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Du Crédit d’Impôt Transition Energétique à MaPrimeRénov’ : tout comprendre sur la nouvelle aide à la rénovation

Article écrit par

Astrid Cousin

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Magnolia.fr

Le Crédit d’Impôt Transition Energétique (CITE) était une aide fiscale créée en 2014 pour encourager les particuliers à réaliser des travaux pour améliorer la performance énergétique de leur logement. Concrètement, il permettait de déduire une partie des dépenses engagées du montant de l’impôt sur le revenu. Mais depuis sa suppression progressive entre 2020 et 2021, beaucoup de ménages ne savent plus s’ils peuvent encore en bénéficier ni quelles démarches effectuer pour financer leurs travaux de rénovation.

Cette confusion n’a rien d’anodin, le CITE a été remplacé par MaPrimeRénov’, puis complété par d’autres dispositifs (CEE, éco-PTZ, aides locales). Entre critères d’éligibilité, conditions de ressources et calendriers qui ont changé plusieurs fois, les particuliers peinent à s’y retrouver. Ce guide fait le point sur ce qu’était réellement le CITE, les raisons de sa disparition et les nouvelles aides qui prennent aujourd’hui le relais pour soutenir la rénovation énergétique des logements.


Pourquoi le Crédit d’Impôt Transition Énergétique a-t-il disparu ?

Pendant des années, le Crédit d’Impôt Transition Énergétique a soutenu les ménages dans leurs travaux d’isolation et de chauffage plus écologique. Pourtant, ce dispositif a été supprimé. 

Un dispositif efficace mais complexe à gérer

Le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) fonctionnait en vous permettant de déduire de votre impôt sur le revenu une partie des dépenses réalisées pour des travaux d’efficacité énergétique (isolation, chauffage, etc.). Mais ce mécanisme fiscal présentait des contraintes importantes :

  • Vous deviez d’abord avancer les frais, puis attendre l’année suivante pour l’alléger via votre déclaration d’impôt.
  • Vous deviez remplir des formulaires précis et fournir des justificatifs techniques (factures, attestations RGE).
  • Certains travaux qui répondaient peu aux critères du moment étaient exclus ou progressivement écartés au fil des lois de finances.
  • Le délai entre l’engagement des travaux et la déduction effective pouvait être long, ce qui pesait sur votre trésorerie.

Résultat : même si le dispositif était intéressant sur le papier, la complexité administrative et le délai de retour sur investissement ont freiné de nombreux particuliers.

Des plafonds et critères d’éligibilité jugés inéquitables

Le CITE reposait sur des conditions strictes de ressources et des plafonds qui variaient selon la composition du foyer. Si vos revenus dépassaient le seuil, vous pouviez être exclu, même pour des travaux utiles.
De plus :

  • Le type de travaux admissibles évoluait : par exemple, dès 2018, les fenêtres ou certaines chaudières fioul perdaient leur éligibilité si elles ne répondaient pas à des performances strictes.
  • L’ancienneté du logement (résidence principale, bâtiment de plus de 2 ans) était une condition incontournable.
  • Le cumul avec d’autres aides était encadré dans certaines périodes (octobre-décembre 2020 notamment), ce qui pouvait bloquer des bénéfices dont vous pensiez bénéficier.

Ces critères mouvants ont créé un sentiment d’injustice : certains foyers perdaient l’accès au dispositif alors qu’ils en avaient besoin, simplement à cause d’un seuil de revenu ou d’un choix de travaux intermédiaire.

La volonté de l’État de rendre les aides plus simples et accessibles

Dès les années précédant la suppression du CITE, les pouvoirs publics ont cherché à simplifier l’accès aux aides à la rénovation énergétique. Plusieurs éléments motivent ce choix :

  • Le CITE, pour être efficace pour tous, aurait dû être transformé en dispositif plus lisible, sans démarche fiscale complexe.
  • En transformant l’aide en prime directe, l’État garantit un versement plus rapide, sans attendre votre déclaration d’impôt.
  • L’ouverture de l’aide à un plus large public, sans exclusion automatique en fonction des revenus, incarne une volonté d’inclusion énergétique.
  • Enfin, ce modèle permet une meilleure transparence budgétaire : les aides ne dépendent plus de l’impôt payé, mais sont clairement définies selon des barèmes et des conditions.

C’est dans ce contexte que le CITE, progressivement supprimé entre 2020 et 2021, a laissé sa place à MaPrimeRénov’, conçue pour être plus directe, simple et accessible au plus grand nombre.

Comment savoir si vos anciens travaux restaient éligibles ?

C’est la grande question de la période de transition : certains ménages ont signé un devis avant la suppression du CITE. D’autres ont payé après. Dans quels cas l’aide a-t-elle été maintenue ?

Les dépenses engagées avant 2021

Lorsque le crédit d’impôt transition énergétique a été supprimé, l’État a prévu une période de tolérance pour ne pas pénaliser les foyers déjà engagés. Concrètement :

  • Si vous aviez accepté un devis et versé un acompte avant le 31 décembre 2020, vous pouviez encore bénéficier du CITE, même si les travaux étaient achevés ou payés plus tard.
  • Les dépenses engagées en 2018 ou 2019 et payées en 2020 restaient éligibles.
  • Les factures réglées en 2021 pouvaient aussi être prises en compte si le devis et l’acompte dataient de 2019 ou 2020.

Ces cas de maintien visaient les ménages qui n’avaient pas eu le temps de finaliser leurs chantiers dans les délais administratifs. Ce régime transitoire a donc permis de sécuriser plusieurs milliers de dossiers en attente de paiement ou de facturation.

Le maintien transitoire prévu par la loi de finances 2021

La loi de finances 2021 (article 53) a formalisé ces dispositions. Objectif : assurer la continuité entre le CITE et MaPrimeRénov’ tout en évitant les doublons. Ce maintien a concerné principalement :

Type de dépense

Montant ou plafond forfaitaire

Conditions

Foyers fermés et inserts à bûches ou granulés

600 € de crédit d’impôt

Travaux engagés avant 2021

Systèmes de charge pour véhicules électriques

75 % du montant dans la limite de 300 € (puis 500 € depuis 2024)

Dépenses effectuées entre 2021 et 2025

Autres travaux (isolation, chauffage, etc.)

selon barème CITE en vigueur en 2020

Devis signé avant 31/12/2020

Cette transition s’est éteinte définitivement en 2021, date à laquelle MaPrimeRénov’ a pris le relais pour tous les ménages.

Quelles sont les erreurs fréquentes encore commises aujourd’hui ?

Même plusieurs années après la suppression du CITE, les confusions persistent. Voici les malentendus les plus courants et comment les éviter.

Confondre crédit d’impôt et prime directe

Le crédit d’impôt agissait après coup : vous déclariez vos dépenses, puis la réduction venait alléger l’impôt dû l’année suivante. MaPrimeRénov’, elle, fonctionne en temps réel : la prime est calculée et versée directement sur votre compte, dès la validation du dossier.

Cette différence change tout : avec la prime, plus besoin d’avancer la totalité du coût ni d’attendre un an pour en ressentir les effets sur votre budget.

Penser que le CITE est encore actif

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2021, le CITE est définitivement supprimé. Si un professionnel vous promet un “crédit d’impôt transition énergétique”, méfiez-vous : l’aide en vigueur s’appelle MaPrimeRénov’.

Aucune dépense effectuée depuis le 1ᵉʳ janvier 2021 ne peut plus ouvrir droit au crédit d’impôt transition énergétique. Vérifiez toujours les informations sur les portails officiels :

Oublier la condition du professionnel RGE

Les travaux doivent être réalisés par un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Cette certification atteste que le professionnel respecte les critères techniques exigés par l’État. Sans ce label, votre demande d’aide est automatiquement refusée.

Comment s’y retrouver parmi les aides à la rénovation aujourd’hui ?

Depuis la disparition du CITE, les aides à la rénovation se sont multipliées. MaPrimeRénov’ est la plus connue, mais elle n’est pas la seule. 

Une logique de cumul et de complémentarité

Bonne nouvelle : la fin du crédit d’impôt transition énergétique n’a pas réduit le soutien public, elle l’a restructuré. Aujourd’hui, plusieurs dispositifs peuvent se cumuler pour alléger le coût de vos travaux, à condition de respecter les critères propres à chacun.

Parmi les plus courants :

  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : permet d’emprunter jusqu’à 50 000 € sans intérêt, sur une durée maximale de 20 ans, pour financer les travaux éligibles à MaPrimeRénov.
  • Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : une aide financée par les fournisseurs d’énergie (EDF, TotalEnergies, Engie) sous forme de prime ou de bon d’achat. Elle est cumulable avec MaPrimeRénov’, mais doit être demandée avant la signature du devis.
  • Les aides locales et régionales : plusieurs collectivités complètent les dispositifs nationaux, notamment pour l’isolation, le solaire ou la rénovation globale.
  • Le prêt à l’amélioration de l’habitat (CAF) : réservé aux allocataires, il finance jusqu’à 80 % des dépenses dans la limite de 1 067,14 € à un taux de 1 %.

Ces aides ne remplacent pas le CITE à elles seules, mais elles se complètent : certaines réduisent le montant des travaux, d’autres facilitent le financement.

Une politique publique qui vise la performance énergétique globale

Le passage du CITE à MaPrimeRénov’ s’inscrit dans une vision de long terminover mieux plutôt que rénover morceau par morceau. La France compte encore près de 5,2 millions de “passoires thermiques” (logements classés F ou G, Observatoire national de la rénovation énergétique, 2024). 

Pour réduire ce chiffre, les pouvoirs publics privilégient désormais les rénovations globales, qui combinent isolation, chauffage, ventilation et énergies renouvelables. Cette approche s’accompagne de nouveaux objectifs européens :

  • D’ici 2030, chaque État membre doit réduire la consommation énergétique moyenne des bâtiments résidentiels d’au moins 16 %.
  • En France, la stratégie nationale bas carbone (SNBC) vise la neutralité climatique d’ici 2050, ce qui suppose d’accélérer les rénovations complètes.

Le ministère de la Transition écologique rappelle que « Les aides ne visent plus seulement à changer un équipement, mais à améliorer durablement le confort et la performance du logement. »

FAQ - CITE

Question fréquente

Réponse claire

Le crédit d’impôt transition énergétique existe-t-il encore ?

Non. Il a disparu depuis le 1ᵉʳ janvier 2021 et a été remplacé par MaPrimeRénov’.

Peut-on cumuler plusieurs aides ?

Oui, MaPrimeRénov’ est cumulable avec les CEE, l’éco-PTZ et certaines aides locales.

Faut-il toujours passer par un artisan RGE ?

Oui, c’est obligatoire pour bénéficier de toutes les aides publiques.

Les locataires peuvent-ils demander MaPrimeRénov’ ?

Non directement, mais les propriétaires bailleurs peuvent déposer la demande et répercuter les bénéfices sur le logement.

Où trouver un simulateur officiel ?

Sur le site France-renov.gouv.fr, la plateforme publique qui centralise toutes les aides à la rénovation.