Quel est l’âge limite de souscription à un PER ?


Le Plan d’Épargne Retraite (PER) offre une solution idéale pour anticiper sa retraite. Cependant, l’âge limite pour y adhérer reste une question clé.

En effet, chaque épargnant peut débloquer son capital dès l’âge légal de départ à la retraite. Mais alors, jusqu’à quand est-il possible d’ouvrir un PER ? Dans cette perspective, découvrez les critères d’âge pour souscrire à ce dispositif ainsi que les stratégies permettant de maximiser ses avantages selon votre profil.

Âge limite de souscription à un PER : ce que dit la législation

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) découle de la loi Pacte, instaurée en 2019. Depuis le 1er octobre 2020, il a remplacé les anciens produits d’épargne, comme le PERP et le contrat Madelin. 

Le plan se décline en 3 versions : 

  • Le PER collectif d’entreprise (PERECO), 
  • Le PER obligatoire (PERO),
  • Le PER individuel (PERIN). 

Ce dernier s’adresse à tout citoyen qui souhaite épargner volontairement pour sa retraite. Ainsi, son accessibilité ne dépend ni d’un seuil de revenus ni d’un statut professionnel. 

De ce fait, cette flexibilité permet à des profils variés, comme les étudiants ou les demandeurs d’emploi, d’y souscrire. Contrairement aux anciens produits, ce plan n’impose pas de déblocage automatique des fonds à l’âge légal de la retraite.

De plus, les versements bénéficient d’une déduction fiscale plafonnée à 10 % des revenus professionnels. En revanche, l’épargne demeure bloquée jusqu’à la retraite, sauf en cas d’événements exceptionnels, comme l’invalidité, le surendettement ou l’achat d’une résidence principale.

Aucune limite d’âge n’empêche l’ouverture d’un PER individuel, grâce à la loi Pacte. En effet, ce produit reste accessible dès 18 ans et au-delà, même après l’âge de départ à la retraite. 

Cette caractéristique peut sembler surprenante, car le PER vise à financer les années post-professionnelles. Cependant, la loi autorise de continuer à verser sur le compte même après la retraite. Ainsi, chaque épargnant peut adapter ses cotisations selon ses besoins financiers.

Quelles restrictions d’âge imposées par les gestionnaires ?

Jusqu’à 2023, les parents avaient la possibilité d'ouvrir un PER pour leur enfant mineur. Cela permettait de constituer un capital utilisable à la majorité pour un achat immobilier, tout en profitant des déductions fiscales.

Toutefois, cette option n’est plus disponible. En effet, en 2024, le gouvernement a modifié cette disposition, estimant que ce type d’épargne ne correspond pas à l’objectif premier du PER

Depuis le 1er janvier 2024, seuls les individus de plus de 18 ans peuvent ouvrir un PER individuel. Ainsi, les PER déjà ouverts pour les mineurs resteront bloqués jusqu’à leur majorité.

En conséquence, les versements peuvent continuer après la retraite, tant que le plan reste actif. Néanmoins, même si aucune législation n’impose de limite d’âge pour la souscription, de nombreux gestionnaires de PER fixent leurs propres conditions :

  • Un plafond d’âge pour la souscription, généralement situé entre 60 et 68 ans.
  • Des conditions spécifiques sur les retraits ou versements en capital.

Vérifier attentivement les conditions spécifiques de chaque contrat avant toute souscription devient primordial, notamment les clauses concernant l’âge et les modalités de sortie. 

À l’inverse du PER individuel, les PER d’entreprise, qu’ils soient collectifs ou obligatoires, ne suivent pas ces restrictions d’âge. En effet, l’embauche d’un salarié détermine leur ouverture, et non son âge.

Un retraité a-t-il encore le droit de souscrire PER ?

Un retraité peut ouvrir un Plan Épargne Retraite sans restrictions. Toutefois, cette démarche reste peu avantageuse pour la plupart. En effet, ce produit d’épargne se destine surtout à la préparation de la retraite. 

Ainsi, il maximise les bénéfices fiscaux pendant la vie active. Cependant, une fois à la retraite, ces avantages se réduisent, principalement en raison de la baisse des revenus.

Les retraités subissent souvent une diminution de leur revenu global. Par conséquent, les versements effectués sur le PER se déduisent moins efficacement du revenu imposable.

De plus, le plafond de déduction devient plus faible, car aucun salaire ne complète ce revenu. Ce qui explique que ce facteur réduit l'intérêt de souscrire un PER en période de retraite. En réalité, seuls des cas particuliers justifient une telle souscription après la fin de la carrière.

Cependant, la situation change lorsque le retraité cumule emploi et retraite. Dans ce cas, en poursuivant une activité rémunérée, le plafond de déduction se calcule alors sur les revenus professionnels. 

Par conséquent, cette configuration optimise les déductions fiscales, et rend le PER plus intéressant à cette étape de vie. Ainsi, les retraités actifs peuvent tirer profit de ce mécanisme d'épargne.

Souscrire un PER à la retraite offre aussi un intérêt patrimonial. En effet, ce plan peut faciliter la transmission d'un patrimoine. Notamment, en cas de décès, le conjoint survivant, marié ou pacsé, bénéficie d'une exonération fiscale complète.

De ce fait, cette stratégie permet de réduire les droits de succession et d’alléger la transmission du capital familial. Dans cette optique, un PER peut donc s'avérer judicieux dans une perspective de gestion successorale.

Souscription à un PER avant et après 70 ans : quelles différences ?

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) offre des opportunités intéressantes pour optimiser sa situation financière à la retraite. Toutefois, la souscription à ce produit présente des différences significatives en fonction de l’âge du souscripteur. Passé 70 ans, les règles changent, ce qui impacte directement l’intérêt du PER pour les retraités.

1. Devenir adhérent avant 70 ans : Optimisation fiscale

Souscrire un PER avant l’âge de 70 ans, mais après la retraite, donne accès à des avantages fiscaux intéressants :

  • Les détenteurs du PER à cet âge peuvent accéder à leur capital à tout moment, soit en le retirant intégralement, soit en optant pour une rente. Cela contraste fortement avec d’autres produits d’épargne, car le PER se distingue par la flexibilité qu'il offre. 
  • Aucun blocage des fonds ne s’applique, ce qui le rend très attractif pour ceux qui anticipent des besoins variés à la retraite.

Les retraités percevant des revenus supplémentaires, comme ceux issus d’un emploi ou de loyers, tirent parti du PER pour réduire leur impôt. En effet, ils déduisent leurs versements de leurs revenus imposables, selon l’une des deux options suivantes : 

  • 10 % de leurs revenus imposables dans la limite de huit fois 10 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), 
  • 10 % du PASS de l’année précédente. 

Par ailleurs, les travailleurs indépendants profitent, quant à eux, d’un plafond adapté à leur situation spécifique. Cependant, avant d'opter pour le PER, analyser sa situation personnelle reste crucial. L’assurance-vie, par exemple, offre parfois des avantages supérieurs selon le profil du retraité..

2. Devenir adhérent après 70 ans : Transmission de patrimoine

Une souscription après 70 ans diminue les bénéfices fiscaux du PER, en particulier en cas de décès :

  • Limite des droits de succession : Lorsqu’un adhérent décède après cet âge, seuls 30 500 euros du capital versé échappent aux droits de succession.
  • Charge fiscale accrue : Le reste du capital entre dans le calcul des droits successoraux, alourdissant la charge pour les bénéficiaires.

Toutefois, souscrire PER après 70 ans ne conduit pas forcément à une sortie immédiate de capital. Retirer des fonds, que ce soit sous forme de rente ou en capital, entraîne une imposition importante.

Dans ce contexte, le PER peut se révéler plus utile en tant qu’outil de transmission. En effet, en renonçant à récupérer le capital, l’adhérent optimise la gestion de son patrimoine. Ainsi, ce choix s’avère stratégique pour transmettre son capital à des proches, tout en minimisant les taxes.

Quels sont les moments clés pour souscrire un PER ?

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) s’adresse à toute personne, quel que soit son âge ou sa profession. Cependant, certaines périodes de la vie se révèlent plus favorables pour maximiser les avantages du PER.

Souscrire un PER entre 30 et 40 ans : une stratégie optimale

Entre 30 et 40 ans, souscrire un PER s’avère particulièrement avantageux pour plusieurs raisons :

  • Stabilité professionnelle : À cet âge, les travailleurs bénéficient souvent d’une situation professionnelle stable et de revenus réguliers.
  • Construction d’un capital retraite : Cette période permet de bâtir un capital solide sur le long terme.
  • Réduction de la pression financière : Répartir les versements sur une longue durée permet de mieux gérer la charge financière en évitant des versements massifs ponctuels.
  • Placements sécurisés : Les placements en unités de compte, bien gérés, minimisent les risques financiers.
  • Avantages fiscaux : Les jeunes salariés peuvent bénéficier de déductions fiscales en déduisant leurs versements du revenu imposable, ce qui devient particulièrement avantageux en cas de taux d’imposition élevé.

Opportunités pour souscrire un PER après 40 ans

Souscrire un PER après 40 ans peut aussi être bénéfique, notamment pour ceux dont le taux d’imposition dépasse 30 %. Voici pourquoi :

  • Revenus au pic : Les revenus sont souvent à leur maximum à cet âge, offrant ainsi un avantage fiscal immédiat.
  • Anticipation de la baisse des revenus : Pour les travailleurs prévoyant une baisse significative des revenus à la retraite (indépendants, professions libérales), le PER compense cette chute.
  • Économies d’impôt : Si votre taux d’imposition actuel est plus élevé que celui prévu à la retraite, le PER devient une solution particulièrement rentable.
  • Opportunité stratégique : Pour les ménages lourdement imposés, le PER représente une stratégie efficace pour alléger leur fiscalité tout en préparant un capital retraite conséquent.
  • Dernières années avant la retraite : Ces années sont idéales pour maximiser les économies fiscales et constituer une épargne retraite solide.

Événements propices pour ouvrir un PER

Certains événements marquants de la vie constituent également des moments propices pour souscrire un PER. Par exemple, après l’acquisition d’un bien immobilier, ouvrir un PER s’avère pertinent. En effet, l’achat d’une maison s’accompagne souvent d’une planification financière plus rigoureuse. 

Le PER permet alors d’optimiser les ressources tout en profitant des avantages fiscaux. Cette stratégie offre un double bénéfice : préparer l’avenir et réduire les impôts actuels.

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