Crédit immobilier : vers une vague de défauts de paiement en 2021

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La crise économique qui frappe la France et le monde entier pourrait avoir de lourdes répercussions sur les ménages emprunteurs. Fragilisés par le chômage, bon nombre d'entre eux ont déjà des difficultés à rembourser leur crédit immobilier, une situation qui risque de s'aggraver en 2021. Le phénomène inquiète, en témoignent les sommes colossales provisionnées par les banques françaises pour contrer les futurs défauts de paiement en masse. Mieux vaut prévenir que guérir, une devise qui n'a jamais été aussi bien assortie au contexte.

Une crise plus grave qu'en 2008

On compare souvent la crise économique et financière de 2008 à la crise actuelle. La première était d'abord une crise américaine, la résonance en Europe s'était traduite par une crise de la dette qui n'était pas réellement liée aux fameux subprimes à l'origine des faillites bancaires aux États-Unis. L'économie continuait de fonctionner, on pouvait voyager, se déplacer librement, aller au restaurant, avoir des loisirs, aucun secteur n'était alors à l'arrêt comme on l'observe depuis mars 2020.

Aujourd'hui, ce n'est pas seulement le secteur bancaire qui est affecté mais tous les pans de l'économie qui sont massacrés, hormis le e-commerce qui profite justement (ou injustement, mais c’est un autre débat) de la fermeture des commerces physiques. L'autre différence fondamentale avec la crise de 2008 repose sur la gestion de l'incertitude. À l'époque, les économistes n’avaient aucune visibilité ; actuellement, on sait que les six prochains mois seront catastrophiques malgré la promesse acquise d'un ou plusieurs vaccins contre la Covid-19.

En 2008, le secteur américain de l'immobilier était le maillon faible, en 2020, la situation est nettement plus grave, puisque c'est l'immense secteur des services, là-bas, ici et ailleurs, qui est frappé. Dans notre pays, le ministère de l'Economie et des Finances prévoit une récession quatre fois plus grave que celle de 2008/2009. Selon l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Économiques), les défaillances d’entreprises vont augmenter de 80% en 2020 et 250 000 emplois seront détruits au 1er janvier. Ces tristes pronostics faits en juin n’avaient pas envisagé le deuxième confinement de l’automne.

Les milliers de chômeurs supplémentaires et les millions de salariés au chômage partiel vivent une angoisse quotidienne, celle de ne plus pouvoir rembourser leurs divers emprunts. Les banques ont déjà anticipé une vague d'impayés en provisionnant en conséquence.

Des provisions massives pour gérer le coût du risque

Entre janvier et juin 2020, les banques françaises ont provisionné près de 10 milliards d'euros, soit deux fois plus qu'à la même période en 2019. Sur les trois premiers trimestres de l'année 2020, les provisions pour impayés sont en hausse de 40% à 80% selon les établissements, un mouvement qui devrait s'accroître avec l'ampleur que prendra la crise en 2021.

Le secteur bancaire craint des défauts de paiement des entreprises sur leurs PGE (Prêts Garantis par l'État) et sur les autres prêts accordés avant la crise, également des particuliers sur les crédits (immobiliers et à la consommation). Les établissements sont donc obligés de gérer le coût du risque en mettant de côté ces milliards d'euros pour prévenir les défauts de paiement dont le pic est attendu à la mi-2021. 

Le secteur bancaire a néanmoins tiré les leçons de la crise en 2008 : les règles prudentielles imposées suite à cette crise financière ont obligé les banques à renforcer leurs fonds propres, ce qui devrait leur permettre de mieux encaisser le choc économique provoqué par le coronavirus. La Fédération Bancaire Française n’a aucun doute sur la résistance du secteur bancaire local. Selon elle, “les banques françaises viennent de prouver leur solidité par le stress grandeur nature qu’elles ont vécu. […] Elles gèrent les risques de façon prudente, et mettent en réserve trimestre après trimestre les sommes nécessaires aux éventuels défauts de leurs clients

Les six principaux groupes bancaires français ont plus que doublé leur ratio de solvabilité qui atteignait 14,4% en 2019 contre 5,8% en 2008. Les banques sont donc mieux capitalisées qu’avant la crise de 2008, mais le sont-elles suffisamment pour affronter cette crise historique ?

Une crainte accrue de défauts de paiement en 2021

Dès le mois de mars, le gouvernement français a pris des mesures d'urgence sans précédent pour soutenir l'économie et limiter la casse. Entre mars et juin, la France comptait entre 8,8 millions et 4,5 millions de salariés au chômage technique ou partiel selon les mois. Les premiers secteurs concernés sont les services aux entreprises, l'hébergement et la restauration, et le commerce. 

Avant l'annonce du deuxième confinement, rétabli le 30 octobre pour un minimum de quatre semaines, l'exécutif faisait savoir que l'indemnisation à hauteur de 84% du salaire net (dans la limite de 4,5 Smic ; 100% pour les personnes au Smic) serait maintenue jusqu'au 31 décembre 2021. À compter du 1er janvier 2021, la rémunération passera à 72% du salaire net, comme le prévoit le décret du 30 octobre.

En septembre dernier, Meelo, une start-up française spécialisée dans la data financière, estimait qu'un tiers des emprunteurs n'étaient plus capables d'assumer le remboursement de leur crédit immobilier. La diminution progressive des aides de l'État et l'explosion du chômage vont intensifier les risques de défauts de paiement. Le chômage est, rappelons-le, le principal facteur de surendettement des Français. Malheureusement, peu d'emprunteurs ont opté pour la garantie perte d'emploi lors de la souscription à l'assurance de prêt immobilier, à juste titre, puisque cette garantie est non seulement onéreuse mais peu protectrice, avec un champ d’action réduit.

Une situation sous contrôle… pour le moment

Jusqu’ici tout va bien ! Ou presque. Jean-Marc Vilon, directeur général du Crédit Logement (leader de la garantie de prêt immobilier), indiquait récemment que les banques ont accepté pour un grand nombre de leurs emprunteurs des reports d’échéances, ce qui leur permet de souffler un peu. Le chômage a d’abord touché les populations les plus précaires, celles qui ne sont pas détentrices d’un crédit à l’habitat. Désormais, le chômage affecte les emplois durables, ce qui va engendrer tout naturellement des impayés sur les emprunts immobiliers à moyen terme. Interviewé par le journal Les Échos lundi dernier, cet expert ajoute : “Notre anticipation, c’est de commencer à voir cette vague à partir de la toute fin d’année 2020. Mais en fait, c’est surtout 2021 qui va être marquée par l’arrivée de ces impayés sur le crédit immobilier”.

Les craintes sont partagées par l’association Crésus qui accompagne, à travers son réseau, les personnes en difficultés financières. Elle s’attend à “une grosse vague entre mars et mi-2021” d’impayés sur les dettes, de toute nature, qu’il s’agisse de prêts bancaires ou de loyers. Dès le printemps, une cellule de veille a été mise en place par la Dihal (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) pour contenir la problématique des loyers impayés. Dans la dernière édition de son baromètre de consultation des Adil, l’Anil (Agence nationale pour l’information sur le logement) observe une hausse de la sollicitation du réseau d’autant plus nette aux stades amont de l’impayé (avant toute démarche ou mise en demeure du bailleur), signe que les locataires anticipent les difficultés financières.

Notre rédaction a maintes fois évoqué les solutions transitoires pour réduire son taux d'endettement mensuel en ayant recours au report ou à la modulation des mensualités d’emprunt. Notre conseil reste le même : contactez sans tarder votre banquier pour envisager ensemble un aménagement de vos remboursements et éviter une situation de surendettement.

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Ce changement met enfin fin à la rigidité des règles précédentes (loi Hamon et amendement Bourquin) qui limitaient les possibilités de changement.  Vous pouvez désormais comparer les offres dès que vous le souhaitez, sans contrainte temporelle, et changer dès que vous obtenez une formule plus protectrice ou moins chère.  La substitution d’assurance de prêt immobilier peut être engagée dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt. Un gain financier considérable En moyenne, l’assurance emprunteur représente entre 25 % et 40 % du coût total d’un crédit immobilier.  Grâce à la loi Lemoine, les emprunteurs peuvent choisir une assurance individuelle à tarif plus compétitif que l’assurance groupe de la banque. Les économies sont souvent significatives : jusqu’à 15 000 € sur un prêt de 2500 000 € sur 20 ans, voire 20 000 € ou plus pour les profils jeunes et non-fumeurs. La loi Lemoine encourage donc la mise en concurrence, ce qui fait mécaniquement baisser les tarifs du marché. 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La banque ne peut pas refuser une assurance déléguée dès lors qu’elle respecte l’équivalence des garanties. 3. Résilier son contrat actuel à tout moment Pour résilier, rien de plus simple : Souscrivez votre nouvelle assurance. Envoyez une lettre de résiliation d’assurance de prêt à votre assureur actuel. Votre banque doit répondre sous 10 jours ouvrés et rédiger l’avenant au contrat dans ce même délai. La loi encadre strictement les refus abusifs : en cas de non-respect des délais, la banque s’expose à une amende de 15 000 €. 4. Vérifier les garanties équivalentes Votre banque vous remet obligatoirement une fiche standardisée d’information (FSI). Ce document indique les critères indispensables pour valider une assurance déléguée. Assurez-vous que l’offre choisie les remplit scrupuleusement. 5. 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Mutuelle santé senior : les 3 réformes qui changent tout pour les plus de 60 ans

Avec l’avancée en âge, les dépenses de santé progressent rapidement et deviennent un poste budgétaire majeur. Dans ce contexte, disposer d’une couverture adaptée n’est plus un confort, mais un véritable levier de protection financière pour les seniors. Grâce aux dispositions réglementaires, il est plus simple de mieux maîtriser ses dépenses médicales, notamment les plus coûteuses (optique, dentaire, audiologie). Non seulement, il est possible de changer de mutuelle quand on le souhaite mais la réforme récente du 100% Santé permet d’accéder à des équipements de qualité sans reste à charge. Comprendre les enjeux financiers de la santé après 60 ans Le vieillissement s’accompagne mécaniquement d’une augmentation des consultations, des actes spécialisés, des traitements chroniques et des besoins en dispositifs médicaux.  Les données de l’Assurance maladie montrent un écart considérable entre les générations : un assuré de 60 à 74 ans débourse en moyenne 2 268 € par an, contre 3 447 € entre 75 et 84 ans, alors que les plus jeunes dépensent autour de 600 €. Autrement dit, le coût des soins est multiplié par quatre entre la jeunesse et l’entrée dans la tranche senior. Cette intensification du recours aux soins a un impact direct sur le budget, d’autant plus lorsque les dépenses ne sont pas intégralement prises en charge par la Sécurité Sociale. Pourquoi les dépenses augmentent-elles avec l’âge ? Plusieurs facteurs entrent en jeu : la vue se dégrade, les problèmes dentaires deviennent plus fréquents, la vue baisse, les pertes auditives se généralisent et certaines pathologies chroniques nécessitent des suivis réguliers.  Les équipements comme les prothèses dentaires, les aides auditives ou les lunettes peuvent faire grimper la facture très rapidement. C’est précisément pour apporter une réponse à ces difficultés qu’une réforme majeure a été introduite : le 100 % Santé ou zéro reste à charge. Entrée en vigueur au 1er janvier 2021, la réforme 100 % Santé établit des paniers de soins remboursés intégralement, sans reste à charge, dans 3 domaines clés :  l’optique : verres correcteurs et monture le dentaire : prothèses, bridges, dentiers l’audiologie.  La réforme 100 % Santé en détail Elle repose sur des équipements et prestations encadrés par des plafonds tarifaires. Lorsqu’un senior choisit un équipement du panier 100% Santé, la Sécurité sociale et sa mutuelle financent ensemble l’intégralité des coûts. Attention : seule une mutuelle dite responsable et solidaire est obligée d’appliquer le 100% Santé. Ce type de contrat représente 95% du marché de la complémentaire santé. Quels soins sont réellement concernés par le 100 % Santé ? Seuls 3 secteurs sont inclus : reste à charge zéro en optique : montures à 30€ maximum, toute correction visuelle avec verres unifocaux, multifocaux, anti-rayures, anti-UV, anti-reflets et amincis  reste à charge zéro en dentaire : les prothèses dentaires aux tarifs limités reste à charge zéro auditif : appareils auditifs de classe I (prix plafonné à 950€ par oreille). Vous êtes libre de choisir des produits hors panier 100% Santé, auquel cas vous vous exposez à des restes à charge remboursés par votre mutuelle selon les garanties du contrat. Pourquoi une bonne mutuelle santé reste indispensable malgré la réforme ? Contrairement à une idée répandue, le 100 % Santé ne fonctionne qu’avec une mutuelle. Si vous n’avez pas de mutuelle, vous ne pouvez bénéficier du dispositif. La mutuelle propose une couverture qui va bien au-delà et finance partiellement : les consultations chez les généralistes et spécialistes l’hospitalisation en établissement conventionné (hôpitaux et cliniques) les analyses biologiques l'imagerie médicale les médicaments les équipements hors paniers 100 % Santé la médecine douce. Sans mutuelle, un senior se retrouve à supporter des coûts importants qui peuvent l’amener à renoncer à des soins pour raisons financières. Bon à savoir : Les fauteuils roulants et les prothèses capillaires seront bientôt intégrés dans le 100% Santé (ancre). Comment choisir une mutuelle senior compatible 100 % Santé ? Les seniors ont tout intérêt à privilégier les formules qui renforcent les 3 postes clés (optique, dentaire et audition). L’usage d’un comparateur de mutuelle santé senior et peut faciliter le repérage d’offres réellement intéressantes et adaptées à l’état de santé. À garanties équivalentes, vous pouvez économiser jusqu’à 300€ par an. Le marché de la complémentaire santé est vaste et très concurrentiel. Faites-vous accompagner par un courtier spécialisé pour vous aider à sélectionner la mutuelle qui correspond à vos besoins au meilleur prix. La résiliation infra-annuelle : changer de mutuelle quand on le souhaite Depuis décembre 2020, vous avez la possibilité de résilier votre mutuelle à n’importe quel moment, dès lors que le contrat a plus d’un an. La résiliation infra-annuelle en mutuelle santé a profondément transformé le marché. Résiliation infra-annuelle : un droit utile pour les seniors Ce dispositif permet d’ajuster sa couverture en fonction de l’évolution de son état de santé ou d’une augmentation de tarif jugée excessive, sans attendre la date anniversaire. À l’issue d’un an de souscription, vous pouvez dénoncer le contrat à tout moment, sans frais et sans motif. Comment résilier concrètement sa mutuelle en cours d’année ? Selon la méthode classique, il suffit d’adresser une demande écrite (courrier ou email). L’assureur doit résilier le contrat dans un délai d’un mois. Il y a plus simple. Depuis juin 2024, vous pouvez résilier votre mutuelle en 3 clics depuis le site du prestataire. Même si vous n’avez pas souscrit en ligne, cette fonctionnalité est accessible. Les avantages financiers de la résiliation infra-annuelle Elle permet : de quitter un contrat trop onéreux de passer rapidement vers une mutuelle plus protectrice d’adapter les garanties à ses besoins. Si les offres restent hors budget pour vous, vous êtes peut-être éligible aux aides publiques pour accéder à une complémentaire santé. Complémentaire Santé Solidaire : un soutien essentiel pour les seniors aux revenus modestes La Complémentaire santé solidaire (CSS) constitue un dispositif majeur pour toutes les personnes disposant de revenus limités. Elle remplace l’ancienne CMU-C et l’ACS, et permet de bénéficier d’une couverture santé de qualité pour un coût très réduit, voire gratuit selon la situation financière. Qui peut bénéficier de la CCS ? La CSS est accessible sous conditions de ressources. Pour les seniors, l’évolution des revenus après la retraite (pensions plus faibles, pensions de réversion, allocations) peut rendre ce dispositif particulièrement pertinent.  Les conditions d’accès dépendent du niveau des revenus annuels et de l’âge de la personne. Si vous avez entre 60 et 69 ans, la CCS payante vous coûte 25€ par mois, à partir de 70 ans, 30€ par mois. Une simulation en ligne permet de vérifier rapidement l’éligibilité. Que couvre la CSS pour les seniors ? La CSS prend en charge : les consultations médicales et spécialistes les médicaments et analyses les actes d’hospitalisation l’optique, le dentaire et l’audition et la totalité du reste à charge sur les paniers 100 % Santé. Elle applique aussi le tiers payant intégral, ce qui évite de devoir avancer les frais, un avantage non négligeable pour les personnes retraitées au budget serré. CSS et 100 % Santé : une combinaison très avantageuse Les seniors éligibles à la CSS bénéficient automatiquement des équipements du 100 % Santé sans aucun reste à charge. Cela représente un soutien précieux pour financer des postes coûteux comme les prothèses dentaires, les lunettes ou les appareils auditifs. Ces dispositifs santé changent-ils réellement la donne pour les seniors ? L’évolution récente des politiques de santé, qu’il s’agisse du renforcement du panier 100 % Santé, de l’élargissement des obligations des contrats responsables ou des aides ciblées comme la Complémentaire santé solidaire (CSS), pose une question centrale : ces dispositifs permettent-ils réellement aux ménages de réduire leurs dépenses médicales ?  Si l’objectif affiché est clair, améliorer l’accès aux soins et diminuer le reste à charge, leur efficacité dépend de plusieurs facteurs : le profil des ménages, le type de soins consommés et la capacité des assurés à comprendre et utiliser ces outils. Un accès aux soins amélioré, mais encore inégal Sur le papier, ces dispositifs ont indéniablement permis de réduire fortement certains postes de dépense. Le 100 % Santé a déjà démontré son efficacité sur les lunettes, les prothèses dentaires et auditives, avec des milliers de patients désormais équipés sans reste à charge.  De même, l’intégration prochaine d’équipements comme les fauteuils roulants manuels ou les prothèses capillaires dans les contrats responsables élargit encore le champ des actes remboursés. Cependant, ce progrès reste partiel. Certains soins restent coûteux ou mal couverts : dépassements d’honoraires, consultations spécialisées, médecines alternatives ou dispositifs médicaux non intégrés dans le panier réglementé. Pour de nombreux assurés, la facture finale peut donc rester significative. Dans de nombreux cas, une mutuelle mal adaptée peut neutraliser les bénéfices théoriques des mesures publiques. À l’inverse, une couverture correctement calibrée permet de tirer pleinement parti des nouveaux remboursements améliorés.

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Assurance emprunteur : meilleure inclusion des personnes touchées par les maladies graves depuis 2022

L’accès à l’assurance emprunteur a longtemps représenté un véritable parcours d’obstacles pour les personnes confrontées à un cancer, au VIH ou à une pathologie chronique. Pendant deux décennies, les progrès sont venus presque exclusivement du législateur. Depuis 2022, une dynamique nouvelle s’est enclenchée : les bancassureurs multiplient les mesures d’inclusion pour permettre à davantage d’emprunteurs fragilisés de souscrire un crédit immobilier ou professionnel dans des conditions plus équitables. Le marché connaît ainsi une transformation profonde, marquée par l’extension du droit à l’oubli, la réduction des surprimes et l’élargissement du périmètre d’acceptation médicale. Un accès à l’assurance et au crédit porté d’abord par la réglementation De la convention Belorgey à Aeras : les premiers jalons Dès le début des années 2000, les pouvoirs publics ont cherché à rendre l’assurance emprunteur plus accessible aux personnes présentant des risques aggravés de santé. Signée en 2001, la convention Belorgey a constitué une première réponse en organisant un cadre d’évaluation médicale harmonisé. Elle a été suivie, en 2006, par la convention Aeras, pensée pour améliorer l’accès au crédit aux anciens malades ou aux personnes vivant avec une pathologie chronique stabilisée. Ces dispositifs ont permis une meilleure prise en compte de certains profils, mais leur efficacité est restée limitée : délais de traitement longs, exclusions persistantes, surprimes parfois dissuasives. Loi Lemoine : un tournant décisif pour les risques aggravés de santé Entrée en vigueur en 2022, la loi Lemoine a opéré une rupture majeure dans le secteur. Deux mesures ont transformé l’accès à l’assurance emprunteur : Suppression du questionnaire médical pour les prêts d’un montant inférieur ou égal à 200 000 €, si le remboursement se termine avant les 60 ans de l’assuré. Réduction du délai du droit à l’oubli à 5 ans après la fin du protocole thérapeutique en cas de cancer ou d’hépatite virale. Ces avancées ont posé les premières fondations d’une assurance de prêt plus inclusive. Limites persistantes de l’ancien cadre légal Malgré ces progrès, certaines catégories de pathologies restaient exclues ou fortement majorées, et les seuils financiers limitent encore l'accès pour les emprunteurs dépassant les 200 000 €. Le marché a donc évolué sous l’impulsion des acteurs eux-mêmes. Les bancassureurs accélèrent l’inclusion dans l’assurance emprunteur Les avancées majeures de CNP Assurances pour les cancers du sein et masculins En 2024, CNP Assurances a initié une véritable révolution en supprimant les surprimes pour les femmes ayant surmonté un cancer du sein, dès la fin de leur protocole thérapeutique actif, même si un traitement d'entretien se poursuit. En 2025, ce dispositif a été étendu aux hommes touchés par un cancer de la prostate ou du testicule, y compris dans le cadre d’une surveillance active. La compagnie se positionne ainsi comme un acteur moteur de l’assurabilité élargie. La stratégie BNP Paribas Cardif pour les pathologies chroniques et le VIH Depuis près d’une décennie, BNP Paribas Cardif améliore progressivement l’accès à ses garanties pour de nombreuses pathologies : Parkinson, asthme, paraplégie, troubles psychiques, maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Le 1er décembre 2024, la compagnie a franchi une étape majeure en ouvrant ses contrats sans surprime aux personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est indétectable. Six mois plus tard, ce dispositif s’est élargi aux anciens malades d’un cancer du sein, de la prostate ou du testicule. Crédit Agricole Assurances : un accès sans surprime dès le diagnostic En octobre 2024, Crédit Agricole Assurances a pris une position encore plus audacieuse : l’assurance est accessible sans surprime dès le diagnostic, tant que le pronostic vital n’est pas engagé. Les garanties arrêt de travail et décès s’appliquent sans discrimination, sous réserve que le stade du cancer soit clairement établi. Crédit Mutuel : généralisation de l’assurance sans questionnaire médical Après avoir supprimé le questionnaire de santé pour ses clients particuliers, Crédit Mutuel a étendu cette mesure aux professionnels fidèles. Les conditions : être âgé de moins de 62 ans, client depuis au moins 7 ans et ne pas dépasser 500 000 € de capital assuré. Cette politique coûteuse (20 M€ de surcoût en 2024) est financée via le dividende sociétal du groupe. Droit à l’oubli renforcé : nette amélioration sur le terrain Des délais réduits pour les anciens malades Le droit à l’oubli en assurance emprunteur ramené à 5 ans par la loi Lemoine a eu des conséquences immédiates sur l’acceptation des dossiers. Les associations d’accompagnement constatent de nets progrès : le traitement des demandes est non seulement plus rapide, mais aussi plus favorable. Le rôle essentiel des associations et dispositifs d’accompagnement Depuis 2006, la permanence Aidea a soutenu plus de 32 000 emprunteurs confrontés à un refus ou une exclusion médicale. Ces dispositifs observent une progression tangible depuis 2022 : certaines demandes de prêt sont désormais acceptées quelques jours seulement après la fin des traitements lourds, un scénario impensable il y a 10 ans. Des montants assurables bien au-delà des seuils réglementaires Les bancassureurs montrent leur capacité de mutualisation en couvrant des capitaux largement supérieurs au plafond de 200 000 € établi par la loi Lemoine : jusqu’à 1 M€ chez Cardif, 1,5 M€ chez Crédit Agricole-LCL, et même 3 M€ chez CNP Assurances. Un marché de l’assurance de prêt en pleine mutation et des enjeux de concurrence Les bancassureurs renforcent leur position dominante Grâce à leur capacité financière, les bancassureurs absorbent plus facilement le coût de l’inclusion grâce au principe de mutualisation des risques. Ils consolident ainsi leur place dominante sur un marché qui génère historiquement des marges importantes (jusqu’à 75%). Les inquiétudes des assureurs alternatifs Les acteurs indépendants dénoncent une concurrence déséquilibrée. Selon eux, seules les banques peuvent supporter le surcoût lié à la suppression des surprimes, ce qui réduit l’espace concurrentiel du marché alternatif. 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