Prix des facettes dentaires
À mi-chemin entre soin et esthétique, la facette dentaire séduit de plus en plus de Français en quête d’un sourire harmonieux. Ultra-fine, collée sur la face visible des dents, elle corrige l’apparence sans chirurgie lourde. Résultat : des dents alignées, éclatantes, au rendu naturel.
Mais derrière cette solution esthétique, se cache un coût élevé et un remboursement quasi nul par la Sécurité sociale. Or peu de patients anticipent l’impact financier de cette intervention, souvent présentée comme accessible, mais hors nomenclature.
Tarifs variables selon les matériaux utilisés, honoraires libres des praticiens, disparités géographiques fortes : les prix des facettes s’envolent vite et les garanties des complémentaires santé ne suivent pas toujours. Certaines mutuelles les excluent d’emblée, d’autres les intègrent sous des conditions floues ou restrictives.
Face à ces incertitudes, bien comprendre les types de facettes, leurs tarifs moyens et les prises en charge possibles, devient essentiel pour éviter les déconvenues. Dans cet article, nous faisons le point sur :
- Les différents types de facettes et leurs coûts réels,
- Les conditions de remboursement (ou non) par la Sécurité sociale et les mutuelles,
- Les astuces pour décrypter les garanties et mieux choisir son contrat santé.
Facette dentaire : une solution esthétique, mais pas anodine
Les facettes sont devenues un acte courant en esthétique dentaire. Mais derrière leur simplicité apparente se cachent des implications médicales, techniques et financières qu’il faut comprendre avant de se lancer.
Qu’est-ce qu’une facette dentaire exactement ?
Les facettes dentaires sont de fines coques, généralement épaisses de 0,3 à 0,7 mm, conçues pour être collées sur la face visible des dents, principalement celles de devant.
Elles sont utilisées pour :
- Corriger des dents tachées, jaunies ou grises,
- Recomposer des dents cassées ou usées,
- Améliorer l’alignement visuel (légers chevauchements ou espacements),
- Harmoniser la forme (dents trop courtes, irrégulières).
Selon les techniques, la pose peut être :
- Réversible : sans ou avec peu de taille de la dent (notamment pour les facettes pelliculaires en céramique).
- Irréversible : lorsque l’émail est partiellement ou totalement meulé, rendant le retour à l’état initial impossible.
L'intervention est considérée comme non invasive, mais elle nécessite une analyse approfondie de l'occlusion (mordant) et de l'état bucco-dentaire global pour éviter complications ou surcoût ultérieurs.
Les différents types de facettes dentaires
Toutes les facettes ne se valent pas. Deux grandes catégories coexistent : les facettes en composite, plus accessibles, et celles en céramique (ou porcelaine), plus durables et esthétiques. Le choix dépend du budget, des attentes esthétiques et de l’état initial des dents.
Facettes en composite : accessibles et rapides, mais moins durables
Les facettes en résine composite sont modelées directement sur les dents par le dentiste, sans fabrication en laboratoire. L’intervention se fait généralement en une seule séance à l’aide d’un matériau photopolymérisable sculpté manuellement par le dentiste.
Les avantages :
- Coût unitaire plus bas,
- Pose rapide, souvent sans taille préalable de la dent,
- Retouches possibles en cas d’usure ou de choc,
- Procédure réversible dans certains cas.
Les inconvénients :
- Durée de vie limitée : entre 4 et 7 ans selon les habitudes alimentaires et l’hygiène bucco-dentaire,
- Tendance à se ternir ou se colorer (café, thé, tabac),
- Résultat esthétique souvent moins naturel que la céramique (translucidité, brillance).
Les indications :
- Correction de petites anomalies de forme ou de teinte,
- Patient jeune ou budget modeste,
- Solution temporaire avant facettes céramiques.
Facettes en céramique (ou porcelaine feldspathique) : le haut de gamme esthétique
Fabriquées en laboratoire, ces facettes sont conçues à partir d’empreintes ou d’un scan numérique. Elles sont faites sur mesure en porcelaine feldspathique ou en disilicate de lithium avant d’être collées sur les dents après préparation minutieuse.
Les avantages :
- Durée de vie moyenne de 10 à 15 ans, voire plus avec un bon suivi,
- Très bon comportement à la lumière (effet naturel, translucidité),
- Résistance mécanique élevée : peu de risques de fissures ou de décollement,
- Matériau peu poreux = meilleure tenue de la teinte dans le temps.
Les inconvénients :
- Prix plus élevé à l’unité,
- 2 à 3 rendez-vous nécessaires (empreinte, fabrication, pose),
- Pose parfois partiellement irréversible (taille de l’émail).
Les indications :
- Rénovation esthétique complète (sourire global),
- Anomalies de teinte ou forme sévères,
- Recherche d’un résultat optimal et stable dans le temps.
Tableau comparatif
Type de facette |
Durée de vie estimée |
Coût moyen unitaire* |
Rendu esthétique |
Nombre de séances |
Composite |
4 à 7 ans |
250 à 500 € |
Moins naturel |
1 |
Céramique / Porcelaine |
10 à 20 ans |
700 à 1 500 € |
Très naturel |
2 à 3 |
Combien coûte une facette dentaire ? Zoom sur les prix en France
Matériaux, réputation du praticien, zone géographique : de nombreux facteurs font varier les tarifs. Un même sourire peut coûter 1 500 € ou 10 000 €, selon les cas. Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre les écarts de prix et évaluer le véritable investissement.
Fourchettes de prix selon le matériau et le praticien
Le coût d’une facette dépend d’abord du matériau utilisé :
- Composite : entre 170 € et 500 € par dent. Pose directe, sans passage par un laboratoire.
- Céramique (ou porcelaine feldspathique) : entre 800 € et 1 500 € par dent, en moyenne, selon la complexité et la notoriété du praticien.
Tarifs en province vs grandes villes
Les écarts géographiques sont notables :
- En Province, une facette en céramique coûte en moyenne entre 750 € et 1 000 €.
- À Paris ou dans les grandes métropoles (Lyon, Marseille, Bordeaux), les prix dépassent souvent les 1 200 € à 1 500 € par unité.
Prix moyen d’un sourire complet
Un sourire complet comprend généralement 6 à 8 facettes, couvrant les incisives et les canines visibles :
- En composite : de 1 200 € à 3 500 €.
- En céramique : de 5 000 € à plus de 10 000 €, selon les exigences esthétiques et la réputation du praticien.
Ce qui est compris (ou non) dans le tarif affiché
Avant de valider un plan de traitement esthétique, mieux vaut passer en revue ce que couvre le tarif proposé. Certains actes sont parfois compris dans le forfait, d'autres restent à votre charge. Décryptage.
Prestations |
Inclus dans certains forfaits |
Souvent en supplément |
Consultation initiale (bilan esthétique, options proposées) |
✅ |
|
Radiographies nécessaires (panoramique, rétro-alvéolaire) |
✅ |
|
Préparation des dents (légère taille de l’émail) |
✅ |
|
Prise d’empreinte ou scan intra-oral |
✅ |
|
Fabrication en laboratoire (facettes céramiques uniquement) |
✅ |
|
Pose et collage définitif |
✅ |
|
Contrôle post-pose (ajustements et retouches mineures) |
✅ |
|
Blanchiment préalable (recommandé pour harmoniser la teinte) |
❌ |
|
Consultations intermédiaires (essais multiples, ajustements) |
❌ |
|
Remplacement en cas de casse ou rejet précoce (selon garanties) |
❌ |
Bon à savoir ! Un devis détaillé est obligatoire avant toute intervention hors nomenclature. N’hésitez pas à demander la liste complète des prestations incluses pour éviter les mauvaises surprises. |
Investissement ou dépense esthétique ?
Sur le long terme, la durée de vie est un critère à intégrer dans le calcul. Une facette en composite devra souvent être refaite ou retouchée tous les 5 à 7 ans, ce qui augmente le coût global à long terme.
Une facette en céramique, plus stable, peut durer jusqu’à 15 ans (voire plus si bien entretenue), ce qui en fait un investissement plus rentable sur la durée, malgré un coût initial plus élevé.
Tableau des prix des facettes dentaires en France (2025)
De 170 € à plus de 1 500 € par dent, les écarts sont considérables. Voici un tableau comparatif pour mieux s’y retrouver.
Critère |
Composite |
Céramique (Porcelaine) |
Prix par dent (fourchette générale) |
170 € à 500 € |
800 € à 1 500 € |
Prix en Province |
170 € à 400 € |
750 € à 1 000 € |
Prix à Paris / grandes villes |
200 € à 500 € |
1 200 € à 1 500 € |
Sourire complet (6 à 8 dents) |
1 200 € à 3 500 € |
5 000 € à 10 000 € et plus |
Durée de vie moyenne |
5 à 7 ans (retouches fréquentes) |
10 à 15 ans (voire plus) |
Technique de pose |
Directe (sans labo) |
Indirecte (avec fabrication en labo) |
Consultation initiale |
Parfois incluse |
Parfois incluse |
Radiographies préalables |
Rarement incluses |
Parfois incluses |
Préparation de la dent |
Oui, légère |
Oui, légère |
Prise d’empreinte ou scan |
Oui |
Oui |
Fabrication labo |
Non |
Oui |
Pose et collage définitif |
Oui |
Oui |
Contrôle post-pose |
Parfois inclus |
Souvent inclus |
Non inclus systématiquement |
- Blanchiment préalable - Retouches - Remplacement en cas de casse |
- Blanchiment préalable - Consultations intermédiaires - Remplacement en cas de rejet ou casse |
À noter : Le tarif final dépend fortement de la notoriété du praticien, de la complexité du sourire à corriger et des options esthétiques choisies (translucidité, teinte, forme personnalisée). |
Facette dentaire et Sécurité sociale : une absence de prise en charge assumée
Considérées comme un soin à visée esthétique, les facettes dentaires, bien qu’elles soient de plus en plus populaires, ne rentrent pas dans le champ des remboursements de l’Assurance Maladie. Mais pourquoi cette exclusion ?
Pourquoi la Sécurité sociale ne rembourse-t-elle pas les facettes ?
Les facettes sont considérées par la Sécurité sociale comme un acte à visée exclusivement esthétique et donc hors nomenclature. Cela signifie qu’elles n’apparaissent pas dans la liste des actes codifiés par l’Assurance Maladie, appelée Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP).
Ce que cela implique :
- Aucune base de remboursement, même partielle.
- Aucune cotation possible sur une feuille de soins.
- Aucun droit à un remboursement de la part de la Sécu, quel que soit le praticien ou la mutuelle (hors exception).
Une distinction claire : soin fonctionnel vs Soin esthétique
La Sécurité sociale distingue les actes nécessaires à la santé bucco-dentaire (restauration d’une dent cariée, remplacement d’une dent absente) des actes à but esthétique.
Une couronne dentaire est considérée comme une prothèse fonctionnelle : elle restaure une dent abîmée ou dévitalisée. Dans ce cas, un remboursement partiel est possible. Une facette, en revanche, ne remplit pas de fonction thérapeutique directe : elle modifie l’aspect d’une dent saine, sans restaurer une fonction essentielle. Elle est donc non remboursable.
Les cas très exceptionnels de prise en charge
En règle générale, les facettes dentaires ne sont pas remboursées par l’Assurance Maladie, car elles relèvent de l’esthétique. Toutefois, quelques situations très particulières peuvent ouvrir la voie à une prise en charge partielle ou indirecte.
C’est le cas, par exemple, lorsqu’une reconstruction est nécessaire après un traumatisme facial clairement documenté ou dans le cadre de traitements lourds faisant suite à un cancer de la bouche ou à certaines anomalies congénitales de l’émail, comme l’amélogenèse imparfaite ou une fluorose sévère. Par ailleurs, certains patients en affection de longue durée (ALD) peuvent bénéficier d’un accompagnement, mais uniquement sur avis médical spécialisé.
Même dans ces cas, il est important de noter que les facettes en elles-mêmes ne sont quasiment jamais remboursées. Ce sont plutôt les soins fonctionnels associés comme la pose de couronnes ou de prothèses qui peuvent faire l’objet d’une prise en charge partielle.
Mutuelle santé : que peut-elle vraiment couvrir ?
Les facettes dentaires ne figurent pas dans la nomenclature des actes remboursables par l’Assurance maladie. Pourtant, certaines complémentaires santé acceptent de couvrir partiellement cet acte sous forme de forfait annuel. Encore faut-il décrypter les subtilités contractuelles.
Types de remboursement proposés par les mutuelles
Puisque la Sécurité sociale ne prend en charge aucune facette dentaire, les remboursements passent exclusivement par les mutuelles et uniquement si elles le prévoient. Il ne s’agit jamais d’un remboursement "à l’acte", mais de forfaits spécifiques.
Les trois formats les plus fréquents sont :
- Forfait annuel "esthétique dentaire" :
Il couvre une enveloppe annuelle dédiée aux soins non remboursés par la Sécu (blanchiment, facettes, implants).
- Forfait "hors nomenclature" :
Il inclut tous les soins exclus du remboursement classique.
- Renfort ou pack dentaire premium :
Certaines mutuelles intègrent les facettes dans un "pack confort", généralement en option.
À quoi ressemble un bon contrat pour les facettes ?
Pour envisager sereinement la pose de facettes, le contrat de complémentaire santé doit remplir un certain nombre de critères précis :
- Un forfait annuel suffisant, idéalement compris entre 300 € et 800 €.
- Pas de carence excessive : certaines mutuelles imposent un délai de 3 à 9 mois avant de débloquer les garanties hors nomenclature.
- Des mentions explicites sur les soins esthétiques : le terme "facette" doit apparaître, ou à défaut "soins dentaires non remboursés".
Simulation chiffrée
Type de facette |
Coût moyen par dent |
Forfait mutuelle possible |
Reste à charge |
Composite (par dent) |
300 € |
500 €/an |
0 à 100 € |
Céramique (1 dent) |
1 200 € |
500 €/an |
700 € |
Céramique (6 dents) |
7 200 € |
800 €/an pendant 3 ans |
env. 4 800 € |
Ces montants sont à ajuster selon les pratiques du chirurgien-dentiste, le lieu d’exercice et le cumul possible d'autres soins dans le forfait.
Comprendre les modalités de remboursement : entre forfaits et exclusions
Dans le cas des facettes dentaires, les remboursements "à l’acte" sont quasiment inexistants. Contrairement aux soins codifiés par la Sécurité sociale (comme une carie ou une extraction), les facettes n'ont aucune base de remboursement officielle, ce qui empêche tout calcul de remboursement en pourcentage.
Les mutuelles qui proposent une prise en charge s’appuient donc sur des forfaits annuels spécifiques, prévus pour les soins hors nomenclature. Ces enveloppes sont souvent intégrées dans des packs "confort", "esthétique" ou "non remboursés", et varient entre 300 € et 800 € par an, selon le niveau de garantie.
Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Avant de choisir une pose de facettes, il est essentiel de bien comprendre les subtilités administratives qui entourent ce type de soin. En effet, le terme "facette" n’apparaît pas toujours clairement sur les documents d’assurance : il est souvent englobé dans des catégories plus générales comme "soins dentaires non remboursés" ou "actes esthétiques". Cette ambiguïté peut compliquer les demandes de remboursement auprès des mutuelles.
Autre point important : les forfaits esthétiques proposés par certaines complémentaires santé ne sont généralement pas cumulables. Si vous avez déjà utilisé ce budget pour un blanchiment ou une prothèse non remboursée, il se peut que l’enveloppe disponible pour les facettes soit réduite, voire épuisée.
Enfin, un remboursement éventuel ne sera envisageable que sur présentation d’une facture acquittée mentionnant clairement le caractère hors nomenclature de l’acte. Sans cette précision, la mutuelle est en droit de refuser toute prise en charge.
Ce qu’il faut bien lire dans son contrat avant d’espérer un remboursement
Avant de compter sur un remboursement partiel de vos facettes par votre mutuelle, il faut bien prêter attention aux conditions générales de votre contrat. Car sous des intitulés flatteurs comme "forfait dentaire hors nomenclature" se cachent parfois des limitations non négligeables.
Certains contrats appliquent ce qu’on appelle des plafonds glissants, répartis sur deux ou trois ans. Résultat : même si vous bénéficiez de 600 € "au total", cela peut ne représenter que 200 € par an en pratique. À cela s’ajoutent souvent des délais de carence, allant de 3 à 9 mois après la souscription du contrat, période pendant laquelle aucun remboursement ne peut être déclenché.
Enfin, la vigilance est de mise du côté des exclusions esthétiques. Certaines mutuelles excluent expressément les facettes de leur prise en charge même lorsqu’un forfait pour actes non remboursés est prévu. La mention "hors nomenclature" ne garantit donc pas systématiquement une couverture des soins esthétiques.
Comparer les mutuelles : les bons réflexes
Avant de souscrire, il est conseillé de :
- Lire attentivement la notice d’information, pas seulement la brochure commerciale.
- Demander confirmation écrite qu’un remboursement est bien possible pour les facettes.
- Évaluer les besoins sur 2 à 3 ans, car la pose de facettes implique un budget réparti dans le temps.
- Éviter les contrats à bas prix qui n’intègrent aucun remboursement pour les soins esthétiques ou non codifiés.
Exemple synthétique de grilles constatées sur le marché :
Niveau de garantie |
Forfait annuel moyen pour soins esthétiques |
Délai de carence courant |
Type de remboursement |
Entrée de gamme |
Aucun ou < 100 € |
6 à 12 mois |
Non prévu |
Gamme intermédiaire |
300 à 500 € |
3 à 9 mois |
Forfait hors nomenclature |
Haut de gamme |
600 à 800 € (parfois glissants) |
0 à 6 mois |
Forfait esthétique dédié |
Ce sont principalement les formules renforcées ou les packs optionnels qui incluent ce type de remboursement. En général, les contrats basiques ou familiaux standard n’intègrent pas ce type de soin.
Durée de vie, entretien et suivi : ce que vous payez sur le long terme
Les facettes dentaires ne sont pas éternelles. Au fil du temps, elles s’usent, se décollent ou se teintent selon le matériau et les habitudes du patient. Pour bien anticiper le vrai budget, il faut prendre en compte leur durée de vie et les frais de suivi ou de remplacement.
Durée de vie selon le matériau
La longévité des facettes varie selon le matériau utilisé, les soins apportés et les habitudes de vie du patient.
Type de facette |
Durée de vie moyenne constatée* |
Durée de vie maximale possible |
Composite |
5 à 7 ans |
8 à 10 ans |
Céramique |
10 à 15 ans |
Jusqu’à 20 ans |
Ce qui influence vraiment la durée de vie des facettes
La longévité d’une facette dentaire ne dépend pas uniquement du matériau utilisé. Un certain nombre de facteurs, souvent sous-estimés, peuvent raccourcir ou au contraire prolonger leur tenue dans le temps.
Le bruxisme, par exemple, ce grincement involontaire des dents, surtout la nuit, constitue une menace directe pour les facettes, en particulier celles en composite, plus fragiles. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire, un brossage trop abrasif ou l’absence de suivi régulier peuvent également compromettre leur intégrité. De même, certains choix alimentaires pèsent dans la balance : la consommation excessive de café, de thé, de vin rouge ou d’aliments très durs peut fragiliser ou tacher les facettes au fil du temps.
Enfin, la qualité de la pose initiale reste déterminante. Un protocole réalisé avec soin, dans les règles de l’art, assure non seulement un meilleur rendu esthétique, mais aussi une meilleure tenue sur le long terme.
Entretien, remplacement… Faut-il prévoir des frais à long terme ?
Même si les facettes dentaires ne demandent pas d’entretien contraignant au quotidien, elles ne sont pas pour autant exemptes de suivi. Un entretien professionnel régulier reste indispensable pour garantir leur tenue dans le temps et prévenir d’éventuelles complications.
Il est ainsi recommandé de prévoir une visite annuelle chez le dentiste afin de s’assurer que la fixation est toujours optimale, qu’aucune micro-fêlure ou décollement ne menace la stabilité de la facette. Pour les modèles en composite, un polissage ou une retouche peut parfois être nécessaire, ces matériaux ayant tendance à ternir ou à se tacher plus rapidement. Un nettoyage professionnel périodique est aussi conseillé, notamment pour prévenir les dépôts en bordure qui pourraient altérer l’aspect esthétique.
Quant au remplacement, il varie selon le matériau choisi. Les facettes en composite nécessitent souvent d’être changées au bout de 6 à 7 ans, parfois plus tôt si elles se dégradent. Les facettes en céramique, plus résistantes, peuvent durer jusqu’à 15 ans, voire davantage, mais leur renouvellement est tout de même à envisager à long terme dans le budget global.
Estimation budgétaire sur 15 ans (hors évolution de prix)
Type de facette |
Coût unitaire |
Durée de vie moyenne |
Nombre de remplacements sur 15 ans |
Coût total estimé |
Composite |
300 € |
6 ans |
2 à 3 |
600 à 900 € |
Céramique |
1 200 € |
12 ans |
1 (voire aucun) |
1 200 à 1 500 € |
Ces estimations ne tiennent pas compte des frais de contrôle annuels (environ 30 à 50 € par visite) ni des éventuelles urgences (décollage, casse).
Ce qu’en disent les pros : entre promesses et vigilance
Les chirurgiens-dentistes sont unanimes : les facettes peuvent transformer un sourire, mais elles ne conviennent pas à tout le monde. Une évaluation clinique sérieuse et une transparence sur le coût global sont essentielles pour garantir un résultat durable et sans regret.
Indications et contre-indications médicales
La pose de facettes ne relève pas uniquement de l’esthétique : il s’agit d’un acte médical à part entière, qui nécessite une bonne santé bucco-dentaire et une évaluation personnalisée par un chirurgien-dentiste.
Certaines situations sont particulièrement favorables : par exemple, lorsque les dents sont saines, sans carie ni déminéralisation et qu’elles n’ont pas été dévitalisées ni couronnées. Les facettes conviennent aussi bien en cas de teinte irrégulière, d’usure légère de l’émail ou pour corriger de petits espaces interdentaires.
À l’inverse, plusieurs contre-indications peuvent empêcher ou retarder la pose :
- Un bruxisme important (grincement involontaire des dents) augmente le risque de fissures ou de décollement prématuré.
- Une maladie parodontale non stabilisée (gencives enflammées, déchaussements) rend l’intervention risquée.
- Une hygiène bucco-dentaire insuffisante favoriserait les caries et compromettrait la durabilité des facettes.
Dans tous les cas, un bilan précis est indispensable avant de se lancer.
Ce que les dentistes recommandent aux patients
Pour éviter toute mauvaise surprise, les praticiens encouragent à :
Comparer plusieurs devis
Chaque cabinet applique sa propre politique tarifaire. La comparaison de 2 à 3 devis permet d’évaluer la cohérence des prix et des prestations incluses.
Poser des questions sur la prise en charge
Certains praticiens peuvent vous fournir un exemple de remboursement antérieur (sous forme anonymisée) ou vous conseiller dans la lecture de votre contrat de mutuelle.
Se méfier des offres à l’étranger sans encadrement
Les “sourires à petit prix” proposés à l’étranger, notamment dans des pays comme la Turquie, la Hongrie ou l’Albanie, attirent par leur coût réduit. Mais sans suivi local, ni recours possible en cas de complication, le risque est réel. L’Ordre des chirurgiens-dentistes appelle à la plus grande prudence.
En cas de doute, un deuxième avis chez un praticien expérimenté est toujours recommandé.