Avec des taux d’intérêt en recul et un marché immobilier en phase de stabilisation, de nombreux acheteurs s’interrogent : 2025 est-elle une année propice pour investir dans la pierre ? Acheter un logement est un projet d’envergure, engageant souvent sur plusieurs décennies. Dans un tel contexte, bien choisir le moment pour concrétiser une acquisition est essentiel.
Voici notre analyse de la situation actuelle, un point sur les tendances à venir, ainsi que des conseils adaptés à chaque profil d’acheteur.
Des conditions de crédit immobilier plus favorables en 2025
Depuis la mi-2024, les emprunteurs bénéficient d’un contexte monétaire plus souple. La Banque Centrale Européenne (BCE) a entamé un cycle de détente, entraînant une diminution progressive des taux d’intérêt appliqués aux crédits immobiliers.
Le taux moyen observé en décembre 2023 atteignait 4,2 % (hors assurance emprunteur et coût des sûretés), marquant un sommet (chiffres Observatoire Crédit Logement/CSA). Depuis, une lente décrue s’est enclenchée : en juin 2024, ce taux est tombé à 3,65 %, puis à 3,19 % en février 2025.
Cette tendance s’explique par une inflation sous contrôle en zone euro – autour de 2,3 % sur un an début 2025 – et une croissance économique modérée (0,9 % anticipé pour l’année). Ces signaux renforcent l’hypothèse d’un maintien, voire d’une poursuite de la baisse des taux dans les mois à venir.
Il convient toutefois de relativiser ces niveaux : avant la crise sanitaire, les taux moyens étaient nettement plus bas (1,12 % début 2020). Néanmoins, en comparaison avec 2023, les emprunteurs bénéficient aujourd’hui d’un regain de pouvoir d’achat immobilier.
Un crédit de 200 000€ sur 20 ans coûtait 95 954€ d’intérêts fin 2023 (taux nominal à 4,20%), contre 71 038€ (taux nominal à 3,20%), soit une économie de 35%.
Des prix qui amorcent une stabilisation
Côté prix, le marché semble s’être enfin stabilisé après 2 années de forte correction. D’après les dernières données Notaires-INSEE, les indices de prix ont très légèrement reculé de 0,1 % sur 3 mois au 1er janvier 2025, aussi bien pour les appartements anciens que les maisons anciennes.
Certaines grandes villes affichent encore des baisses marquées, comme Lyon (-4,7 %), Reims (-5,2 %) ou Nantes (-5,4 %) sur l’année 2024. À l’inverse, d’autres zones connaissent un regain d’intérêt : les stations balnéaires (+24,7 % en un an) et les zones de montagne (+26,2 %) ont vu leurs prix flamber. Des villes comme Toulon (+7,1 %) ou certaines communes de la côte Atlantique tirent aussi leur épingle du jeu.
Ces disparités géographiques traduisent un marché à 2 vitesses : certaines zones tendues retrouvent de l’attractivité tandis que d’autres, encore pénalisées par la baisse de la demande, continuent de corriger.
Conjuguée à la stabilisation des prix immobiliers, la baisse des taux d’intérêts contribue à améliorer la capacité d’emprunt, à mensualité constante.
Reprise progressive du marché immobilier
La baisse des taux a un effet mécanique : elle redonne du souffle au budget des ménages. Les acquéreurs peuvent emprunter davantage à mensualité constante, ce qui permet à certains d'envisager de nouveau un projet mis en pause.
Néanmoins, les volumes de ventes restent modestes. Les notaires évoquent un marché en convalescence, encore fragile. Les professionnels du secteur anticipent une légère hausse des prix à l’échelle nationale (environ 2 % attendus en 2025), mais la reprise devrait rester contrastée selon les territoires.
Acheter dans l’immobilier en 2025 : une décision à adapter à son profil
Faut-il acheter cette année ? Tout dépend de votre situation, de vos objectifs et du contexte local.
1. Primo-accédants : des opportunités à saisir
Pour les acheteurs réalisant leur premier achat, les conditions actuelles peuvent être intéressantes, surtout si leur dossier est solide. En 2025, il est possible de profiter d’un double effet bénéfique : des taux plus attractifs et des prix encore mesurés dans de nombreuses zones.
Un conseil : si un bien vous plaît et que vous pouvez le financer, mieux vaut agir plutôt que d’attendre une hypothétique baisse supplémentaire des prix. Celle-ci n’est pas garantie, et les taux pourraient remonter si la conjoncture change.
Autre élément important : vous pouvez renégocier votre crédit immobilier dans quelques années si les taux poursuivent leur baisse. En revanche, le prix d’achat, lui, est définitif. Il est donc essentiel de bien acheter dès le départ.
En tant que primo-accédant de votre résidence principale, vous êtes éligible au PTZ, un prêt sans intérêts pour l’emprunteur qui peut financer jusqu’à 50% de l’opération selon la zone, le type de bien (appartement, maison individuelle, neuf ou ancien) et vos revenus.
2. Secundo-accédants : bien évaluer l’écart de taux
Les acheteurs qui souhaitent changer de logement tout en revendant leur bien actuel doivent faire attention à l’écart de taux entre leur ancien et leur futur prêt immobilier.
Abandonner un crédit à 1 % pour souscrire un emprunt à 3 % nécessite une étude approfondie. Dans certains cas, l’opération reste viable si la baisse de prix sur le nouveau bien compense la hausse du taux. À l’inverse, si cette condition n’est pas remplie, il peut être judicieux de différer le projet.
Certains emprunteurs peuvent envisager un transfert ou portabilité de prêt immobilier, une opération qui consiste à conserver l’ancien taux avantageux pour le nouvel emprunt. Mais cette clause, souvent absente des contrats, reste peu fréquente. Une relecture du contrat initial est donc indispensable avant toute décision.
Même si cette disposition figure dans l’offre de prêt initiale, elle nécessite l’accord de la banque et implique de régler l’achat et la vente dans un délai de 6 mois.
3. Investisseurs locatifs : des rendements à réévaluer
Pour un projet d’investissement locatif, le contexte actuel peut être favorable à condition que les loyers couvrent les mensualités de crédit. Avec des taux en repli, le coût d’un emprunt baisse, améliorant potentiellement la rentabilité de l’opération.
Dans les zones dynamiques où la demande locative reste soutenue, un projet peut rapidement devenir rentable. Cependant, attention à la fiscalité applicable et aux éventuels travaux à prévoir. Mieux vaut privilégier les villes où l’équilibre entre prix d’achat et niveau des loyers est favorable.
Les facteurs à surveiller en 2025
Avant de vous lancer, certains indicateurs méritent une attention particulière :
- Évolution des taux : même s’ils sont orientés à la baisse, les taux restent sensibles à la politique monétaire et peuvent évoluer à la hausse.
- Tensions sur le marché : certaines villes retrouvent une tension sur l’offre, ce qui pourrait entraîner une hausse rapide des prix.
- Aides à l’achat : suivez les dispositifs publics (PTZ, TVA réduite dans le neuf, avantages fiscaux avec dispositif Denormandie dans l’ancien) qui peuvent influencer votre capacité d’achat.
- Inflation et salaires : si l’inflation reste contenue et que les salaires augmentent légèrement, cela améliorera la solvabilité des ménages.
Notre verdict : investir dans l’immobilier en 2025, oui mais avec discernement
En résumé, les signaux sont globalement positifs pour l’immobilier en 2025, en particulier grâce à la détente des taux et à la stabilisation des prix. Mais la reprise reste hétérogène selon les territoires.
Acheter en 2025 peut être judicieux si le projet est mûrement réfléchi, que le financement est sécurisé et que le bien est situé dans une zone porteuse. Dans le doute, l’accompagnement par un conseiller immobilier ou un courtier peut s’avérer précieux pour affiner votre stratégie d’achat.