MaPrimeRénov’ 2025 : ce qui change pour vos travaux de rénovation énergétique


MaPrimeRénov’ est la principale aide publique destinée à financer les travaux de rénovation énergétique des logements anciens. Versée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah), elle permet aux propriétaires occupants ou bailleurs d’améliorer la performance thermique de leur bien grâce à des travaux d’isolation, de chauffage ou de ventilation. 

En 2025, cette aide emblématique connaît pourtant une nouvelle phase de transformation : suspension temporaire, réouverture partielle, quotas limités et futures suppressions de forfaits compliquent la donne pour les ménages qui souhaitent en bénéficier. Beaucoup d’entre eux ne savent plus vraiment s’ils sont encore éligibles ni dans quelles conditions déposer leur dossier. 


Pourquoi MaPrimeRénov’ évolue-t-elle encore en 2025 ?

Une nouvelle réforme, trois textes, et un calendrier de transition : les règles bougent pour répondre à la crise énergétique… et recentrer les aides sur les ménages les plus vulnérables.

Les grandes lignes de la réforme 2025

MaPrimeRénov’ entre dans une nouvelle phase de transition. Après une suspension temporaire au printemps 2025, le guichet a rouvert le 30 septembre 2025, mais uniquement pour une catégorie restreinte de bénéficiaires.

13 000 dossiers seulement pourront être déposés d’ici la fin de l’année, selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah). Les dossiers seront instruits courant 2026, pour laisser le temps aux services publics de traiter les demandes et de stabiliser le dispositif.

Cette réouverture partielle concerne exclusivement :

Ces changements découlent de trois textes publiés au Journal officiel du 9 septembre 2025 (décret n° 2025-956 et arrêtés associés). Ils visent à rendre le dispositif plus efficace et plus ciblé selon les priorités énergétiques nationales.

Selon le ministère de la Transition énergétique, « La réforme 2025 de MaPrimeRénov’ marque un recentrage sur les ménages les plus exposés à la précarité énergétique, pour accélérer la rénovation des logements les plus énergivores. »

Un objectif de ciblage plus “social”

Derrière ces ajustements, l’objectif est clair : lutter contre les passoires thermiques et améliorer le confort énergétique des foyers les plus modestes. Les statistiques officielles montrent qu’en France, près de 5,2 millions de logements sont encore classés F ou G.

Le dispositif met désormais l’accent sur les rénovations d’ampleur :

  • Des travaux permettant un gain d’au moins deux classes énergétiques,
  • Des opérations coordonnées autour de l’isolation, du chauffage et de la ventilation.

Cette logique de ciblage social et énergétique doit permettre d’orienter l’argent public vers les foyers et les logements où les économies d’énergie seront les plus fortes.

Ce que cela change pour les autres propriétaires

Si vous ne faites pas partie des ménages très modestes, inutile de paniquer. MaPrimeRénov’ n’est pas supprimée, mais temporairement suspendue pour certains profils. Les parcours par geste (isolation seule, changement de chauffage) reprendront progressivement à partir de 2026, avec de nouvelles conditions et un encadrement renforcé.

En attendant, vous pouvez :

  • Solliciter les Certificats d’économies d’énergie (CEE),
  • Demander un éco-prêt à taux zéro,
  • Bénéficier d’aides locales complémentaires (régions, départements, communes).

Comme le rappelle l’Anah : « L’objectif est de rendre MaPrimeRénov’ plus simple et plus lisible, tout en continuant à accompagner les ménages dans leurs projets de rénovation. »

Qui peut encore bénéficier de MaPrimeRénov’ en 2025 ?

Le dispositif reste ouvert, mais sous conditions de revenus, de type de logement et d’usage.

Les profils éligibles cette année

En 2025, l’aide est réservée en priorité aux ménages aux revenus très modestes. Le montant de vos ressources reste un critère central : il est calculé à partir du revenu fiscal de référence (RFR) figurant sur votre avis d’imposition N-1 (soit 2024 pour une demande en 2025).

Catégorie

1 personne

2 personnes

3 personnes

4 personnes

5 personnes

+ par pers. suppl.

Très modestes (hors IDF)

17 173 €

25 115 €

30 206 €

35 285 €

40 388 €

+ 5 094 €

Modestes (hors IDF)

22 015 €

32 197 €

38 719 €

45 234 €

51 775 €

+ 6 525 €

Intermédiaires (hors IDF)

30 549 €

44 907 €

54 071 €

63 235 €

72 400 €

+ 9 165 €

En Île-de-France, les plafonds sont plus élevés (jusqu’à 28 933 € pour une personne seule et 82 839 € pour un foyer de 4 personnes).

Le logement doit être occupé au moins 8 mois par an à titre de résidence principale. Les demandes pour résidences secondaires ou logements vacants ne sont pas recevables.

Les cas particuliers : bailleurs, indivision, Outre-mer

Certains propriétaires peuvent encore déposer une demande, sous réserve d’engagements supplémentaires.

  • Propriétaires bailleurs : vous devez louer le bien en résidence principale pendant 6 ans et informer votre locataire des travaux réalisés grâce à MaPrimeRénov’.
  • Propriétaires en indivision : tous les indivisaires doivent signer une attestation autorisant la demande au nom de l’un d’eux.
  • Outre-mer : les règles sont assouplies (logements de 2 ans d’ancienneté, plafonds spécifiques, aides pour protections solaires et sur-toitures ventilées).

Les logements concernés

Pour bénéficier de MaPrimeRénov’, votre logement doit :

  • Avoir été construit depuis au moins 15 ans (ou 2 ans si remplacement d’une chaudière fioul),
  • Être occupé à titre de résidence principale,
  • Disposer d’un diagnostic énergétique E, F ou G (priorité aux passoires thermiques).

Les logements récents ou neufs ainsi que les bâtiments à usage mixte (habitation et commerce), ne sont pas concernés.

Quels travaux restent financés en 2025 ?

Les travaux financés par MaPrimeRénov’ 2025 se concentrent sur les gestes les plus efficaces pour réduire la facture énergétique. L’État continue de soutenir les équipements bas carbone et les travaux d’isolation essentiels à la performance globale du logement.

Les équipements de chauffage et d’eau chaude éligibles

Pour 2025, MaPrimeRénov’ favorise toujours les systèmes de chauffage écologiques et les équipements de production d’eau chaude à haute performance énergétique.

Sont éligibles :

  • Les pompes à chaleur (air/eau, géothermiques, solarothermiques),
  • Les chaudières biomasse automatiques ou manuelles (jusqu’au 31 décembre 2025),
  • Les chauffe-eaux solaires ou hybrides thermiques/photovoltaïques,
  • Les raccordements à un réseau de chaleur alimenté à plus de 50 % par des énergies renouvelables,
  • La dépose d’une cuve à fioul, souvent associée à un changement de système de chauffage.

Ces équipements permettent de réduire la consommation d’énergie de 30 à 60 %, selon le type de logement et la qualité de l’isolation.

Les travaux d’isolation et de ventilation

L’autre levier majeur reste l’isolation, cœur d’une rénovation efficace. MaPrimeRénov’ soutient les travaux qui améliorent le confort d’hiver comme d’été :

  • Isolation des murs extérieurs et intérieurs,
  • Isolation des rampants de toiture, plafonds de combles et toitures terrasses,
  • Remplacement des parois vitrées (simple vitrage vers double ou triple vitrage).

L’isolation thermique vise à limiter les déperditions de chaleur à travers les parois du logement (murs, toitures, fenêtres…). Une bonne isolation peut réduire la consommation de chauffage jusqu’à 25 %.

Côté ventilation, le dispositif continue de financer l’installation de VMC double flux autoréglable ou hygroréglable, à condition qu’elle soit couplée à un geste d’isolation.
Une bonne ventilation évite condensation, moisissures et pertes d’efficacité énergétique.

Les forfaits supprimés ou amenés à disparaître

Si vous envisagez de lancer vos travaux, 2025 est une année charnière. Deux forfaits majeurs seront supprimés dès le 1er janvier 2026 :

  • Le forfait “chaudière biomasse”,
  • Le forfait “isolation des murs” (parcours par geste).

Cela signifie qu’au-delà de cette date, ces opérations ne seront plus directement subventionnées par MaPrimeRénov’. Pour en bénéficier, il faut donc signer un devis avant le 31 décembre 2025 et déposer le dossier dans les délais fixés par l’Anah.

Quelles nouvelles obligations à anticiper pour 2026–2027 ?

La transition engagée en 2025 prépare déjà le terrain pour un encadrement plus strict à partir de 2026. Diagnostic, certification, accompagnement : voici ce qui vous attend.

Diagnostic de performance énergétique (DPE) obligatoire

Depuis plusieurs mois, le DPE s’impose comme un outil central de la rénovation énergétique. Dès le 1er janvier 2026, il deviendra obligatoire pour toute demande MaPrimeRénov’ “parcours par geste” en métropole.

Ce diagnostic permet de :

  • Mesurer la performance énergétique initiale du logement,
  • Évaluer le gain potentiel après travaux,
  • Prioriser les actions (isolation, chauffage, ventilation).

Cette mesure ne s’applique pas encore en Outre-mer où la diversité climatique rend les critères différents.

Professionnel RGE : la condition sine qua non

Le recours à un professionnel Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) reste obligatoire pour valider votre dossier. Avant de signer, pensez à vérifier la qualification RGE de votre artisan sur le site officiel france-renov.gouv.fr.

Le professionnel doit également :

  • Effectuer une visite préalable du chantier,
  • Mentionner cette visite sur le devis et la facture,
  • S’assurer que les matériaux et équipements sont conformes aux exigences techniques fixées par l’Anah.

L’accompagnateur Rénov’ pour les rénovations d’ampleur

Pour les rénovations globales, le recours à Mon Accompagnateur Rénov’ devient obligatoire. Cet interlocuteur unique, agréé par l’État, vous accompagne de bout en bout :

  • Diagnostic technique et énergétique,
  • Plan de financement et optimisation des aides,
  • Aide à la lecture des devis,
  • Suivi administratif et social jusqu’à la fin du chantier.

Objectif : éviter les erreurs de parcours, coordonner les travaux et garantir le résultat énergétique.

Comment éviter les erreurs qui bloquent ou retardent votre prime ?

L’obtention de MaPrimeRénov’ 2025 dépend autant de votre éligibilité que du respect des procédures administratives. Une erreur de calendrier ou un justificatif manquant peut suffire à retarder,  voire annuler, le versement de la prime. Voici les trois pièges les plus fréquents à éviter.

Déposer la demande avant les travaux

C’est l’erreur la plus courante et la plus pénalisante : commencer les travaux avant d’avoir déposé sa demande. La règle est claire : vous devez créer votre compte sur maprime-renov.gouv.fr et obtenir un accusé de réception de votre dossier avant tout devis signé ou chantier engagé.

Pour déposer votre demande, vous devrez préparer :

  • Votre dernier avis d’imposition,
  • Le devis détaillé du professionnel RGE,
  • Vos coordonnées et RIB,
  • La description du logement (adresse, type, surface, ancienneté).

Astuce : créez un dossier unique regroupant tous vos justificatifs (papier + numérique) pour éviter les oublis au moment de l’envoi.

Vérifier la cohérence du devis et du chantier

Avant de signer, relisez attentivement le devis proposé par votre artisan. Il doit comporter :

  • La mention de la visite préalable du chantier,
  • La certification RGE de l’entreprise,
  • Le détail des travaux, matériaux et équipements concernés,
  • La date prévue et le montant TTC.

Un devis trop vague ou un simple copier-coller d’un modèle Internet peut bloquer la validation du dossier. Le professionnel RGE doit aussi visiter le logement avant travaux, afin de vérifier que la solution proposée correspond à votre situation réelle.

Selon l’Ademe, un chantier mal dimensionné “entraîne souvent des performances énergétiques inférieures de 30 % aux prévisions”. D’où l’importance d’un devis sur mesure.

Anticiper le délai de versement

Autre point souvent négligé : le versement n’est jamais immédiat. La prime est versée en une seule fois, après réception et validation de la facture finale par l’Anah.

Voici le calendrier moyen observé :

Étape

Délai moyen

Dépôt du dossier complet

Immédiat (accusé de réception automatique)

Instruction du dossier

2 à 3 mois

Réalisation des travaux

Selon chantier

Versement de la prime

4 à 8 semaines après validation des factures

Les ménages très modestes peuvent demander une avance jusqu’à 50 % du montant prévisionnel, à condition de la justifier lors du dépôt du dossier.

Que faire si vous n’êtes plus éligible à MaPrimeRénov’ ?

Si vos revenus dépassent les plafonds, ou si votre logement ne remplit plus les critères de 2025, vous pouvez toujours mobiliser d’autres aides cumulables. L’objectif reste le même : réduire votre facture d’énergie sans supporter seul le coût des travaux.

Les aides cumulables ou alternatives

Certaines solutions se complètent ou remplacent la prime principale.

  1. Les Certificats d’économies d’énergie (CEE)
    • Versés par les fournisseurs d’énergie (EDF, TotalEnergies, Engie, etc.).
    • Cumulables avec MaPrimeRénov’ ou utilisables seuls.
    • Montant variable selon le type de travaux (jusqu’à 4 000 € pour une pompe à chaleur).

  2. L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
    • Financement jusqu’à 50 000 € sans intérêt.
    • Remboursable sur 15 à 20 ans.
    • Accessible sans condition de ressources (source : Service-public.fr).

  3. Les aides locales et régionales
    • Certaines collectivités (Régions, Départements, Métropoles) proposent des bonus jusqu’à 2 000 € pour l’isolation ou le remplacement d’un chauffage ancien.
    • Exemple : Île-de-France Énergies, MaPrimeÉco en Bretagne ou Aide Habiter Mieux en Occitanie.

  4. La TVA réduite à 5,5 %
    • Applicable aux travaux de rénovation énergétique réalisés par un pro.
    • Cumulable avec toutes les autres aides.

Le conseil France Rénov’ : un accompagnement gratuit

Ne restez pas seul face à la complexité administrative. Le réseau France Rénov’ met à disposition des conseillers neutres et gratuits dans toute la France.

Ces experts peuvent vous aider à :

  • Evaluer les aides disponibles selon votre profil,
  • Monter votre dossier MaPrimeRénov’ ou CEE,
  • Choisir un artisan RGE fiable,
  • Estimer vos économies d’énergie à long terme.

Numéro national : 0 808 800 700 (appel gratuit + coût d’un appel local, du lundi au vendredi de 9h à 18h).


FAQ – Vos questions les plus fréquentes

Puis-je déposer ma demande après avoir commencé les travaux ?

Non. Les travaux doivent impérativement débuter après le dépôt du dossier.

Puis-je bénéficier d’une avance sur la prime ?

Oui, si vous appartenez à la catégorie “revenus très modestes”. L’avance peut atteindre 50 % du montant prévisionnel.

Mon artisan doit-il obligatoirement être RGE ?

Oui. Sans certification RGE, le dossier sera automatiquement rejeté.

MaPrimeRénov’ peut-elle être cumulée avec d’autres aides ?

Oui. Elle est cumulable avec les CEE, l’éco-PTZ, la TVA réduite à 5,5 % et certaines aides locales.

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