Immobilier : est-ce que les prix vont baisser en 2024 ?

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Le dernier baromètre du site Meilleurs Agents indique que les prix de l’immobilier ancien continuent de baisser partout en France, à quelques exceptions près. Une conséquence logique de la hausse des taux d’intérêts qui freine l’accès au crédit et plombe la capacité d’endettement des ménages. Les conditions d’emprunt devraient se stabiliser dans les prochaines semaines, mais les prix vont rester orientés à la baisse durant les premiers mois de 2024.

Chute des prix immobiliers dans les grandes villes

Selon les données de Meilleurs Agents, leader de l’estimation immobilière en ligne, les prix des logements anciens ont baissé de -0,7% en un an au 1er novembre 2023. Cette correction concerne toutes les grandes villes, et quand les prix ne baissent pas, ils font du sur-place. Seule exception, les zones rurales qui continuent d’attirer le chaland dans un contexte d’offres qui se tarissent.

Dans le détail, la baisse est nettement plus marquée dans les 10 plus grandes métropoles, avec un recul de -1,9% sur un an dont -0,3% pour le mois d’octobre. Dans les zones rurales, pas d’évolution sur le mois écoulé, et une hausse annuelle de +2,2%. On est loin des performances des années précédentes. Porté par l’engouement post-Covid, les zones rurales ont vu leurs prix augmenter de +10,7% en 2021 et de +7,1% en 2022. 

Voici l’évolution des prix immobiliers anciens : 

 

10 ans

5 ans

Depuis 1er janvier 2023

Sur un mois (octobre 2023)

France

29 %

24,5 %

-0,6 %

0 %

Top 10

42,4 %

27,8 %

-1,5 %

-0,3 %

Top 50

36,2 %

29,9 %

-0,2 %

0 %

Zones rurales

23,4 %

26,5 %

+2,8 %

0 %

Paris

20,2 %

2,1 %

-4,5 %

-0,7 %

Si Paris accuse une forte correction avec -0,7% en octobre 2023 (-5,4% sur un an) et un prix du mètre carré sous la barre des 10 000€, d’autres grandes agglomérations subissent le même sort, affichant un repli mensuel significatif, comme Nantes (-0,8%), Lyon et Marseille (-0,5%).

Voici les prix moyens des appartements et des maisons des 10 plus grandes villes de France (prix net vendeur au 1er novembre 2023) :

Ville

Prix m2 moyen appartement

Prix m2 moyen maison

Paris

9 733 €

10 380 €

Marseille

3 745 €

4 420 €

Lyon

4 932 €

6 455 €

Toulouse

3 694 €

4 159 €

Nice

5 208 €

6 286 €

Nantes

3 746 €

4 661 €

Strasbourg

3 978 €

3 613 €

Montpellier

3 542 €

4 583 €

Bordeaux

4 534 €

5 507 €

Lille

3 646 €

3 340 €

À l’échelle des départements et hors Paris, le 92 (Hauts-de-Seine) est celui où les prix sont les plus élevés (6 873 €/m2 pour appartement et 7 411 €/m2 pour maison), devant les Alpes-Maritimes (5 167 €/m2 pour appartement et 5 891 €/m2 pour maison). À l’autre bout du spectre, le prix moyen le plus bas se trouve dans le Nièvre pour les appartements (1 035 €/m2) et dans la Creuse pour les maisons (862 €/m2).

Quelle évolution des prix immobiliers en 2024 ?

Meilleurs Agents observe que les prix des maisons baissent deux fois plus vite que ceux des appartements. L’euphorie post-Covid serait-elle éteinte ? Durant et après la crise sanitaire, la question « ville ou à la campagne » était vite tranchée en faveur des zones rurales. Mais les contraintes liées au travail et à d’autres contingences (accès écoles, offre médicale, loisirs, etc.) ont douché bon nombre de velléités, d’autant qu’une donnée majeure s’est invitée dans l’équation : la hausse des taux d’intérêts.

Les taux ont quadruplé en moins de deux ans, passant de 1% (hors assurance de prêt immobilier et autres frais de garantie) à 4,35% en ce début novembre 2023 pour un bon dossier, doté entre autres d'un apport personnel conséquent et d'une épargne de précaution. La capacité d’emprunt est tirée vers le bas et perd plus de 20%. Les mieux lotis empruntent davantage, car la baisse des prix immobiliers ne compense pas l'envolée des taux. Les autres sont contraints de revoir leurs prétentions et d’acheter plus petit, voire de renoncer à leur projet dans l’immédiat en attendant des conditions plus favorables. 

Malheureusement, les taux fin 2023 et début 2024 vont poursuivre leur progression et frôler la barre des 5% sans toutefois la dépasser. Dans l’intervalle, peut-on parier sur une nouvelle correction à la baisse des prix immobiliers ? Selon Meilleurs Agents, malgré des conditions monétaires qui tendent à se stabiliser, la Banque Centrale ayant mis en pause sa série de relèvement des taux directeurs entamée en juillet 2022, de nouvelles baisses des prix devraient s’opérer au moins jusqu’au printemps 2024 en raison du renchérissement continu du coût du crédit immobilier.

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Ce dernier émet des recommandations pour prévenir le surendettement des ménages, fixant notamment une limite d'endettement à 35% du revenu des ménages et une durée de remboursement maximale de 25 ans (sauf exception dans le neuf et l’ancien avec travaux de rénovation où elle peut aller jusqu'à 27 ans). Ces consignes sont devenues juridiquement opposables aux banques depuis janvier 2022. Après une année noire pour l’immobilier en 2023 (-40% de production de crédits immobiliers), la proposition de réforme du HCSF visait à ajuster son fonctionnement pour redynamiser le marché. Reste à vivre : une notion oubliée du HCSF Le député Lionel Causse a retiré sa proposition après des débats agités à l'Assemblée nationale. Les amendements adoptés pendant les discussions ont profondément altéré le contenu initial du texte, ce qui a conduit à son abandon. L'auteur de la proposition a justifié ce retrait en arguant que les modifications apportées avaient dénaturé le projet initial. 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Lors de l’examen du texte en commission des finances, les députés avaient introduit le fait de laisser entre les mains du gouverneur de la BdF les décisions quant à l’encadrement du crédit. Ce dernier étant farouchement opposé à toute réforme du HCSF, la proposition de réforme amendée n’avait plus aucun sens. Selon les détracteurs du texte, l’introduction de deux parlementaires dans la composition du HCSF aurait risqué de mettre à mal l’indépendance de l’autorité macro-prudentielle en favorisant le lobbying. Le texte initial prévoyait en outre de revoir les règles tous les trois mois, un délai jugé trop strict par la BCE. La rigueur est pourtant bien du côté du HCSF en privant les ménages solvables d’accès au crédit immobilier par l’application à l’aveugle de règles devenues indéfendables. 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Complémentaire santé solidaire : les salariés y ont-ils droit ?

Depuis novembre 2019, la Complémentaire Santé Solidaire (CSS ou C2S) remplace la CMU-C et l’ACS. Ce dispositif unique donne accès à une mutuelle santé à titre gratuit ou avec une participation forfaitaire minime. Les salariés y sont éligibles mais beaucoup l’ignorent et pensent être obligés de souscrire à la complémentaire santé collective au sein de leur entreprise. Voici les conditions pour bénéficier de la CSS quand on est salarié et son intérêt comparativement à la mutuelle entreprise. La Complémentaire Santé Solidaire accessible aux salariés Selon les données de l’Assurance maladie, 7,31 millions de personnes étaient bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire à fin septembre 2023. La plupart y accèdent à titre gratuit (5,68 millions), les autres avec une participation financière minime (1,64 million). Le taux de recours serait optimal si les 3 autres millions de personnes éligibles la réclamaient. Nombreux sont les actifs à ignorer qu’ils ont droit à la CSS, notamment les salariés avec de faibles revenus des secteurs du BTP, des services à la personne ou de la livraison à domicile, comme l’indique l’Assurance maladie. L’accès à la CSS repose sur des critères uniquement financiers, sans aucun lien avec le statut. Toute personne, quelle que soit sa situation, jeune, senior, étudiant, chômeur, actif, allocataire du RSA (Revenue de Solidarité Active), retraité, peut être couvert par la CSS si ses revenus n’excèdent pas les plafonds. Au-delà de 35% des plafonds donnant droit à la CSS gratuite, la contribution financière dépend de l’âge et ne peut excéder 30€ par mois. Les plafonds ont été relevés au 1er avril 2024.     CSS gratuite CSS avec participation financière Nb personnes composant le foyer mensuel annuel mensuel annuel 1 848 € 10 166 € 1 144 € 13 724 € 2 1 271 € 15 249 € 1 715 € 20 586 € 3 1 525 € 18 298 € 2 059 € 24 703 € 4 1 779 € 21 348 € 2 402 € 28 820 € Par personne en + 339 € 4 066 € 457 € 5 490 € Montant de la participation financière (par mois) : jusqu’à 29 ans : 8 € de 30 à 49 ans : 14 € de 50 à 59 ans : 21 € de 60 à 69 ans : 25 € 70 ans et plus : 30 € Vous trouverez tous les détails et la procédure pour faire votre demande sur notre page dédiée à la CSS. Pourquoi certains salariés éligibles ne réclament-ils pas la CSS ? Il faut chercher la réponse du côté de la mutuelle entreprise à adhésion obligatoire. CSS versus mutuelle entreprise L’ANI de 2013 (Accord National Interprofessionnel) a rendu obligatoire la souscription à une mutuelle collective depuis le 1er janvier 2016. Tous les salariés du secteur privé, quels que soient leur statut (cadre, non cadre, ouvrier, employé, dirigeant) et la taille de leur entreprise, doivent adhérer à la complémentaire santé sélectionnée par leur employeur et payée au moins à 50% par ce dernier. Sont également concernés les personnels d'associations. La réglementation tolère toutefois des cas de dispense : Vous êtes déjà couvert par une mutuelle collective en tant qu’ayant droit. Vous êtes salarié en CDD ou de mission de 3 mois ou moins, ou embauché à temps partiel (15 h ou moins par semaine). Vous êtes en CDD de moins ou de plus de 12 mois, si l’acte juridique qui a mis en place la couverture collective prévoit cette possibilité. Vous êtes apprenti. Vous bénéficiez de la CSS. À l’évidence, la CSS gratuite vous permettra de faire des économies tous les mois en renonçant à la mutuelle entreprise. Si vos revenus vous donnent droit à la CSS avec contribution financière, cela vaut peut-être le coup de faire vos calculs. Prenons un exemple : Vous et votre conjoint êtes âgés de moins de 50 ans. Vous avez deux enfants à charge de moins de 29 ans.  La CSS vous coûtera 44€ par mois (2 x 14€ + 2 x 8€).  Le prix moyen d’une mutuelle entreprise est de 105€ par mois, soit une moyenne de 52€ à la charge du salarié. Tout dépend de la cotisation de la mutuelle entreprise, mais aussi du niveau de garanties. La comparaison ne se joue pas uniquement sur le terrain financier. Il serait en effet contre productif de prendre la CSS si la mutuelle entreprise présente une couverture plus intéressante, notamment pour vos ayants droit (prise en charge orthodontie enfant, maternité, médecines douces, dépassements d’honoraires). Il vaut mieux payer quelques euros en plus et minimiser vos restes à charge. Bon à savoir : le contrat collectif comme la CSS sont des mutuelles responsables soumis à un cahier des charges contenant un panier minimum de soins, dont l’application de la réforme 100% Santé qui prévoit zéro reste à charge sur les lunettes de vue, les prothèses dentaires et les aides auditives. Sachez par ailleurs que le renouvellement de la CSS n’est pas automatique sauf pour les bénéficiaires de l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées) et du RSA. Vous devez en faire la demande dans un délai de 2 à 4 mois avant la fin du contrat. Vous pouvez donc reprendre la mutuelle collective si vous estimez que la CSS ne vous convient pas.

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Alerte Presse // Pas de crédit immobilier sans assurance groupe bancaire : le scandaleux chantage des banques

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