Assurance et crédit : accès facilité pour les anciens cancéreux et séropositifs
La convention AERAS évolue et poursuit son œuvre pour faciliter l'accès au crédit aux personnes ayant souffert d'une maladie grave. Les personnes séropositives peuvent désormais bénéficier de conditions encadrées pour souscrire une assurance de prêt.
Surprime plafonnée à 100%
Le 30 mars dernier, un nouvel accord a été conclu entre assureurs et associations de malades réunis au sein de la convention AERAS (s'Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé). Les personnes atteintes du VIH pourront souscrire une assurance emprunteur assortie d'une surprime maximale de 100% par rapport à la cotisation standard. Ce tarif plafonné est opposable à tous les assureurs. Il s'agit d'une immense avancée pour les personnes atteintes de maladie chronique. Quand ils ne sont pas confrontés au refus pur et simple des assureurs, ils se voient appliquer des surprimes rédhibitoires qui les excluent de l'accès au crédit (immobilier, consommation, professionnel). Outre les personnes séropositives, les patients guéris d'autres pathologies passé un délai comprisentre 1 et 8 ans à l'issue du protocole (cancers du colon et du rectum, lymphomes hodgkiniens) peuvent souscrire une assurance de prêt sans surprime ni exclusion, tout en déclarant leur ancienne maladie à l'assureur.
Droit à l'oubli élargi
Cette victoire est l'ultime étape du long processus engagé il y a déjà deux ans pour améliorer les conditions d'accès à l'assurance de prêt des anciens malades. Les personnes guéries d'un cancer sans rechute depuis 10 ans bénéficient dudroit à l'oubli : elles n'ont plus à déclarer leur ancienne pathologie dans le questionnaire de santé requis lors de la souscription. Des grilles de référence ont été établies, elles évoluent au gré des progrès thérapeutiques, fixant un délai plus court pour certaines maladies. Cette année les cancers de la prostate et certaines hépatites C pourraient être intégrés dans la nouvelle grille, et la convention espère un meilleur accès à l'assurance emprunteur aux personnes atteintes de mucoviscidose et d'insuffisance rénale. L'évaluation du risque, étape indispensable pour intégrer de nouvelles maladies dans les grilles de référence, ne peut être mené que par le biais d'études scientifiques coûteuses.