Surcomplémentaire senior : quel intérêt pour un salarié ?

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Vous avez dépassé les 50 ans et votre mutuelle entreprise ne suffit pas à couvrir vos besoins de santé ? Envisagez une surcomplémentaire senior, un contrat de 3ème niveau qui peut compléter une couverture santé mal adaptée. Magnolia.fr fait le point sur l’intérêt pour un senior en activité professionnelle d’opter pour une surcomplémentaire.

Les raisons de souscrire une surcomplémentaire senior

Depuis janvier 2016, les salariés du secteur privé sont couverts par une mutuelle entreprise à adhésion obligatoire (sauf exceptions encadrées par la loi comme ayants droit de la mutuelle collective de leur conjoint). L’employeur contribue à 50% de la cotisation et choisit le contrat et ses garanties, le salarié ayant éventuellement la possibilité, à ses frais, de rehausser le niveau de la couverture si le contrat collectif le propose.

Compléter les prestations de la mutuelle pour salariés

Le contrat d’entreprise est mutualisé, conçu pour répondre aux besoins de santé du plus grand nombre. Les garanties ne sont pas adaptées aux besoins spécifiques de chacun, notamment aux salariés les plus âgés qui sont généralement les plus grands consommateurs de prestations de santé.

À partir de 50 ou 55 ans, certaines garanties ne sont plus utiles, mais elles ne peuvent pas être supprimées du contrat collectif : maternité, orthodontie enfants par exemple. En revanche, des postes qui présentent un intérêt pour les seniors, comme l’audiologie et les dépassements d’honoraires chez les médecins spécialistes, sont mal couverts. Après intervention de l’Assurance maladie et de la mutuelle entreprise, les restes à charge peuvent être conséquents.

La surcomplémentaire senior permet d’améliorer avantageusement les prises en charge du régime obligatoire et de l’organisme complémentaire.

Bon à savoir : votre contrat de santé entreprise est une mutuelle responsable qui respecte un cahier des charges comportant un panier de soins minimum. Parmi les prestations obligatoires, figure le dispositif 100% Santé qui supprime les restes à charge en optique (lunettes de vue, verres et monture), les prothèses dentaires et les aides auditives. Vous êtes libre de sélectionner un équipement hors du panier 100% Santé, auquel cas vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins bien remboursés par la mutuelle.

Meilleure couverture de certains soins

Une surcomplémentaire santé vient compléter les remboursements sur des postes peu ou pas remboursés par les deux premiers niveaux de prestations :

  • dentaire : implants et prothèses non remboursées, orthodontie adulte
  • optique : chirurgie réfractive
  • audiologie hors 100% Santé
  • dépassements d’honoraires des spécialistes : cardiologue, ophtalmologue, neurologue, etc.
  • médecines douces : les contrats de base ne proposent pas de couverture des pratiques alternatives comme l'acupuncture, l’ostéopathie, l’homéopathie, la naturopathie, la réflexologie.
  • cures thermales : idem pour ce type de soins prisés des seniors, notamment pour soulager l’arthrose et les problèmes de dos.

Le choix de la surcomplémentaire dépend de vos besoins. Le contrat peut être généraliste ou cibler tel ou tel poste, le dentaire par exemple : la surcomplémentaire dentaire va optimiser les remboursements de vos frais en dentisterie, en limitant voire supprimant les restes à charge, dans la limite de dépenses engagées.

Fonctionnement d’une surcomplémentaire

La surcomplémentaire ou surmutuelle n’est pas soumise à un cahier des charges et peut donc rembourser sans limite les dépassements d’honoraires et toute dépense qui ne serait pas prise en charge par l’Assurance maladie et la mutuelle.

Vous ne pouvez pas bénéficier du tiers payant avec votre surcomplémentaire. Vous devez donc avancer les frais et vous faire rembourser par l’organisme après la prise en charge de la Sécu et de votre mutuelle entreprise. Grâce à la télétransmission, Ameli envoie les informations à votre mutuelle collective qui procède au remboursement complémentaire. Vous envoyez ensuite vos justificatifs (factures, ordonnances, décomptes) à la surcomplémentaire qui complètera le remboursement selon le niveau de garantie, dans la limite de la dépense engagée.

Comment choisir sa surcomplémentaire senior ?

Identifiez d’abord les besoins de santé qui nécessitent une couverture renforcée. Comme indiqué plus haut, vous pouvez souscrire une surcomplémentaire qui couvre un poste très spécifique (dentaire, hospitalisation), ou opter pour un contrat plus généraliste.

Mettez ensuite les offres en concurrence via un comparateur de surcomplémentaire santé. Attention : certains contrats sont accessibles sur questionnaire de santé, quand d’autres appliquent un délai de carence sur les dépenses les plus lourdes, qui peut aller excéder 6 mois.

Combien coûte une surcomplémentaire senior ?

Le prix de la surcomplémentaire dépend de plusieurs facteurs :

  • votre âge
  • le département dans lequel vous résidez : dans certaines zones, les dépassements d’honoraires sont plus fréquents
  • le niveau des garanties souscrites
  • le nombre d’ayants droit éventuels.

En faisant une simulation pour une femme de 59 ans, salariée dans le Calvados, qui souhaite renforcer les 4 postes essentiels (soins de ville, hospitalisation, dentaire et optique), les tarifs mensuels varient entre 69,64€ et 152,77€. Le delta illustre les disparités tarifaires entre les prestataires, à garanties similaires, d’où l’importance de faire jouer la concurrence.

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Il s’agit notamment de : Bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S)  Personnes couvertes par l’Aide médicale d’État (AME)  Patients en Affection de Longue Durée (ALD)  Femmes enceintes à partir du 6e mois jusqu’à 12 jours après l’accouchement Femmes ayant recours à une IVG  Jeunes femmes de moins de 26 ans dans le cadre de la contraception (actes et contraceptifs) Personnes victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle  Victimes d’un attentat  Personnes bénéficiant de programmes de prévention (M’T Dents, dépistages organisés, etc.). Dans ces cas précis, le tiers payant s’applique de droit, sans que le patient ait besoin d’en faire la demande. Pour les autres assurés, le tiers payant peut être accordé sur présentation des justificatifs (carte Vitale, attestation de mutuelle), mais reste facultatif et dépend de la politique du professionnel de santé. Comment fonctionne le tiers payant ? Le fonctionnement du tiers payant repose sur la présentation de 2 éléments : La carte Vitale, mise à jour  La carte de tiers payant délivrée par la mutuelle santé. Ces documents permettent au professionnel de santé de transmettre directement les informations aux caisses et complémentaires pour un remboursement sans avance de frais. À noter : pour les situations particulières (ALD, grossesse, C2S, etc.), il est essentiel de mettre à jour sa carte Vitale régulièrement, notamment dans les bornes en pharmacie ou en caisse primaire. Pour les patients dans l’incapacité de se déplacer, l’Assurance maladie peut être contactée par courrier ou téléphone pour mettre à jour les droits ou les cartes. En cas de tiers payant accepté, le professionnel de santé est payé directement par l’Assurance maladie et/ou la mutuelle, évitant ainsi une avance pour le patient. Le tiers payant est-il total ou partiel ? Il existe 2 formes de tiers payant : 1. Le tiers payant partiel Il concerne uniquement la part prise en charge par l’Assurance maladie (ex. : 70 % pour une consultation classique). Le patient doit régler le reste à charge, soit : la participation forfaitaire de 2 € par consultation les dépassements d’honoraires éventuels  la part complémentaire, remboursable ensuite par la mutuelle. Exemple : Une consultation à 50 € chez un spécialiste en secteur 2 : L’Assurance maladie rembourse 19 € (70 % de 30 € - participation forfaitaire de 2 €) ; Le patient paie 29 € au médecin, dont une partie sera remboursée par la complémentaire. 2. Le tiers payant total Dans ce cas, le patient ne paie rien sur le moment. L’Assurance maladie prend en charge sa part, et la mutuelle couvre le reste immédiatement. Cela suppose que : Le professionnel accepte le tiers payant intégral. La mutuelle couvre bien les frais restants. Aucun dépassement d’honoraires n’est à la charge de l’assuré (ou est remboursé selon le contrat). Attention : certains frais peuvent malgré tout être déduits ultérieurement par l’Assurance maladie (franchise médicale, participation forfaitaire). Le tiers payant total est le plus avantageux pour les patients, mais il dépend de plusieurs conditions : le contrat de mutuelle, les accords de tiers payant, et l’acceptation du professionnel. Ce qu’il faut retenir sur le tiers payant Le tiers payant est un levier essentiel d’accès aux soins. Il permet d’éviter une avance de frais, mais son application varie selon les actes, les professionnels, et le contrat de mutuelle. Grâce aux obligations sur le 100 % santé et à l’automatisation pour certains publics, le dispositif gagne en accessibilité. Cependant, pour en bénéficier pleinement, il est crucial de : Vérifier les garanties de sa mutuelle  Mettre à jour régulièrement sa carte Vitale  Identifier les professionnels acceptant le tiers payant total. 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Assurance emprunteur : contrat bancaire ou individuel, quel est le moins cher en 2025 ?

En 2025, face à un marché immobilier qui se redresse peu à peu et une réglementation favorable à la concurrence, les emprunteurs se posent la question légitime : vaut-il mieux choisir le contrat d’assurance de prêt proposé par la banque ou opter pour un contrat individuel auprès d’un assureur alternatif ? Tour d’horizon du marché, des tarifs et des arbitrages clés pour faire le bon choix. Un marché immobilier en crise mais en voie de stabilisation Depuis 2021, le marché immobilier a connu une baisse drastique de ses volumes de transactions, passant de 1,2 million de ventes à environ 780 000 en 2024. Cette chute, liée à la hausse des taux d’intérêts, a mécaniquement réduit les opportunités commerciales pour l’assurance emprunteur. Mais les signaux d’un redémarrage se précisent : plusieurs assureurs constatent un regain d’activité depuis fin 2024, augurant une reprise progressive en 2025. Cette dynamique nouvelle offre un contexte favorable à une concurrence plus vive entre bancassureurs et assureurs alternatifs. Surtout que la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, permet désormais aux emprunteurs de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans attendre la date anniversaire du contrat. Loi Lemoine : vers une démocratisation du changement d’assurance Après les lois Lagarde (2010), Hamon (2014) et l’amendement Bourquin (2018), la loi Lemoine représente une avancée majeure en matière de liberté de choix pour l’emprunteur. Elle autorise la résiliation du contrat d’assurance quand l’emprunteur le souhaite, et ce dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt, ouvrant ainsi la voie à une véritable concurrence tarifaire. Mais en pratique, les effets de cette loi ont été quelque peu ralentis par le contexte économique. Les bancassureurs, en position de quasi monopole lors de la souscription du crédit (77 % de parts de marché), ne facilitent pas toujours la substitution. Allers-retours administratifs, délais rallongés, contre-offres de dernière minute… autant de freins, certains à la limite de la légalité, qui rendent le changement d’assurance plus complexe qu’il n’y paraît.  Et pour cause, les marges bancaires sur l’assurance de prêt peuvent aller jusqu’à 70%, une manne à laquelle les établissements de crédit ne comptent pas renoncer.  Contrat groupe ou contrat individuel : 2 approches bien distinctes Les banques proposent généralement des contrats groupes, standardisés, avec des garanties mutualisées. Ces formules sont simples à souscrire et directement intégrées au crédit immobilier. En face, les contrats individuels des assureurs alternatifs offrent une tarification personnalisée, souvent plus compétitive, notamment pour les profils jeunes, non-fumeurs ou présentant peu de risques de santé. Quelle part de marché pour les assureurs alternatifs ? Selon les derniers chiffres, les assureurs hors bancassurance détiennent désormais près de 23 % du marché à la souscription. Et leur part ne cesse de croître grâce à la montée en puissance des résiliations post-crédit. Entre 2022 et 2024, le taux de résiliation a d’ailleurs doublé. Le modèle d’acquisition a changé : aujourd’hui, 70 % des contrats individuels sont souscrits après la signature du prêt immobilier. La progression des assureurs alternatifs reste très lente et plus que modérée : leurs parts de marché sont passées de 15,6% en 2021 à 16,1% en 2023, les bancassureurs détenant près de 84% des contrats d’assurance de prêt en stock.  Combien peut-on économiser en changeant d’assurance emprunteur ? C’est la question centrale pour les emprunteurs en 2025 : les contrats individuels sont-ils vraiment plus avantageux financièrement ? D’après le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), le bilan est nuancé : Dans 32 % des cas, le contrat de la banque reste moins cher. Dans 36 % des cas, le contrat individuel permet de gagner jusqu’à 2 000 € sur toute la durée du prêt (soit environ 8,50 € d’économie mensuelle sur 20 ans). Dans les 32 % restants, l’écart dépasse les 2 000 €, avec même 2 % des cas où l’économie dépasse 7 000 €. À retenir : les économies potentielles varient fortement selon le profil de l’emprunteur, son âge, son état de santé, la durée restante du prêt et le capital assuré. Critères Contrat bancaire Contrat individuel (en délégation) Tarification Standardisée, peu personnalisée Personnalisée selon âge, profession, santé Coût moyen Souvent plus élevé sur toute la durée du prêt Plus de 7 000€ d’économies potentielles Souscription Automatique avec le prêt immobilier Démarche séparée, souvent avec un courtier Souplesse des garanties Limitée, garanties uniformisées Plus de choix, ajustements possibles, rachat d’exclusion de garantie Accès au changement Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine, mais manœuvres dilatoires des banques Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine Profil idéal Emprunteur avec risque aggravé ou prêt court Jeunes, non-fumeurs, bons profils de santé Parts de marché à la souscription du prêt (2024) 77% 23% (en hausse) Une guerre tarifaire toujours plus intense La bataille se joue essentiellement sur le prix. Depuis une dizaine d’années, les assureurs alternatifs ont ajusté leurs grilles tarifaires à plusieurs reprises pour séduire les emprunteurs. Swiss Life, Cardif, Groupama, Alptis ou encore April ont ainsi multiplié les offres et segmenté leur clientèle pour proposer des couvertures adaptées à tous les profils, des jeunes actifs aux professions libérales. Les bancassureurs ont dû réagir : entre 2019 et 2023, leurs tarifs ont baissé de 15 % à 23 % en moyenne. Cette stratégie vise à limiter l’évasion de leurs clients vers la concurrence. L’importance de bien maîtriser la substitution Changer de contrat d’assurance emprunteur reste une démarche encadrée. Pour réussir sa substitution, il faut respecter plusieurs étapes :  envoi d’un nouveau contrat qui présente une équivalence de garanties avec celui de la banque acceptation par cette dernière dans les 10 jours ouvrés mise en place du nouveau contrat et rédaction de l’avenant résiliation de l’ancien.  Cette complexité a incité de nombreux courtiers à investir massivement dans des outils de gestion et des plateformes d’accompagnement. Certains, comme le courtier Magnolia.fr qui propose une palette de 29 contrats, ont même mis en place des services internes dédiés aux procédures de résiliation et de substitution. Objectif : fluidifier le parcours et lever les blocages. Assurabilité, mutualisation… les nouveaux enjeux du marché La baisse des tarifs pose aussi la question de la rentabilité. Avec l’accès à l’assurance emprunteur sans questionnaire médical pour les prêts inférieurs à 200 000 €, le risque de sinistres augmente. Pourtant, le ratio sinistres/primes reste raisonnable (autour de 50 %), bien inférieur à d’autres branches comme l’auto ou la santé. Pour que le modèle reste pérenne, assureurs et banques doivent affiner leur tarification et leur sélection des risques. Certains craignent une segmentation excessive, où seuls les meilleurs profils bénéficient des offres les plus avantageuses, remettant en cause la logique de mutualisation des risques en assurance emprunteur. Ce qu’il faut retenir Le contrat bancaire garde l’avantage de la simplicité et de l’intégration directe à l’offre de prêt. Il reste compétitif pour certains profils, notamment en cas de conditions négociées. En revanche, les contrats individuels se révèlent nettement plus économiques pour deux tiers des emprunteurs, surtout ceux qui prennent le temps de comparer les offres et d’optimiser leur couverture.