Achat immobilier : attention à l'arnaque aux faux mails de vrais notaires
Internet, une zone où tout est possible pour les malveillants. Preuve en est la dernière arnaque relevée par UFC-Que Choisir. L'association alerte sur les nombreux cas de piratage de boîtes mail des notaires, faisant perdre des milliers d'euros aux acquéreurs d'un bien immobilier.
Mails falsifiés du notaire
Voilà un nouveau type d'escroquerie sur le net. Des pirates informatiques entrent dans la boîte mail des notaires et falsifient les courriels de ces officiers publics pour voler des particuliers acheteurs. L'arnaque est révélée par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir qui a reçu de nombreuses plaintes de personnes s'étant fait dérober des sommes importantes qu'elles croyaient avoir versées à leur notaire.
Dans une première affaire, un particulier qui finalisait la transaction d'un logement dans le Pas-de-Calais a perdu 50 000€. Dans une deuxième, un couple résidant à Pau a été délesté de 30 000€. Le procédé utilisé est toujours le même : un faux mail d'un vrai notaire égare la personne qui effectue un virement bancaire sur le compte des escrocs. De nombreux cas ont été recensés dans d'autres départements, comme le Nord, le Centre, l'Île-de-France, ou encore le Sud-Ouest. A chaque fois, les témoignages font état d'une utilisation frauduleuse de la messagerie du notaire.
Attention au RIB
Pour berner le particulier, le pirate, qui s'est introduit dans la boîte mail du notaire et a intercepté le courriel envoyé par l'officier public à son client, falsifie le contenu du message destiné à conclure la transaction immobilière, reprenant tous les éléments de la vente, mais en ajoutant en pièce jointe un RIB (Relevé d'Identité Bancaire) qui n'a pas les coordonnées de la Caisse des dépôts, mais celles d'un compte bancaire à l'étranger. Lorsque le client réalise qu'il s'est fait dépouiller, sa banque a déjà autorisé le virement.
La domiciliation du compte d'un office notarial est en effet toujours libellée auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), comme pour les huissiers de justice et d'autres professions réglementées manipulant des sommes qui ne leur appartiennent pas. Dans la première affaire, c'est la banque du particulier escroqué qui a alerté en constatant que les coordonnées bancaires ne correspondaient pas à celles de la CDC, mais à celles d’un compte à l’étranger.
Quelle protection ?
Ce n'est pas la première fois que les sites des notaires font l'objet de hacking (accès non autorisé à un système informatique). En début d'année 2021, le Conseil Supérieur du Notariat avait alerté sur la recrudescence des tentatives de fraudes et d'usurpation d'identité et de sites internet des notaires. Les cyber attaques sont désormais courantes pour ces professionnels, menacent leur réputation et peuvent mettre en péril la survie des études. L'approche des pirates peut se faire par l'envoi de faux documents avec l'en-tête d'un vrai office notarial, afin de détourner un héritage ou une donation. Les clients sont invités à transmettre leurs coordonnées bancaires ou à effectuer des versements.
Plus récemment au cours de cet été, des arnaques à l'assurance vie ont été relatées par l'association UFC-Que Choisir. La méthode est rodée : l'identité de vrais notaires est usurpée, la victime est le proche d'une personne décédée repérée sur les avis d'obsèques. Un faux contrat notarié est envoyé, une fois que la personne a transmis tous les documents demandés (pièce d'identité, livret de famille, justificatif de domicile, etc.) ; il suffit ensuite aux escrocs de réclamer le paiement de frais pour débloquer les sommes fantômes.
Les notaires recommandent de ne jamais faire de virement sur la base d'un RIB reçu par mail. Appelez l'office pour vérifier les coordonnées bancaires ou déplacez-vous à l'étude pour obtenir le RIB en mains propres.