Prêt immobilier primo accédant : le guide pour réussir votre premier achat
Devenir propriétaire pour la première fois, c’est souvent l’aboutissement d’un projet de vie. Mais entre le choix du bien, le financement, les démarches administratives et les aides à mobiliser, le parcours peut vite devenir opaque si l’on manque de repères.
En France, plus de 560 000 primo-accédants ont concrétisé un projet immobilier en 2023, selon les chiffres de la Fédération bancaire française. Pourtant, beaucoup peinent encore à franchir le pas faute d’informations claires ou d’un accompagnement adapté.
Car contrairement aux idées reçues, il ne suffit pas d’avoir un coup de cœur et un revenu stable pour obtenir un prêt. Taux d’endettement, aides publiques, reste à vivre, apport personnel, assurance emprunteur, zones PTZ… : autant de critères que les banques scrutent avec attention. Et autant de leviers que les primo-accédants peuvent actionner pour optimiser leur projet.
Ce guide a été conçu pour vous accompagner. Vous y trouverez :
- Les conditions actuelles d’accès au crédit immobilier,
- Les aides et dispositifs disponibles pour les primo-accédants,
- Les étapes clés pour constituer un bon dossier,
- Les erreurs à éviter, les outils à utiliser et les types de biens à privilégier.
Que vous soyez salarié en CDI, jeune actif, indépendant ou en reconversion, ce guide vous accompagnera dans chaque étape de votre premier achat immobilier, pour vous aider à convaincre votre banquier et à poser les clés sur la table.
Primo-accédant : qui êtes-vous vraiment ?
Le terme “primo-accédant” n’est pas qu’un simple qualificatif. Il s’agit d’un statut reconnu par les banques, les institutions publiques et les collectivités locales qui ouvre l’accès à des aides financières spécifiques, à des conditions de prêt plus souples et parfois à des dispositifs fiscaux avantageux.
Quelle est la définition exacte d’un primo-accédant ?
En France, un primo-accédant est une personne physique qui n’a pas été propriétaire de sa résidence principale durant les deux années précédant l’achat du bien immobilier. Ce critère s’applique quelle que soit la nature du bien (neuf, ancien, avec ou sans travaux), tant que :
- Il s’agit d’une résidence principale,
- L’acquéreur n’en a pas été propriétaire (ni en pleine propriété, ni en indivision, ni en usufruit),
- Le bien est destiné à être occupé au moins 8 mois par an.
Même si vous avez déjà possédé un bien destiné à la location, vous pouvez être considéré comme primo-accédant, à condition de ne pas avoir été propriétaire de votre logement principal au cours des deux années précédentes.
Qui sont les primo-accédants en France aujourd’hui ?
Les primo-accédants représentaient environ 48 % des emprunteurs en 2023. Ils sont souvent :
- Âgés de 25 à 40 ans,
- En CDI ou en poste stable,
- Souvent seuls ou en couple sans enfants,
- Avec un budget moyen compris entre 160 000 € et 250 000 €.
Ce profil est de plus en plus regardé par les banques, notamment depuis le durcissement des critères d’octroi de crédit en 2021 par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). En tant que primo-accédant, vous avez néanmoins accès à des leviers financiers spécifiques.
Quels sont les avantages à être primo-accédant ?
Être primo-accédant ne signifie pas seulement acheter pour la première fois : c’est aussi bénéficier d’un traitement préférentiel dans l’accès au crédit, à certaines aides publiques et à des avantages fiscaux ou pratiques qui rendent l’achat plus accessible. C’est un statut qui ouvre des portes, parfois insoupçonnées.
Avantages financiers, bancaires et fiscaux du primo-accédant
De nombreux dispositifs ont été pensés pour encourager l’accession à la propriété des ménages modestes ou des jeunes actifs. En tant que primo-accédant, vous pouvez activer plusieurs avantages cumulables selon votre situation.
Avantage |
Explication |
Accès à des prêts aidés |
Vous pouvez bénéficier de prêts réglementés comme le PTZ, le PAS, ou les prêts Action Logement, avec des taux réduits voire nuls. |
Frais de notaire réduits |
Sur certains biens neufs ou anciens avec travaux éligibles, notamment dans le cadre d’un PTZ, les frais de notaire peuvent être inférieurs à 3 % (contre 7 à 8 % dans l’ancien). |
Exonérations fiscales locales |
Certaines communes exonèrent temporairement de taxe foncière les primo-accédants, généralement sur 2 à 5 ans. |
TVA réduite à 5,5 % |
Valable pour les achats en zones ANRU ou QPV (quartiers prioritaires de la ville), à condition de respecter des plafonds de ressources et de prix. |
Aide personnalisée au logement (APL Accession) |
Certains prêts comme le PAS donnent accès à l’APL propriétaire, sous conditions de ressources. |
Souplesse dans l’apport personnel |
Contrairement aux secundo-accédants, les primo-accédants peuvent obtenir un prêt sans apport, si le dossier est bien monté et éligible aux prêts aidés. |
Accompagnement prioritaire |
Les primo-accédants peuvent être prioritaires dans certains dispositifs d’accession à la propriété (opérations communales, bail réel solidaire, etc.). |
Le statut de primo-accédant est stratégique : il peut faire baisser la facture globale, améliorer l’accès au crédit et faciliter les démarches. Mais pour en tirer le meilleur parti, encore faut-il connaître les aides disponibles et les conditions d’éligibilité à chaque dispositif.
Quelles aides financières pouvez-vous mobiliser en tant que primo-accédant ?
Vous avez accès à un ensemble de prêts aidés et de dispositifs spécifiques qui peuvent considérablement alléger le coût de votre projet immobilier. Ces aides dépendent de vos ressources, de la nature du bien que vous achetez et de sa localisation géographique.
Le prêt à taux zéro (PTZ)
Le prêt à taux zéro est un dispositif financé par l’État pour faciliter l’accès à la propriété. Il permet aux primo-accédants de compléter leur plan de financement sans payer d’intérêts, ni de frais de dossier.
Conditions d’éligibilité au PTZ
Pour bénéficier du PTZ, plusieurs critères doivent être réunis :
- Ne pas avoir été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux dernières années,
- Acquérir un logement destiné à devenir sa résidence principale,
- Respecter des plafonds de ressources, qui varient selon : le nombre de personnes dans le foyer et la zone géographique du bien (zones A, B1, B2)
- En cas d’achat dans l’ancien, le logement doit faire l’objet de travaux représentant au moins 25 % du coût total de l’opération.
Quel montant pouvez-vous emprunter avec un PTZ ?
Le montant du PTZ dépend de plusieurs paramètres (zone, composition familiale, type de bien), mais peut représenter jusqu’à 50 % du prix d’achat, dans la limite de 100 000 € environ.
Bon à savoir ! Le PTZ est un prêt complémentaire. Il doit être associé à un prêt principal (bancaire ou aidé) et ne peut pas financer la totalité du projet.
Le prêt d’accession sociale (PAS)
Le Prêt d’Accession Sociale (PAS) est un crédit immobilier conventionné, soutenu par l’État, qui vise à faciliter l’achat ou la construction d’une résidence principale. Il est réservé aux foyers respectant des plafonds de ressources et peut couvrir jusqu’à 100 % du coût du bien, hors frais de notaire.
Conditions d’éligibilité au PAS
Pour obtenir un PAS en 2025, les conditions suivantes doivent être réunies :
- Vos ressources ne doivent pas dépasser les plafonds fixés par l’État (variables selon la composition du foyer et la zone géographique),
- Le logement financé doit devenir votre résidence principale dans un délai d’un an après l’achat ou l’achèvement des travaux,
- Le prêt doit être souscrit auprès d’une banque ayant signé une convention avec l’État
Pourquoi choisir le PAS ?
Le PAS offre un certain nombre d’avantages significatifs pour les primo-accédants :
- Taux d’intérêt encadré par l’État (souvent plus avantageux que les taux classiques),
- Frais de notaire réduits,
- Éligibilité à l’APL Accession, sous certaines conditions de ressources,
- Cumul possible avec d’autres prêts aidés, comme le PTZ ou le prêt Action Logement.
Bon à savoir ! Le PAS peut financer aussi bien un logement neuf que l’achat d’un bien ancien avec travaux, à condition que les travaux représentent au moins 25 % du coût total de l’opération.
Le prêt Action Logement
Le prêt Action Logement (anciennement appelé “1 % logement”) est un dispositif destiné aux salariés d’entreprises privées pour les accompagner dans leur projet d’achat de résidence principale. Il peut s’ajouter à d’autres aides comme le PTZ ou le PAS et permet de bénéficier d’un crédit à taux très avantageux, sans frais supplémentaires.
Conditions d’éligibilité au prêt Action Logement
Pour en bénéficier en 2025, vous devez remplir les critères suivants :
- Être salarié d’une entreprise privée non agricole de plus de 10 salariés,
- Être primo-accédant ou en mobilité professionnelle,
- Respecter les plafonds de ressources fixés par Action Logement (proches de ceux du PTZ).
Caractéristiques du prêt
Les principales caractéristiques du prêt sont les suivantes :
- Montant maximum : jusqu’à 40 000 €,
- Taux fixe très réduit : généralement autour de 0,5 à 1 %,
- Sans frais de dossier, sans garantie, sans hypothèque,
- Cumulable avec le PTZ, le PAS, et d'autres prêts bancaires.
Les aides locales et fiscales
En complément des aides nationales comme le PTZ ou le PAS, certaines villes, métropoles ou régions mettent en place des dispositifs spécifiques pour favoriser l’accession à la propriété, notamment pour les primo-accédants. Ces aides peuvent alléger sensiblement le coût d’un achat immobilier surtout dans des zones ciblées par des politiques de renouvellement urbain.
Quelques exemples d’aides locales disponibles :
Type d’aide |
Détail |
Exonération de taxe foncière |
Certaines communes exonèrent les primo-accédants de taxe foncière pendant 2 à 5 ans. |
TVA réduite à 5,5 % |
Applicable à l’achat dans des zones ANRU ou QPV, sous conditions de ressources et de prix. |
Subventions à l’achat |
Des villes comme Toulouse, Nantes, Strasbourg ou Lille proposent des aides directes (jusqu’à plusieurs milliers d’euros), selon les revenus et la nature du bien. |
Ces dispositifs sont généralement liés à des programmes d’aménagement du territoire et à des objectifs de mixité sociale ou de revitalisation urbaine.
Les conditions varient grandement d’une commune à l’autre et pour connaître les aides auxquelles vous pouvez prétendre dans votre secteur, contactez :
- Votre mairie ou la communauté de communes,
- L’ADIL (Agence Départementale d’Information sur le Logement),
- Un courtier immobilier implanté localement.
Ces aides peuvent se cumuler avec les prêts nationaux (PTZ, PAS, Action Logement) à condition de respecter les plafonds et les conditions fixées par chaque dispositif.
Tableau récapitulatif des aides financières pour primo-accédants
Aide / Prêt |
Montant max |
Conditions principales |
Avantages clés |
PTZ |
Jusqu’à 40 % du projet |
Plafond de ressources, résidence principale, zones éligibles |
Taux 0 %, différé de remboursement possible |
PAS |
Jusqu’à 100 % du coût |
Revenus plafonnés, banque conventionnée, résidence principale |
Taux encadré, APL accession, frais de notaire réduits |
Action Logement |
Jusqu’à 40 000 € |
Salariés du privé, conditions d’entreprise et de ressources |
Taux réduit, aucun frais de garantie |
TVA réduite / exonération |
Variable selon la zone |
Achat dans zone ANRU ou opération éligible, plafonds de prix et ressources |
Prix d’achat réduit, charges allégées |
Subventions locales |
Selon la commune |
Soumise à la politique locale, critères sociaux ou d’urbanisme |
Subvention directe, exonérations fiscales possibles |
Conditions bancaires : ce que les banques regardent vraiment chez les primo-accédants
Obtenir un prêt immobilier ne dépend pas uniquement de votre envie d’acheter ou de la valeur du bien visé. Pour les banques, il s’agit avant tout d’un calcul de risques. Elles étudient votre dossier à la loupe pour évaluer votre capacité à rembourser régulièrement, sans mettre en péril votre équilibre financier. Voici les critères principaux sur lesquels elles se basent pour accorder ou refuser un crédit immobilier à un primo-accédant.
Taux d’endettement : l’indicateur clé
Le taux d’endettement représente la part de vos revenus mensuels consacrée au remboursement de vos crédits (y compris immobiliers, auto, consommation…). Depuis 2021, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a fixé un plafond à 35 %, assurance comprise.
Exemple concret |
|
Revenu net mensuel |
3 000 € |
Taux d’endettement maximal autorisé (35 %) |
1 050 € de mensualités totales |
Ce taux s’applique même si vous avez un bon reste à vivre. Certaines banques acceptent toutefois une légère flexibilité (jusqu’à 38 %) pour les hauts revenus ou dans des situations spécifiques (CDI de la fonction publique, projet très sécurisé, etc.).
Type de contrat et stabilité professionnelle
Les banques privilégient les emprunteurs dont les revenus sont stables et prévisibles dans le temps. Voici les profils les plus recherchés :
Profils favorables |
Profils à surveiller |
Salariés en CDI |
Intérimaires, CDD sans promesse d’embauche |
Fonctionnaires |
Micro-entrepreneurs en début d’activité |
Professions libérales établies |
Indépendants sans trois bilans solides |
Un entrepreneur ou un freelance peut obtenir un prêt, mais devra fournir des bilans comptables clairs et positifs sur au moins trois années, et prouver une gestion rigoureuse de ses comptes.
Apport personnel : est-il indispensable ?
L’apport personnel n’est pas légalement exigé, mais il est très apprécié des banques. Il montre votre capacité à épargner et réduit le montant du crédit à accorder.
Montant conseillé |
10 à 15 % du prix d’achat du bien |
Utilisation classique |
Frais de notaire, garantie, assurance |
Sources possibles |
Épargne salariale, PEL, donation, héritage, vente d’un autre bien |
Certains dispositifs comme le PTZ ou le PAS peuvent vous permettre d’acheter sans apport, mais cela dépendra de la solidité globale de votre dossier (revenus, stabilité, reste à vivre).
Score bancaire et comportement financier
Contrairement aux États-Unis, il n’existe pas en France de score bancaire chiffré unique. Mais chaque banque réalise une évaluation interne de votre gestion financière en analysant vos relevés de compte sur les 3 à 6 derniers mois.
Elle y observe :
- Votre capacité à épargner régulièrement,
- L’absence d’incidents de paiement (découverts, chèques rejetés),
- Vos habitudes de consommation (transferts fréquents, jeux d’argent, crédits renouvelables, etc.).
Conseil : évitez les dépenses impulsives ou les découverts dans les mois qui précèdent votre demande. Cela renforce considérablement votre crédibilité auprès de la banque.
Apport personnel chez les primo-accédants : comment le constituer et le valoriser auprès de la banque ?
L’apport personnel n’est pas une obligation légale surtout lorsqu’on bénéficie de prêts aidés comme le PTZ ou le PAS. Mais dans les faits, il reste un critère déterminant pour les banques. Il peut faire la différence entre un dossier accepté ou refusé, et vous permet souvent d’obtenir un meilleur taux ou de réduire les frais liés à votre crédit.
Pourquoi avoir un apport personnel est un avantage ?
L’apport personnel :
- Rassure la banque sur votre capacité à épargner,
- Réduit le montant à emprunter, donc le risque pour le prêteur,
- Permet de financer les frais annexes (notaire, garanties, dossier),
- Peut améliorer les conditions du prêt (taux, flexibilité).
Les banques apprécient un apport de 10 à 15 % du prix d’achat. Certains établissements acceptent moins si le reste du dossier est solide (revenus stables, peu de charges, situation professionnelle pérenne).
Comment constituer un apport personnel quand on débute ?
Que vous ayez commencé à épargner depuis plusieurs années ou que vous comptiez sur un coup de pouce familial, l’essentiel est de pouvoir justifier l’origine et la disponibilité des fonds. Voici les sources d’apport les plus fréquemment acceptées par les banques :
Source d’apport possible |
Modalités et conseils |
Épargne personnelle |
Livret A, LDDS, PEL, CEL, compte courant… Toutes les économies disponibles et traçables |
Épargne salariale |
Participation, intéressement, PEE ou PERCO — déblocage anticipé possible pour l’achat d’un bien |
Don familial |
Doit être justifié par un virement traçable ; une attestation de don manuel peut être demandée |
Héritage ou succession |
Accepté comme apport s’il est clairement identifié et disponible |
Revente d’un bien personnel |
Véhicule, terrain, assurance vie… L’origine doit être documentée (actes, quittances, etc.) |
Attention ! L’argent liquide non justifié, les virements récents sans traçabilité ou les prêts personnels déguisés en “apport” sont généralement refusés par les banques.
Comment justifier votre apport auprès de la banque ?
Votre conseiller bancaire vous demandera des preuves écrites de la disponibilité et de la provenance de l’apport :
- Relevés de comptes bancaires récents (3 mois minimum),
- Attestations de déblocage (épargne salariale, PEL),
- Actes notariés ou certificats pour les héritages,
- Lettre de donation ou attestation de don si un proche vous aide.
Plus votre apport est bien justifié, plus il crédibilise votre dossier de financement.
Si vous n’avez pas d’apport aujourd’hui, vous pouvez commencer à constituer une épargne progressive, même modeste, pour renforcer votre dossier d’ici quelques mois. Certaines banques valorisent aussi l’apport indirect comme les frais de notaire pris en charge par vos proches ou un projet avec travaux autofinancés.
Comment constituer un dossier de prêt immobilier solide en tant que primo-accédant ?
Un bon dossier de prêt immobilier c’est comme une carte de visite : il doit convaincre rapidement la banque de votre sérieux, de votre solvabilité et de la faisabilité de votre projet. En tant que primo-accédant, vous partez souvent avec moins d’antériorité immobilière. C’est pourquoi il est essentiel de soigner chaque pièce du dossier et d’anticiper les demandes des établissements bancaires.
Quels documents fournir à votre banque ?
Les justificatifs demandés permettent à la banque de vérifier votre identité, vos revenus, votre gestion financière et la réalité du projet immobilier envisagé. Voici la liste des pièces généralement exigées :
Catégorie |
Documents à fournir |
Identité |
Carte d’identité ou passeport en cours de validité |
Situation familiale |
Livret de famille, certificat de mariage ou de PACS si applicable |
Revenus |
- 3 derniers bulletins de salaire (ou bilans comptables si indépendant) - Dernier avis d’imposition |
Situation professionnelle |
Contrat de travail (ou attestation de situation pour les indépendants) |
Relevés bancaires |
3 à 6 derniers mois de relevés, tous comptes confondus |
Épargne & apport personnel |
Relevés de livret(s), attestations de donation, notification de déblocage PEL/PEE, etc. |
Projet immobilier |
Compromis ou promesse de vente, plan de financement prévisionnel, diagnostics techniques obligatoires |
Crédits en cours |
Tableau d’amortissement et échéancier (auto, conso, autre prêt en cours) |
Astuce : Si vous êtes en CDD, intérimaire ou indépendant, joignez toutes les pièces qui prouvent la régularité de vos revenus : attestations de mission, contrats reconduits, attestations d’honoraires, etc. Mieux vaut trop que pas assez.
Quelques conseils pour valoriser votre dossier :
- Présentez un dossier clair et bien organisé (avec sommaire si nécessaire),
- Mettez en avant vos points forts (revenus stables, capacité d’épargne, absence de dettes),
- Soyez transparent sur votre projet : type de bien, localisation, travaux éventuels,
- Anticipez les questions de la banque : reste à vivre, niveau d’endettement, plan B en cas d’imprévu,
- Si vous êtes en couple, précisez qui emprunte et comment se répartissent les revenus et les charges.
Faut-il faire appel à un courtier ?
Un courtier immobilier peut vous aider à :
- Constituer un dossier solide,
- Comparer les offres de plusieurs banques,
- Négocier les conditions (taux, assurance, frais de dossier),
- Gagner du temps et vous orienter vers des établissements ouverts à votre profil.
Le coût du courtier est généralement gratuit pour l’emprunteur puisque sa rémunération est versée par la banque en cas de réussite. Toutefois, certains courtiers facturent des honoraires : lisez bien la convention de mandat avant de signer.
Quelles sont les erreurs à éviter lors de votre première demande de prêt immobilier ?
Un premier achat immobilier est un moment excitant… mais aussi un terrain fertile pour les erreurs. Manque d'information, précipitation ou confiance excessive envers un seul interlocuteur peuvent vous faire perdre des milliers d’euros ou compromettre l’obtention de votre prêt. Voici les pièges les plus fréquents rencontrés par les primo-accédants et comment les éviter.
Ne pas comparer suffisamment les offres
Se limiter à l’offre de sa banque principale est une erreur courante. En comparant plusieurs établissements, vous pouvez optimiser le taux effectif global (TAEG) et négocier des frais annexes.
Éléments à comparer |
Pourquoi c’est important ? |
TAEG |
Intègre le taux nominal, les frais de dossier, l’assurance, etc. |
Frais de dossier |
Négociables ou supprimables selon les banques |
Frais de garantie (hypothèque, caution) |
Peuvent varier de 1 000 à 3 000 € |
Conditions de modulation des échéances |
Souplesse en cas de coup dur ou changement de situation |
Coût total du crédit |
Pas toujours évident à repérer sans simulation complète |
Utilisez des simulateurs et des comparateurs ou faites appel à un courtier pour élargir le champ des négociations.
Surestimer sa capacité de remboursement
Beaucoup de primo-accédants visent le maximum autorisé sans prendre en compte les frais annexes (charges de copropriété, travaux, entretien, taxes). Or un prêt mal calibré peut déséquilibrer vos finances pendant des années.
Pensez à intégrer dans votre calcul :
- Les charges récurrentes : copropriété, chauffage, entretien,
- La taxe foncière,
- Les assurances habitation et emprunteur,
- Les éventuels frais de travaux à venir.
Faites une simulation de budget post-emprunt pour vérifier que votre reste à vivre reste confortable (généralement recommandé : minimum 1 000 € pour une personne seule, 1 500 € pour un couple).
Négliger l’assurance emprunteur
L’assurance emprunteur peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du crédit. Pourtant, beaucoup d’acheteurs la signent sans comparer ou acceptent par défaut l’offre proposée par la banque prêteuse.
Garantie à vérifier |
Pourquoi c’est essentiel |
Décès / PTIA (obligatoire) |
Protège les héritiers ou co-emprunteurs en cas de décès |
Incapacité Temporaire de Travail (ITT) |
Couvre les arrêts de travail prolongés |
Invalidité Permanente Partielle (IPP) |
Pour les séquelles ne rendant pas totalement inapte |
Perte d’emploi (facultative) |
Rarement activée, peu avantageuse selon les profils |
Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez changer d’assurance à tout moment, sans frais, si une offre concurrente présente des garanties équivalentes.
Ne pas anticiper les frais annexes
Frais de notaire, coût des travaux, garanties, frais de dossier, mobilier de base… autant de coûts oubliés qui peuvent grever votre budget si vous ne les avez pas anticipés dans votre plan de financement.
Frais souvent oubliés :
- Frais de notaire (environ 2 à 3 % dans le neuf, 7 à 8 % dans l'ancien),
- Frais de garantie (caution ou hypothèque),
- Frais d’agence si achat via intermédiaire,
- Rénovation ou mise aux normes,
- Frais d’emménagement : déménagement, électroménager, mobilier.
Prévoyez une enveloppe de sécurité de 3 à 5 % du prix du bien pour les dépenses imprévues.
Simuler son projet immobilier : un réflexe indispensable avant de s’engager
Avant même de contacter une banque ou de signer un compromis, il est essentiel de tester la faisabilité de votre projet immobilier. Les simulateurs en ligne sont des outils gratuits, rapides et fiables qui vous aident à y voir plus clair. Ils permettent d’évaluer votre capacité d’emprunt, vos mensualités, votre éligibilité aux aides ou encore de comparer les assurances emprunteur.
Pourquoi faire une simulation avant de déposer une demande de prêt ?
Un simulateur ne remplace pas une banque, mais il vous permet de :
- Éviter de viser un bien hors budget,
- Préparer un dossier cohérent avec votre niveau de revenus,
- Adapter votre apport personnel ou la durée du prêt,
- Estimer votre reste à vivre après remboursement,
- Savoir si vous êtes éligible à des aides financières (PTZ, PAS…).
Imprimez vos simulations pour les joindre à votre dossier bancaire. Cela montre que vous avez réfléchi et structuré votre projet.
Les simulateurs les plus utiles pour les primo-accédants
Voici les plateformes les plus pertinentes en 2025, selon ce que vous souhaitez simuler :
Outil / simulateur |
Fonction principale |
economie.gouv.fr |
Éligibilité et montant du PTZ |
Magnolia |
Comparateur d’assurance emprunteur (tarifs + garanties) |
Une simulation réussie vous aide non seulement à anticiper les risques et les coûts cachés, mais aussi à démontrer à la banque que vous avez une approche sérieuse et réaliste de votre projet immobilier.
Les étapes clés d’un premier achat immobilier : le parcours du primo-accédant
Acheter pour la première fois, c’est souvent naviguer dans l’inconnu. Pourtant, le parcours est balisé : il suffit de connaître les bonnes étapes, d’anticiper les délais et de rester méthodique. Voici le chemin type suivi par la majorité des primo-accédants, du premier clic sur un simulateur à l’emménagement.
1. Évaluer son budget global
Avant toute recherche, il faut calculer :
- Votre capacité d’emprunt (via simulateur ou courtier),
- Votre apport personnel disponible,
- Vos frais annexes (notaire, garantie, travaux, etc.),
- Votre reste à vivre acceptable après remboursement.
Cela vous évite de perdre du temps sur des biens hors de portée… ou de passer à côté d’un achat réalisable.
2. Rechercher le bien immobilier
C’est le moment de définir vos critères :
- Type de bien (neuf, ancien, avec travaux ?),
- Localisation (zone éligible au PTZ ? TVA réduite ?),
- Environnement (services, transports, écoles, etc.),
- Charges estimées et état général du bien.
Gardez à l’esprit que les biens éligibles au PTZ ou à la TVA réduite sont souvent situés en zone tendue ou en zone ANRU.
3. Signer le compromis ou la promesse de vente
Ce document fixe :
- Le prix de vente et les modalités de financement,
- Le délai d’obtention du prêt (souvent 45 à 60 jours),
- Les conditions suspensives dont celle liée à l’accord du crédit,
- Le montant du dépôt de garantie (en général 5 à 10 % du prix).
Dès cette étape, vous devez commencer à monter votre dossier de prêt.
4. Constituer le dossier et chercher les meilleures offres
Rassemblez tous les documents pour votre dossier (identité, revenus, épargne, bien visé, etc.), puis :
- Contactez plusieurs banques ou un courtier,
- Comparez les offres de prêt (taux, assurance, modularité),
- Négociez les conditions globales : TAEG, frais de dossier, garanties.
5. Accepter l’offre de prêt et signer chez le notaire
Une fois l’offre émise, vous disposez d’un délai de réflexion de 10 jours (obligatoire). À cette issue, vous acceptez formellement le prêt. Le notaire n’aura plus qu’à préparer l’acte de vente définitif que vous signerez en sa présence.
C’est à cette étape que le prêt est effectivement débloqué et que le bien devient officiellement le vôtre.
6. Remise des clés et installation
Avant d’emménager :
- Faites une visite de contrôle du logement,
- Vérifiez que tout est conforme au compromis (travaux, mobilier inclus, etc.),
- Réalisez les changements de contrat (eau, électricité, assurance, Internet).
Félicitations, vous êtes officiellement propriétaire de votre premier logement !
Obtenir un prêt en tant que primo-accédant repose sur une bonne préparation, une connaissance des aides disponibles et un dossier solide. N’ayez pas peur de faire appel à un professionnel ou d’utiliser les outils de simulation : votre futur logement commence par un projet bien construit.