Immobilier : les nouvelles aides à la rénovation

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À côté de MaPrimRénov, dispositif désormais bien connu des Français, deux nouvelles aides à la rénovation des logements seront mises en place par le gouvernement à compter de janvier 2022 : Ma Prime Rénov' Sérénité et Mon Accompagnateur Rénov'. Toutes ces aides seront regroupées au sein d’un service public unique, France Rénov', afin de simplifier le parcours de travaux des ménages.

Une plateforme unique pour la rénovation énergétique de l'habitat

Engager des travaux pour rénover son habitat est une démarche longue et parfois ardue face à la complexité de l'administration et au manque de clarté des aides financières accessibles. La loi Climat et Résilience a prévu de faire évoluer le service public à la rénovation énergétique pour offrir aux usagers un parcours plus simple, avec des aides plus lisibles.

À compter du 1er janvier 2022, le ministère chargé du Logement va rendre opérationnel France Rénov’, un service dédié à la rénovation de l'habitat qui fonctionnera sur 3 axes :

  1. l'information : à partir d'une plateforme unique (france-renov.gouv.fr), chacun pourra trouver les informations utiles au sujet de l'amélioration énergétique du logement, et un outil de simulation qui permettra d'identifier les aides financières disponibles, ainsi qu'un annuaire des artisans qualifiés RGE (Reconnu Garant de l'Environnement).
  2. le conseil : les conseillers France Rénov' seront joignables via un numéro de téléphone unique (0 808 800 700). 450 guichets uniques "Espaces Conseil France Rénov'” sont répartis sur tout le territoire pour informer et conseiller les ménages. Ce réseau rassemblera les Espaces Conseil FAIRE et les Points rénovation information de l'Anah.
  3. l'accompagnement : les Français qui souhaitent rénover leur logement pourront être accompagnés tout au long du processus par un interlocuteur expert, Mon Accompagnateur Rénov', qui se chargera de veiller au suivi pluridisciplinaire sur toute la durée du projet, de l'aspect administratif et financier aux éléments techniques.

Une synergie était nécessaire pour rendre la tâche plus facile pour les particuliers et les inciter à réaliser des travaux, tout en contrôlant de manière plus efficace le versement de des aides publiques.

MaPrimRénov' : victime de son succès

Lancée en 2020 en remplacement du CITE (Crédit d'Impôt à la Transition Énergétique), peu de temps avant le premier confinement, MaPrimRénov s'avère plutôt simple : pour toute demande, il suffit de créer un compte en ligne sur la plateforme dédiée pour obtenir une première estimation. La confirmation de l'acceptation du dossier est ensuite envoyée par mail et à l'issue des travaux par un artisan RGE, le ménage demandeur transmet la facture du professionnel pour obtenir le versement de l'aide financière.

Relativement fluide sur le papier, la démarche se révèle longue et complexe, d'autant que le site a été victime de bugs qui ont bloqué les demandes des particuliers. Un retard à l'allumage qui a dû être corrigé en prévision de l'ouverture de MaPrimRénov' à tous les propriétaires depuis janvier 2021, y compris les bailleurs et les copropriétaires.

Le site FAIRE (Faciliter, Accompagner et Informer à la Rénovation Énergétique) a été créé pour guider gratuitement tous les ménages engagés dans un projet de rénovation énergétique. Le particulier peut demander à être rappelé par un conseiller, trouver un conseiller près de chez lui ou échanger directement via la plateforme.

MaPrimRénov' connaît un succès inespéré depuis janvier 2020. Plus de 580 000 demandes ont été déposées à ce jour (chiffres de l'Anah octobre 2021), l'année 2021 vise les 800 000, loin devant les 500 000 initialement prévues. Face à cet engouement, l'enveloppe budgétaire pour 2022 a été rallongée, soit 2,4 milliards d'euros.

Mon Accompagnateur Rénov' : conseiller et orienter les ménages

Les personnes qui se lancent dans un projet de rénovation de leur logement, quelle que soit l'ampleur du chantier, sont souvent perdues, ne savent pas vers qui se tourner et sont parfois découragées. Il faut identifier la nature des travaux, réaliser des devis, trouver des artisans référencés, faire le montage financier et connaître les aides éventuelles pour en bénéficier. Le coup de pouce de l’État est souvent l’élément déclencheur. 

À compter du 1er janvier 2022, chacun pourra faire appel à Mon Accompagnateur Rénov', un expert agréé par l'État qui pourra conseiller sur les travaux nécessaires, orienter vers des professionnels compétents et indiquer les aides éligibles.

Le but est de diriger les aides existantes vers les ménages concernés pour éviter un gaspillage de l'argent public et empêcher les escroqueries comme on a pu le voir depuis le lancement de MaPrimRénov' début 2020. Face à l'augmentation des arnaques issues d'entreprises peu scrupuleuses, le gouvernement a interdit le démarchage téléphonique pour la rénovation énergétique depuis le 1er septembre 2020. Il est recommandé de ne pas solliciter les services d'une entreprise qui y a recours.

À compter de janvier 2022, les agents du réseau FAIRE seront reconvertis en interlocuteurs Mon Accompagnateur Rénov'. Ils pourront être contactés par le même numéro (0 808 800 700). Le dispositif sera ouvert à des professionnels du privé au cours du second semestre 2022. Des interrogations demeurent quant au coût de cet accompagnement pour les particuliers. Un décret attendu pour le printemps prochain devra préciser si le service sera payant en fonction des revenus.

Ma Prime Rénov' Sérénité

Pour des rénovations globales, celles qui nécessitent de lourds investissements, l'État met en place Ma Prime Rénov' Sérénité, une nouvelle prime qui concerne près de 5 millions de foyers et cible clairement les passoires thermiques. 

Le versement de MaPrimRénov' est actuellement de 3 000€ en moyenne, une somme bien insuffisante pour les logements qui doivent être rénovés entièrement pour garantir une isolation aux normes et un confort optimal aux occupants. Cette nouvelle aide pourra financer jusqu'à 50% des travaux entrepris jusqu'à un plafond de 30 000€ ; elle est cumulable avec des primes spécifiques comme l'éco-PTZ et des aides des collectivités locales.

Pour y avoir droit, le logement devra avoir plus de 15 ans. Le gain énergétique devra être d'au moins 35%, attesté par un diagnostic. Ma Prime Rénov' Sérénité va remplacer le dispositif Habiter Mieux géré par l'Anah.

En France, le bâtiment génère 27% des émissions de CO2 et 45% de la consommation d'énergie du pays. La rénovation de l'habitat privé est donc une des priorités de la stratégie de lutte contre le réchauffement climatique. Une enquête du Club de l'Amélioration de l'Habitat estime que 56% des propriétaires occupants sont désireux d'entamer des travaux de leur logement, et parmi eux, 11% se disent motivés ou pourraient être motivés par les aides de l'État. Souhaitons que France Rénov’ offre à ces aides une visibilité et une lisibilité qui leur permettraient d'atteindre le plus grand nombre.

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Assurance emprunteur : 3 autres banques sanctionnées par la DGCCRF

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Nouvelle taxe sur les complémentaires santé en 2026 : les assurés, premières victimes

Les relations entre le gouvernement et les organismes complémentaires santé continuent de se tendre. Après plusieurs années de hausses importantes des cotisations, l’État a décidé de sévir. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 prévoit en effet la création d’une taxe exceptionnelle de 2,05 % sur les cotisations des mutuelles et assureurs santé. Le gouvernement justifie cette mesure par le déséquilibre croissant entre les efforts de la Sécurité sociale et les marges, supposées, des complémentaires. En bout de chaîne, ce sont les assurés qui vont payer. Une nouvelle taxe pour sanctionner les excès des mutuelles Révélé par Contexte, média européen indépendant consacré à la politique, le texte officialise une mesure que la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, avait déjà évoquée au début de l’année. Elle reprochait alors aux complémentaires santé d’avoir exagéré les augmentations de cotisations pour 2025. Le gouvernement avait promis de prendre des mesures correctives si les tarifs ne reflétaient pas la réalité des coûts de santé. C’est désormais chose faite. Le PLFSS 2026 prévoit que tous les organismes complémentaires (mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs privés) seront soumis à une taxe exceptionnelle de 2,05 % sur les montants des cotisations versées par leurs adhérents. Cette contribution viendra s’ajouter à la taxe de solidarité additionnelle (TSA), déjà très lourde : 13,27 % pour les contrats responsables (95% des offres, régis par un cahier des charges) 20,27 % pour les contrats non responsables, c’est-à-dire ceux qui ne respectent pas le cadre de garanties fixé par les pouvoirs publics. À partir de 2026, la fiscalité des complémentaires va donc encore s’alourdir, ce qui pourrait avoir un effet de ricochet sur les cotisations payées par les assurés. Le gouvernement justifie la mesure par un déséquilibre croissant Pour justifier cette décision, le gouvernement met en avant une évolution structurelle du système de santé. Dans l’avant-projet de loi, il rappelle que la part de la Sécurité sociale (AMO) dans la prise en charge des dépenses de santé a considérablement augmenté ces 10 dernières années, en raison du vieillissement de la population et du nombre croissant de patients atteints d’affections de longue durée (ALD). Ainsi, le taux moyen de prise en charge des soins par l’Assurance maladie obligatoire est passé de 76 % en 2012 à 79,6 % en 2022. En parallèle, la part supportée par les complémentaires santé n’a pas augmenté dans les mêmes proportions, alors même qu’elles justifient régulièrement les hausses de cotisations par un alourdissement supposé de leurs charges. Le gouvernement estime donc que les organismes complémentaires ont profité d’une situation favorable, en augmentant leurs tarifs sans réelle contrepartie pour les assurés, alors que la Sécurité sociale supporte de plus en plus de dépenses. Pourtant, le dernier rapport de la Drees (Direction de la Recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) sur les comptes de la santé indique une orientation différente :  la part de la Sécurité Sociale dans le remboursement des dépenses médicales est passée de 79,9% en 2023 à 79,4% en 2024 ; celle des complémentaires progresse de 0,3 point, passant de 12,5% en 2023 à 12,8% en 2024. Des hausses de cotisations jugées excessives L’exécutif reproche aux mutuelles d’avoir appliqué des augmentations de cotisations trop importantes, notamment en 2025, alors que certaines justifications avancées ne se sont jamais concrétisées. Selon l’exposé des motifs du texte, la hausse des cotisations de mutuelle santé pour 2025 s’élève à environ 6 % en moyenne, une progression calculée « par anticipation » d’une hausse du ticket modérateur (part laissée à la charge du patient) sur les consultations et les médicaments que le gouvernement n’a finalement pas mise en œuvre. Pour l’État, les assureurs ont anticipé une réforme qui n’a jamais vu le jour, sans pour autant revoir leurs tarifs à la baisse. Le phénomène est récurrent. Les augmentations se sont enchaînées depuis plusieurs années : +3,1 % en 2021 +2,9 % en 2022 +6 % en 2023 +8% en 2024 En 5 ans, les tarifs des complémentaires santé ont progressé de 27%, soit deux fois l’inflation cumulée sur la période (+13,3%).  Pour les pouvoirs publics, cette tendance traduit une dérive tarifaire injustifiée. L’État souhaite donc rétablir un certain équilibre entre les efforts de la collectivité et les marges dégagées par les organismes complémentaires. Les mutuelles dénoncent une décision injuste Cette nouvelle taxe ne va pas manquer de raviver les tensions entre le ministère de la Santé et les acteurs du secteur. Depuis plusieurs mois, les échanges entre les deux camps sont particulièrement tendus. Les mutuelles, de leur côté, contestent la version gouvernementale et affirment que les hausses de cotisations sont liées à plusieurs facteurs objectifs. Elles mettent en avant notamment : Les transferts de charges décidés par l’État, notamment sur les soins dentaires depuis 2023, qui ont entraîné une augmentation de leurs dépenses L’élargissement du périmètre du contrat de mutuelle responsable, qui impose de nouvelles obligations de remboursement La mise en œuvre du dispositif 100 % Santé ou zéro reste à charge, qui a renforcé la couverture des soins en optique, dentaire et audiologie, augmentant mécaniquement les remboursements qu’elles doivent assumer. Selon elles, ces évolutions réglementaires expliquent en grande partie la hausse des primes, et non une recherche de profit. Certaines estiment même que la taxe de 2,05 % pourrait aggraver la situation en les incitant à répercuter la charge fiscale sur les assurés. Effet boomerang pour les assurés Si l’objectif affiché du gouvernement est de protéger les assurés face à l’envolée des cotisations, la mise en place d’une nouvelle taxe pourrait produire l’effet inverse. En effet, les mutuelles pourraient décider d’intégrer cette contribution supplémentaire dans leurs tarifs, entraînant une nouvelle hausse des primes à partir de 2026. Certaines voix, y compris au sein du secteur public, redoutent déjà une spirale inflationniste : plus les pouvoirs publics taxent les organismes complémentaires, plus ces derniers ajustent leurs tarifs, pénalisant in fine les ménages. D’autres, au contraire, estiment que la taxe enverra un signal fort de régulation, incitant les mutuelles à plus de transparence dans la fixation de leurs cotisations et à une meilleure gestion de leurs marges. La seule parade à l’envolée des tarifs dont disposent les assurés est la résiliation infra-annuelle en mutuelle santé. Depuis décembre 2020, vous pouvez résilier votre contrat à tout moment après une année de souscription. Cela vous donne l’opportunité de trouver une formule moins chère et mieux adaptée en utilisant un comparateur de mutuelle santé. Vous avez accès aux offres les plus compétitives du moment en adéquation avec vos besoins médicaux. À garanties équivalentes, vous pouvez économiser jusqu’à 300 € par an.

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Budget 2026 : MaPrimeRénov’ recentrée sur les passoires thermiques

Le projet de loi de finances pour 2026 confirme une politique moins généreuse en matière d'aides à la transition écologique. MaPrimeRénov’, principal dispositif public dédié à la rénovation énergétique des logements, va être profondément recentré sur les passoires thermiques à partir de janvier 2026. L’objectif est de concentrer les moyens sur les logements les plus énergivores et de rationaliser l’enveloppe budgétaire de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), chargée de distribuer l’aide. Un recentrage budgétaire pour « mieux rénover » Présenté le 14 octobre 2025 en Conseil des ministres, le projet de loi de finances (PLF) 2026 acte un recentrage de MaPrimeRénov’ sur les logements jugés prioritaires, c’est-à-dire ceux classés E, F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE). Le gouvernement justifie cette évolution par une volonté de rendre la rénovation énergétique plus efficace. Les rénovations d’ampleur seront axées sur les passoires thermiques, tandis que les aides par geste cibleront avant tout la décarbonation. En clair, l’État souhaite orienter les subventions vers des projets à fort impact environnemental, tout en évitant la dispersion des fonds publics. Ce recentrage s’inscrit également dans une logique de stabilisation des dépenses de l’Anah, dont les moyens ont été largement sollicités ces dernières années en raison du succès de MaPrimeRénov’. MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur : priorité aux logements les plus énergivores Le resserrement des critères d’accès à MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur n’est pas une surprise. Il avait déjà commencé à s’appliquer dès le 30 septembre 2025, date de la réouverture du guichet, fermé depuis le 23 juin à la suite d’un trop grand nombre de demandes et d’une multiplication des fraudes. Jusqu’à la fin de l’année 2025, seuls 13 000 nouveaux dossiers peuvent encore être déposés. 71 828 rénovations d’ampleur ont déjà été engagées entre janvier et septembre, contre 37 626 sur la même période en 2024. Cette envolée du nombre de chantiers a incité le gouvernement à revoir sa copie dans une période de disette budgétaire. À partir de 2026, les rénovations d’ampleur seront exclusivement réservées aux passoires thermiques, c’est-à-dire aux logements classés E, F ou G sur l’échelle du DPE. Les biens classés C et D sont désormais exclus du dispositif. Ce choix entraîne la suppression du bonus de sortie de passoire thermique, qui représentait jusqu’ici 10 % supplémentaires sur le montant total des travaux. Le gouvernement considère que cette aide n’a plus lieu d’être puisque seules les passoires continueront à bénéficier de MaPrimeRénov’ pour des rénovations globales. Des plafonds de travaux revus à la baisse Le recentrage de MaPrimeRénov’ s’accompagne également d’un abaissement significatif des plafonds de travaux subventionnables. Jusqu’en juin 2025, le plafond maximal atteignait 70 000 euros pour une rénovation globale. À compter du 1er janvier 2026, ces montants chutent : 30 000 euros pour des travaux permettant un gain de 2 classes au DPE  40 000 euros pour une amélioration de 3 classes. Ces plafonds réduits traduisent une volonté de maîtriser la dépense publique tout en maintenant un niveau d’aide incitatif pour les ménages modestes. En parallèle, l’éligibilité des foyers sera rétablie progressivement. D’ici au 31 décembre 2025, seuls les ménages modestes peuvent encore bénéficier du dispositif. Les foyers aux revenus intermédiaires et supérieurs retrouveront leur droit à MaPrimeRénov’ rénovation d’ampleur à partir du 1er janvier 2026. MaPrimeRénov’ par geste : des travaux désormais exclus L’autre volet du dispositif, MaPrimeRénov’ par mono-geste, qui finance un seul type de travaux (changement de chaudière, isolation, ventilation…), subira lui aussi des ajustements notables. Dès 2026, l’isolation thermique (murs extérieurs ou intérieurs) et l’installation de chaudières biomasse (à bois ou à granulés) ne seront plus éligibles. Le gouvernement justifie cette mesure par un souci de cibler la décarbonation et la sobriété énergétique plutôt que la simple amélioration du confort thermique. L’exclusion des chaudières biomasse, pourtant plébiscitées ces dernières années, s’explique également par une volonté de contenir les coûts budgétaires et de favoriser les pompes à chaleur et systèmes moins dépendants du bois ou des granulés, dont les prix ont fortement fluctué. Lors d’un point presse, le ministère de l’Économie a évoqué une économie attendue de 0,5 milliard d’euros sur le budget global de MaPrimeRénov’ en 2026. Toutefois, le PLF ne précise pas encore le montant total qui sera consacré à l’aide. Pour mémoire, l’enveloppe 2025 atteignait 3,6 milliards d’euros. Vers un modèle d’aide plus sélectif mais plus ciblé Le Budget 2026 marque donc une nouvelle étape : celle d’une aide publique plus sélective, mais aussi plus stratégique. En concentrant MaPrimeRénov’ sur les passoires thermiques, le gouvernement souhaite accélérer la transition écologique du parc immobilier français. Ces logements très énergivores représentent environ 5 millions d’habitations en France et constituent un frein majeur à la neutralité carbone.