Victoire des emprunteurs : la résiliation de l'assurance à tout moment votée

résiliation infra annuelle de l'assurance de prêt

Vendredi 2 octobre, les députés ont adopté un texte de loi instaurant le droit à la résiliation de l'assurance emprunteur à tout moment. Si la mesure est validée prochainement par la commission paritaire mixte, il s'agira d'une avancée majeure pour la libéralisation des contrats d'assurance de prêt et pour tous les détenteurs d'un crédit immobilier, une opportunité enfin facilitée de faire d'importantes économies.

La résiliation à tout moment : on y est presque !  

Contre l'avis du gouvernement mais finalement avec l'appui du rapporteur, l'Assemblée Nationale a voté vendredi dernier un texte en faveur de la résiliation infra-annuelle à tout moment de l'assurance emprunteur. Inscrite dans l'article 42 bis de la loi ASAP (Accélération et Simplification de l'Action Publique), la possibilité de changer de contrat sans attendre la date d'anniversaire a été portée par les députées Patricia Lemoine et Laure de la Raudière, deux élues Modem qui avaient déposé le 17 septembre dernier en commission spéciale un amendement inspiré des propositions de l'association UFC-Que Choisir.

Il reste une dernière étape à franchir pour valider définitivement ce droit offert à tous les emprunteurs de changer de contrat quand ils le souhaitent. Un fois adopté mardi 6 octobre dans son intégralité, le projet de loi ASAP devra faire l'objet d'un compromis entre députés et sénateurs en commission paritaire mixte (CPM). Simple formalité ? On l'espère. La ministre déléguée à l'industrie Agnès Pannier-Runacher n'a pas caché son hostilité lors des débats à l'Assemblée, estimant que la réglementation actuelle est suffisante, entre le changement dans les douze premiers mois instauré par la loi Hamon et la substitution annuelle à la date d'échéance promue par l'amendement Bourquin.

La ministre craint une réaction des banques qui pourraient augmenter le coût de l'assurance, pénalisant ainsi les plus vulnérables. Elle reproche par ailleurs "un problème de méthode" alors que le Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF) est en charge des questions sur l'assurance emprunteur et du respect par les établissements bancaires du droit à la délégation d'assurance de prêt.

Faire jouer pleinement la concurrence

Si la CPM s'entend, quelques 3 millions d'emprunteurs pourront à l'avenir changer de contrat d'assurance beaucoup plus facilement, sans être contraints par la date d'échéance, point névralgique de l'amendement Bourquin. 3 millions d'emprunteurs ça représente 7 milliards d'euros de pouvoir d'achat redistribués. C'est énorme !
La logique réglementaire a conduit à la suppression de la résiliation annuelle à la date d’échéance, suite au vote de l'article 42 bis de la loi ASAP. Depuis janvier 2018, les emprunteurs avaient en effet la
possibilité de changer de contrat à chaque date d'anniversaire, mais le manque de précision quant à cette date dans le texte initial a rendu l'application de ce droit très aléatoire. Avant de quitter les bancs du Sénat, l'ex-sénateur Martial Bourquin avait tenté de remédier au problème en faisant voter par la Chambre Haute en mars dernier un nouvel amendement imposant aux banques une date commune et un devoir annuel d'information quant à cette date butoir.

Fortes des lacunes réglementaires, les banques jouent la montre avec des manœuvres dilatoires qui dénient aux emprunteurs le droit au changement annuel de l'assurance. Une attitude qui leur vaut de manière récurrente un rappel à l'ordre de la part de l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution. Depuis septembre 2010 et l'introduction de la loi Lagarde sur la délégation d'assurance de prêt, banques et assureurs concurrents se livrent une guerre ouverte, les premières contournant la loi et usant de pratiques abusives pour conserver leur mainmise sur le marché de l'assurance de prêt. En jeu, une manne de plus de 6 milliards d'euros de cotisations annuelles dont plus de 85% sont empochés par les établissements de crédit.

L'introduction de la résiliation à tout moment ouvrira en grand les portes de la concurrence, et offrira aux emprunteurs une opportunité réaliste de mettre en pratique le libre choix du contrat. L'assurance de prêt immobilier est un produit contraint, nul emprunteur ne peut s'y soustraire s'il souhaite obtenir le financement de son projet par une banque. Alors que le libre choix du contrat est acté depuis dix ans, la part de l'assurance déléguée n'a pas gagné de points. 

La position monopolistique des banques sur ce marché est un scandale qui va à l'encontre d'une politique en faveur du pouvoir d'achat des ménages. À garanties équivalentes, un contrat alternatif souscrit auprès d'un assurance externe coûte deux voire trois fois moins cher que l'offre bancaire. Sur la durée totale d'un crédit immobilier, l'économie peut atteindre 15 000 euros. La loi Hamon continuera de s’appliquer durant les douze premiers mois du crédit, et au-delà de la première échéance, l’emprunteur pourra faire valoir son droit au changement sans contrainte de date butoir.

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Assurance de prêt immobilier : 4 situations qui peuvent vous coûter cher

Changer d’assurance emprunteur est aujourd’hui plus simple grâce à la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022. Celle-ci permet de résilier son contrat à tout moment afin de faire des économies tout en étant mieux couvert. Elle permet aussi de bénéficier de la suppression du questionnaire de santé sous certaines conditions. Si ces avancées ont révolutionné le marché de l’assurance de prêt immobilier, elles ne sont pas sans risques pour les emprunteurs. Certaines clauses ou situations méconnues peuvent en effet entraîner une absence temporaire ou partielle de couverture, et donc des frais importants en cas d’accident, de maladie ou d’invalidité. Voici 4 écueils à connaître avant de changer ou de souscrire votre assurance de prêt immobilier. 1.Trou de garantie : quand vous n’êtes couvert par aucun assureur Le trou de garantie est sans doute le risque le plus redoutable pour un emprunteur. Il se produit lorsqu’un décalage temporel survient entre la fin du contrat d’assurance sortant et le début du nouveau contrat. Pendant ce laps de temps, l’emprunteur n’est protégé par aucune couverture, ce qui peut avoir des conséquences financières graves en cas de sinistre. Prenons un exemple concret :  Dupont résilie son ancien contrat d’assurance de prêt au 30 juin et fait démarrer le nouveau au 1er juillet. S’il est victime d’un accident ou d’un arrêt de travail le 25 juin, aucun assureur ne prendra en charge le sinistre : le délai de franchise de la garantie ITT (Incapacité Temporaire Totale de travail) est de 60 jours sur le premier contrat, et le nouvel assureur n’intervient qu’à partir de la date d’effet et après le délai de franchise sur la garantie ITT de son propre contrat. Cette situation survient souvent par méconnaissance des délais administratifs ou à cause d’un mauvais alignement entre les contrats. Pour éviter ce piège, il est essentiel de : Vérifier la date exacte de résiliation du contrat sortant et celle d’entrée en vigueur du nouveau, ainsi que les délais de carence et franchise sur certaines garanties. Anticiper les démarches auprès de la banque, qui doit valider l’équivalence des garanties avant tout changement. Demander à votre nouvel assureur de confirmer par écrit la continuité de la couverture, sans interruption. Un simple oubli peut coûter plusieurs milliers d’euros, surtout si un sinistre survient au mauvais moment. 2.Délai de carence : une garantie différée sans que vous le sachiez Le délai de carence en assurance de prêt est une autre subtilité souvent ignorée des emprunteurs. Il s’agit d’une période suivant la souscription du contrat pendant laquelle certaines garanties ne s’appliquent pas encore. Autrement dit, vous payez votre assurance, mais n’êtes pas encore pleinement couvert. Ce délai peut varier selon les compagnies et les types de garanties. Par exemple : Pour la garantie perte d’emploi, la carence peut atteindre 3 à 6 mois. Pour les garanties ITT et invalidité permanente totale ou partielle (IPT et IPP), certains contrats prévoient également une carence, généralement de 1 à 3 mois. Si un emprunteur tombe malade ou subit un accident durant cette période, l’assurance refusera l’indemnisation au motif que le sinistre est survenu avant la fin du délai de carence. Or, en changeant d’assurance de prêt immobilier, beaucoup pensent bénéficier immédiatement des mêmes protections que précédemment. Ce n’est pas toujours le cas : un contrat peut comporter une clause de carence que l’ancien n’avait pas. Le bon réflexe : avant de signer, comparez les conditions générales des 2 contrats et demandez à votre assureur si une période de carence s’applique. Si oui, planifiez le changement à un moment où vous êtes en bonne santé et sans risque professionnel ou personnel imminent. Sachez qu’il existe des contrats d’assurance de prêt sans délai de carence. 3.Franchise en ITT : une clause qui retarde votre indemnisation Autre paramètre souvent négligé : la franchise en ITT, la garantie qui entre en jeu en cas d’arrêt de travail temporaire pour maladie ou accident. La franchise correspond au nombre de jours pendant lesquels l’assureur ne verse aucune indemnité après la survenue d’un sinistre. Elle débute à partir du premier jour d’arrêt de travail reconnu par la Sécurité sociale. La durée de cette franchise varie selon les contrats, entre 15, 30, 60 ou 90 jours, voire 180 jours. Cela signifie que si vous êtes en arrêt de travail pendant 2 mois avec une franchise de 90 jours, vous ne percevrez aucune indemnité. Seuls les arrêts supérieurs à la durée de franchise déclenchent la prise en charge, et une fois échu le délai de carence. Cette clause a un impact direct sur le niveau de protection de votre prêt immobilier. En cas d’accident ou de maladie longue durée, vous pourriez devoir continuer à rembourser vos mensualités sans aide de l’assurance pendant plusieurs semaines. Lors d’un changement de contrat, il est donc crucial de : Comparer les délais de franchise de votre ancien et de votre nouvel assureur. Vérifier si la franchise s’applique par sinistre ou par période d’arrêt, car cela change tout. Sauf protection complémentaire (voir plus bas), privilégier un contrat avec une franchise courte, quitte à payer une cotisation légèrement plus élevée. Une mauvaise compréhension de cette clause peut faire perdre des milliers d’euros à un emprunteur qui pensait être couvert dès le premier jour d’arrêt. Bon à savoir : si, en tant que salarié, vous bénéficiez d’un contrat de prévoyance au sein de votre entreprise, contenant des garanties arrêt de travail, vous percevez des indemnités journalières qui viennent compenser la perte de revenus en cas de maladie ou d’accident. Ces IJ s’ajoutent aux indemnités versées par la Sécu et votre employeur. Sélectionnez dans ce cas une franchise longue car vous êtes indemnisé par ailleurs. 4.Exclusion des maladies préexistantes : un risque pour les assurés fragiles Depuis la suppression du questionnaire médical dans certains cas (capital ≤ 200 000 € et fin de remboursement avant 60 ans), les assureurs ont dû adapter leurs politiques de souscription. Pour se préserver d’un “mauvais risque”, certains contrats comportent désormais une exclusion de garantie des maladies préexistantes. Concrètement, cela signifie que les pathologies connues avant la signature du contrat ne seront pas couvertes. Exemple : si vous avez déjà consulté un médecin pour un problème de dos avant de changer d’assurance et que ce trouble s’aggrave ou devient récurrent après la souscription, le nouvel assureur peut refuser la prise en charge, estimant qu’il s’agit d’une maladie préexistante. Cette exclusion pose un problème d’équité, surtout pour les personnes atteintes de maladies chroniques (asthme, diabète, troubles articulaires, etc.) ou ayant un antécédent médical léger. Certains assureurs appliquent cette clause même lorsque le questionnaire de santé n’a pas été exigé, ce qui soulève des débats juridiques. En théorie, refuser la couverture d’une pathologie antérieure sans questionnaire de santé contrevient à l’esprit de la loi Lemoine. De rares cas de refus de prise en charge ont déjà été signalés au Médiateur de l’assurance, qui recommande de mieux encadrer ces exclusions. Conseil pratique : avant de signer, demandez expressément à votre assureur si les maladies préexistantes sont exclues, et exigez une mention écrite. Si vous suivez un traitement, vérifiez que la garantie incapacité ou invalidité couvre bien votre situation actuelle. Changer d’assurance emprunteur avec vigilance La substitution d’assurance de prêt immobilier est une opération qui permet de réduire considérablement le coût total de votre crédit, et souvent d’améliorer la couverture, mais cela doit être mené avec la plus grande attention. Les trous de garantie, les délais de carence, les franchises longues et les exclusions médicales sont autant de points de vigilance qui peuvent compromettre votre protection financière. Avant de résilier, prenez le temps de : Lire attentivement les conditions générales de votre nouveau contrat ; Vérifier les dates de transition entre anciens et nouveaux assureurs ; Comparer les garanties ITT, IPT, IPP, décès, perte d’autonomie et leurs modalités d’application ; Faire appel à un courtier spécialisé capable de vérifier l’équivalence des garanties et d’éviter toute mauvaise surprise. En matière d’assurance emprunteur, le diable se cache dans les détails. La vigilance est le meilleur bouclier contre les imprévus. Un contrat plus économique ne doit jamais se faire au détriment de la qualité de la couverture.

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Primo-accédants : le prêt à taux zéro élargi en 2026 ?

Le parcours vers la propriété pourrait devenir plus accessible pour de nombreux ménages. Un amendement voté à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026 prévoit une revalorisation des plafonds du prêt à taux zéro (PTZ). L’objectif est de renforcer ce coup de pouce public pour compenser la hausse des prix de l’immobilier et soutenir l’accession à la propriété dans un contexte de marché tendu. PTZ 2026 : un dispositif renforcé pour soutenir l’accession à la propriété Après un premier assouplissement en avril 2025, le PTZ pourrait de nouveau évoluer dès l’an prochain. Deux députés, Lionel Causse (Ensemble) et Michel Castellani (LIOT), ont défendu un amendement visant à adapter le dispositif aux réalités du marché immobilier. Des plafonds relevés pour tenir compte du marché Depuis 2014, les plafonds du PTZ n’avaient pas été revalorisés, alors même que les prix de l’immobilier ont progressé partout en France, particulièrement dans les zones tendues.  Entre 2014 et 2024, les prix immobiliers en France ont globalement augmenté, avec une moyenne annuelle d'environ 1,4% pour les maisons anciennes et 1,7% pour les appartements anciens. Cette hausse est cependant plus marquée dans les grandes agglomérations et en Île-de-France, où elle peut atteindre 3% par an. Aujourd’hui, une personne seule peut emprunter entre 79 000 € et 156 000 € via le PTZ. L’amendement déposé suggère : Montant minimum : 99 000 € Montant maximum : 195 000 € Cette revalorisation importante permettrait d’augmenter la capacité d’emprunt des primo-accédants, sans intérêts à rembourser sur cette partie du financement. Les auteurs du texte insistent sur la volonté de « relancer l’accession à la propriété » et de « réduire la pression sur le marché locatif ». Une entrée en vigueur dès janvier 2026 ? Si la mesure est définitivement adoptée, ces nouveaux plafonds pourraient s’appliquer dès le 1er janvier 2026. Une bonne nouvelle pour ceux qui envisagent d’acheter prochainement, et qui pourraient ainsi bénéficier d’une marge financière accrue. Pourquoi le PTZ reste essentiel pour les primo-accédants Le PTZ est un levier majeur pour aider les ménages à acquérir leur première résidence principale. Il concerne exclusivement les primo-accédants, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale au cours des 2 dernières années. Répondre à une baisse du taux de propriétaires en France Selon les parlementaires, l’accession à la propriété doit redevenir une priorité nationale. Le taux de propriétaires est désormais autour de 57 %, une tendance légèrement à la baisse, tandis que les jeunes éprouvent davantage de difficultés à se loger, tout en rêvant de devenir propriétaires. Face à ce constat, renforcer le PTZ apparaît comme une réponse directe afin de : soutenir les jeunes ménages fluidifier le passage du statut de locataire à celui de propriétaire favoriser la mobilité résidentielle équilibrer le marché locatif, aujourd’hui très sous tension PTZ : conditions d’éligibilité toujours en vigueur Pour rappel, le PTZ reste accordé sous conditions : être primo-accédant acheter une résidence principale respecter les plafonds de ressources acheter un logement neuf ou ancien avec travaux d’un montant équivalent au minimum à 25% du financement global. Attention : le PTZ doit être sécurisé par une assurance emprunteur au même titre que tout crédit immobilier. Même s'il est sans intérêts bancaires, il doit être couvert par cette garantie qui intervient en cas de décès, d'invalidité et d'incapacité de travail. PTZ 2025 ou PTZ 2026 : quand déposer son dossier ? Le calendrier joue un rôle clé dans le choix de votre stratégie d’achat immobilier. La plupart des banques fixent la date limite de dépôt au 31 octobre pour garantir un traitement dans les délais réglementaires. Certaines acceptent toutefois des demandes jusqu’à la mi-novembre. Autrement dit, si vous signez prochainement un compromis et souhaitez sécuriser les conditions actuelles, mieux vaut ne pas tarder. Attendre pour bénéficier d’un PTZ bonifié ? Si votre projet est encore au stade de réflexion, patienter quelques semaines pourrait être avantageux. La version 2026 du PTZ offrirait potentiellement une enveloppe plus élevée pour financer votre achat. Le PTZ, un dispositif stratégique dans un marché immobilier complexe Accéder à la propriété reste un enjeu majeur pour de nombreux ménages malgré un contexte plus exigeant : taux d’intérêts attractifs mais loin des moyennes historiques des années 2018 et 2019, où il était courant de s’endetter autour de 1% (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) prix immobiliers globalement élevés malgré quelques baisses, inaccessibles pour les jeunes ménages dans les grandes métropoles comme Paris, Nice, Lyon ou Bordeaux conditions bancaires plus strictes : les règles du Haut Conseil de Stabilité Financière fixent le taux d’endettement maximum à 35% des revenus nets (assurance de prêt comprise) et limite la durée de remboursement à 25 ans (jusqu’à 27 ans dans le neuf et l’ancien avec travaux d’envergure). Dans ce cadre, le PTZ constitue un outil majeur pour sécuriser le parcours d’achat et optimiser la capacité d’endettement en supprimant les intérêts bancaires sur une partie du financement. La revalorisation envisagée s’inscrit dans une volonté de limiter les inégalités d’accès au logement et de soutenir les primo-accédants, souvent les plus touchés par la hausse des prix et le durcissement des conditions de crédit.

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Prêt immobilier : les taux vont-ils remonter en 2026 ? Faut-il emprunter maintenant ?

Après une année 2025 marquée par un retour à la stabilité, le marché du crédit immobilier semble s’apprêter à entrer dans une nouvelle phase. Selon de nombreux experts, l’année 2026 pourrait signer la fin de la parenthèse de taux bas. Dans un contexte économique plus incertain, les porteurs de projets immobiliers ont tout intérêt à agir dès maintenant. 2025 : une accalmie bienvenue après 2 années de turbulences Après un début de décennie marqué par la flambée des taux d’intérêt (crise du Covid, guerre en Ukraine), le marché du prêt immobilier a enfin retrouvé une forme d’équilibre en 2025. Selon les données de l’Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen des crédits immobiliers s’est établi à 3,08 % au deuxième trimestre 2025, contre 3,16 % au premier trimestre (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Cette légère baisse illustre une tendance à la stabilisation, observée depuis la fin de l’année 2024.  Les taux ont perdu 100 points de base entre fin 2023 et fin 2024. Cette détente s’explique principalement par : Le reflux progressif de l’inflation, qui a permis à la Banque centrale européenne (BCE) de relâcher la pression sur sa politique monétaire (taux annuel à 1% à fin octobre en France, 2,1% en zone euro) ; Une concurrence accrue entre les banques, désireuses de relancer la production de prêts ; Une demande de logements en reprise lente mais réelle, notamment chez les primo-accédants. D’après l’Observatoire Crédit Logement, le taux moyen sur l’ensemble de 2025 devrait avoisiner 3,11 %, pour se stabiliser autour de 3,05 % en fin d’année. Une stabilisation des taux de crédit immobilier encourageante mais fragile Si cette tendance est perçue comme une bonne nouvelle pour les acheteurs, elle pourrait ne pas durer. En effet, aucune banque n’a revu ses grilles de taux à la baisse depuis août 2025, une première depuis la fin 2023. Ce gel des taux annonce une possible inversion de tendance dès le début de l’année 2026. 2026 : vers un nouveau cycle de hausse des taux immobiliers ? Tout laisse à penser que la hausse des taux des crédits immobiliers fera son retour en 2026. Les facteurs de la remontée des taux Un environnement macroéconomique tendu : la croissance européenne reste atone et les politiques budgétaires nationales se durcissent. Un ralentissement des politiques monétaires accommodantes de la BCE : après 8 baisses consécutives depuis 2024, la BCE a choisi de marquer une pause en juillet 2025, signe d’une vigilance accrue face à la remontée de certains indicateurs inflationnistes. Une tension croissante sur les marchés obligataires : l’OAT à 10 ans, indicateur clé pour le coût du crédit, a dépassé 3,40 % à l’été 2025, contre 3,20 % début d’année. Ce que cela signifie pour les emprunteurs En clair, plus le rendement de l’OAT augmente, plus les banques ajustent leurs taux à la hausse. Si cette tendance se confirme, le taux moyen des crédits immobiliers pourrait atteindre 3,40 % fin 2026, d’après les anticipations de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Un tel niveau réduirait mécaniquement la capacité d’emprunt des ménages, déjà mis à mal par l’inflation persistante et la hausse des prix de l’énergie ces dernières années. Un contexte budgétaire peu favorable au logement Le projet de loi de finances 2026, dans sa version actuelle, ne laisse guère espérer de soutien supplémentaire au logement. Le gel de certaines prestations sociales et la suppression progressive de dispositifs d’aide risquent de fragiliser les ménages modestes. Sans mesures incitatives comme un élargissement du prêt à taux zéro (ancre) ou le retour d’un dispositif d’investissement attractif comme le Pinel, l’accès à la propriété pourrait devenir plus difficile dès 2026. Pourquoi la fin 2025 reste une fenêtre d’opportunité à saisir Face à ces signaux, emprunter avant la remontée des taux s’impose comme une stratégie avisée. Le second semestre 2025 offre encore des conditions de financement historiquement favorables : Des taux moyens entre à 3 % et 3,50 % Des opportunités sous les 3 % pour les meilleurs profils Des banques prêtes à négocier pour conquérir de nouveaux clients. Certaines institutions bancaires proposent encore des offres promotionnelles ou des prêts à taux réduit, notamment pour les emprunteurs présentant un apport personnel conséquent ou un projet à forte valeur patrimoniale. Mais ces conditions risquent de disparaître dès la remontée de l’OAT à 10 ans. Acheter maintenant pour préserver son pouvoir d’achat immobilier En parallèle, les prix de l’immobilier montrent des signes de reprise après 2 années de stagnation. Selon les dernières données du site d’estimation immobilière Meilleurs Agents, les prix ont progressé de 1 % au premier semestre 2025, avec des hausses plus marquées à Paris (+1,4 %) et dans les zones rurales (+1,1 %). Sur un an, la hausse cumulée atteint +4,2 % depuis février 2024 dans certaines zones rurales, où la demande reste forte. Attendre 2026 reviendrait donc à payer plus cher son bien, tout en supportant des taux d’emprunt plus élevés. En d’autres termes, différer son achat, c’est risquer de perdre en capacité d’emprunt : pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, le coût du crédit augmente de 15 % entre un taux nominal de 3 % et un de 3,5 %, soit un surcoût de plus de 12 000 € qui vient diminuer votre pouvoir d’achat immobilier. Quelles stratégies adopter avant la remontée des taux ? Pour tirer profit de la conjoncture actuelle, plusieurs leviers peuvent être activés : 1. Soigner son dossier d’emprunteur Plus que jamais, les banques recherchent des profils solides : stabilité professionnelle, apport personnel suffisant, endettement maîtrisé. Un dossier complet, clair et justifié peut faire la différence pour obtenir un taux préférentiel. 2. Comparer les offres via un courtier immobilier Passer par un courtier en crédit immobilier permet d’accéder à des conditions négociées auprès de multiples établissements. Le professionnel peut également anticiper les hausses à venir et bloquer un taux fixe avant qu’il n’évolue. 3. Miser sur des dispositifs complémentaires Même si les aides publiques se raréfient, certains mécanismes restent attractifs : Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) pour les primo-accédants, élargi à tout le territoire et à la maison individuelle depuis avril 2025 Les aides locales à l’achat (régions, départements, collectivités)  Les conditions d’assurance emprunteur optimisées grâce à la loi Lemoine permettant la résiliation à tout moment. Les indicateurs économiques convergent vers une même conclusion : 2025 représente une fenêtre d’opportunité à ne pas manquer pour emprunter à taux avantageux. L’année 2026, en revanche, pourrait marquer le retour à une hausse durable des taux d’intérêt, sous l’effet combiné de la remontée de l’OAT, d’une politique monétaire plus stricte et d’un soutien étatique limité. Attendre pour acheter pourrait coûter cher. En sécurisant dès maintenant un taux fixe autour de 3 %, vous maximisez votre capacité d’achat et vous prémunissez contre les futures hausses.