Types d’assurances vie : comprendre les différences pour mieux choisir
Avec plus de 1 930 milliards d’euros d’encours à fin 2023, l’assurance vie reste le placement préféré des Français, selon les données de France Assureurs. Elle représente à la fois un outil d’épargne souple et un levier de transmission patrimoniale optimisé grâce à un régime fiscal avantageux et une grande liberté de désignation des bénéficiaires.
Pourtant, derrière ce terme générique se cachent des réalités très différentes. Contrat en cas de vie, en cas de décès, multisupport, monosupport, en unités de compte, gestion libre ou pilotée… Chaque formule répond à des besoins spécifiques : sécuriser un capital, préparer sa retraite, transmettre un patrimoine ou diversifier son épargne. Ignorer ces différences revient à souscrire à l’aveugle, au risque de choisir un contrat inadapté à son horizon ou à son profil de risque.
Cet article s’inscrit dans une série dédiée à l’assurance vie et introduit des contenus spécialisés sur les grandes familles d’assurance sur le plan juridique et les structures d’investissement ainsi que les modalités de gestion. Son objectif est clair : vous offrir un panorama structuré pour faire le bon choix en toute connaissance de cause.
Quelles sont les grandes familles de contrats d’assurance vie ?
Les contrats d’assurance vie se déclinent selon l’objectif principal poursuivi : constituer une épargne pour soi (contrat en cas de vie), garantir un capital à ses proches (contrat en cas de décès) ou combiner les deux. Ces distinctions structurent la nature juridique du contrat, les modalités de versement et les droits des bénéficiaires.
Le contrat en cas de vie
Ce type de contrat prévoit le versement du capital (ou d’une rente) à l’assuré s’il est encore en vie au terme fixé dans le contrat. C’est la forme la plus répandue en France aujourd’hui : elle représente la majorité des contrats souscrits, notamment dans leur version multisupport ou fonds en euros.
Le fonctionnement repose sur des versements libres ou programmés effectués pendant la durée de vie du contrat. À l’échéance (souvent fixée à 8, 10 ou 15 ans), l’épargnant peut récupérer son capital ou opter pour une transformation en rente viagère. En cas de décès avant ce terme, le capital peut être transmis aux bénéficiaires désignés, selon des conditions fixées au contrat.
Un contrat adapté aux projets à horizon défini
Le contrat en cas de vie s’adresse à des souscripteurs souhaitant se constituer une épargne progressive en vue de financer un projet futur : retraite complémentaire, achat immobilier, études d’enfants. Il est particulièrement adapté à des projets de moyen ou long terme, généralement sur des horizons de 8 à 15 ans afin de bénéficier d’une fiscalité allégée (notamment grâce à l’abattement applicable après 8 ans).
Près de 30 % des rachats de contrats en assurance vie sont effectués pour des motifs liés à un projet personnel, avant même la retraite ou la succession.
Le contrat en cas de décès
Contrairement au contrat en cas de vie, ce contrat prévoit le versement d’un capital ou d’une rente aux bénéficiaires uniquement en cas de décès de l’assuré pendant la durée de validité du contrat. Si l’assuré est toujours en vie à l’échéance, aucun versement n’a lieu et les primes versées sont perdues. Il s’agit donc d’une assurance de type “à fonds perdus”, analogue à l’assurance décès temporaire.
Ce type de contrat est moins répandu que les assurances vie d’épargne, mais reste essentiel pour les assurés qui souhaitent protéger financièrement leurs proches, notamment en cas de décès prématuré, de prêt immobilier à garantir ou pour couvrir les besoins d’une famille à charge. La prestation versée est hors succession si une clause bénéficiaire a été correctement rédigée, ce qui en fait également un outil d’optimisation successorale.
Un contrat encadré et utilisé dans des situations ciblées
Le contrat en cas de décès est très souvent utilisé dans des contextes spécifiques, notamment pour les assurances emprunteur associées aux crédits immobiliers ou dans le cadre de garanties décès collectives proposées par les entreprises.
Les primes versées ne sont pas récupérables et varient selon l’âge, l’état de santé et la durée de la couverture. À titre d'exemple, un homme de 40 ans non-fumeur peut payer environ 200 à 300 € par an pour assurer un capital de 100 000 € jusqu’à ses 65 ans, selon les barèmes relevés par la Fédération Française de l’Assurance (FFA).
Ce contrat n’est pas un produit d’épargne, mais bien une assurance pure dont l’objecif est la protection financière. Il est donc important de ne pas le confondre avec les contrats d’assurance vie classiques à capital reconstituable ou transmissible.
Le contrat mixte : pour ne pas choisir entre vie et décès
Le contrat mixte associe les caractéristiques d’un contrat en cas de vie et d’un contrat en cas de décès. Il prévoit le versement d’un capital ou d’une rente à l’assuré, sous réserve qu’il soit toujours en vie à l’échéance du contrat ou à un bénéficiaire désigné en cas de décès avant ce terme. Ce double engagement de l’assureur en fait un produit plus complet, mais aussi plus coûteux en primes.
Ces contrats sont plus rares sur le marché, car ils ne répondent pas aux besoins de la majorité des souscripteurs qui recherchent soit une logique d’épargne, soit une couverture décès distincte. Ils sont encore proposés par certains assureurs traditionnels sous forme de contrats à cotisation unique ou programmée avec des options modulables selon l’âge, le capital souhaité et la durée d’engagement.
Un produit de niche réservé à des profils spécifiques
Le contrat mixte s’adresse principalement à des assurés qui souhaitent couvrir deux risques à la fois : constituer une épargne si tout se passe bien ou protéger leurs proches en cas de décès prématuré. Il est souvent recommandé dans les cas où l’assuré ne dispose pas d’une autre assurance décès complémentaire ou lorsqu’une logique patrimoniale de double usage est recherchée.
Le coût est l’un des freins principaux à ce type de contrat. Les primes sont plus élevées qu’un contrat en cas de vie seul, car l’assureur doit provisionner deux risques distincts. Selon les données de la Banque de France, ce type de produit ne représente qu’une part très marginale du marché global de l’assurance vie, moins de 2 % des souscriptions en 2022.
Tableau comparatif des types de contrats d’assurance vie
Type de contrat |
Bénéficiaire du capital |
Condition de versement |
Objectif principal |
Caractéristiques clés |
Part de marché (estimation) |
Contrat en cas de vie |
L’assuré lui-même |
Si l’assuré est en vie à l’échéance du contrat |
Épargne à moyen/long terme |
Capital ou rente récupérable, fiscalité avantageuse après 8 ans |
Majorité des contrats souscrits en France |
Contrat en cas de décès |
Les bénéficiaires désignés |
Si l’assuré décède avant la fin du contrat |
Protection des proches, transmission patrimoniale |
Assurance à fonds perdus, souvent utilisée dans le cadre de prêts ou contrats collectifs |
Minoritaire, mais fréquent en entreprise |
Contrat mixte |
L’assuré ou ses bénéficiaires |
Selon la situation au terme du contrat (vie ou décès) |
Double usage : épargne + prévoyance |
Plus rare, coût plus élevé, répond à des besoins spécifiques |
< 2 % des souscriptions individuelles |
Types d’assurances vie : focus sur les structures d’investissement
Au-delà de leur finalité juridique (vie, décès ou mixte), les contrats d’assurance vie se distinguent également par la nature des supports financiers proposés. C’est ce choix qui va déterminer la performance, le niveau de risque et la souplesse de gestion du contrat. On parle ici de contrats monosupport en euros, multisupport ou encore en unités de compte (UC). Ces structures conditionnent le rapport entre capital garanti et espérance de rendement.
Le contrat monosupport en euros
Le contrat monosupport repose exclusivement sur un fonds en euros géré par l’assureur. Ce support offre une garantie en capital : les sommes versées, nettes de frais, ne peuvent pas diminuer. Les intérêts générés chaque année sont également définitivement acquis (effet de cliquet).
En contrepartie de cette sécurité, les rendements sont limités. En 2023, le rendement moyen des fonds en euros s’est établi à 2,5 % nets de frais de gestion,. Ce chiffre est en légère hausse par rapport aux années précédentes, sous l’effet de la remontée des taux d’intérêt.
Le contrat monosupport est donc particulièrement adapté aux profils prudents ou aux épargnants proches de la retraite qui souhaitent sécuriser leur capital sans exposer leur épargne aux aléas des marchés.
Le contrat multisupport
Le contrat multisupport permet à l’épargnant de répartir son capital entre plusieurs types de supports d’investissement :
- Un fonds en euros (capital garanti),
- Des unités de compte (UC), investies en actions, obligations, SCPI, OPCVM, ETF, etc.
Ce type de contrat représente aujourd’hui la majorité des nouvelles souscriptions. En 2023, 40 % des cotisations versées l’ont été sur des supports en UC contre 60 % sur les fonds en euros.
Le contrat multisupport est donc plus flexible et potentiellement plus rentable, mais les unités de compte ne bénéficient d’aucune garantie en capital. Le risque de perte est réel, notamment en cas de mauvaise allocation ou de baisse des marchés.
L’épargnant peut opter pour une gestion libre ou déléguer à l’assureur une gestion profilée. Ce type de contrat est recommandé pour les projets à long terme (10 ans ou plus) et les épargnants prêts à accepter une part de volatilité.
Assurance vie en unités de compte (UC)
Les unités de compte (UC) désignent les supports d’investissement accessibles dans un contrat d’assurance vie multisupport. Contrairement au fonds en euros, les UC n’offrent aucune garantie en capital. Leur valeur dépend directement de la performance des actifs sous-jacents, ce qui implique un risque de perte partielle voire totale en cas de chute des marchés.
Il peut s’agir de parts d’OPCVM, d’ETF, d’actions, d’obligations, de parts de SCPI ou de fonds immobiliers. Ce large éventail permet une diversification de portefeuille en fonction du profil de l’épargnant, de ses objectifs de rendement et de son horizon d’investissement.
Les supports en unités de compte représentaient 40 % des cotisations versées en assurance vie en 2023, contre seulement 20 % dix ans plus tôt. Cette progression s’explique notamment par la baisse prolongée des rendements des fonds en euros qui incite les assureurs à orienter les épargnants vers des supports plus dynamiques, souvent via la gestion pilotée.
À qui s’adresse l’investissement en UC ?
Les unités de compte conviennent aux personnes qui :
- Ont un horizon long (10 ans ou plus), pour lisser les effets de marché,
- Acceptent une volatilité de leur capital, en échange d’un potentiel de performance supérieur,
- Souhaitent diversifier leur épargne au-delà des produits bancaires traditionnels.
La performance moyenne d’un contrat exposé à 100 % en UC est très variable. Elle pouvait dépasser 5 % en 2021 pour les contrats bien répartis (notamment actions internationales ou immobilier indirect), mais chuter à moins de 1 % en 2022 sur les profils prudents exposés à la dette européenne. Il est donc essentiel de bien comprendre la composition de ses UC avant de souscrire.
Enfin, il est indispensable de bien lire la notice d’information, car certains contrats imposent un pourcentage minimal d’UC (ex. : 30 % ou 50 %), même dans les gestions pilotées.
Tableau comparatif des structures d’investissement en assurance vie
Structure du contrat |
Supports disponibles |
Garantie en capital |
Performance moyenne 2023 |
Public visé |
Monosupport en euros |
Fonds en euros uniquement |
Oui |
2,5 % nets de frais |
Profils prudents ou proches de la retraite |
Multisupport |
Fonds en euros + unités de compte |
Partielle (fonds €) |
Variable selon allocation |
Épargnants équilibrés à dynamiques |
100 % Unités de compte |
Unités de compte uniquement |
Non |
Peut dépasser 5–6 %, mais volatil |
Épargnants avertis, projets très longs |
Certains contrats permettent de modifier librement la répartition entre les supports en cours de vie du contrat (arbitrages), avec ou sans frais selon les assureurs.
Quels types d’assurances vie choisir selon la modalité de gestion ?
Une fois le contrat souscrit, l’épargnant doit choisir un mode de gestion pour répartir ses fonds entre les différents supports. Il peut le faire lui-même (gestion libre), déléguer les choix à un professionnel grâce à une stratégie profilée (gestion pilotée) ou laisser la main à un gérant mandaté. Ce choix influence fortement la performance, les frais appliqués et le suivi nécessaire.
La gestion libre : pour les épargnants autonomes
Dans ce mode, le souscripteur prend seul les décisions de répartition entre fonds en euros et UC. Il peut modifier ses allocations au fil du temps (on parle alors d’arbitrages), souvent dans une limite annuelle fixée par l’assureur, parfois avec des frais.
La gestion libre est adaptée aux investisseurs avertis, disposant d’un temps de suivi et d’une bonne compréhension des marchés. L’absence d’intermédiaire permet de limiter certains frais, mais expose l’épargnant à des erreurs de stratégie ou de timing.
Selon une étude de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), environ 60 % des souscripteurs en assurance vie choisissent la gestion libre, principalement sur des contrats en ligne ou patrimoniaux.
La gestion pilotée ou profilée : déléguer avec stratégie
Ce mode consiste à confier la gestion du contrat à l’assureur qui applique une stratégie d’investissement standardisée en fonction d’un profil de risque défini au départ (prudent, équilibré, dynamique, etc.). Le souscripteur remplit un questionnaire de connaissance client (MIFID) pour déterminer son profil.
Les arbitrages sont ensuite réalisés automatiquement par les équipes de gestion de l’assureur. C’est une solution adaptée aux personnes souhaitant une approche encadrée, sans gérer elles-mêmes, mais prête à accepter une partie du risque lié aux marchés.
La gestion pilotée est en forte croissance : il représentait 28 % des contrats multisupport ouverts en 2023, contre 18 % en 2018.
Certains contrats en ligne proposent la gestion pilotée sans frais supplémentaires, tandis que d'autres appliquent jusqu’à 0,40 % de frais de gestion annuels en plus.
Le mandat d’arbitrage : pour une délégation complète
La gestion sous mandat va plus loin : elle implique la désignation d’un gestionnaire d’actifs, habilité à effectuer les arbitrages sans demander l’accord du souscripteur. Cette gestion est entièrement personnalisée, avec des objectifs définis lors de la signature du mandat (conservation du capital, performance cible, sensibilité au risque, etc.).
Réservée à des contrats avec encours importants (souvent > 50 000 €), cette formule s’adresse aux profils patrimoniaux ou aux investisseurs souhaitant une gestion proactive et ultra-déléguée.
Ce type de gestion est marginal mais stable : environ 5 % des contrats multisupport y ont recours.
Tableau comparatif des types de gestion en assurance vie
Mode de gestion |
Qui gère ? |
Type de profil visé |
Niveau de risque possible |
Souplesse de gestion |
Frais associés (ordre de grandeur) |
Gestion libre |
L’épargnant lui-même |
Autonome, expérimenté |
Modulable par l’épargnant |
Très élevée |
Faibles à modérés (0,60 % à 1,20 %/an sur UC) |
Gestion pilotée |
Assureur ou société de gestion |
Débutant à intermédiaire |
Calé sur le profil (prudent à dynamique) |
Moyenne à bonne |
+0,10 à 0,40 %/an en sus des frais UC |
Gestion sous mandat |
Gérant professionnel mandaté |
Patrimonial, sans envie de gérer |
Personnalisable selon l’objectif |
Faible (hors pilotage initial) |
Supérieurs (souvent >1 %/an + ticket d’entrée élevé) |
Les contrats en ligne offrent souvent la gestion libre ou pilotée sans frais d’entrée, ce qui peut réduire significativement les coûts sur le long terme.
Comment choisir parmi les types d’assurances vie ? Les critères essentiels
Le choix d’un contrat d’assurance vie ne repose pas uniquement sur la performance ou la notoriété de l’assureur. Il doit d’abord répondre à des objectifs concrets : préparer un projet personnel, optimiser sa succession, protéger ses proches ou bénéficier d’un cadre fiscal avantageux. Ce sont ces éléments qui orienteront à la fois le type de contrat, la structure d’investissement et le mode de gestion à privilégier.
Objectifs personnels : épargne, transmission, fiscalité ?
Les épargnants souhaitant constituer une réserve de capital pour un achat immobilier, un projet professionnel ou la retraite opteront généralement pour un contrat en cas de vie, avec une gestion libre ou pilotée et un horizon de placement d’au moins 8 ans pour optimiser la fiscalité. Le fonds en euros peut convenir aux plus prudents, tandis que les UC permettent de viser une meilleure performance à long terme.
Ceux qui souhaitent transmettre un capital à leurs enfants ou à une personne désignée pourront privilégier un contrat en cas de décès (ou un contrat en cas de vie avec clause bénéficiaire optimisée), en tirant parti des avantages successoraux de l’assurance vie : exonération totale jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire (article 990 I du Code général des impôts), si les primes ont été versées avant les 70 ans de l’assuré.
Enfin, les contribuables cherchant à optimiser leur fiscalité peuvent utiliser l’assurance vie comme un outil de défiscalisation partielle. Après 8 ans, les gains bénéficient d’un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple, avant application du prélèvement forfaitaire unique de 7,5 % (hors prélèvements sociaux), selon l’article 125-0 A du CGI.
Profil investisseur : prudence ou recherche de performance ?
Avant toute souscription à un contrat d’assurance vie, l’assureur est tenu par la réglementation européenne (directive MiFID II) d’évaluer le profil de risque du souscripteur à l’aide d’un questionnaire. Cette étape vise à déterminer si l’épargnant est prudent, équilibré ou dynamique, en fonction de sa situation financière, de ses connaissances en matière de placements, et de son horizon de placement.
Ce profilage permet d’orienter le choix des supports d’investissement (fonds en euros, UC, répartition mixte), mais aussi le mode de gestion (libre, pilotée, sous mandat). Un profil prudent, par exemple, sera majoritairement exposé au fonds en euros tandis qu’un profil dynamique pourra investir jusqu’à 100 % en UC, en acceptant la volatilité des marchés.
Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), 40 % des épargnants interrogés ne connaissent pas précisément leur profil de risque, ce qui les expose à des allocations mal calibrées.
À retenir ! Certains contrats imposent une allocation d’UC minimale, même pour les profils équilibrés. Il est donc crucial de lire les conditions de gestion associées à chaque profil.
Frais et fiscalité : ce que vous coûte (et vous rapporte) réellement un contrat
Les contrats d’assurance vie peuvent inclure plusieurs types de frais qui impactent directement la performance nette perçue par l’épargnant. Ces frais varient largement d’un contrat à l’autre, notamment entre les contrats bancaires traditionnels, ceux distribués par des assureurs indépendants ou les offres 100 % en ligne.
Type de frais |
Ordre de grandeur (constaté en 2023) |
Frais sur versements |
De 0 % (contrats en ligne) à 5 % (banques traditionnelles) |
Frais de gestion (fonds €) |
En moyenne 0,75 % par an |
Frais de gestion (UC) |
En moyenne 1,10 % par an (hors frais des supports eux-mêmes) |
Frais d’arbitrage |
Souvent 0,5 % du montant arbitré, parfois gratuits selon les offres |
À noter : certains supports en unités de compte (OPCVM, SCPI, ETF) ont leurs propres frais de gestion internes qui peuvent atteindre 1 à 2 % supplémentaires par an.
Une fiscalité allégée… à condition de respecter la durée
L’assurance vie bénéficie d’un régime fiscal spécifique, plus avantageux à partir de 8 ans de détention. Avant ce délai, les rachats sont imposés sur les gains au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Après 8 ans, un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule (9 200 € pour un couple soumis à imposition commune) s’applique sur les gains retirés, selon l’article 125-0 A du Code général des impôts. Au-delà de cet abattement, les gains sont imposés à 7,5 % + 17,2 % de prélèvements sociaux, soit un taux effectif de 24,7 %.
Ce mécanisme fait de l’assurance vie un outil fiscalement avantageux à long terme, particulièrement pour les épargnants à fiscalité moyenne ou élevée.
Régime fiscal des rachats en assurance vie (article 125-0 A CGI)
Durée de détention |
Abattement annuel |
Imposition des gains (hors prélèvements sociaux) |
Taux global (avec prélèvements sociaux à 17,2 %) |
Remarques |
Avant 8 ans |
Aucun |
12,8 % (PFU) ou sur option : barème progressif |
30 % (PFU) |
PFU = Prélèvement Forfaitaire Unique (loi de finances 2018) |
Après 8 ans |
4 600 € (personne seule) / 9 200 € (couple) |
7,5 % (après abattement) ou barème progressif |
24,7 % (7,5 % + 17,2 % sociaux) |
L’abattement s’applique chaque année sur les gains retirés |
Prélèvements sociaux |
N/A |
Prélevés au moment du rachat |
17,2 % |
Y compris sur les gains déjà capitalisés dans le fonds en euros |
Et les contrats spécifiques ? Halal, en ligne, responsables…
Au-delà des grandes structures classiques, certaines assurances vie se distinguent par leur philosophie d’investissement, leur mode de distribution ou leur conformité à des principes religieux. Ces contrats dits « spécifiques » séduisent des publics en quête de valeurs, de transparence ou de solutions digitales plus souples. Leur cadre juridique reste celui de l’assurance vie, mais les conditions de gestion ou de sélection des supports varient.
Assurance vie halal : une offre encore limitée mais en développement
L’assurance vie halal est conçue pour être conforme aux principes de la finance islamique, en particulier l’interdiction de la riba (intérêts), du gharar (incertitude excessive) et des investissements dans des secteurs illicites (alcool, armement, jeux de hasard).
En pratique, ces contrats n’investissent pas dans le fonds en euros traditionnel, privilégient des unités de compte labellisées halal (Sukuk, actions filtrées selon des critères Sharia) et sont validés par un comité de conformité éthique (Sharia board).
L’offre reste restreinte en France. À ce jour, quelques enseignes figurent parmi les rares distributeurs ayant proposé ce type de produit. Leur part de marché reste marginale, faute d’une labellisation claire et de demande structurée, mais l’intérêt croît.
Assurance vie en ligne : des frais réduits, une gestion simplifiée
Les contrats souscrits en ligne ont séduit avec leur structure tarifaire plus légère et leur expérience utilisateur fluide.
Leur particularité :
- 0 % de frais sur versements dans la majorité des cas,
- Des frais de gestion souvent inférieurs à 1 % sur les UC,
- Un accès en quelques clics avec gestion libre ou pilotée.
Selon une étude, les contrats en ligne ont connu une croissance de 12 % par an en moyenne entre 2019 et 2022, notamment auprès des jeunes épargnants. Ils conviennent bien aux profils autonomes et connectés, mais proposent parfois moins de supports (fonds euro unique, UC sélectionnées).
Assurance vie éthique ou responsable : vers l’investissement à impact
L’assurance vie responsable intègre des fonds ISR (investissement socialement responsable), des fonds à label Greenfin ou encore des fonds solidaires. Ces contrats peuvent être classiques ou en ligne, mais appliquent une sélection orientée vers les enjeux de durabilité.
La loi Pacte (2019) impose d’ailleurs à tous les contrats d’assurance vie multisupport proposés en France d’inclure au moins un support labellisé ISR, Greenfin ou Finansol depuis janvier 2022.
Tableau récapitulatif des typologie complète des contrats d’assurance vie
Type de contrat |
Finalité principale |
Supports proposés |
Garantie en capital |
Gestion possible |
Public visé |
Contrat en cas de vie |
Épargne à moyen/long terme |
Fonds en euros, UC (via multisupport) |
Oui (fonds €) / Non (UC) |
Libre, pilotée, sous mandat |
Épargnants souhaitant récupérer leur capital ou une rente |
Contrat en cas de décès |
Transmission, prévoyance |
Pas de supports d’investissement |
Non |
Non applicable |
Protéger ses proches en cas de décès prématuré |
Contrat mixte |
Vie + décès selon situation |
Fonds en euros, parfois UC |
Variable |
Le plus souvent libre |
Profils prudents voulant couvrir les deux risques |
Monosupport en euros |
Épargne sécurisée |
Fonds en euros uniquement |
Oui |
Libre, parfois pilotée |
Profils très prudents ou proches de la retraite |
Multisupport |
Diversification équilibrée |
Fonds en euros + unités de compte |
Partielle |
Libre, pilotée, sous mandat |
Profils équilibrés à dynamiques |
100 % UC |
Performance à long terme |
Unités de compte uniquement |
Non |
Libre ou pilotée |
Investisseurs expérimentés |
Halal |
Conformité à la finance islamique |
UC filtrées (pas de fonds €) |
Non |
Libre ou pilotée |
Souscripteurs musulmans pratiquants |
En ligne |
Simplicité et frais réduits |
Fonds € + UC sélectionnés |
Partielle |
Libre ou pilotée |
Profils digitaux, jeunes investisseurs |
Éthique / ISR |
Investissement responsable |
UC labellisées ISR / Greenfin / Finansol |
Non |
Libre ou pilotée |
Épargnants sensibles à l’impact social/environnemental |
L’assurance vie n’est pas un produit figé. C’est un cadre juridique et financier modulable, qui peut répondre à des objectifs très différents selon le type de contrat, les supports choisis et le mode de gestion retenu.
Comprendre les grandes familles de contrats (vie, décès, mixte), identifier le niveau de risque acceptable, comparer les frais réels et adapter son contrat à son projet personnel sont les conditions nécessaires pour faire un choix éclairé et rentable sur la durée.