acheter. 8. Tenir compte des conséquences fiscales Les notaires rappellent que l’achat immobilier a toujours des incidences fiscales : taxe foncière et taxe d’habitation si achat locatif ou résidence secondaire impôt sur la plus-value en cas de revente réduction d’impôt si vous investissez en loi Malraux ou loi Denormandie ou dans d’autres dispositifs. Un conseil précieux consiste à demander à votre notaire une simulation fiscale en fonction de votre projet (résidence principale ou investissement locatif). 9. Ne pas négliger la protection de la famille Acheter seul ou à deux n’a pas les mêmes conséquences juridiques. Les notaires recommandent d’adapter le régime d’acquisition à votre situation familiale : achat en indivision en communauté pour les couples mariés via une société civile immobilière (SCI). Ces choix ont une incidence sur la transmission du bien et la protection du conjoint ou partenaire en cas de décès. Le notaire vous aide à choisir la formule la plus adaptée. 10. Se faire accompagner du notaire tout au long du projet Enfin, le conseil central reste d’associer le notaire à chaque étape du processus. Contrairement à l’idée reçue, le notaire ne se limite pas à la signature de l’acte authentique. Il vous conseille sur la fiscalité, le financement, le régime matrimonial, les aspects juridiques et patrimoniaux. Son rôle est de sécuriser votre projet et d’anticiper les éventuelles difficultés. Pourquoi les conseils des notaires sont essentiels pour votre achat immobilier ? L’achat immobilier est un engagement de long terme qui comporte des enjeux financiers, fiscaux et familiaux. En suivant les 10 conseils des notaires, vous maximisez vos chances de réussir votre acquisition sans mauvaise surprise. Réussir un achat immobilier ne se résume pas à trouver le bien idéal. Il s’agit aussi d’un parcours administratif et juridique complexe. Les notaires, véritables partenaires de votre projet, vous donnent les clés pour avancer en toute sécurité. Grâce à leur expertise, ces professionnels apportent une sécurité juridique indispensable et un accompagnement sur mesure. Qu’il s’agisse de vérifier les documents, d’anticiper le financement ou de protéger vos proches, leur mission est de défendre vos intérêts. Leur accompagnement constitue une garantie précieuse pour investir sereinement dans la pierre.  

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Santé : un coût jusqu’à 34% des revenus pour les plus modestes

En France, la santé est un droit fondamental garanti par la Sécurité sociale. Pourtant, derrière ce principe d’universalité se cachent de profondes disparités. Selon une étude de la DREES publiée en août 2025, les ménages consacrent en moyenne 15 % de leurs revenus à la santé. Mais cette moyenne masque des écarts importants : certains foyers aisés, notamment des retraités, s’en sortent plutôt bien, tandis que d’autres, plus modestes ou mal protégés par une complémentaire santé, voient leur budget grevé par des dépenses médicales considérables. Des inégalités fortes derrière la moyenne nationale L’étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) montre que 10 % des ménages français sont particulièrement pénalisés par les dépenses de santé. Pour eux, le « taux d’effort » atteint en moyenne 23 % des revenus, soit presque un quart de leur budget. Plus inquiétant encore : pour 1 % des foyers les plus touchés, ce taux grimpe à 34 %, un niveau insoutenable pour des familles déjà fragiles financièrement. Le taux d’effort est l’addition du reste à charge, du financement de l’Assurance Maladie obligatoire et des primes versées à la complémentaire santé. Ces cas extrêmes concernent surtout : des ménages modestes, souvent salariés précaires ou travailleurs indépendants aux revenus instables  des personnes atteintes d’affections de longue durée (ALD), générant des soins réguliers et coûteux  des foyers dépourvus de complémentaire santé performante, ou qui renoncent à souscrire par manque de moyens. Ainsi, la promesse d’égalité d’accès aux soins est loin d’être tenue dans la pratique. Les actifs plus touchés que les retraités L’étude souligne un paradoxe : les actifs supportent un poids plus lourd que les retraités. Trois quarts des foyers concernés par un fort taux d’effort sont composés de personnes en activité. Pourquoi une telle différence ? Les actifs contribuent davantage via les prélèvements obligatoires (cotisations maladie, CSG, impôts liés à la santé). Les retraités bénéficient souvent de prélèvements plus légers et, lorsqu’ils disposent de revenus confortables, la part consacrée à la santé reste limitée. Quelques chiffres pour illustrer  Un actif très aisé consacre 18 % de ses revenus à la santé ; Un retraité avec un niveau de vie équivalent n’y consacre que 11 %. Chez les ménages modestes, l’écart est moindre : 15 % pour les actifs contre 14 % pour les retraités. Mais dans tous les cas, ce sont bien les foyers les plus vulnérables qui voient leur pouvoir d’achat fortement amputé par les dépenses de santé. Retraités aisés : favorisés par le système ? L’Assurance Maladie française repose sur un principe d’équité : chacun doit contribuer en fonction de ses moyens et bénéficier de soins selon ses besoins. En théorie, ce système devrait corriger les inégalités. Mais la réalité est plus nuancée. Pour les actifs, la contribution est progressive : plus les revenus augmentent, plus la part prélevée pour financer la santé est élevée. Pour les retraités, le mécanisme devient au contraire régressif : les restes à charge (dépenses non remboursées) et les cotisations de mutuelle santé senior pèsent proportionnellement plus lourd pour les retraités modestes que pour ceux disposant de revenus élevés. Résultat : les retraités aisés s’en sortent mieux, consacrant une part relativement faible de leur budget à la santé, tandis que les retraités modestes doivent arbitrer entre dépenses médicales et autres besoins essentiels. Le non-recours à la Complémentaire santé solidaire : un frein majeur Autre enseignement de l’étude : de nombreux ménages modestes ne bénéficient pas des dispositifs d’aide auxquels ils ont droit. Avant la Complémentaire santé solidaire (C2S), 12 % des personnes les plus précaires n’avaient aucune complémentaire santé. Parmi les foyers pour lesquels la santé représentait un fardeau écrasant, beaucoup auraient pu prétendre à la CMU-C ou à l’ACS (Aide à la Complémentaire Santé)… mais ne l’avaient pas demandée. Les raisons de ce non-recours sont multiples : manque d’information sur l’existence des dispositifs démarches administratives jugées trop lourdes dépassement minime des plafonds de ressources, excluant certaines familles pourtant fragiles (effet de seuil). Ce phénomène contribue à accentuer les inégalités, car sans mutuelle, le reste à charge devient rapidement insupportable. Important : La C2S remplace la CMU-C et l’ACS depuis novembre 2019. Elle permet d’accéder à une mutuelle santé gratuitement ou moyennant une participation minime déterminée en fonction de l’âge (entre 8€ et 30€ par mois). Des dépenses lourdes en période de rigueur budgétaire L’étude de la DREES s’appuie sur des données de 2019, donc avant la mise en place du dispositif 100 % santé ou reste à charge zéro (prothèses dentaires, lunettes de vue et appareils auditifs). Mais même après cette réforme, les questions demeurent : les plus modestes continuent-ils à payer le prix fort ? D’autant que l’État multiplie les réformes visant à réduire la dépense publique : augmentation des franchises médicales projet de révision du remboursement des ALD participation accrue des patients aux frais. Or, ces ajustements pèsent davantage sur les ménages les plus faibles, ceux pour qui chaque euro compte. Le renoncement aux soins : une conséquence directe Pour les ménages du top 1 % des taux d’effort, la santé ne représente pas seulement un poids financier : c’est aussi une source d’exclusion. Face à des dépenses trop lourdes, beaucoup finissent par renoncer à certains soins. Les postes les plus concernés sont : les soins dentaires (implants, prothèses) les équipements optiques (lunettes de correction, lentilles) les prothèses auditives. Ces soins, coûteux et mal remboursés par le régime général, deviennent inaccessibles pour une partie de la population, accentuant les inégalités en matière de santé et de qualité de vie. La santé en France repose sur un modèle solidaire, mais les chiffres de la DREES rappellent que ce modèle ne bénéficie pas à tous de la même manière. Les ménages modestes, qu’ils soient actifs ou retraités, paient proportionnellement bien plus que les foyers aisés, en particulier parmi les retraités. À l’heure où de nouvelles réformes budgétaires se profilent, une réflexion s’impose : comment garantir une répartition plus équitable de la dépense de santé et éviter que les plus fragiles ne soient contraints de renoncer aux soins ?