Alors que les Français s’apprêtent à subir une énième hausse des tarifs d’assurances auto, santé et habitation pour l’année 2026, une bonne nouvelle vient tempérer ce tableau sombre : l’assurance de prêt immobilier. Contrairement aux autres produits, son prix continue de baisser, une exception qui mérite d’être analysée.
Hausse généralisée des tarifs d’assurance en 2026
Le cabinet d’actuariat Addactis a déjà annoncé la couleur : les ménages vont devoir faire face à une nouvelle flambée des tarifs d’assurance en 2026. MRH, auto, santé complémentaire, aucun contrat n’échappera à l’inflation en 2026, sauf l’assurance emprunteur (voir plus bas).
- Mutuelle santé : +3,4 % à +10 % selon les contrats, avec une moyenne de 4,5 % pour les contrats individuels et 5,5 % pour les contrats collectifs.
- Assurance habitation (MRH) : hausse estimée entre 7,5 % et 8 %, soit une prime annuelle moyenne qui atteindrait 325 € hors taxes.
- Assurance auto : augmentation de 5 % à 5,5 %, pour une cotisation annuelle qui grimperait en moyenne à 563 € hors taxes.
Ces chiffres viennent s’ajouter à une décennie de progressions continues :
- +16 % pour l’auto
- +35 % pour l’habitation
- +50 % pour la santé
Sur cette période allant de 2014 à 2024, le taux d’inflation cumulé en France s’élevait à 20,6 %.
Pourquoi une telle flambée des prix des assurances ?
Plusieurs facteurs expliquent ces hausses successives :
- Pour l’assurance santé complémentaire : la dérive structurelle des dépenses médicales (+4 à 5 % par an depuis 2019) et les transferts de charges de l’Assurance Maladie vers les complémentaires.
- Pour l’habitation : le coût croissant des événements climatiques (inondations, sécheresses, tempêtes, feux de forêt), combiné à l’inflation sur les matériaux de construction et la mise en place de la surprime Cat’ Nat’ en 2025.
- Pour l’auto : les coûts de réparation (+4,4 % sur un an), la sinistralité liée aux grêlons et autres aléas climatiques, ainsi que la complexité croissante des véhicules électriques et hybrides, plus chers à réparer.
Il en résulte un alourdissement annuel du budget des ménages, sans réelle perspective de stabilisation. Le mouvement haussier est promis à devenir une tendance de fond selon les experts.
Assurance emprunteur : l’exception qui résiste en 2026
À contre-courant de cette inflation généralisée, l’assurance de prêt immobilier fait figure d’exception. Depuis 2022, la loi Lemoine a profondément transformé ce marché, ouvrant la voie à davantage de concurrence et entraînant une baisse significative des tarifs.
La loi Lemoine, catalyseur de la baisse
Adoptée en 2022, cette loi a introduit 3 réformes majeures :
- Résiliation infra-annuelle : possibilité de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans attendre la date anniversaire.
- Accès facilité : suppression du questionnaire médical pour les prêts de moins de 200 000 € remboursés avant 60 ans.
- Droit à l’oubli renforcé : réduction des délais pour les anciens malades du cancer et de l’hépatite C.
Des baisses tarifaires concrètes
Entre 2020 et 2025, selon les relevés du courtier Magnolia.fr, les tarifs de l’assurance emprunteur externe (hors banque) ont chuté de 27 % en moyenne. Pour les profils seniors (+45 ans), la baisse atteint même 35 %.
Avec la loi Lemoine, l’arrivée de nouveaux acteurs a intensifié la concurrence. Même les banques ont dû revoir certains de leurs tarifs à la baisse. Cette loi permet en effet de substituer le contrat quand l’assuré le souhaite, et ce, sans frais, sans délai de préavis ni engagement minimum de souscription, contrairement aux assurances santé, habitation et auto qui exigent un an révolu pour résilier.
Dès lors que le contrat concurrent présente une équivalence de niveau de garanties, la banque est tenue de l’accepter, dans un délai légal de 10 jours ouvrés.
Une sinistralité contenue
Contrairement à l’assurance santé, où l’explosion des dépenses pèse sur les cotisations, l’assurance emprunteur bénéficie de plusieurs facteurs favorables :
- Espérance de vie en hausse : en 2024, elle atteignait 80,1 ans pour les hommes et 85,7 ans pour les femmes, selon le Centre d’Observation de la Société.
- Amélioration des conditions de vie : meilleure prise en charge médicale, prévention accrue, suivi plus rigoureux des emprunteurs.
Assurance emprunteur : un vrai levier d’économies
En 2026, alors que les autres postes explosent, négocier ou changer son assurance de prêt immobilier peut générer des économies plus que substantielles.
Prenons l’exemple d’un couple de 40 ans qui emprunte 200 000 € sur 20 ans et souscrit une assurance emprunteur avec une quotité d’assurance de 100% sur chaque tête :
- Avec une assurance bancaire au taux moyen de 0,36% : coût total de 28 800 €
- Avec une assurance alternative à un taux entre 0,15% et 0,22% selon simulation en ligne : coût total entre 12 000 € et 16 800 €, soit une économie allant jusqu’à 14 800 € sur la durée du prêt
Ces marges sont possibles grâce à la mise en concurrence et aux baisses structurelles du marché. Si la quotité est répartie à 50% sur chaque emprunteur, l’économie potentielle est doublée.
Important : n’attendez pas pour pour substituer l’assurance. Plus tôt vous engagez la démarche après la signature de l’offre de prêt, plus élevé sera le gain, le coût de l’assurance emprunteur étant calculé sur le capital restant dû.
Dans ce contexte, l’assurance de prêt immobilier apparaît comme le dernier rempart contre l’inflation généralisée des assurances. Pour les emprunteurs, l’année 2026 offrira une nouvelle occasion de comparer, négocier et optimiser ce poste de dépense stratégique.