Rendement assurance vie : calcul et historique des performances
L'assurance vie reste le placement préféré des Français, avec plus de 1 900 milliards d'euros d'encours. Mais comment évaluer précisément sa rentabilité ? Découvrez comment calculer le rendement réel de votre contrat d'assurance vie, ainsi qu’un historique des rendements moyens de ces 20 dernières années.
Comment calculer la rentabilité d’une assurance vie ?
Pour calculer la rentabilité globale de votre assurance vie, il faut prendre en compte plusieurs éléments :
- Les frais d'entrée et de gestion
- La fiscalité applicable
- La répartition entre fonds euros et unités de compte (UC)
- La durée de détention
Rendement des fonds en euros
Le fonds en euros représente la partie sécurisée de votre assurance vie. Le capital est garanti, c’est-à-dire qu’au pire vous ne perdez rien. Le rendement du fonds en euros nécessite toutefois une analyse approfondie :
- Le taux net de frais de gestion
Le taux communiqué par votre assureur est généralement brut. Pour obtenir un rendement réel, déduisez les frais de gestion annuels, qui varient entre 0,5% et 1% selon les contrats. Par exemple, pour un taux brut de 2% et des frais de 0,75%, le rendement net sera de 1,25%.
- Impact de la fiscalité
La rentabilité finale dépend de votre durée de détention :
-
- Avant 8 ans : prélèvement forfaitaire unique de 30% (PFU), décomposé en 12,8% de prélèvement forfaitaire et de 17,2% de prélèvements sociaux
- Après 8 ans : abattement de 4 600€ (célibataire) ou 9 200€ (couple) puis PFU de 24,7% (7,5% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux)
- Calcul du rendement réel
Pour calculer le rendement réel de votre fonds euros :
- Prenez le capital initial
- Ajoutez les intérêts nets de frais
- Déduisez la fiscalité applicable
- Divisez la plus-value nette par le capital initial
Si vous détenez un contrat monosupports, le capital est investi uniquement sur le fonds en euros. Le calcul du rendement est alors relativement simple. Il existe des simulateurs en ligne qui permettent de calculer les intérêts cumulés à l’horizon 5, 10, 15, 20 ans et plus sur la base d’un rendement moyen annuel.
Rendement des unités de compte
Si vous détenez une assurance vie multisupports, le contrat contient un volet fonds en euros, et un volet unités de compte (UC). Le capital n’est pas garanti et dépend de la performance des actifs qui sont plus volatils que le fonds en euros (parts d’actions, OPCMV, FCP, SCPI, OPCI, fonds Euro-croissance, ETF ou trackers, etc.).
L’assureur vous garantit un nombre d’UC mais ne peut présumer de leur performance. Vous pouvez obtenir un gain (plus-values) ou des moins-values qui constituent une perte en capital.
Les UC offrent un potentiel de rendement supérieur sur le long terme, mais nécessitent une analyse plus complexe.
- Performance brute vs performance nette
Le calcul doit intégrer :
-
- Les frais d'arbitrage (0,5% à 1%)
- Les frais de gestion majorés (0,8% à 1,2%)
- Les éventuels frais des OPCVM sous-jacents
- Évaluation de la performance
Pour mesurer la rentabilité de vos UC :
- Calculez la variation de valeur liquidative
- Soustrayez l'ensemble des frais
- Comparez avec un indice de référence
- Tenez compte de la durée d'investissement
- Diversification et rééquilibrage
La rentabilité globale dépend aussi de :
-
- La répartition entre différentes UC
- La fréquence des arbitrages
- La cohérence avec votre profil de risque
Pour optimiser la rentabilité de votre assurance vie, privilégiez :
-
- Un contrat avec des frais modérés
- Une durée de détention supérieure à 8 ans
- Une allocation adaptée à vos objectifs
- Un suivi régulier des performances
Que signifie rendement brut, rendement net, et rendement réel en assurance vie ?
En assurance vie, il est essentiel de bien comprendre les différents types de rendement pour évaluer la performance réelle de son investissement. Détaillons les trois notions principales :
Rendement brut
Le rendement brut représente la performance initiale de l'assurance vie avant tout prélèvement. C'est le taux de rentabilité généré par les placements du fonds en euros ou des unités de compte avant déduction des différents frais et taxes.
Par exemple, si un fonds en euros génère un rendement brut de 3%, c'est le résultat direct des investissements réalisés par l'assureur dans des obligations, de l'immobilier ou d'autres actifs financiers.
Rendement net
Le rendement net est obtenu après déduction des frais de gestion prélevés par l'assureur. Ces frais, généralement compris entre 0,5% et 1% par an, servent à rémunérer la gestion du contrat et les services associés.
Si nous reprenons notre exemple avec un rendement brut de 3% et des frais de gestion de 0,8%, le rendement net serait de 2,2% (3% - 0,8%). C'est ce taux qui est habituellement communiqué par les assureurs dans leurs supports commerciaux et qui est crédité sur le contrat du souscripteur.
Rendement réel
Le rendement réel, quant à lui, prend en compte l'inflation pour mesurer le véritable pouvoir d'achat généré par l'investissement. Il se calcule en soustrayant le taux d'inflation au rendement net. Imaginons un rendement net de 2,2% avec une inflation de 2% : le rendement réel ne serait que de 0,2% (2,2% - 2%).
Cette notion est particulièrement importante car elle permet d'évaluer si l'épargne gagne véritablement en pouvoir d'achat ou si elle en perd malgré un rendement positif.
Il est crucial de considérer ces trois niveaux de rendement pour faire des choix éclairés :
- Le rendement brut permet de juger de la performance pure des investissements.
- Le rendement net donne une vision concrète de la rémunération créditée sur le contrat.
- Le rendement réel évalue l'enrichissement effectif du patrimoine.
Dans le contexte actuel de taux bas et d'inflation plus élevée, le rendement réel peut parfois être négatif, même avec un rendement net positif. C'est pourquoi de nombreux épargnants se tournent vers des supports plus dynamiques (UC) pour tenter d'obtenir de meilleures performances, tout en acceptant un risque de perte en capital.
Ces différentes notions de rendement doivent être prises en compte lors du choix d'un contrat d'assurance vie, en parallèle d'autres critères comme la solidité de l'assureur, la qualité des supports proposés et les frais pratiqués.
Quels sont les critères qui déterminent la performance d’une assurance vie ?
La performance d'une assurance vie repose sur plusieurs critères essentiels qu'il est important d'analyser avant de souscrire un contrat. Découvrez les éléments clés qui influencent directement le rendement de votre placement.
Les frais : un impact direct sur la performance
Les frais constituent un élément majeur dans la performance finale de votre assurance vie :
- Les frais d'entrée (0 à 5%) sont prélevés sur chaque versement
- Les frais de gestion annuels (0,5% à 1% sur le fonds euros, 0,6% à 1,2% sur les UC)
- Les frais d'arbitrage lors des modifications de répartition (0 à 1%)
- Les frais sur les versements programmés
Ces frais viennent directement diminuer la performance nette de votre contrat.
La qualité des supports d'investissement
Le choix des supports détermine largement la performance potentielle :
- Le fonds en euros, support garanti mais à rendement modéré
- Les unités de compte (UC) : actions, obligations, immobilier
- La diversité des supports proposés
- La réputation des sociétés de gestion sélectionnées
- Les performances historiques des fonds proposés
La solidité de l'assureur
Un critère fondamental pour la sécurité et la performance :
- La notation financière de la compagnie
- Les encours sous gestion
- La participation aux bénéfices historique
- La politique de revalorisation du fonds en euros
- Les réserves financières (provision pour participation aux bénéfices)
Les options de gestion proposées
Les options disponibles peuvent optimiser la performance :
- La gestion pilotée par des experts
- Les options de sécurisation des plus-values
- Le rééquilibrage automatique
- L'investissement progressif
- Le stop-loss pour limiter les pertes
L'accessibilité et la flexibilité du contrat
Des caractéristiques qui facilitent la gestion :
- Le montant minimum de versement
- La possibilité de versements programmés
- La souplesse des arbitrages
- Les conditions de rachat
- L'accès à la gestion en ligne
Les avantages fiscaux
L'optimisation fiscale contribue à la performance globale :
- L'imposition des plus-values après 8 ans
- L'abattement annuel sur les gains (4 600€ pour une personne seule)
- La fiscalité avantageuse en cas de décès
- Les possibilités de démembrement
Le timing d'investissement
Le moment de l'investissement peut influencer la performance :
- La situation des marchés financiers
- Le niveau des taux d'intérêt
- Les perspectives économiques
- La stratégie d'investissement progressive
Pour optimiser la performance de votre assurance vie, il est recommandé de :
- Comparer plusieurs contrats et leurs caractéristiques
- Privilégier les contrats à frais réduit
- Diversifier ses investissements
- Adapter son allocation selon son profil de risqu
- Suivre régulièrement son contrat
- S'informer sur l'actualité des marchés
La performance d'une assurance vie résulte donc d'une combinaison de facteurs qu'il faut analyser avant de s'engager. Un contrat performant alliera des frais compétitifs, une large gamme de supports qualifiés, des options de gestion pertinentes et une fiscalité optimisée, le tout porté par un assureur solide.
Quel est le rendement assurance vie sur 10 ans ?
Il existe des simulateurs en ligne qui permettent de calculer les intérêts cumulés à l’horizon 5, 10, 15, 20 ans et plus.
Prenons un exemple simple :
- Versement initial : 1 000€
- Versement périodique mensuel : 100€
- Rendement annuel moyen : 2,5%
Nb années |
1 an |
5 ans |
10 ans |
15 ans |
20 ans |
25 ans |
30 ans |
Versements |
2 200 € |
7 000 € |
13 000 € |
19 000 € |
25 000 € |
31 000 € |
37 000 € |
Intérêts cumulés |
39 € |
511 € |
1 878 € |
4 212 € |
7 642 € |
12 311 € |
18 382 € |
Capital final |
2 239 € |
7 511 € |
14 878 € |
23 212 € |
32 642 € |
43 311 € |
55 382 € |
Cette simulation est purement théorique, avec un rendement moyen qui ne bouge pas au fil des années. Votre assurance vie peut générer un rendement cumulé de 25% sur 10 ans.
Historique des rendements en assurance vie
Historique du rendement moyen de l’assurance vie monosupport (fonds en euros) depuis 2000 :
Année |
Rendement moyen net* |
2000 |
5,30 % |
2001 |
5,20 % |
2002 |
4,80 % |
2003 |
4,50 % |
2004 |
4,40 % |
2005 |
4,20 % |
2006 |
4,10 % |
2007 |
4,10 % |
2008 |
4,00 % |
2009 |
3,65 % |
2010 |
3,40 % |
2011 |
3,00 % |
2012 |
2,90 % |
2013 |
2,80 % |
2014 |
2,50 % |
2015 |
2,30 % |
2016 |
1,80 % |
2017 |
1,60 % |
2018 |
1,60 % |
2019 |
1,40 % |
2020 |
1,30 % |
2021 |
1,28 % |
2022 |
1,90 % |
2023 |
2,50 % |
*Rendements nets de frais de gestion mais avant prélèvements sociaux et fiscaux (source France Assureurs)
On peut observer plusieurs tendances clés :
- Une baisse continue des rendements depuis 2000
- Une forte chute entre 2000 (5,30%) et 2023 (2,50%)
- Un point bas historique en 2021 (1,28%)
- Une légère remontée depuis 2022, liée à la hausse des taux directeurs
Cette évolution s'explique principalement par la politique de taux bas menée par la Banque Centrale Européenne (BCE) pendant de nombreuses années, et plus récemment par le contexte de remontée des taux d'intérêt.
Historique des rendements UC depuis 2010 avec exemples de contrats :
Année |
Rendement moyen UC* |
Exemples de contrats performants |
Performance |
2010 |
+5,2 % |
Sérénipierre (Primonial) - SCPI |
+6,8 % |
2011 |
-7,0 % |
SCI Capimmo (Primonial)
|
+5,2 % |
2012 |
+10,2 % |
R Valor (Rothschild)
|
+14,5 % |
2013 |
+7,4 % |
Carmignac Investissement |
+21,0 % |
2014 |
+5,1 % |
Sérénipierre (Primonial) - SCPI |
+5,4 % |
2015 |
+3,3 % |
H2O Multibonds |
+28 % |
2016 |
+2,1 % |
SCI Capimmo (Primonial) |
+5,3 % |
2017 |
+5,0 % |
Moneta Multi Caps |
+23,1 % |
2018 |
-8,9 % |
SCI Capimmo (Primonial) |
+4,3 % |
2019 |
+13,1 % |
Renaissance Europe (Comgest) |
+33,5 % |
2020 |
+1,1 % |
ARK innovation ETF |
+152,8 % |
2021 |
+9,1 % |
Allianz Europe Equity Growth |
+28,4 % |
2022 |
-11,2 % |
Carmignac Portfolio Green Gold |
+6,2 % |
2023 |
+7,0 % |
Federal Indiciel US |
+27,5 % |
*Rendement moyen du marché des UC en assurance vie (source France Assureurs)
Quelques observations importantes :
- Forte volatilité : contrairement aux fonds en euros, les UC peuvent avoir des performances négatives significatives (2011, 2018, 2022)
- Supports régulièrement performants :
- Les SCPI/SCI immobilières (Sérénipierre, Capimmo)
- Les fonds actions internationales (R Valor, Carmignac)
- Les fonds thématiques (technologie, environnement)
- Points d'attention :
- Ces performances sont brutes de frais de gestion du contrat
- Les performances passées ne préjugent pas des performances futures
- Le choix des UC doit correspondre à votre profil de risque
- Une diversification est recommandée pour limiter les risques
Rentabilité de l’assurance vie sur 10 et 20 ans
Pour booster la performance, mieux vaut investir sur un contrat multisupports. La rentabilité dépend de plusieurs facteurs (investissements réalisés, durée de placement, arbitrages, frais de gestion, etc.) et de la répartition entre fonds en euros et UC.
Sur la base des performances moyennes sur la période 2002-2021, voici ce que rapporte une assurance vie sur 10 et 20 ans selon la répartition des actifs :
Durée |
20% fonds € / 80% UC* |
30% fonds € / 70% UC* |
50% fonds € / 50% UC* |
Performance sur 10 ans |
152,14 % |
129,9 % |
90 % |
Performance sur 20 ans |
309,08 % |
273,51 % |
203,42 % |
Performance annuelle sur 20 ans |
7,3 % |
6,8 % |
5,7 % |
*Sur la base de l’indice MSCI ACWI IMI : indice créé en 2007 qui suit la performance des actions des petites, moyennes et grandes capitalisations des 50 pays (pays développés et émergents) et couvre environ 99% des opportunités mondiales d’investissement.
Le meilleur rendement est obtenu par le portefeuille le plus dynamique, celui qui détient 80% d’UC.
Quel est le rendement de l’assurance vie en 2024 ?
Les premières tendances pour le rendement de l'assurance vie en 2024 se dessinent, en distinguant les fonds en euros et les unités de compte.
Pour les fonds en euros :
- Une hausse attendue entre 2,5% et 3% en moyenne
- Certains contrats pourraient atteindre 3,5% net pour les meilleurs
Cette amélioration s'explique par :
- La remontée des taux obligataires
- Le déblocage progressif des réserves (Provision pour Participation aux Bénéfices ou PPB) par les assureurs
- La concurrence accrue entre les assureurs
Quelques exemples de premières annonces :
- Garance : 3,50% net annoncé
- MACSF : entre 2,8% et 3,2% attendu
- Afer : environ 3% anticipé
- Suravenir : entre 2,8% et 3,3% probable
Pour les unités de compte :
- Performance très variable selon les marchés
- Prévisions plus incertaines car dépendantes de :
- L'évolution des marchés actions
- La situation géopolitique
- Les politiques des banques centrales
- L'inflation
- Points de vigilance :
- Ces rendements sont des estimations
- Les performances varient selon les contrats
- Importance de regarder les frais de gestion
- Les rendements passés ne préjugent pas des rendements futurs
La tendance générale pour 2024 semble donc plus favorable que 2023, particulièrement pour les fonds en euros qui devraient continuer leur remontée progressive.
Puis-je perdre de l’argent sur mon assurance vie ?
La possibilité de perdre de l'argent en assurance vie dépend essentiellement du type de supports choisis dans votre contrat. Voici une analyse claire des risques selon les différents supports :
Fonds en euros
- Capital garanti par l'assureur
- Impossibilité de perdre de l'argent sur le capital investi
- Seuls les frais de gestion peuvent légèrement éroder votre capital
- En période de forte inflation, vous pouvez perdre du pouvoir d'achat malgré un rendement positif
Unités de compte (UC)
- Risque de perte en capital possible car non garanti
- Fluctuations liées aux marchés financiers
- Pertes possibles sur :
- Les fonds actions en cas de baisse des marchés
- L'immobilier en cas de crise du secteur
- Les obligations en cas de remontée des taux
- Les produits structurés selon les conditions de marché
Facteurs pouvant amplifier les pertes
Des frais trop élevés qui pénalisent la performance
- Une mauvaise diversification des investissements
- Un horizon de placement inadapté
- Des arbitrages réalisés au mauvais moment
- Un profil de risque mal évalué
Comment limiter les risques de perte ?
- Adapter la répartition entre fonds euros et UC selon votre profil
- Diversifier vos investissements sur différents supports
- Investir progressivement pour lisser les points d'entrée
- Utiliser les options de gestion (stop-loss, sécurisation)
- Adopter un horizon de placement long terme
- Privilégier les contrats à frais réduits
Si le fonds en euros offre une sécurité totale du capital, les unités de compte comportent un risque de perte qu'il faut accepter en contrepartie d'une espérance de gain supérieure. La clé reste d'adapter son investissement à son profil de risque et ses objectifs.
Faites toujours appel à un courtier ou un expert en assurance vie pour bénéficier d'un accompagnement professionnel, d'optimiser votre investissement et de sécuriser vos choix financiers, tout en accédant à des conditions préférentielles.
Points de vigilance :
- Vérifier les agréments professionnels
- S'assurer de l'indépendance du conseil
- Comprendre la rémunération du courtier
- Valider la qualité du suivi proposé
- Examiner les références et avis clients