Investissement locatif : 5 idées reçues pour les non-résidents

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En matière d’investissement locatif, les a priori ne sont pas rares, et à plus forte raison quand il s’agit d’investir en France en tant qu’expatrié. Tour d’horizon des 5 idées reçues les plus courantes sur l’investissement locatif en France pour les non-résidents.

 

L’investissement locatif, c’est trop compliqué

Certes, l’investissement locatif à distance présente quelques complexités. Les nombreuses étapes qui précèdent l’acquisition d’un bien en France depuis l’étranger ont souvent tendance à décourager plus d’un investisseur expatrié. Il existe pourtant diverses solutions pour investir de façon simple et rapide.

Avant tout, rappelons les principales étapes d’un investissement locatif :

  1. Définir son objectif (anticiper sa retraite, faire fructifier son épargne, transmettre un patrimoine à ses enfants…) ;
  2. Définir le type d’investissement locatif (immobilier ancien, immobilier neuf, LMNP…), le type d’actif (studio, maison…), et l’emplacement du bien. Le choix de l’emplacement est un élément décisif pour assurer une bonne rentabilité et une forte demande locative ; 
  3. La recherche de biens et la sélection d’offres adaptées à ses critères de recherche et à son budget ;
  4. Les visites de biens ;
  5. La négociation du prix du bien ;
  6. La signature du compromis de vente ;
  7. La demande de financement ;
  8. Les procédures notariales et autres démarches administratives et fiscales ;
  9. La signature de l’acte authentique et la remise des clés ;
  10. L’aménagement, les travaux, l’ameublement et la décoration du logement ;
  11. La mise en location du bien ; 
  12. La gestion locative. 

Au premier abord, toutes ces étapes peuvent sembler fastidieuses et complexes. Toutefois, avec un peu d'organisation, de la patience et du temps, il est tout à fait possible de venir à bout de ces différentes démarches.

Si vous vivez loin de l’Hexagone et que vous souhaitez gagner du temps dans votre projet locatif, sachez qu’il existe des sociétés spécialisées dans l’investissement locatif en France pour les non-résidents. C’est le cas de My expat, qui accompagne des expatriés du monde entier dans leur investissement locatif à distance, dans des villes françaises dynamiques comme Paris, Bordeaux, Marseille et Lyon. Des experts de l’immobilier local s’occupent de toutes les démarches pour vous, de la recherche de biens exclusifs à la remise des clés. À aucun moment, vous n’avez besoin de revenir en France ! Votre investissement est simple, rapide, et clé en main. Il vous suffit tout simplement de suivre le déroulement de votre projet à distance, depuis une plateforme digitale dédiée. 

Il est difficile de financer son projet

Le financement est souvent la préoccupation première des non-résidents. Il est en effet connu que les expatriés rencontrent souvent plus d’obstacles lors de leur demande de financement. Mais il reste tout à fait possible de financer son projet en tant qu’expatrié ! Cela dépend en fait de plusieurs facteurs, tels que :

  • le type de contrat de travail : les salariés d’une entreprise française, détachés à l’étranger, ont généralement plus de facilités par rapport aux expatriés en contrat local,
  • le taux d’endettement, 
  • le pays d’expatriation,
  • le niveau d’épargne.

Par ailleurs, de nombreux établissements bancaires, comme le Crédit Agricole, BNP Paribas, La BRED et le Crédit Mutuel sont enclins à accorder des prêts immobiliers à des non-résidents. Il est donc important de bien choisir sa banque, et de constituer un solide dossier de financement.

En ce qui concerne les expatriés, il faut savoir que les établissements bancaires exigent en général un apport de 20 à 30 %, et le taux d’endettement ne doit généralement pas dépasser les 33 %. Par ailleurs, les taux d’intérêt sont quasiment les mêmes pour les non-résidents et pour les résidents. 

Il est préférable de miser sur la location courte durée pour la rentabilité

Faux - La location courte durée, ou location saisonnière, est beaucoup plus risquée qu’une location long terme. En effet, la vacance locative est plus importante et les revenus locatifs sont bien moins stables et pérennes avec un tel mode de location. Mieux vaut donc investir dans un bien en location meublée (LMNP), avec un bail d’un an. Par ailleurs, pour optimiser la rentabilité de l’investissement locatif, il peut s’avérer intéressant d’investir en banlieue d’une grande métropole (en banlieue parisienne, lyonnaise ou bordelaise par exemple). L’immobilier y est moins cher et la demande locative y est très forte. Privilégiez également les biens de petite surface (T2 ou studio), ou optez pour la colocation si vous souhaitez investir dans un logement plus grand. 

Investir en Pinel est un bon plan

Faux - Pour rappel, le dispositif Pinel permet aux propriétaires d’un bien neuf en location de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu. Pour bénéficier du dispositif Pinel, il est nécessaire d’être propriétaire d’un logement neuf, rénové, ou en état futur d’achèvement (donc plus cher à l’achat qu’un bien ancien), et s’engager à le mettre en location non meublée pendant au moins 6 ans. En fonction de la durée de la mise en location, le montant de l’exonération varie : 12 % pour 6 ans de mise en location ; 18 % pour 9 ans de mise en location ; 21 % pour 12 ans de mise en location. 

De plus, en tant que non-résident, vous ne pourrez profiter du dispositif Pinel pendant votre expatriation que si vous étiez domicilié en France au moment de l’acquisition du bien. L’investissement doit par ailleurs avoir été effectué après le 1er janvier 2019.

Par ailleurs, l’investisseur est souvent contraint de louer son bien à un prix inférieur au prix du marché s’il veut bénéficier de la réduction Pinel. 

Ce dispositif est donc assez contraignant, et s’avère moins avantageux que le LMNP pour les expatriés. 

Le dispositif LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel), permet aux non-résidents de bénéficier d’avantages fiscaux très attractifs, à condition de louer le bien meublé. Les revenus générés par le bien ne doivent pas dépasser 23 000 € par an, ou ne doivent pas représenter plus de la moitié de l’ensemble des revenus du propriétaire. 

En fonction du régime fiscal choisi (régime réel ou micro-BIC), les conditions d’imposition varient. Avec le régime micro-BIC, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos revenus fonciers. 

Si vous choisissez le régime réel (c’est l’option la plus avantageuse) vous bénéficiez d’une déduction des charges relatives à votre investissement (frais de gestion locative, travaux, taxe foncière, frais notariés, intérêts d’emprunt…), ainsi que d’amortissements sur les revenus déclarés. Vous pouvez ainsi profiter d’une exonération partielle, voire totale, de vos impôts.

Il vaut mieux investir dans son pays d'expatriation

Tout dépend en fait de l’état du marché immobilier local et de la situation économique de votre pays d’adoption. Toutefois, dans la majorité des cas, un investissement locatif en France sera plus intéressant. En effet, de cette façon, vous êtes sûr d’investir dans un marché dynamique et stable, avec de nombreuses villes attractives, des taux d’intérêt stables et bas, une forte demande locative, une rentabilité élevée, et le plus souvent une plus-value intéressante à la revente. Investir en France vous permet également de percevoir des revenus locatifs en euros, une monnaie forte et très valorisée à l’international. 

Le marché immobilier français, en tension dans de nombreuses villes, est également peu volatil, contrairement au marché immobilier des États-Unis ou dans de nombreux pays d’Afrique. Ainsi, l’investissement locatif en France est relativement sécurisé, ce qui n’est pas toujours le cas à l’étranger. 

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Courtier en assurance de prêt immobilier : indispensable en 2023

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Le courtier agréé en assurance de prêt immobilier est un professionnel enregistré au registre de l’Orias, un organisme de contrôle des intermédiaires en assurance, banque et finance. Pour être autorisé à exercer, un courtier doit en effet être obligatoirement immatriculé à ce registre et son numéro à 8 chiffres doit figurer sur tous ses documents commerciaux et contractuels (papier et en ligne). Quel intérêt de passer par un courtier en assurance de prêt ? L’assurance emprunteur est une couverture exigée par la banque pour sécuriser les sommes prêtées en cas de défaillance de l’assuré. Dans des situations bien précises (décès, invalidité et incapacité, voire perte d’emploi), elle rembourse à la banque le capital restant dû ou les mensualités, à hauteur de la garantie activée et de la quotité d’assurance de prêt définie lors de la souscription (dans le cadre d’un emprunt en couple). Faire des économies Ce produit contraint pour l’emprunteur coûte en moyenne un tiers du coût global d’un crédit immobilier et derrière cette moyenne, une infinité de situations particulières qui méritent toutes une réponse assurantielle appropriée que ne peuvent leur fournir les assurances proposées par les banques compte tenu du principe de mutualisation. Le rôle du courtier en assurance de prêt immobilier est de vous accompagner pour trouver la formule d’assurance qui correspond à votre profil et à votre problématique. Vous avez la possibilité de mettre les offres en concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier en ligne, puis de solliciter les services personnalisés d’un spécialiste qui vous aidera à sélectionner le contrat le plus pertinent au prix le plus avantageux.  Les offres émanant des banques sont jusqu’à trois fois plus chères que la concurrence. Le courtier vous aide à trouver l’assurance la plus compétitive qui répond à vos attentes et à celles de la banque. Respecter l’équivalence de garanties L’assurance de prêt immobilier est un produit complexe qui renferme des subtilités difficiles à appréhender pour un emprunteur non averti. Pour que la banque accepte que vous soyez couvert par une offre qui n’est pas la sienne, le contrat concurrent doit obligatoirement respecter l’équivalence de niveau de garanties, une notion abrupte qui nécessite l’expertise d’un professionnel. La banque doit vous délivrer une fiche standardisée d’information qui vous permet de connaître les garanties exigées pour l’octroi du prêt. Il vous suffit de transmettre ce document au courtier pour engager la recherche d’une assurance de circonstance. Obtenir son crédit immobilier Cela ne vous aura pas échappé que les taux d’intérêts ont fortement augmenté depuis janvier 2022. Ils ont quadruplé en dix-huit mois et atteignent désormais la barre des 4% (hors assurance de prêt et autres frais de garantie). Quand le taux nominal n’est pas performant pour cause de revenus faibles et/ou d’apport personnel et d’épargne de précaution insuffisants, il reste peu d’espace entre le taux d’intérêts et le taux d’usure pour intégrer tous les frais annexes. Le rôle du courtier va être de minimiser le poids de l’assurance dans le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) pour rester sous le taux d’usure en 2023. Retrouvez toutes les infos pour emprunter en octobre 2023. Quand utiliser les services d’un courtier en assurance emprunteur ? Au moment de la signature de l’offre de crédit immobilier Le courtier en assurance de prêt intervient en amont d’une demande de financement. Dès que vous avez la FSI, vous engagez la recherche d’une assurance adaptée au meilleur prix avec l’aide de ce spécialiste. En comparant les offres, vous saurez si la proposition d’assurance de votre banque est concurrentielle. Vous avez déjà signé l’offre de prêt Vous avez la possibilité de solliciter les services d’un courtier en assurance emprunteur une fois le prêt signé. La loi Lemoine vous autorise en effet à changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment et sans frais, sans attendre la date d’échéance autrefois imposée. Vous avez ainsi une nouvelle occasion de trouver une meilleure couverture, tant en termes de tarif que de garanties. Les milliers d’emprunteurs qui ont fait confiance à Magnolia.fr ont pu économiser 20 000€ ou plus en changeant d’assurance en cours de prêt. Dans une période où l’inflation compresse le budget des ménages, les emprunteurs ont l’opportunité de réduire leur charge mensuelle de plusieurs dizaines d’euros, qui totalisent des milliers d’euros sur la durée restante de leur crédit immobilier.

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Prêt immobilier à taux bonifié : pas avant 2025 !

Après le refus radical du Haut Conseil de Stabilité Financière d’assouplir les règles d’octroi du crédit immobilier, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé dans la foulée vouloir mettre en place un prêt à taux bonifié. Que sait-on de cette future facilité ? Qui y aura droit ? Quand pourra-t-on en profiter ? Règles d’octroi du HCSF : rien ne bouge ! Les difficultés d’accès au crédit immobilier ont une grave incidence sur le marché de l’accession à la propriété et de l’investissement. Les ménages les plus modestes ne sont pas les seuls à être affectés par le renchérissement du loyer de l’argent qui plombe leur capacité d’emprunt. Même si le taux d’usure mensualisé depuis février 2023 permet de retarder l’effet ciseau, les emprunteurs sont soumis aux normes qui encadrent le crédit immobilier et dont l’application à l’aveugle en raison de leur caractère juridiquement imposable est facteur d’exclusion de profils pourtant parfaitement solvables. En place depuis près de trois ans, ces règles du HCSF limitent la durée de remboursement à 25 ans (voire 27 ans en cas d’achat dans le neuf) et le taux d’endettement à 35% des revenus nets, assurance de prêt immobilier comprise. Un ménage disposant de revenus confortables ne peut s’endetter au-delà de la norme, même à la marge, quand bien même son reste à vivre serait plus que décent. Les banques bénéficient toutefois d’une marge de flexibilité qui leur permet de déroger aux règles à hauteur de 20% de leur production trimestrielle à destination essentiellement de l’achat de la résidence principale et de la primo-accession. Un léger assouplissement des conditions d’octroi pour les investisseurs a été accordé en juin dernier, une mesure cosmétique qui ne fait pas bouger les lignes. D’aucuns escomptaient un taux d’endettement maximum bientôt assoupli comme l’avait laissé entendre Bercy ces dernières semaines. Veto de la Banque de France qui refuse de rehausser le taux d’effort sous prétexte que les banques n’utilisent pas l’intégralité de leur marge de flexibilité. Et pour cause, ce dispositif est très complexe à mettre en pratique pour les établissements de crédit. Prêt à taux bonifié : quesaco ? C’est dans ce contexte de crise du crédit qui s'est transformée en grave crise immobilière que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonçait fin septembre travailler sur la création d’un prêt à taux bonifié, un dispositif qui permet d’emprunter à un taux fixé en dessous de celui proposé par le marché. À défaut d’assouplissement des conditions d’octroi, l’accès au crédit immobilier pourrait à l’avenir être facilité pour davantage de ménages. Contrairement au PTZ réservé aux seuls primo-accédants de leur résidence principale, le prêt à taux bonifié pourrait être élargi à d’autres cibles sur la base des revenus fiscaux. Le taux n’est pas encore défini, certains parlent de 2% (hors assurance de prêt immobilier et coût des sûretés). Le prêt à taux bonifié n’est pas un dispositif nouveau. Bruno Le Maire n’a pas caché qu’il pourrait s’inspirer du modèle du prêt conventionné proposé par le Crédit Foncier dans les années 70, où le taux était fixé à l’avance, la différence avec le taux du marché étant absorbée par l’État. Quand sera proposé le prêt à taux bonifié ? Inutile de s’emballer. Entre l’annonce et l’application, le prêt bonifié ne verra pas le jour avant plusieurs mois. La démarche est complexe, les banques doivent être consultées par le ministère du Logement qui devra faire une proposition de texte, présentée et validée ensuite au Parlement. Rien ne pourra être finalisé avant 2025, une échéance beaucoup trop longue pour les professionnels du secteur qui s’inquiètent de la progression constante des taux d’intérêts. Parallèlement à l’annonce d’un prêt à taux bonifié, Bruno Le Maire a indiqué vouloir réviser les conditions de ressources pour accéder au PTZ, toujours au même plafond depuis 2016. Elles devraient être prochainement rehaussées pour profiter à davantage de ménages.  Certains professionnels s’interrogent sur la coexistence du PTZ et du futur prêt bonifié, estimant qu’avec ce nouveau dispositif le gouvernement prépare la disparition du PTZ, beaucoup trop coûteux pour les finances publiques.

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Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en octobre 2023

Le crédit immobilier se renchérit au fil des mois compte tenu du contexte monétaire en zone euro qui reste tendu par l’inflation élevée. Les taux d’usure augmentent en octobre dans le sillage des taux d’emprunt constamment orientés à la hausse. Malgré la pression des professionnels de l’immobilier, la Banque de France refuse d’assouplir les conditions d’octroi et laisse inchangé le taux d’endettement maximum. Plus que jamais la délégation d’assurance emprunteur constitue le levier permettant de baisser le coût d’un crédit à l’habitat. Crédit immobilier toujours plus cher Octobre poursuit la tendance observée depuis plus de dix-huit mois. Les taux d’intérêts continuent leur inexorable progression entamée début 2022 dans un contexte géopolitique toujours marqué par la guerre en Ukraine qui maintient l’inflation à des niveaux très élevés. Malgré un léger mieux en septembre avec un indice des prix à la consommation en zone euro à 4,3% contre 5,2% le mois précédent, les valeurs sont loin de l’objectif des 2% souhaité par la Banque Centrale Européenne. Pour contenir cette inflation, la BCE continue sa politique de resserrement monétaire. Le 20 septembre dernier, elle a de nouveau relevé ses taux directeurs, actant ainsi la dixième hausse depuis juillet 2022. Le taux de refinancement atteint désormais 4,50%, contre 0% jusqu’à fin juillet 2022. Il s’agit du plus haut niveau jamais atteint depuis le lancement de la monnaie unique. Le taux de refinancement est celui auquel les banques de détail empruntent auprès de l’institution, et par voie de conséquence, détermine aussi le taux auquel ces mêmes établissements vont prêter aux ménages. Taux à plus de 4% En ce début octobre, il semble difficile d’emprunter en-dessous de 4% (hors assurance de prêt immobilier et autres frais de garantie) quelle que soit la durée. Le taux moyen sur 20 ans tous profils confondus se situe à 4,15%, soit une progression de plus de 15 points par rapport au mois précédent. Sur 25 ans, les valeurs excèdent 4,25% et peuvent même atteindre 5% pour les dossiers les moins bien dotés. Pour bénéficier des meilleures conditions, il faut afficher des revenus confortables (au moins 80k€ par an), un apport personnel au moins équivalent à 20% du montant de l’opération et une épargne de précaution post-crédit représentant a minima 6 mensualités du crédit. Nouvelle progression du taux d’usure  Les taux d’emprunt augmentant, les taux d’usure suivent le même mouvement. Pour les prêts de 20 ans et plus, le taux maximum autorisé est proche de 6% en octobre 2023, à 5,80% exactement. Rappelons que le taux d’usure est mensualisé depuis février 2023, et ce, pour une durée provisoire jusqu’en janvier 2024. La décision de la Banque de France de réviser le taux légal à un rythme mensuel plutôt que trimestriel s’explique par la forte tension opérée par la remontée constante des taux d’intérêts. Avec un taux d’usure modifié plus régulièrement, les banques peuvent ajuster leurs barèmes davantage en conséquence de la rapide évolution monétaire. Voici, dans le détail, les taux d’usure applicables selon les durées : Prêt à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans : 4,31% Prêt à taux fixe d’une durée comprise entre 10 et moins de 20 ans : 5,55% Prêt à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus : 5,80% Prêt à taux variable : 5,40% Prêt relais : 5,79% Le taux d’usure exprime le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) que les banques ne peuvent dépasser lors de l’octroi d’un crédit immobilier. Cet indicateur contient obligatoirement tous les frais liés à l’obtention du financement bancaire, les intérêts, mais aussi tous les autres frais annexes inévitables (frais de dossier, garantie, assurance de prêt, etc.). D’après les courtiers en crédit, il faut en général une marge d’au moins 60 points entre le taux nominal et le taux d’usure pour financer la demande de prêt. Pour les dossiers à risques (senior, problème de santé, profession), le coût important de l’assurance emprunteur nécessite une marge bien supérieure. Outre son calcul qui s’est révélé inadapté, le taux d’usure est le même qu’on emprunte sur 20 ou 25 ans, ce qui discrimine les candidats obligés d’allonger la durée de remboursement pour minimiser leur endettement mensuel. Règles du HCSF inchangées Si la BdF a mis de l’eau dans son vin en décidant la mensualisation de l’usure, elle met en revanche son veto à une quelconque réforme des règles d’octroi du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière). D’aucuns espéraient un taux d’endettement bientôt assoupli, qui permettrait aux ménages solvables de s’endetter au-delà de limite des 35% (assurance de prêt incluse) sans mettre en péril leur reste à vivre. L’autre limite concerne la durée de remboursement, plafonnée à 25 ans (voire 27 ans pour un achat dans le neuf). Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait pourtant laissé entendre qu’il étudiait l’hypothèse d’un assouplissement des règles d’emprunt pour débloquer le secteur immobilier en pleine crise. C’était sans compter avec l’obstination aveugle du HCSF, organisme dont le président n’est autre que… Bruno Le Maire. Le levier de la délégation d’assurance Le crédit immobilier est peu rémunérateur pour les banques en raison des contraintes monétaires mais elles se rattrapent sur l’assurance emprunteur, produit générateur de très grosses marges. La manne financière de l’assurance de prêt est estimée autour de 8 milliards d’euros annuels, dont plus de 85% comptabilisés au bilan des banques. Avec des marges allant jusqu’à 70%, les banques sont bien peu compétitives face aux assureurs externes qui proposent des contrats jusqu’à trois fois moins chers. Ça tombe bien, puisque tout emprunteur peut faire valoir la loi Lagarde. Le libre choix de l’assurance emprunteur est un droit fondamental qui, via un comparateur d’assurance de prêt immobilier, permet d’accéder aux meilleures offres du marché et de les mettre en concurrence pour sélectionner la formule la mieux adaptée au prix le plus bas. En souscrivant une assurance de prêt individuelle, vous n’êtes pas à l’abri d’une bonne surprise : des économies qui se chiffrent en milliers d’euros sur la durée de votre crédit. Et qui dit assurance moins chère, dit aussi TAEG plus faible. Et c’est, parfois, la seule option pour rester sous l’usure et obtenir le financement d’un projet central dans la vie d’un ménage : devenir propriétaire de son logement.