Immobilier 2025 : investir avec le Logement Locatif Intermédiaire, alternative au Pinel

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La fin du dispositif Pinel, intervenue en décembre 2024, marque un tournant pour les investisseurs immobiliers en France. Pilier de l’investissement locatif pendant une décennie, ce dispositif fiscal a laissé un vide que de nombreux épargnants cherchent à combler. Si aucun successeur officiel ne lui a été désigné, un mécanisme déjà en place attire l’attention : le Logement Locatif Intermédiaire (LLI). Ce dispositif largement méconnu pourrait bien incarner la relève du Pinel, en conciliant incitation fiscale, sécurisation de l’investissement et accès à un marché locatif dynamique.

Qu’est-ce qu’un Logement Locatif Intermédiaire ?

Le Logement Locatif Intermédiaire, ou LLI, a été créé par l’État en 2014 pour développer une offre de logements abordables dans les zones où la tension locative est particulièrement forte : les zones dites A bis, A et B1

Initialement réservé aux investisseurs institutionnels (bailleurs sociaux, compagnies d’assurances, foncières), ce dispositif a été élargi en 2024 aux particuliers, dans un objectif de dynamisation de la production de logements et d’élargissement de l’offre locative à destination des classes moyennes.

Ce type de logement est destiné à des ménages dont les revenus sont trop élevés pour accéder au parc social, mais insuffisants pour louer dans le parc privé classique. En contrepartie de la mise en location de logements à des loyers modérés et sous conditions de ressources, les investisseurs bénéficient d’incitations fiscales attractives et d’avantages financiers concrets.

Les grandes caractéristiques du LLI 

  • Plafonds de loyers fixés selon la zone géographique, inférieurs au marché libre
  • Conditions de ressources pour les locataires, comparables à celles du dispositif Pinel
  • Durée de mise en location obligatoire : 15 ans minimum, avec usage exclusif en résidence principale
  • Réduction de la TVA sur l’achat immobilier : 10 % au lieu de 20 %
  • Crédit d’impôt sur la taxe foncière, possible pendant 20 ans
  • Bien situé uniquement dans les zones tendues, garantissant une forte demande locative.

Le LLI est donc une réponse ciblée aux besoins actuels du marché immobilier, tout en offrant des perspectives de rendement intéressantes pour les investisseurs prudents et soucieux de réduire leur pression fiscale.

Qui peut acheter du LLI ?

L’un des changements majeurs intervenus récemment concerne l’ouverture du LLI aux particuliers. Toutefois, cette accessibilité n’est pas sans contraintes.

Achat via une structure juridique spécifique

Contrairement au Pinel, qui permettait d’acheter un bien immobilier directement en nom propre, le LLI impose un achat via une personne morale, en l’occurrence une SCI (Société Civile Immobilière). Cette structure peut être soumise à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS), selon les objectifs patrimoniaux et fiscaux de l’investisseur.

Pourquoi une SCI ?

Ce cadre juridique de l’achat immobilier en SCI permet de professionnaliser la gestion de l’investissement et de sécuriser les engagements de location longue durée. La SCI souscrit le prêt immobilier (obligatoirement couvert par une assurance emprunteur souscrite par chaque co-emprunteur), acquiert le bien et perçoit les loyers. L’investisseur, en tant qu’associé, en tire les revenus.

Bon à savoir : de nombreux promoteurs immobiliers ont développé des offres clé-en-main pour simplifier l’accès au LLI. Ils proposent notamment de prendre en charge la création de la SCI, voire de gérer la relation bancaire et notariale.

Quelles sont les conditions à respecter pour bénéficier du statut LLI ?

Pour bénéficier des avantages du dispositif, plusieurs critères stricts doivent être remplis :

  1. Le logement doit être neuf et situé dans une zone éligible (A bis, A, B1).
  2. La mise en location est obligatoire pendant au moins 15 ans, à titre de résidence principale pour le locataire.
  3. Les loyers et les ressources des locataires sont plafonnés, avec des barèmes révisés chaque année.
  4. La SCI doit être expressément dédiée à l’exploitation locative du bien sous le régime LLI.
  5. Le non-respect d’une de ces conditions entraîne la perte des avantages fiscaux, en particulier du crédit d’impôt sur la taxe foncière.

Ces obligations peuvent sembler contraignantes au premier abord, mais elles offrent un cadre sécurisé et stable, idéal pour les profils d’investisseurs recherchant des rendements modérés, réguliers et peu exposés à la vacance locative.

Pourquoi le LLI est une alternative sérieuse au Pinel

Alors que le dispositif Pinel offrait une réduction d’impôt pouvant atteindre 21 % du prix d’achat, il n’était pas exempt de critiques : impact budgétaire élevé pour l’État, zones parfois mal ciblées, ou encore rendement locatif insuffisant dans certains cas.

Le LLI, sans être un clone du Pinel, en reprend certains fondements tout en les adaptant aux nouvelles réalités du marché :

Critères

Dispositif Pinel

Dispositif LLI

Type de bien

neuf

neuf

Zone éligible

A, Abis, B1 et parfois B2

A, Abis et B1

Durée minimale de location

6,9 ou 12 ans

15 ans

Avantage fiscal

Réduction d’impôt jusqu’au 21% du prix d’achat dans la limite de 300 000 €

Crédit d’impôt sur la taxe foncière

Plafond de loyers

oui

oui

Plafond de ressources du locataire

oui

oui

Achat possible en nom propre

oui

Non, uniquement via SCI

TVA réduite

Oui en zones ANRU et quartiers QPV (5,5%)

Oui (10%)

Quels sont les bénéfices du LLI pour l’investisseur ?

  1. Un prix d’achat inférieur au marché grâce à la TVA réduite.
  2. Un crédit d’impôt sur la taxe foncière, ce qui est stratégique dans un contexte d’envolée de cet impôt local.
  3. Une demande locative soutenue, dans des zones où le besoin de logements pour les classes moyennes est fort.
  4. Une visibilité sur le long terme, avec des conditions contractuelles claires et stables pendant 15 ans.

Ainsi, le LLI permet de construire un patrimoine immobilier de manière sécurisée, en bénéficiant de leviers fiscaux efficaces, bien que différents de ceux du Pinel.

Un cadre fiscal et patrimonial à optimiser

L’obligation de passer par une SCI peut sembler complexe, mais elle peut aussi être un levier d’optimisation fiscale. Selon le régime fiscal choisi (IR ou IS), les investisseurs peuvent :

  • Amortir le bien immobilier
  • Déduire les intérêts d’emprunt, les frais de gestion, les assurances (emprunteur, habitation, risques locatifs)
  • Répartir les parts sociales entre plusieurs membres d’une même famille.

La SCI permet aussi de faciliter la transmission du patrimoine, tout en conservant le contrôle de la gestion. Dans un contexte d’incertitude économique, ces avantages prennent une dimension stratégique.

Faut-il investir en LLI en 2025 ?

En 2025, les investisseurs immobiliers sont confrontés à plusieurs défis : pression fiscale accrue, raréfaction des dispositifs de défiscalisation. Dans ce contexte, le LLI apparaît comme une alternative crédible, surtout pour les profils recherchant :

  • Une fiscalité douce mais durable
  • Un investissement dans le neuf, avec frais de notaire réduits
  • Une sécurisation du revenu locatif
  • Un projet compatible avec des valeurs sociales, en favorisant le logement des classes moyennes

En résumé, le LLI s’adresse aussi bien aux investisseurs avertis qu’aux néophytes désireux de structurer leur patrimoine autour de placements résilients et utiles.

Conclusion

Alors que le Pinel appartient désormais au passé, le Logement Locatif Intermédiaire s’impose comme une solution de repli sérieuse, voire supérieure sur certains aspects. Certes, son accès nécessite quelques démarches supplémentaires, notamment la création d’une SCI, mais les avantages – fiscaux, financiers et sociaux – en font un outil à fort potentiel pour investir intelligemment dans l’immobilier neuf en 2025. À l’heure de la recherche de rendement sécurisé et d’impact positif, le LLI coche toutes les cases d’un investissement immobilier nouvelle génération.

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Assurance emprunteur : changez de contrat pour gagner gros en 2025

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Dézonage bancaire : acheter ici et emprunter ailleurs, possible mais difficile

Acheter un bien immobilier dans une région tout en contractant le crédit destiné au financement dans une autre : ce montage atypique séduit de plus en plus d’emprunteurs, attirés par des taux d’intérêt plus bas ou des conditions d’emprunt plus souples. Mais est-ce vraiment faisable ? Entre exigences bancaires, domiciliation, garanties, et réglementation, cette stratégie présente de nombreuses contraintes. Voici ce qu’il faut savoir avant de tenter l’aventure. Acheter dans une région, emprunter dans une autre : pourquoi ce choix ? Des taux immobiliers inégaux selon les régions Les taux d’intérêts des prêts immobiliers ne sont pas fixés de manière totalement uniforme sur le territoire. En pratique, certaines banques régionales ou agences locales appliquent des conditions plus avantageuses en fonction : du dynamisme local du marché immobilier de la concurrence entre établissements bancaires de la politique commerciale propre à chaque agence. Un emprunteur domicilié en Île-de-France peut ainsi constater que des taux proposés par les banques régionales et mutualistes situées en Bretagne sont plus attractifs.  Optimiser son pouvoir d’achat immobilier En contractant un prêt dans une région où les conditions de financement sont plus souples, certains emprunteurs espèrent : bénéficier d’un taux d’intérêt plus bas obtenir un montant d’emprunt plus élevé ou même raccourcir la durée de remboursement. À profil d’emprunteur identique, l’écart est généralement minime, 5 ou 10 points de base, mais sur une durée de remboursement souvent longue (20 ans et plus), l’économie finale est bien réelle.  Prenons un prêt immobilier de 200 000 € sur 20 ans contracté à Paris au taux de 3,36% (hors assurance emprunteur et coût des sûretés), contre le même crédit dans la région Sud-Ouest au taux nominal de 3,25%. Le coût des intérêts est de :  Paris : 74 940 € Sud-Ouest : 72 254 € économie = 2 686 € Une pratique possible, mais qui soulève plusieurs obstacles Contracter un prêt immobilier dans une région différente de celle où se situe le bien est une pratique parfaitement légale : cela s’appelle le dézonage. En vertu de la liberté contractuelle, toute banque est libre d’octroyer un prêt immobilier à qui elle veut, dans les limites fixées par la loi. Mais de la théorie à la pratique, il y a un gouffre. Les banques privilégient les clients locaux La grande majorité des banques, notamment les réseaux mutualistes (Crédit Agricole, Banque Populaire, Caisse d’Épargne…), favorisent une logique territoriale. Elles financent en priorité des projets situés dans leur zone géographique d’influence. Autrement dit, une banque bretonne financera difficilement un achat immobilier en PACA, sauf cas particulier. Cette restriction repose sur : la connaissance du marché local la capacité à suivre le dossier en cas de litige ou revente la proximité avec le bien et le client. Des risques accrus pour la banque Financer un bien situé hors de sa région représente un risque accru pour l’établissement prêteur, notamment en cas : de non-remboursement du crédit de saisie ou de mise en vente du bien hypothéqué de procédure judiciaire. La distance complexifie les démarches de recouvrement ou de vente forcée, ce qui explique la frilosité des banques. Quelles conditions pour emprunter hors zone ? Avoir un bon profil emprunteur  Un emprunteur souhaitant faire financer un bien à Paris par une banque à Lyon devra présenter un dossier irréprochable : revenus stables et élevés situation professionnelle sécurisée (CDI, fonction publique) taux d’endettement inférieur à 35 % apport personnel conséquent (minimum 10 % du prix du bien) bonne gestion bancaire. Le risque perçu doit être contrebalancé par la qualité du profil. Accepter une domiciliation bancaire Pour sécuriser la relation, certaines banques exigent la domiciliation des revenus. Cela signifie que l’emprunteur devra : ouvrir un compte courant dans l’agence prêteuse y faire virer ses salaires pendant toute la durée du prêt parfois souscrire des produits annexes (assurance habitation, assurance-vie…). Cette condition peut être contraignante, surtout si l’emprunteur est déjà engagé auprès d’une autre banque. Historique familial Les banques prennent en compte l’historique familial. Imaginons un jeune actif vivant en Île-de-France. Il souhaite acheter son premier logement et sollicite un prêt auprès de la banque de ses parents située à Bordeaux. Si l’historique bancaire parental est positif (actifs importants, placements financiers, assurances), l’établissement financera sans problème un projet immobilier hors de sa zone. Dézonage bancaire : quelles alternatives ? Faire appel à un courtier en crédit Un courtier en prêt immobilier dispose d’un large réseau de partenaires bancaires sur tout le territoire. Il peut ainsi orienter l’emprunteur vers des banques acceptant de financer un achat immobilier hors zone. Le courtier est aussi en mesure de : négocier des conditions avantageuses optimiser la présentation du dossier comparer les offres rapidement. Recourir à une banque nationale ou en ligne Les banques classiques non mutualistes (BNP Paribas, Société Générale, LCL…) ou les néobanques (Boursorama, Hello Bank, Fortuneo) ne s’attachent pas à la localisation géographique. Elles proposent des prêts immobiliers sur tout le territoire, avec des procédures 100 % dématérialisées. Ces solutions sont intéressantes pour les profils autonomes, à l’aise avec le numérique. Privilégier un investissement locatif Si l’achat vise un investissement locatif, certaines banques sont plus flexibles sur la localisation du bien. En effet, la logique patrimoniale (rentabilité, fiscalité, revente) peut primer sur la proximité géographique. L’emprunteur devra toutefois prouver : le potentiel locatif du bien la qualité de la zone d’investissement la rentabilité nette attendue. Quelles sont les limites réglementaires ? Pas d’interdiction légale Comme indiqué plus haut, aucune loi n’interdit de contracter un crédit immobilier dans une région pour acheter un bien dans une autre. Toutefois, les établissements bancaires sont libres d’accepter ou de refuser un dossier selon leurs propres critères internes. Ils doivent en revanche se conformer aux règles d’octroi. La vigilance du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) Depuis 2021, les règles du HCSF encadrent strictement les conditions de prêt immobilier : taux d’endettement plafonné à 35 % des revenus nets, assurance de prêt comprise durée du prêt limitée à 25 ans (sur dérogation jusqu’à 27 ans dans le neuf et l’ancien avec travaux dès lors qu’il y a report de la jouissance du bien à compter de la date d’obtention du prêt) L’apport personnel ne fait l’objet d’aucune réglementation mais il est recommandé de poser 10 % minimum du montant de l’opération. Ces recommandations, bien qu’assouplies pour certains profils, limitent la souplesse des banques dans l’analyse des dossiers atypiques comme les financements hors zone. En résumé : le dézonage bancaire, possible mais réservé à certains profils Acheter ici et emprunter ailleurs est théoriquement possible, mais dans les faits, ce type de montage est complexe et rarement accepté. Il faut : un dossier solide une banque ouverte à cette pratique une stratégie bien ficelée Avant de se lancer, il est essentiel de se faire accompagner par un professionnel, courtier ou conseiller indépendant, pour maximiser ses chances d’obtenir un financement adapté. Conclusion Acheter ici et emprunter ailleurs reste un pari audacieux, qui peut séduire certains emprunteurs en quête de meilleures conditions. Mais face à la complexité du montage, l’accès à ce type de financement reste limité aux profils les plus solides et aux banques les plus souples. Pour réussir, une préparation minutieuse et une connaissance fine des pratiques bancaires locales sont indispensables. FAQ Peut-on contracter un prêt immobilier en ligne pour un achat dans une autre région ? Oui. Les banques en ligne sont souvent plus souples sur la localisation du bien, tant que le dossier est solide et bien présenté. Est-ce plus facile pour un investissement locatif ? Oui, certaines banques acceptent plus volontiers un prêt hors zone si l’achat concerne un bien destiné à la location. Faut-il obligatoirement domicilier ses revenus dans la banque prêteuse ? Pas toujours. Depuis 2019, la domiciliation ne peut plus être exigée contractuellement au-delà de 10 ans, mais elle reste une condition parfois imposée pour bénéficier d’un taux préférentiel.  

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Complémentaire santé : 3 chiffres clés sur le reste à charge

Le reste à charge des Français après remboursement par la Sécurité sociale reste un sujet sensible dans le débat public sur l’accès aux soins. Une récente étude menée par Malakoff Humanis, acteur majeur de la protection sociale, met en lumière l’impact déterminant des complémentaires santé sur la réduction de ce reste à charge. En croisant ses propres données avec celles de l’Assurance Maladie, le groupe révèle une réalité souvent méconnue : sans complémentaire santé, les patients supporteraient une part bien plus importante des dépenses de santé. Baisse du reste à charge de 47 % à 14 % grâce aux complémentaires L’étude de Malakoff Humanis, un des leaders de la mutuelle santé en France, s’est penchée sur les dépenses de santé moyennes en médecine de ville. Elle révèle qu’après remboursement par la Sécurité sociale, le reste à charge pour les assurés atteint 47 % du coût des soins. Mais ce chiffre chute considérablement à 14 % une fois l’intervention des organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam) prise en compte. Ce constat confirme le rôle essentiel des mutuelles et assurances santé dans le financement des soins. Pour les personnes disposant d’une couverture complémentaire, l’étude montre une réduction nette du reste à charge, soulageant ainsi les budgets des ménages tout en favorisant l’accès aux soins. Des dépenses encore élevées pour les patients en ALD L’analyse s’est également intéressée aux patients souffrant d’affections de longue durée (ALD). Malgré une prise en charge annoncée à 100 % par l’Assurance Maladie pour ces pathologies chroniques, les données de terrain montrent une réalité plus nuancée. Selon l’étude, pour un patient en ALD, les dépenses annuelles moyennes s’élèvent à 6 948 €, dont 1 055 € restent à la charge de l’assuré après remboursement de la Sécurité sociale. Cela représente 15 % de la dépense réelle, soit 2 fois plus que pour les patients sans ALD. Ce chiffre met en évidence une faille du système de prise en charge théorique à 100 %, particulièrement pour les personnes les plus vulnérables. Pour rappel, une prise en charge de l’Assurance Maladie à 100% signifie une exonération du ticket modérateur, à savoir la différence entre le tarif de convention et le remboursement du régime. Or, le tarif opposable est souvent inférieur à la dépense engagée, et le dépassement d’honoraires n’est jamais remboursé par la Sécu. Les complémentaires santé limitent le reste à charge à 11 % en moyenne L’intervention des Ocam transforme radicalement la situation financière des patients. Sur une dépense moyenne annuelle de 1 408 € en médecine de ville et à l’hôpital, après remboursement par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé, le reste à charge final tombe à 154 €, soit environ 11 % de la dépense réelle. Pour les personnes en ALD dotées d’une mutuelle, l’aide est encore plus significative : 740 € sont remboursés en moyenne par leur complémentaires santé, ce qui réduit le reste à charge à 315 €, soit 4,5 % de la dépense initiale. En d'autres termes, les Ocam assument une part substantielle des soins des patients les plus à risque, bien plus que ce que suppose l’opinion publique. Malakoff Humanis souligne que le remboursement par les complémentaires pour les patients en ALD est nettement supérieur à celui des non-ALD, battant en brèche l’idée reçue d’un déséquilibre défavorable pour ces assurés. À l’hôpital, les Ocam couvrent 90 % des frais non remboursés Si l’on se penche sur les soins hospitaliers, les chiffres sont encore plus parlants. Malakoff Humanis rapporte que les complémentaires santé prennent en charge 90 % des frais non remboursés par la Sécurité sociale à l’hôpital. Cette couverture s’avère particulièrement précieuse dans un contexte où les coûts liés à l’hospitalisation peuvent rapidement s’envoler, notamment pour les dépassements d’honoraires, les chambres individuelles ou encore certains actes techniques. Bon à savoir : les contrats de mutuelle responsable sont obligés de prendre en charge l’intégralité du forfait journalier hospitalier, quel que soit le nombre de jours d’hospitalisation. En médecine de ville comme à l’hôpital, l’étude démontre que les complémentaires santé sont un pilier du cofinancement des soins. Leur présence limite efficacement les barrières financières à l’accès aux soins. Une répartition opaque entre régime obligatoire et complémentaire santé Au-delà des chiffres, l’étude met en lumière un problème de lisibilité du système de remboursement. Jean-Carles Grelier, député membre du groupe Démocrates et Indépendants, invité lors de la présentation des résultats, déplore un manque de lisibilité pour les assurés dans la répartition des remboursements entre l’Assurance Maladie et les Ocam. Ce manque de clarté nuit à la compréhension du système et à la perception du rôle des complémentaires. Pour une exploitation élargie des données croisées Forte de ces résultats, Malakoff Humanis propose d’étendre la démarche de croisement des données du Système National des Données de Santé (SNDS) et des Ocam à d’autres champs de la santé. Parmi les pistes évoquées : la prévention, la coordination des soins et la lutte contre la fraude. Une telle collaboration pourrait améliorer l’efficacité globale du système de santé, tout en rendant plus lisible le rôle respectif de chaque acteur. Cela permettrait aussi de cibler les actions de manière plus fine en fonction des besoins réels de la population. En conclusion : les mutuelles santé, un maillon indispensable L’étude de Malakoff Humanis dresse un constat sans appel : les complémentaires santé jouent un rôle central dans l’équilibre financier du système de soins. Sans elles, les restes à charge seraient difficilement supportables pour de nombreux patients, en particulier ceux atteints de pathologies lourdes. Alors que le débat sur le coût de la santé revient régulièrement dans l’actualité, ces données viennent rappeler que la cohabitation entre régime obligatoire et complémentaire est non seulement utile, mais nécessaire à la pérennité du modèle solidaire français. Pensez à faire jouer la concurrence pour souscrire une mutuelle compétitive adaptée à votre situation. La loi sur la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé vous permet de changer de contrat à tout moment au bout d’un an d’engagement. À garanties équivalentes, vous pouvez économiser jusqu’à 300€ par an.