Assurance emprunteur : Quels sont les frais de changement de contrat ?

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Si vous remboursez un crédit immobilier, vous avez certainement souscrit une assurance emprunteur dont le rôle est de prendre le relais de vos mensualités en cas décès, invalidité et d’incapacité de travail. Savez-vous que vous pouvez changer de contrat d’assurance pour diminuer votre charge mensuelle et faire de grosses économies sur la durée restante du prêt ? Cette démarche engendre-t-elle des frais ? Magnolia.fr démêle le vrai du faux.

L'assurance emprunteur : c’est quoi ?

L'assurance emprunteur est une couverture indispensable pour tout emprunteur souscrivant un crédit immobilier. Elle assure la prise en charge des mensualités de remboursement en cas de décès, d'invalidité ou d'incapacité de travail, protégeant ainsi à la fois l'emprunteur et le prêteur. En d'autres termes, elle sécurise le remboursement du prêt, même en cas de coup dur, évitant ainsi que la charge financière ne repose sur les proches de l'emprunteur ou ne mette en péril la stabilité financière de la famille.

Quelles lois facilitent le changement d'assurance emprunteur ?

Les lois encadrant l'assurance emprunteur ont considérablement évolué au cours des dernières années, rendant le processus de changement de contrat plus accessible et avantageux pour les emprunteurs.

Loi Lagarde (2010) : Cette loi a été la première à permettre aux emprunteurs de choisir librement leur assurance de prêt dès la mise en place du contrat, ouvrant la voie à la délégation d'assurance. Les banques ne peuvent plus imposer leur propre assurance, à condition que le contrat externe présente des garanties équivalentes.

Loi Hamon (2014) : Avec cette loi, les emprunteurs ont la possibilité de changer d'assurance dans les 12 mois suivant la signature de leur prêt, sans frais supplémentaires. Cela a offert plus de flexibilité et a facilité la comparaison des offres disponibles sur le marché.

Amendement Bourquin (2017) : Cet amendement permet aux emprunteurs de résilier leur contrat d'assurance à chaque date d'anniversaire, pour tous les prêts souscrits après le 1er mars 2017. Cette résiliation annuelle donne aux emprunteurs une opportunité régulière de revoir et potentiellement d'améliorer leur couverture.

Loi Lemoine (2022) : La plus récente de ces lois, la loi Lemoine, permet désormais aux emprunteurs de changer d'assurance à tout moment, sans condition de délai. Cela signifie qu'il n'est plus nécessaire d'attendre la date anniversaire du contrat ou de respecter un délai de préavis. La loi Lemoine facilite ainsi davantage le processus de changement d'assurance, offrant une liberté totale aux emprunteurs pour optimiser leurs contrats à tout moment.

Ces évolutions législatives visent à libéraliser le marché de l'assurance emprunteur, jusqu'alors dominé par les banques, et à encourager la concurrence, permettant ainsi aux emprunteurs de bénéficier de meilleures offres et de conditions plus favorables.

Avantages de changer d'assurance emprunteur

Réaliser des économies financières

L'une des principales motivations pour changer d'assurance emprunteur est la possibilité de réduire significativement le coût total de votre prêt immobilier. Les primes d'assurance emprunteur peuvent représenter jusqu'à 30% du coût total du crédit. En comparant les offres disponibles sur le marché, vous pouvez trouver une assurance proposant des garanties équivalentes, mais à un tarif plus compétitif. Par exemple, passer d'une assurance de groupe proposée par une banque à une assurance individuelle peut entraîner des économies substantielles. Les tarifs des assurances individuelles sont souvent plus attractifs car ils sont mieux adaptés au profil spécifique de l'emprunteur, contrairement aux contrats de groupe qui sont plus généraux.

Bénéficier de garanties mieux adaptées

Outre les économies financières, changer d'assurance emprunteur peut également vous permettre de bénéficier de garanties plus adaptées à votre situation personnelle et professionnelle. Vos besoins en matière de couverture peuvent évoluer avec le temps en fonction de divers facteurs tels que l'âge, l'état de santé, ou la profession.

Par exemple, si vous avez arrêté de fumer depuis plusieurs années, vous pouvez bénéficier de primes d'assurance réduites. De même, si votre situation professionnelle a changé et que vous n'exercez plus un métier à risque, cela peut également entraîner une baisse des cotisations. En souscrivant à une nouvelle assurance plus personnalisée, vous pouvez obtenir une couverture qui correspond mieux à votre situation actuelle, avec des garanties spécifiques qui répondent à vos besoins particuliers.

Bon à savoir : Les assurances de prêt individuel offrent souvent une plus grande flexibilité dans le choix des garanties optionnelles, comme la garantie perte d'emploi, invalidité permanente partielle ou totale, permettant ainsi de personnaliser davantage votre contrat.

Les frais associés au changement d'assurance emprunteur 

Frais de dossier et d'adhésion

Lorsque vous changez d'assurance emprunteur, vous devrez payer certains frais associés à la mise en place du nouveau contrat. Ces frais comprennent généralement :

  • Frais de dossier : Ces frais couvrent les coûts administratifs liés à l'examen de votre dossier par le nouvel assureur. Ils sont généralement modestes, de l'ordre de quelques dizaines d'euros.
  • Frais d'adhésion : Si vous souscrivez à une assurance via une mutuelle ou une association, des frais d'adhésion peuvent être requis. Ces frais sont souvent symboliques, environ 10€ par an, et servent à soutenir l'association dans ses missions d'aide aux assurés.

Absence de frais bancaires

La réglementation actuelle, en particulier les lois Hamon et Lemoine, protège les emprunteurs contre les frais imposés par les banques lors d'un changement d'assurance emprunteur. La banque ne peut facturer :

  • Aucun frais de dossier lors d’un changement d’assurance.
  • Aucun frais de résiliation ou d'avenant pour l'acceptation de la nouvelle assurance.

Cela signifie que, légalement, la banque ne peut pas vous pénaliser financièrement pour choisir une nouvelle assurance plus avantageuse.

Frais médicaux

En cas de changement de contrat, il se peut que le nouvel assureur demande des examens médicaux pour évaluer votre profil de risque. Cependant, ces frais sont à la charge de l'assureur. Les examens peuvent inclure des analyses de sang, des électrocardiogrammes, ou d'autres tests spécifiques en fonction de votre état de santé. De plus, grâce à la loi Lemoine, pour les prêts de moins de 200 000 € remboursés avant le 60ème anniversaire de l'emprunteur, le questionnaire de santé est supprimé, ce qui simplifie encore plus la procédure.

Comment changer son assurance emprunteur ?

Étapes à suivre

Changer d'assurance emprunteur peut sembler complexe, mais en suivant quelques étapes clés, vous pouvez simplifier ce processus et bénéficier rapidement des avantages d'un nouveau contrat.

Comparer les offres disponibles

La première étape consiste à comparer les différentes offres d'assurance emprunteur disponibles sur le marché. Utilisez notre comparateur en ligne pour obtenir un aperçu des tarifs et des garanties proposées par divers assureurs. Recherchez des contrats qui offrent un bon rapport qualité-prix tout en répondant aux exigences de votre banque en matière d'équivalence des garanties.

Souscrire au nouveau contrat d’assurance

Avant de résilier votre assurance actuelle, assurez-vous que le nouveau contrat est activé. Cela évitera toute période sans couverture. Contactez l'assureur choisi, remplissez les formalités nécessaires et signez le nouveau contrat. Si des examens médicaux sont requis, prenez rendez-vous rapidement pour éviter des retards.

Informer votre assureur actuel et votre banque

Une fois le nouveau contrat en place, informez votre assureur actuel et votre banque de votre intention de changer d'assurance. Envoyez une lettre recommandée avec accusé de réception, incluant les détails du nouveau contrat. La banque dispose alors de dix jours ouvrés pour accepter ou rejeter votre demande. Assurez-vous de bien respecter les conditions d’équivalence des garanties pour éviter un refus.

S’assurer de l’équivalence des garanties

L’équivalence des garanties est une condition essentielle pour que votre banque accepte le changement d’assurance. Utilisez la Fiche Standardisée d’Information (FSI) de votre contrat actuel pour comparer les garanties avec celles du nouveau contrat. Cette fiche, fournie lors de la signature du prêt, résume les garanties de manière concise, facilitant la comparaison.

Utilisation d’un courtier en assurance

Pour simplifier encore plus le processus, vous pouvez faire appel à un courtier en assurance emprunteur. Les courtiers sont des experts qui peuvent non seulement vous aider à trouver la meilleure offre, mais aussi s'occuper de toutes les démarches administratives pour vous. Leur connaissance approfondie du marché et des réglementations vous assure de bénéficier d'un contrat adapté à vos besoins, souvent à un tarif avantageux.

Avantages de passer par un courtier

  • Gain de temps : Le courtier s'occupe de toutes les recherches et formalités, vous permettant de vous concentrer sur d'autres aspects de votre vie.
  • Conseils personnalisés : En fonction de votre profil et de vos besoins, le courtier vous propose des solutions adaptées et optimisées.
  • Négociation des frais : Les courtiers ont souvent la possibilité de négocier des frais de dossier réduits ou même de les supprimer complètement.

Cas particulier : exemptions de questionnaire de santé

Conditions spécifiques

Grâce à la loi Lemoine, certaines conditions permettent d'échapper aux formalités médicales lors d’un changement d’assurance emprunteur. Cette exemption est applicable sous les conditions suivantes :

  • Pour les prêts immobiliers de moins de 200 000 €.
  • Si le remboursement du prêt est prévu avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur.
  • Pour les prêts en couple avec une quotité d’assurance de prêt de 50% sur chaque tête, le plafond est rehaussé à 400 000 €.

Cette mesure simplifie grandement le processus de changement d’assurance pour de nombreux emprunteurs, leur évitant ainsi des démarches médicales souvent perçues comme contraignantes et stressantes.

Changer d'assurance emprunteur est une opportunité à ne pas manquer pour réaliser des économies et optimiser votre couverture. Grâce aux récentes évolutions législatives, ce processus est devenu plus accessible et transparent, vous permettant de tirer pleinement parti des meilleures offres du marché.

Ne laissez pas votre contrat actuel vous coûter plus cher que nécessaire. Prenez le contrôle de votre assurance emprunteur dès aujourd'hui :

  • Comparez les offres en ligne pour trouver la couverture la plus avantageuse.
  • Contactez un courtier en assurance pour bénéficier de conseils personnalisés et simplifier vos démarches.
  • Souscrivez à un nouveau contrat et informez votre banque pour commencer à économiser.

Agissez maintenant ! Utilisez notre comparateur d'assurance emprunteur pour découvrir les meilleures offres du marché et commencez à économiser dès aujourd'hui. Pour une assistance personnalisée, prenez rendez-vous avec un de nos courtiers experts. Ne laissez pas une assurance inadaptée grever votre budget, faites le choix judicieux pour votre avenir financier.

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Les banques font tout pour dissuader l’emprunteur de souscrire un contrat externe, en avançant parfois des arguments fallacieux. Vous pouvez facilement vous rattraper dans un deuxième temps. Depuis l'entrée en vigueur de la loi Lemoine en 2022, les emprunteurs peuvent résilier leur assurance à tout moment, sans frais ni justification. Cette mesure favorise la concurrence et permet de réaliser des économies significatives en comparant les offres du marché.  Utilisez cette opportunité pour trouver une assurance mieux adaptée à vos besoins et à votre budget. Vous pouvez le faire dès le lendemain de la signature de l’offre de crédit. Plus tôt vous engagez la démarche, plus importantes seront les économies, puisque le coût de l’assurance de prêt immobilier est calculé sur le capital restant dû. 3. Comparez les contrats individuels et collectifs Les banques proposent généralement des contrats d'assurance groupe, mutualisant les risques entre tous les emprunteurs. Cependant, ces contrats ne tiennent pas toujours compte des spécificités individuelles.  Les contrats individuels, proposés par des assureurs externes, peuvent offrir des tarifs plus compétitifs et des garanties personnalisées. Il est donc judicieux de comparer ces deux types de contrats pour choisir celui qui vous convient le mieux. Mettez les offres en concurrence grâce à un comparateur d’assurance emprunteur : vous avez accès aux contrats alternatifs les plus compétitifs du marché, en adéquation avec vos besoins et dans le respect de l’équivalence de garanties avec l’assurance bancaire. 4. Analysez attentivement les garanties et exclusions Avant de souscrire un contrat d’assurance emprunteur, il est essentiel de bien comprendre les garanties proposées et les exclusions éventuelles. Les garanties de base incluent généralement le décès et la perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA).  Des garanties complémentaires, telles que l'incapacité temporaire de travail (ITT) ou l'invalidité permanente partielle (IPP) ou totale (IPT), peuvent être ajoutées en fonction de votre situation. Assurez-vous également de vérifier les exclusions, comme les sports dangereux, les métiers à risques ou certaines pathologies, qui pourraient limiter votre couverture.​ 5. Tenez compte de votre profil et de votre situation Le coût de l'assurance emprunteur dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge, l'état de santé, la profession et les habitudes de vie. Par exemple, un non-fumeur en bonne santé paiera généralement moins qu'un emprunteur fumeur présentant des problèmes de santé. Certaines professions à risque peuvent également entraîner des surprimes. Il est donc important de choisir un contrat adapté à votre profil pour éviter de payer des garanties inutiles.​ Les assureurs alternatifs sont mieux placés que les bancassureurs pour couvrir les risques accrus en matière de santé, de profession ou de pratiques sportives. Les contrats proposés présentent très souvent des options de rachat d’exclusion de ces risques, ce qui vous permet d’être protégé en cas de survenance d’un sinistre exclu dans les conditions générales. 6. Utilisez des comparateurs en ligne Les comparateurs d'assurance en ligne sont des outils précieux pour évaluer rapidement les différentes offres du marché. En renseignant quelques informations sur votre profil et votre projet immobilier, vous pouvez obtenir des devis personnalisés et comparer les tarifs, les garanties et les conditions générales. Cela vous permettra de faire un choix éclairé et d'optimiser le coût de votre assurance emprunteur.​ N'hésitez pas à demander l’aide en expert. Le rôle d’un courtier en assurance de prêt est de vous accompagner dans la sélection du contrat adapté à votre situation au meilleur prix. 7. Négociez avec votre banque Même si vous choisissez une assurance externe, il est possible de négocier avec votre banque pour obtenir de meilleures conditions de prêt. Présentez-lui les offres concurrentes que vous avez obtenues et mettez en avant les garanties équivalentes ou supérieures de votre contrat. Une bonne préparation et une argumentation solide peuvent vous aider à convaincre votre conseiller bancaire d'accepter votre choix d'assurance. En suivant ces conseils, vous pourrez optimiser votre assurance emprunteur, réaliser des économies et sécuriser votre crédit immobilier. N'oubliez pas que chaque situation est unique, et qu'il est important de bien analyser vos besoins et les offres disponibles pour faire le meilleur choix.  

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Mutuelle santé : 5 questions à se poser sur le tiers payant

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Bon à savoir : certaines mutuelles limitent le tiers payant à certains professionnels de santé ou à certains actes (ex. : consultations généralistes, pharmacie), alors que d’autres l’étendent largement. Astuce : vérifiez si votre mutuelle est partenaire d’un réseau de soins, car cela favorise l’application automatique du tiers payant chez les professionnels affiliés. Choisir une mutuelle avec tiers payant vous garantit une couverture santé sans avance de frais de manière totale ou partielle (voir plus bas).  Sur quoi s’applique le tiers payant en santé ? Les principes du tiers payant peuvent s’appliquer sur tout acte pris en charge par l’Assurance maladie : consultations, médicaments, analyses, radiologie, hospitalisation… mais avec des variations selon le professionnel ou le type de soin. En pratique, il est quasiment généralisé : en pharmacie  dans les laboratoires d’analyses  dans les centres de santé  dans les hôpitaux publics  chez de nombreux médecins libéraux, notamment généralistes et spécialistes. En revanche, certains secteurs restent à la traîne : dentistes libéraux (hors centres dentaires), kinés, infirmiers, radiologues appliquent le tiers payant de manière plus sélective. Certains soins ne sont jamais concernés, notamment : la médecine douce (ostéopathie, acupuncture, sophrologie…)  la chirurgie esthétique, non remboursée  les médicaments non substituables, sauf si mention du médecin. Est-ce que le tiers payant est automatique ? Non, le tiers payant n’est pas automatique pour tous. Mais dans certains cas, les professionnels de santé ont l’obligation de l’appliquer. Il s’agit notamment de : Bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S)  Personnes couvertes par l’Aide médicale d’État (AME)  Patients en Affection de Longue Durée (ALD)  Femmes enceintes à partir du 6e mois jusqu’à 12 jours après l’accouchement Femmes ayant recours à une IVG  Jeunes femmes de moins de 26 ans dans le cadre de la contraception (actes et contraceptifs) Personnes victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle  Victimes d’un attentat  Personnes bénéficiant de programmes de prévention (M’T Dents, dépistages organisés, etc.). Dans ces cas précis, le tiers payant s’applique de droit, sans que le patient ait besoin d’en faire la demande. Pour les autres assurés, le tiers payant peut être accordé sur présentation des justificatifs (carte Vitale, attestation de mutuelle), mais reste facultatif et dépend de la politique du professionnel de santé. Comment fonctionne le tiers payant ? Le fonctionnement du tiers payant repose sur la présentation de 2 éléments : La carte Vitale, mise à jour  La carte de tiers payant délivrée par la mutuelle santé. Ces documents permettent au professionnel de santé de transmettre directement les informations aux caisses et complémentaires pour un remboursement sans avance de frais. À noter : pour les situations particulières (ALD, grossesse, C2S, etc.), il est essentiel de mettre à jour sa carte Vitale régulièrement, notamment dans les bornes en pharmacie ou en caisse primaire. Pour les patients dans l’incapacité de se déplacer, l’Assurance maladie peut être contactée par courrier ou téléphone pour mettre à jour les droits ou les cartes. En cas de tiers payant accepté, le professionnel de santé est payé directement par l’Assurance maladie et/ou la mutuelle, évitant ainsi une avance pour le patient. Le tiers payant est-il total ou partiel ? Il existe 2 formes de tiers payant : 1. Le tiers payant partiel Il concerne uniquement la part prise en charge par l’Assurance maladie (ex. : 70 % pour une consultation classique). Le patient doit régler le reste à charge, soit : la participation forfaitaire de 2 € par consultation les dépassements d’honoraires éventuels  la part complémentaire, remboursable ensuite par la mutuelle. Exemple : Une consultation à 50 € chez un spécialiste en secteur 2 : L’Assurance maladie rembourse 19 € (70 % de 30 € - participation forfaitaire de 2 €) ; Le patient paie 29 € au médecin, dont une partie sera remboursée par la complémentaire. 2. Le tiers payant total Dans ce cas, le patient ne paie rien sur le moment. L’Assurance maladie prend en charge sa part, et la mutuelle couvre le reste immédiatement. Cela suppose que : Le professionnel accepte le tiers payant intégral. La mutuelle couvre bien les frais restants. Aucun dépassement d’honoraires n’est à la charge de l’assuré (ou est remboursé selon le contrat). Attention : certains frais peuvent malgré tout être déduits ultérieurement par l’Assurance maladie (franchise médicale, participation forfaitaire). Le tiers payant total est le plus avantageux pour les patients, mais il dépend de plusieurs conditions : le contrat de mutuelle, les accords de tiers payant, et l’acceptation du professionnel. Ce qu’il faut retenir sur le tiers payant Le tiers payant est un levier essentiel d’accès aux soins. Il permet d’éviter une avance de frais, mais son application varie selon les actes, les professionnels, et le contrat de mutuelle. Grâce aux obligations sur le 100 % santé et à l’automatisation pour certains publics, le dispositif gagne en accessibilité. Cependant, pour en bénéficier pleinement, il est crucial de : Vérifier les garanties de sa mutuelle  Mettre à jour régulièrement sa carte Vitale  Identifier les professionnels acceptant le tiers payant total. Conseil d’expert : avant chaque consultation, pensez à demander si le professionnel pratique le tiers payant (et sous quelle forme), pour éviter toute mauvaise surprise.

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Assurance emprunteur : contrat bancaire ou individuel, quel est le moins cher en 2025 ?

En 2025, face à un marché immobilier qui se redresse peu à peu et une réglementation favorable à la concurrence, les emprunteurs se posent la question légitime : vaut-il mieux choisir le contrat d’assurance de prêt proposé par la banque ou opter pour un contrat individuel auprès d’un assureur alternatif ? Tour d’horizon du marché, des tarifs et des arbitrages clés pour faire le bon choix. Un marché immobilier en crise mais en voie de stabilisation Depuis 2021, le marché immobilier a connu une baisse drastique de ses volumes de transactions, passant de 1,2 million de ventes à environ 780 000 en 2024. Cette chute, liée à la hausse des taux d’intérêts, a mécaniquement réduit les opportunités commerciales pour l’assurance emprunteur. Mais les signaux d’un redémarrage se précisent : plusieurs assureurs constatent un regain d’activité depuis fin 2024, augurant une reprise progressive en 2025. Cette dynamique nouvelle offre un contexte favorable à une concurrence plus vive entre bancassureurs et assureurs alternatifs. Surtout que la loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, permet désormais aux emprunteurs de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans attendre la date anniversaire du contrat. Loi Lemoine : vers une démocratisation du changement d’assurance Après les lois Lagarde (2010), Hamon (2014) et l’amendement Bourquin (2018), la loi Lemoine représente une avancée majeure en matière de liberté de choix pour l’emprunteur. Elle autorise la résiliation du contrat d’assurance quand l’emprunteur le souhaite, et ce dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt, ouvrant ainsi la voie à une véritable concurrence tarifaire. Mais en pratique, les effets de cette loi ont été quelque peu ralentis par le contexte économique. Les bancassureurs, en position de quasi monopole lors de la souscription du crédit (77 % de parts de marché), ne facilitent pas toujours la substitution. Allers-retours administratifs, délais rallongés, contre-offres de dernière minute… autant de freins, certains à la limite de la légalité, qui rendent le changement d’assurance plus complexe qu’il n’y paraît.  Et pour cause, les marges bancaires sur l’assurance de prêt peuvent aller jusqu’à 70%, une manne à laquelle les établissements de crédit ne comptent pas renoncer.  Contrat groupe ou contrat individuel : 2 approches bien distinctes Les banques proposent généralement des contrats groupes, standardisés, avec des garanties mutualisées. Ces formules sont simples à souscrire et directement intégrées au crédit immobilier. En face, les contrats individuels des assureurs alternatifs offrent une tarification personnalisée, souvent plus compétitive, notamment pour les profils jeunes, non-fumeurs ou présentant peu de risques de santé. Quelle part de marché pour les assureurs alternatifs ? Selon les derniers chiffres, les assureurs hors bancassurance détiennent désormais près de 23 % du marché à la souscription. Et leur part ne cesse de croître grâce à la montée en puissance des résiliations post-crédit. Entre 2022 et 2024, le taux de résiliation a d’ailleurs doublé. Le modèle d’acquisition a changé : aujourd’hui, 70 % des contrats individuels sont souscrits après la signature du prêt immobilier. La progression des assureurs alternatifs reste très lente et plus que modérée : leurs parts de marché sont passées de 15,6% en 2021 à 16,1% en 2023, les bancassureurs détenant près de 84% des contrats d’assurance de prêt en stock.  Combien peut-on économiser en changeant d’assurance emprunteur ? C’est la question centrale pour les emprunteurs en 2025 : les contrats individuels sont-ils vraiment plus avantageux financièrement ? D’après le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), le bilan est nuancé : Dans 32 % des cas, le contrat de la banque reste moins cher. Dans 36 % des cas, le contrat individuel permet de gagner jusqu’à 2 000 € sur toute la durée du prêt (soit environ 8,50 € d’économie mensuelle sur 20 ans). Dans les 32 % restants, l’écart dépasse les 2 000 €, avec même 2 % des cas où l’économie dépasse 7 000 €. À retenir : les économies potentielles varient fortement selon le profil de l’emprunteur, son âge, son état de santé, la durée restante du prêt et le capital assuré. Critères Contrat bancaire Contrat individuel (en délégation) Tarification Standardisée, peu personnalisée Personnalisée selon âge, profession, santé Coût moyen Souvent plus élevé sur toute la durée du prêt Plus de 7 000€ d’économies potentielles Souscription Automatique avec le prêt immobilier Démarche séparée, souvent avec un courtier Souplesse des garanties Limitée, garanties uniformisées Plus de choix, ajustements possibles, rachat d’exclusion de garantie Accès au changement Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine, mais manœuvres dilatoires des banques Résiliation à tout moment grâce à la loi Lemoine Profil idéal Emprunteur avec risque aggravé ou prêt court Jeunes, non-fumeurs, bons profils de santé Parts de marché à la souscription du prêt (2024) 77% 23% (en hausse) Une guerre tarifaire toujours plus intense La bataille se joue essentiellement sur le prix. Depuis une dizaine d’années, les assureurs alternatifs ont ajusté leurs grilles tarifaires à plusieurs reprises pour séduire les emprunteurs. Swiss Life, Cardif, Groupama, Alptis ou encore April ont ainsi multiplié les offres et segmenté leur clientèle pour proposer des couvertures adaptées à tous les profils, des jeunes actifs aux professions libérales. Les bancassureurs ont dû réagir : entre 2019 et 2023, leurs tarifs ont baissé de 15 % à 23 % en moyenne. Cette stratégie vise à limiter l’évasion de leurs clients vers la concurrence. L’importance de bien maîtriser la substitution Changer de contrat d’assurance emprunteur reste une démarche encadrée. Pour réussir sa substitution, il faut respecter plusieurs étapes :  envoi d’un nouveau contrat qui présente une équivalence de garanties avec celui de la banque acceptation par cette dernière dans les 10 jours ouvrés mise en place du nouveau contrat et rédaction de l’avenant résiliation de l’ancien.  Cette complexité a incité de nombreux courtiers à investir massivement dans des outils de gestion et des plateformes d’accompagnement. Certains, comme le courtier Magnolia.fr qui propose une palette de 29 contrats, ont même mis en place des services internes dédiés aux procédures de résiliation et de substitution. Objectif : fluidifier le parcours et lever les blocages. Assurabilité, mutualisation… les nouveaux enjeux du marché La baisse des tarifs pose aussi la question de la rentabilité. Avec l’accès à l’assurance emprunteur sans questionnaire médical pour les prêts inférieurs à 200 000 €, le risque de sinistres augmente. Pourtant, le ratio sinistres/primes reste raisonnable (autour de 50 %), bien inférieur à d’autres branches comme l’auto ou la santé. Pour que le modèle reste pérenne, assureurs et banques doivent affiner leur tarification et leur sélection des risques. Certains craignent une segmentation excessive, où seuls les meilleurs profils bénéficient des offres les plus avantageuses, remettant en cause la logique de mutualisation des risques en assurance emprunteur. Ce qu’il faut retenir Le contrat bancaire garde l’avantage de la simplicité et de l’intégration directe à l’offre de prêt. Il reste compétitif pour certains profils, notamment en cas de conditions négociées. En revanche, les contrats individuels se révèlent nettement plus économiques pour deux tiers des emprunteurs, surtout ceux qui prennent le temps de comparer les offres et d’optimiser leur couverture.