Assurance de prêt : tous les avantages de la résiliation à tout moment

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La proposition de loi Lemoine examinée ce jeudi 25 novembre à l'Assemblée Nationale prévoit de faciliter le changement d'assurance de prêt immobilier. Tant espérée par les consommateurs et par les assureurs alternatifs, cette faculté n'est pas du goût des banques, qui détiennent le quasi monopole du marché et agitent le chiffon rouge de la démutualisation. À la clef des millions d'euros d'économies annuelles pour la communauté des emprunteurs.

Assurance de prêt immobilier : chasse gardée des banques

Le marché de l'assurance emprunteur revêt deux particularités qui interrogent sur l'existence même du principe de concurrence :

  1. les bancassureurs engrangent 87% des 7 milliards d'euros de cotisations annuelles en couverture des crédits immobiliers ;
  2. les bancassureurs réalisent une marge moyenne de 68% sur le produit, soit trois fois le niveau pratiqué en assurance habitation ou automobile.

Ces chiffres illustrent une situation quasi-monopolistique, qui surprend d'autant plus que plus qu'une décennie de réglementations est censée faciliter le libre choix du contrat. Depuis septembre 2010 et la loi Lagarde, tout emprunteur peut souscrire à sa guise le contrat d'assurance en garantie de son crédit immobilier, le prêteur ne pouvant plus lui imposer son contrat maison. En juillet 2014 a été introduite la loi Hamon qui permet de résilier le contrat dans les douze premiers mois du prêt pour le substituer par une offre alternative à garanties au moins équivalentes. Le changement en cours de prêt au-delà de la première échéance sera permis à partir de janvier 2018 avec l'amendement Bourquin.

Force est de constater que cet arsenal législatif ne suffit pas. Les bancassureurs maintiennent leur pression sur le marché, déniant ainsi le droit à la délégation d'assurance à tout emprunteur, en amont du crédit comme en cours de remboursement. Plusieurs rapports du Comité Consultatif du Secteur Financier font état de pratiques, parfois abusives, visant à bloquer toute tentative de substitution d'un contrat groupe bancaire : refus non motivé, manœuvres dilatoires, demande indue de documents, dénigrement des offres alternatives. Tout est bon pour décourager l'emprunteur. La proposition de loi qui sera débattue demain à l'Assemblée Nationale va changer la donne si elle est adoptée.

Résilier à tout moment : martingale contre le monopole bancaire

Porté par les députés du groupe Agir ensemble, le texte prévoit d'inscrire dans le marbre la résiliation à tout moment de l'assurance de prêt immobilier, et ce, quelle que soit l'ancienneté du contrat, sans délai minimal d'engagement. Rappelons que cette opportunité de changer de contrat existe déjà en assurance habitation, auto/moto et santé, une fois révolue une année de souscription.

Il est également prévu un renforcement des sanctions administratives à l'encontre des banques qui ne respecteront pas leurs obligations. Une des contraintes cardinales auxquelles elles devront se plier concerne l'information de l'emprunteur : chaque année, le prêteur doit informer son client de son droit de changer de contrat d'assurance, sans frais ni pénalités d’aucune sorte.

Soutenue par le gouvernement et validée en commission la semaine dernière, cette proposition de loi a toutes les chances d'être adoptée. Une procédure d'examen simplifiée devrait faciliter son parcours législatif. Au grand dam des banques qui voient pointer la libéralisation du marché, escomptée par les concurrents et les consommateurs depuis 2010. Sous l'argument fallacieux de la démutualisation, elles fustigent le dispositif. Une des plus grosses enseignes, le Crédit Mutuel pour ne pas le nommer, a même sorti l'artillerie lourde en supprimant la sélection médicale pour ses meilleurs clients à compter du 1er décembre. La résiliation à tout moment, "le far west de l'assurance", comme l'a canonné le dirigeant du Crédit Mutuel ?

Les banques oublient sciemment que l'assurance alternative récupère les profils à risques qu'elles ne veulent pas assurer. En queue du carrosse bancaire, les emprunteurs qui présentent des risques aggravés pour raisons médicales ou professionnelles se tournent par nécessité vers les assureurs concurrents pour obtenir une couverture adaptée et concrétiser leur projet immobilier. Les établissements de crédit leur préfèrent des clients plus standards, les "bons risques" selon le jargon du métier. Ils risquent donc de perdre gros si la loi est votée.

Jusqu'à 15 000€ d'économies... et même plus

En première ligne dans la défense des consommateurs et mobilisée de longue date sur le sujet de la résiliation en assurance emprunteur, l'association UFC-Que Choisir a chiffré les économies réalisables en faisant un changement d'assurance prêt immobilier en cours. Le dispositif permettrait de rendre 550 millions d'euros par an à la communauté des emprunteurs et plutôt que de parler de moyenne, puisque chaque dossier est différent, abordons l'angle du bénéfice pour les emprunteurs par des cas concrets.

À couverture équivalente, un couple de 35 ans qui rembourse son crédit depuis 5 ans peut récupérer 13 000€ sur la durée restante de son prêt. Le gain peut atteindre 15 000€ pour un couple de 55 ans qui vient tout juste de souscrire son emprunt (200 000€ sur 20 ans). Les économies potentielles d’une résiliation/substitution peuvent même être beaucoup grasses, comme l’illustre une étude toute fraîche réalisée par le courtier indépendant Magnolia.fr à partir de 3 profils d’emprunteurs. Chacun emprunte 193 000€ sur 20 ans au taux nominal de 0,95% et décide de changer de contrat d’assurance au bout de 3 ans :

 

couple de 30 ans 

fumeurs

couple de 40 ans

non fumeurs

couple de 50 ans

non fumeurs

coût de l’assurance

(taux assurance)

23 160 €

(0,30%)

27 840 €

(0,36%)

38 600 €

(0,50%)

cotisations assurance restantes au bout de 3 ans

19 704 €

23 664 €

32 840 €

coût de la nouvelle assurance

(taux assurance)

3 513 €

(0,12%)

4 332 €

(0,26%)

11 931 €

(0,26%)

gain

16 173 €

19 332 €

20 909 €

Source : données Magnolia.fr, novembre 2021

Redonner du pouvoir d'achat aux emprunteurs, voilà le premier objectif de la proposition de loi sur la résiliation à tout moment en assurance de prêt immobilier. Elle entend également mettre un terme au "cadenassage du marché" opéré par les banques, pour reprendre la métaphore d'UFC-Que Choisir. Jusqu'à présent, la réglementation a laissé les banques maximiser leurs profits en assurance de prêt. Ce n'est pas le droit fondamental de choisir le contrat et d'en changer à tout moment qui peut les déséquilibrer ni même mettre en danger la communauté des emprunteurs par la menace d'une trop grande volatilité.

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Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en novembre 2025

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Les taux moyens constatés début novembre 2025 oscillent entre (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) : 2,97 % et 3,05 % sur 10 ans 3,04 % et 3,30 % sur 15 ans 3,19 % et 3,35 % sur 20 ans 3,30 % et 3,45 % sur 25 ans Derrière ces moyennes, les conditions sont plus favorables pour les meilleurs dossiers qui peuvent espérer obtenir des décotes entre 10 et 20 points, notamment avec un apport solide, une situation professionnelle stable et une bonne capacité d’épargne. Cette accalmie sur les taux s’inscrit dans un contexte où les banques cherchent à relancer la machine. Beaucoup souhaitent capter une nouvelle clientèle et comptabiliser des dossiers pour démarrer 2026 avec un volume de crédits satisfaisant. Résultat : des offres plus compétitives, et parfois même des taux bonifiés, inférieurs au marché, pour les profils les plus attractifs. Pourquoi les taux se stabilisent (et baissent légèrement) Plusieurs raisons expliquent ce changement de rythme : L’inflation reste sous contrôle (1 % en octobre sur un an). La Banque Centrale Européenne a maintenu ses taux directeurs fin octobre, laissant entrevoir une possible détente à venir. Les banques anticipent une amélioration de l'environnement économique en 2026. La fin d’année est traditionnellement calme, poussant les établissements à redoubler d’efforts pour attirer les emprunteurs. Le message des courtiers est clair : les crédits ne sont pas bloqués. Les banques prêtent, et elles veulent prêter. C’est une phase d’opportunité pour les ménages capables de présenter un dossier solide. Quel profil emprunteur réussit à obtenir les meilleurs taux ? On ne va pas se mentir : la sélectivité reste élevée. Les dossiers auto-financés à 110 % sans apport, eux, ont la vie plus dure. Pour obtenir un taux attractif en novembre 2025, plusieurs critères pèsent dans la balance : Un apport personnel d’au moins 10 %, idéalement 20 % Une gestion bancaire impeccable (aucun découvert depuis au moins 3 mois, pas de jeux d’argent ni de shopping compulsif) Un CDI avec plusieurs années d’ancienneté ou une stabilité professionnelle démontrée Une capacité d’épargne régulière Une épargne de précaution équivalente à au moins 6 mensualités Un taux d’endettement raisonnable, 35 % étant le taux maximum autorisé selon les règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) Si vous cochez ces cases, vous faites partie des candidats chouchoutés par les banques. Assurance emprunteur : le levier pour réduire le coût total La banque peut vous prêter à bon taux, mais l’assurance qui garantit le crédit reste un gros morceau du budget immobilier. En moyenne, l’assurance emprunteur représente entre 20 % et 40 % du coût global du crédit, exprimé par le TAEG (Taux Annuel Effectif Global). C’est beaucoup, puisqu’on parle de la deuxième dépense après les intérêts de l’emprunt. Le vrai gain se trouve là. En 2025, comme toujours, la délégation d’assurance de prêt , c’est-à-dire le fait de souscrire un contrat concurrent de celui proposé par la banque prêteuse, est un avantage majeur. Les économies peuvent aller de 5 000 à 20 000 euros selon l'âge, la durée du crédit et le profil. Rappel utile : vous pouvez changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment grâce à la loi Lemoine de 2022. La priorité est d’obtenir le financement bancaire, et comme on sait les banques réticentes à accepter les assurances externes, ne faites pas de résistance au risque de compromettre votre projet et déléguez dans un deuxième temps avec l’aide d’un courtier. Comment maximiser vos chances d’obtenir votre crédit en novembre 2025 ? Voici quelques réflexes stratégiques pour mettre toutes les chances de votre côté : Préparez votre dossier en amont, notamment votre apport et votre historique bancaire. Simulez plusieurs scénarios (taux fixe, durée, apport) grâce aux comparateurs de banques et des courtiers. Comparez les banques, ne vous limitez jamais à votre banque historique. Passez par un courtier pour optimiser votre dossier et booster votre pouvoir de négociation. Anticipez l'assurance emprunteur pour jouer sur l’ensemble du coût du crédit. Commencez à travailler votre dossier avant même d’avoir trouvé votre bien. Les banques adorent les emprunteurs organisés et vous pouvez ainsi calculer votre capacité d’emprunt. Bon à savoir : les demandes de financement déposées en novembre 2025 seront comptabilisées dans la production de crédit de 2026. Pour bien entamer l’année à venir, les établissements bancaires sont prêts à se montrer compétitifs. Immobilier : faut-il acheter maintenant ou attendre 2026 ? C’est la grande question du moment. Les signaux sont plutôt favorables pour agir maintenant, notamment si vous avez repéré une bonne opportunité immobilière. Les taux restent raisonnables sans égaler les niveaux historiques de fin 2019 (autour de 1 %), l’offre immobilière est plus stable, et les vendeurs sont souvent enclins à négocier. Côté politique du logement, le PTZ (Prêt à Taux Zéro) reste un formidable levier pour compléter avantageusement le financement de la résidence principale. Il peut financer jusqu’à 50 % du montant de l’acquisition et en 2026, un amendement au budget prévoit un rehaussement des plafonds du PTZ ; ils étaient inchangés depuis 2014. Les signaux à surveiller dans les prochaines semaines Pour ceux qui veulent prendre le temps d’observer le marché, gardez un œil sur : L’évolution de l’inflation en zone euro Les annonces de la BCE en décembre La trajectoire de l’OAT 10 ans Les mesures budgétaires 2026 Les politiques commerciales des banques fin d’année Si le contexte se stabilise, on peut espérer une année 2026 plutôt favorable côté financement immobilier. Novembre 2025, un bon moment pour emprunter Les taux baissent timidement, les banques restent offensives et les perspectives sont encourageantes. Pas de révolution, mais un climat bien plus respirable qu’en début d’année. Si vous portez un projet immobilier, le moment est choisi pour dégainer votre dossier, comparer les offres et lancer les négociations.

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Prêt immobilier fin 2025 : stabilité des taux malgré la crise politique

Les perspectives de crédit immobilier pour la fin 2025 se précisent et, contre toute attente, elles s’inscrivent sous le signe de la stabilité. Malgré un contexte politique tendu, une incertitude budgétaire persistante et des marchés obligataires encore nerveux, les taux semblent avoir trouvé un plateau. Les futurs emprunteurs peuvent pousser un léger soupir de soulagement : pas de remontée brutale à l’horizon et un accès au financement qui reste globalement ouvert, sous réserve d’un dossier sérieux. Un marché du crédit immobilier qui retrouve son calme Après plusieurs trimestres sous tension, le marché du prêt immobilier profite d’un moment d’accalmie. Les banques ont ralenti la hausse des barèmes de taux dès l’automne et ce mouvement se confirme à l’approche de la fin d’année 2025.  Les variations observées restent minimes, de l’ordre de quelques centièmes de points, traduisant une volonté du secteur bancaire d'éviter de casser la dynamique fragile de reprise du marché immobilier. Taux moyens constatés fin 2025 À l’amorce du mois de novembre, les taux moyens constatés s’établissent autour de (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) : 3,15% sur 15 ans 3,25 à 3,30% sur 20 ans 3,30 à 3,40% sur 25 ans Cette stabilisation marque un tournant. Après plus d’un an d’augmentation régulière, les banques temporisent. L’objectif est clair : soutenir la reprise du marché immobilier sans fragiliser davantage le pouvoir d’achat des ménages. Retour progressif de la négociation Les écarts demeurent significatifs en fonction du profil de l’emprunteur, de son apport personnel et de sa gestion financière. Les ménages aux revenus stables et disposant d’une épargne constituée peuvent encore prétendre à des conditions légèrement plus favorables, avec des taux proches de 3,20% sur 25 ans pour les dossiers les plus solides. À l’inverse, les profils plus modestes demeurent autour de 3,50% sur cette même durée. L’impact limité de la crise politique et budgétaire La France traverse une période politique agitée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, rythmée par des changements gouvernementaux, des tensions parlementaires sur le budget 2026 et plusieurs épisodes de volatilité sur les marchés. Pourtant, cette instabilité n’a pas déclenché de réaction brutale sur les taux immobiliers. Marchés obligataires résilients Les obligations d’État françaises à 10 ans (OAT), qui influencent l’évolution des taux de crédit, se maintiennent dans une zone d'équilibre autour de 3,40%. Elles avaient brièvement dépassé 3,60% lors du choc politique de début octobre, avant de refluer. Sur un an, l’OAT 10 ans a tout de même bondi de +10,47% sur un an, tout en perdant 3,67% en un mois. Cette relative modération témoigne de la confiance des investisseurs malgré les secousses institutionnelles en France. Pourtant, la persistance d’un OAT 10 ans autour de 3,40% va rapidement limiter les marges de manœuvres des établissements bancaires : les taux de prêt des banques sont toujours supérieurs à l’emprunt obligataire français pour générer un profit. Influence des agences de notation Les agences de notation ont également contribué à apaiser les tensions. Après une dégradation de la note de la France par Fitch puis par S&P, Moody’s a choisi de maintenir la valeur de la dette, limitant l’effet domino sur les taux d’emprunt nationaux. Le message envoyé aux investisseurs est clair : la situation reste fragile, mais les fondamentaux du pays demeurent solides. Les banques veulent prêter, mais de façon sélective Si le contexte reste incertain, les établissements bancaires conservent une posture active sur le crédit. L’immobilier demeure un levier clé pour attirer des clients et développer des relations bancaires durables. Par le biais du crédit immobilier, l’emprunteur est captif pour se voir proposer des produits assurantiels (assurance emprunteur, assurance habitation) et des placements financiers (plan épargne retraite, assurance vie, etc.). Priorité aux dossiers solides Cependant, la prudence reste de mise. Les banques privilégient les dossiers sérieux, avec : un apport personnel cohérent une capacité d’épargne démontrée une gestion bancaire et budgétaire saine un projet financièrement équilibré Bonne nouvelle pour les ménages dont les revenus sont stables mais pas forcément élevés : la stratégie commerciale de certaines banques s’oriente de plus en plus vers les profils intermédiaires, et pas uniquement les emprunteurs premium. Ce repositionnement vise à fluidifier l’accès au crédit et à relancer la production de prêts après 2 millésimes compliqués. Conditions pour emprunter sereinement fin 2025 Pour maximiser ses chances d’obtenir un prêt, un emprunteur doit travailler : son apport personnel son taux d’endettement sa capacité d’épargne son dossier bancaire Une bonne préparation redevient la clé. Sans être automatique, l’accès au crédit n’est plus bloqué comme on a pu l'observer en 2022 et 2023. Dans le même temps, les jeunes primo-accédants restent soutenus, mais davantage filtrés. Les établissements cherchent à les accompagner, à condition qu’ils disposent d’un apport minimal et d’un reste à vivre confortable. Une logique d’équilibre, loin de la fermeture totale redoutée l’an dernier. Une économie en flottement mais des signaux encourageants La situation économique française reste en demi-teinte. Entre croissance molle, inflation en voie de normalisation (1,2% en septembre sur un an) et incertitudes fiscales, le climat semble peu favorable à l’achat immobilier. Pourtant, plusieurs signaux incitent à l’optimisme pour 2026. D’abord, le marché immobilier montre des signes de rebond sur les derniers mois, stimulé par : la stabilisation des taux la baisse des prix dans de nombreuses villes, légère hausse en province le retour progressif des investisseurs des politiques publiques ciblées sur la rénovation énergétique et l’investissement locatif Le ministre du Logement a notamment évoqué un futur mécanisme d’amortissement pour encourager la rénovation et relancer le marché locatif, même si ce dispositif reste encore en maturation. Ce type d’annonce contribue à restaurer la confiance des professionnels et des ménages.  Le projet de loi de finances 2026 prévoit en effet un relèvement des plafonds du PTZ (Prêt à Taux Zéro) ; ils n’avaient pas bougé depuis 10 ans. Par ailleurs, un statut de bailleur privé va être réintégré dans le PLF 2026 via un amendement gouvernemental, afin de relancer l’investissement locatif dans le neuf mais aussi dans l’ancien. Ensuite, le maintien d’un accès au financement, même exigeant, soutient l’activité. Les banques ne veulent pas d’un gel du marché. Elles recherchent un volume d’activité raisonnable pour sécuriser leurs marges et fidéliser des profils solvables. Fin 2025 : un marché immobilier en phase de transition Le paysage du crédit immobilier fin 2025 peut sembler paradoxal. D’un côté, une crise politique qui aurait pu provoquer un blocage des taux. De l’autre, une remarquable stabilité soutenue par la volonté des établissements prêteurs et la résilience des marchés financiers. Le secteur navigue en zone d’équilibre, fragile mais réelle. Les emprunteurs qui préparent un projet immobilier doivent garder en tête 3 éléments essentiels : la négociation redevient possible, mais avec un dossier solide les taux ne devraient pas s’envoler brutalement à court terme la qualité de la préparation (apport, gestion, argumentaire) fait toute la différence En somme, les portes du crédit restent ouvertes, mais elles ne s’ouvriront pas toutes seules. En tant que futur acquéreur, vous avez donc intérêt à anticiper, optimiser votre dossier et comparer les offres. L’accompagnement d’un courtier en crédit immobilier est une démarche judicieuse pour mettre toutes les chances de votre côté. La confiance revient doucement, et ceux qui sauront se positionner avec rigueur profiteront de ce moment charnière. Pour le marché bancaire comme pour les ménages, la fin 2025 est celle d'une respiration bienvenue, malgré un climat politique encore électrique. Si l'horizon n’est pas parfaitement dégagé, la visibilité s’améliore et la dynamique de financement retrouve sa logique naturelle : prudente, mais résolument active.

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Doublement de la participation forfaitaire : la consultation médicale plus chère en 2026

Préparez-vous à débourser davantage lors de vos prochaines visites médicales. À partir de 2026, le montant de la participation forfaitaire prélevée sur chaque consultation devrait être doublé. Cette mesure, intégrée au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, vise à réduire le déficit de l’Assurance maladie… mais elle vient alourdir le reste à charge des patients. Et cette hausse ne s’arrête pas là : le gouvernement prévoit également d’augmenter la franchise médicale sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires. En clair, les Français devront participer davantage au financement de leurs soins. Qu’est-ce que la participation forfaitaire sur les consultations médicales ? Lorsque vous consultez votre médecin traitant ou un spécialiste, vous êtes remboursé à 70 % du tarif conventionné par l’Assurance maladie. Sur une consultation de généraliste facturée 30 €, la Sécurité sociale vous rembourse donc 21 €, mais elle retire automatiquement 2 € au titre de la participation forfaitaire. Résultat : vous êtes en réalité remboursé de 19 €, auxquels s’ajoute la prise en charge de votre complémentaire santé. Dans le cadre des contrats de mutuelle responsable (95% du marché de la complémentaire santé), cette participation n’est jamais remboursée et reste à votre charge. Cette contribution, instaurée en 2005, a pour objectif d’impliquer davantage les assurés dans les dépenses de santé et de limiter le déficit du régime général. Elle s’applique à chaque consultation ou acte pratiqué par un médecin, ainsi que tout examen radiologique. Toutefois, certaines catégories de personnes en sont exonérées : Les assurés de moins de 18 ans  Les bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (CSS)  Les personnes couvertes par l’Aide médicale de l’État (AME)  Les femmes enceintes à partir du 6ᵉ mois de grossesse. Pour les autres, impossible d’y échapper : la participation forfaitaire est systématiquement déduite des remboursements effectués par la Sécurité sociale. Ce qui change en 2026 : un montant doublé pour chaque consultation Jusqu’ici, la participation forfaitaire s’élevait à 2 € par consultation et par examen radiologique. Mais le PLFSS 2026 prévoit de doubler ce montant, pour le porter à 4 €. Autrement dit, chaque passage chez le médecin entraînera un reste à charge supplémentaire de 2 €, non remboursé par la Sécu ni par la mutuelle santé (lorsqu’elle respecte les critères des contrats responsables). Avant 2026, sur une consultation à 30 €, la prise en charge se décompose ainsi : 19 € remboursés par la Sécurité sociale (70 % du tarif moins 2 € de participation forfaitaire) 9 € remboursés par la complémentaire santé 2 € restants à la charge du patient  Après 2026 : 17 € remboursés par la Sécurité sociale (70 % du tarif moins 4 € de participation forfaitaire) 9 € remboursés par la complémentaire santé 4 € à la charge du patient Ce n’est pas tout : le plafond annuel des participations forfaitaires devrait lui aussi être relevé, passant de 50 € à 100 € par an. Ce plafond fixe la somme maximale que vous pouvez payer chaque année au titre de ces participations. Son augmentation signifie donc que vous paierez davantage sur l’ensemble de vos soins. Une hausse justifiée par la maîtrise des dépenses de santé Selon le gouvernement, cette mesure s’inscrit dans une logique de responsabilisation des assurés. L’objectif affiché est de freiner la consommation de soins et de réduire le déficit de la Sécurité sociale, estimé à 23 milliards d’euros en 2025 selon la Cour des comptes (15,2 Md€ en 2024). Mais pour de nombreux Français, cette hausse aura un impact concret sur leur budget santé. En effet, si les montants peuvent paraître modestes individuellement, ils s’accumulent rapidement pour les patients atteints de maladies chroniques ou en ALD (Affection de Longue Durée) ou les familles qui consultent régulièrement. Une mesure impopulaire, mais pas inédite C’est la deuxième fois peu de temps que la participation forfaitaire augmente. En 2024 déjà, elle était passée de 1 € à 2 €. Deux ans plus tard, le gouvernement propose de répéter l’opération, en doublant de nouveau le montant. Les syndicats médicaux et les associations de patients dénoncent une mesure « injuste », estimant qu’elle pénalise les plus fragiles et qu’elle ne réglera pas le problème structurel du financement de la santé. D’autres hausses prévues : médicaments, soins paramédicaux et transports sanitaires Le PLFSS 2026 ne se limite pas aux consultations médicales. Il prévoit aussi de doubler la franchise médicale appliquée : Aux médicaments délivrés en pharmacie  Aux actes paramédicaux, comme les soins infirmiers ou de kinésithérapie  Aux transports sanitaires (ambulance, VSL…). Ces franchises, actuellement fixées à 1 € par boîte de médicaments ou par acte paramédical, et 4 € par transport, pourraient donc être portées respectivement à 2 € et 8 €. Là encore, les complémentaires santé responsables n’auront pas le droit de les rembourser. L’ensemble de ces hausses pèsera sur le reste à charge direct des assurés, en particulier ceux qui consomment beaucoup de soins. Des changements aussi pour les dentistes et le paiement des participations Autre nouveauté envisagée : la participation forfaitaire pourrait être étendue aux chirurgiens-dentistes. Jusqu’à présent, les actes réalisés par les dentistes étaient exemptés de ce dispositif. Cette évolution marquerait donc un changement important pour les assurés. Enfin, le gouvernement étudie la possibilité d’instaurer un paiement direct des participations forfaitaires auprès des professionnels de santé. Concrètement, cela signifie que ces 4 € pourraient être prélevés immédiatement lors de la consultation, au lieu d’être déduits plus tard du remboursement de la Sécurité sociale. Une mesure nécessitera sans doute une adaptation des logiciels de facturation et un effort de communication auprès des patients, habitués à ne rien débourser. Ces différentes dispositions ne sont pas encore confirmées. Le PLFSS 2026 doit être adopté par le parlement au plus tard à la mi-décembre. Comment limiter l’impact de la hausse des frais de santé sur votre budget ? Même si la participation forfaitaire ne peut pas être remboursée par les mutuelles responsables, il est possible de mieux maîtriser vos dépenses de santé. Voici quelques conseils pratiques : Choisissez une complémentaire santé adaptée à votre profil et à votre fréquence de consultation ; Privilégiez le parcours de soins coordonnés, pour éviter les pénalités de remboursement ; Utilisez le tiers payant pour ne pas avancer les frais ; Consultez de préférence des médecins de secteur 1 ou adhérents à l’OPTAM (Option Pratique Tarifaire Maîtrisée) Suivez vos remboursements via votre compte Ameli afin d’anticiper vos restes à charge. Si ces mesures inscrites dans le PLFSS 2026 sont adoptées, l'an prochain, la participation forfaitaire sur les consultations médicales passera de 2 à 4 €, et le plafond annuel de 50 à 100 €. Cette hausse s’accompagnera d’une augmentation des franchises médicales et pourrait s’étendre à de nouveaux professionnels de santé. Une évolution qui, sous couvert d’équilibrer les comptes de la Sécurité sociale, risque d’alourdir sensiblement le budget santé des Français.