Travaux

Travaux immobilier : les aides à la rénovation

Article écrit par

Astrid Cousin

Responsable contenu

Magnolia.fr

Rénover son logement est une démarche importante, à la fois pour améliorer son confort de vie, respecter la réglementation, valoriser son patrimoine et répondre aux enjeux environnementaux actuels. Isolation thermique, remplacement du système de chauffage, installation d’équipements économes en énergie ou encore rénovation globale : autant de projets qui peuvent représenter un investissement financier conséquent. 

Heureusement, plusieurs aides publiques à la rénovation énergétique existent en France. Parmi les plus connues, on retrouve MaPrimeRénov’ et le Certificat d’Économie d’Énergie (CEE). Ces dispositifs permettent d’alléger considérablement le coût des travaux, tout en incitant les ménages à s’engager dans une démarche durable.

Dans cet article, nous détaillons actuellement toutes les aides disponibles, leurs conditions d’éligibilité et leurs avantages, afin de vous aider à concrétiser vos projets immobiliers sans alourdir votre budget.


Pourquoi entreprendre des travaux de rénovation énergétique ?

Avant de rentrer dans le détail des aides, il est essentiel de comprendre pourquoi la rénovation énergétique est devenue une priorité pour les particuliers et les pouvoirs publics.

Réduire sa consommation d’énergie

Un logement mal isolé peut représenter une véritable passoire thermique. Selon l’ADEME, près de 45 % des déperditions de chaleur proviennent de la toiture et des murs. Les travaux de rénovation permettent donc de diminuer sa facture énergétique de façon significative, tout en améliorant son confort au quotidien.

Valoriser son patrimoine immobilier

Un bien immobilier rénové et économe en énergie prend de la valeur sur le marché. Avec le durcissement progressif des normes énergétiques et l’interdiction progressive de la mise en location des logements les plus énergivores, investir dans la rénovation devient incontournable pour préserver la rentabilité d’un patrimoine.

Contribuer à la transition écologique

Rénover son logement, c’est aussi réduire son empreinte carbone. Le secteur du bâtiment représente environ 29 % des émissions de CO₂ en France. En améliorant la performance énergétique des habitations, on participe activement aux objectifs nationaux de neutralité carbone fixés pour 2050.

La réglementation en matière de rénovation énergétique

La loi Climat et Résilience d’août 2021 a introduit des obligations fortes pour lutter contre les passoires thermiques. Depuis janvier 2023, les logements classés G+ au DPE ne peuvent plus être loués. En 2025, cette interdiction s’étendra à tous les logements classés G, puis aux F en 2028. 

De plus, pour bénéficier des aides publiques comme MaPrimeRénov’, il est obligatoire de faire appel à des entreprises certifiées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ces évolutions réglementaires incitent fortement les propriétaires à entreprendre des travaux rapidement, sous peine de voir leur bien perdre de la valeur ou devenir impossible à louer.

Le Crédit d’Impôt Transition Énergétique (CITE)

Qu’est-ce que le CITE ?

Le Crédit d’Impôt Transition Énergétique (CITE) est une aide fiscale qui permettait de déduire une partie des dépenses engagées pour certains travaux de rénovation énergétique de son impôt sur le revenu. Bien qu’il ait été remplacé progressivement par MaPrimeRénov’, il reste important d’en comprendre le fonctionnement car certains ménages en bénéficient encore pour des travaux engagés avant sa suppression définitive en janvier 2021.

Travaux éligibles

Le CITE concernait principalement les travaux permettant d’améliorer la performance énergétique d’un logement :

  • Isolation thermique (murs, toitures, planchers)
  • Remplacement des fenêtres simple vitrage par du double vitrage performant
  • Installation d’un système de chauffage ou de production d’eau chaude utilisant une énergie renouvelable
  • Pose d’une chaudière à condensation ou à très haute performance énergétique

Conditions d’éligibilité

  • Le logement devait être achevé depuis plus de 2 ans.
  • Le bénéficiaire devait être propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit.
  • Les travaux devaient être réalisés par une entreprise certifiée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

Taux et montant de l’aide

Le CITE prenait la forme d’un forfait par type de travaux, dans la limite de 75 % du montant des dépenses engagées, et des plafonds définis en fonction de la composition du foyer.

Même s’il n’existe plus aujourd’hui, le CITE a ouvert la voie à MaPrimeRénov’, qui en a repris les grands principes tout en les simplifiant.

MaPrimeRénov’ : l’aide phare pour vos travaux

Présentation

Depuis 2021, MaPrimeRénov’ est devenue l’aide principale pour financer des travaux de rénovation énergétique. Fusionnant le CITE et les aides de l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat), ce dispositif vise à rendre les rénovations plus accessibles à tous, quels que soient les revenus.

Qui peut en bénéficier ?

  • Tous les propriétaires occupants, sans condition de ressources
  • Les propriétaires bailleurs, afin d’inciter à la rénovation du parc locatif privé
  • Les copropriétés, dans le cadre de travaux de rénovation des parties communes

Travaux éligibles

MaPrimeRénov’ finance un large éventail de travaux, notamment :

  • Isolation des murs, planchers et combles
  • Remplacement des systèmes de chauffage énergivores (chaudière au fioul, par exemple)
  • Installation d’équipements utilisant des énergies renouvelables (pompe à chaleur, chauffe-eau solaire, poêle à granulés)
  • Audit énergétique du logement
  • Rénovation globale pour atteindre une meilleure performance énergétique

Montant de l’aide

Le montant dépend de plusieurs critères :

  • Les revenus du foyer
  • La nature des travaux réalisés
  • Le gain énergétique obtenu

Nouvelle version de MaPrimRénov’ à compter du 30 septembre 2025

Fermé depuis juin 2025, le guichet des dépôts de dossiers pour MaPrimRénov’ rouvre le 30 septembre 2025, mais avec des ajustements majeurs. Seuls les dossiers de rénovation par mono-geste restaient éligibles durant cette période transitoire.

L’objectif affiché est de recentrer l’aide sur 2 priorités : les ménages aux revenus modestes et les rénovations globales permettant un saut énergétique significatif

  • Des montants revus à la baisse

Le barème d’aide a été révisé. Désormais :

  • Pour un gain de 2 classes énergétiques, le plafond d’aide est fixé à 30 000 € (au lieu de 40 000 €).
  • Pour une amélioration de 3 classes ou plus, le plafond maximal descend à 40 000 € (contre 55 000 € auparavant).
  • Le plafond exceptionnel de 70 000 € pour les rénovations atteignant 4 classes de gain est supprimé.

Autre mesure forte : la disparition du bonus « passoire thermique », qui apportait un supplément de 10 % pour encourager la rénovation des logements classés F ou G au DPE.

  • Réouverture du parcours « Rénovation d’ampleur »

Après plusieurs mois de suspension liée à des fraudes, le guichet MaPrimeRénov’ pour la rénovation globale est de nouveau accessible à partir du 30 septembre 2025. Ce parcours, plus complexe, exige un accompagnement structuré mais permet des gains énergétiques conséquents grâce à une approche globale des travaux (isolation, chauffage, ventilation).

  • Un recentrage sur les ménages modestes

Le gouvernement annonce un objectif de 13 000 dossiers instruits entre septembre et décembre 2025, principalement pour des foyers aux revenus modestes. Les autres catégories de ménages verront leur accès restreint ou leurs aides diminuées, afin de concentrer les financements sur ceux qui en ont le plus besoin.

  • Instruction des dossiers

Tous les dossiers déposés entre septembre et décembre 2025 seront étudiés au premier trimestre 2026, sous réserve du vote de la loi de finances 2026.

Important : pour les rénovations globales, le recours à Mon Accompagnateur Rénov’ est obligatoire. Ce professionnel agréé par l’État vous propose un accompagnement personnalisé et sa prestation est prise en charge dans le cadre de MaPrimRénov’ dans la limite de 2 000 €.

Les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE)

Qu’est-ce que le CEE ?

Le Certificat d’Économie d’Énergie (CEE) est une aide financée par les fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, Total Energies, etc.). Ces derniers ont l’obligation légale d’inciter les ménages à réaliser des économies d’énergie, sous peine de sanctions financières.

Le CEE est accessible si vous êtes propriétaire ou locataire d’un logement qui a plus de 2 ans. L’aide est attribuée sans conditions de ressources, mais son montant peut varier selon vos revenus. Le fournisseur est libre de fixer le prix de l’aide qu’il souhaite accorder.

Fonctionnement

Concrètement, ce dispositif se traduit par : 

  • le versement d’une prime (par chèque ou virement bancaire)
  • des bons d’achat 
  • ou encore des réductions directes sur vos factures de travaux. 

Vous devez passer par un fournisseur signataire de la charte CEE pour bénéficier de cette aide.

Travaux concernés

  • Isolation (toiture, combles, murs, planchers)
  • Remplacement des systèmes de chauffage anciens
  • Installation d’équipements de régulation et de programmation du chauffage
  • Travaux de rénovation globale

Cumul avec d’autres aides

Les CEE peuvent se cumuler avec MaPrimeRénov’ et l’éco-prêt à taux zéro, ce qui permet de réduire encore plus la facture finale.

Les autres aides financières disponibles

L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)

Cet emprunt permet de financer sans condition de ressources jusqu’à 50 000 € de travaux sans payer d’intérêts. Il est accordé par les banques partenaires de l’État et peut être remboursé sur une durée allant jusqu’à 20 ans.

La TVA réduite à 5,5 %

Les travaux de rénovation énergétique bénéficient d’un taux de TVA réduit à 5,5 % au lieu de 20 %. Cela concerne aussi bien la main-d’œuvre que l’achat des matériaux.

Les aides de l’ANAH

Au-delà de coordonner les demandes pour MaPrimRénov’, l’Agence Nationale de l’Habitat propose 2 autres subventions :

  • MaPrimAdapt’ : destinée à financer entre 50% à 70% des travaux d’adaptation du logement à la perte d’autonomie, dans la limite de 22 000 € (HT).
  • Ma Prime Logement Décent : accessible aux logements dégradés ou indignes et réservée aux propriétaires occupants aux revenus modestes ou très modestes ; prend en charge jusqu’à 80% du montant des travaux dans la limite de 70 000 € (HT).

Les aides locales

De nombreuses collectivités locales (régions, départements, communes) mettent également en place des dispositifs de soutien à la rénovation énergétique. Ces aides peuvent prendre la forme de primes ou de subventions complémentaires.

Pour savoir si votre commune ou votre région propose une aide à la rénovation, cliquez sur le site de l’Anil (Agence nationale pour l’information sur le logement).

Tableau comparatif des aides à la rénovation énergétique des logements  

 

Aide

Public éligible

Travaux concernés

Montant / Avantages

CITE (supprimé en 2021)

Propriétaires, locataires, occupants

Isolation, chauffage, énergies renouvelables

5 à 30 % des dépenses (plafond)

MaPrimeRénov’

Tous les propriétaires, bailleurs, copropriétés

Isolation, chauffage, rénovation globale

Jusqu’à 40 000 € selon revenus et travaux

CEE

Tous les ménages

Isolation, chauffage, équipements économes

Primes variables selon travaux

Éco-PTZ

Propriétaires occupants ou bailleurs

Travaux énergétiques divers

Jusqu’à 50 000 € sans intérêts

TVA réduite

Tous les particuliers

Matériaux et main-d’œuvre pour rénovation énergétique

TVA à 5,5 %

Aides de l’ANAH

Ménages modestes et très modestes

Variable 

Subventions jusqu’à 80 % du coût dans la limite des plafonds

Aides locales

Selon territoire

Variable

Montants variables selon région/commune

Cumul des aides à la rénovation : une stratégie gagnante

La plupart des dispositifs peuvent être cumulés, sous réserve de respecter les conditions de chaque aide. Par exemple, un ménage peut financer ses travaux grâce à MaPrimeRénov’, obtenir une prime CEE, bénéficier d’un éco-PTZ et profiter du taux réduit de TVA.

Le cumul permet de réduire parfois de plus de 70 % la facture initiale des travaux. C’est pourquoi il est fortement conseillé de monter un dossier complet, avec l’aide d’un conseiller en rénovation énergétique ou d’un espace France Rénov’, qui accompagne gratuitement les particuliers.

Étapes pour bénéficier des aides à la rénovation

  1. Réaliser un audit énergétique pour identifier les travaux prioritaires.
  2. Se renseigner sur les aides disponibles selon sa situation et sa région.
  3. Demander plusieurs devis auprès d’artisans certifiés RGE.
  4. Monter son dossier de demande d’aide en ligne (notamment pour MaPrimeRénov’).
  5. Faire réaliser les travaux par un professionnel agréé.
  6. Recevoir les aides (prime versée directement ou déduction fiscale)/

Les travaux de rénovation énergétique représentent un investissement incontournable pour améliorer son confort, réduire ses factures et valoriser son patrimoine immobilier. Grâce aux dispositifs comme MaPrimeRénov’, les CEE, l’éco-PTZ, la TVA réduite, ainsi que les aides locales, il est aujourd’hui possible de rénover son logement à moindre coût.

Ces aides financières témoignent de l’engagement de l’État et des collectivités dans la lutte contre le changement climatique, tout en permettant aux ménages de mieux vivre dans des logements performants et durables.

Investir dans la rénovation, c’est à la fois un choix écologique, économique et patrimonial.


FAQ sur les aides à la rénovation énergétique

Quelles sont les principales aides pour financer des travaux de rénovation énergétique ?

En France, les aides majeures sont MaPrimeRénov’, les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), les subventions de l’ANAH, la TVA réduite à 5,5 %, ainsi que de nombreuses aides locales proposées par les régions, départements et communes.

Qu’est-ce que MaPrimeRénov’ et qui peut en bénéficier ?

MaPrimeRénov’ est une prime accordée par l’État pour financer des travaux de rénovation énergétique. Elle est accessible à tous les propriétaires occupants ou bailleurs, mais les montants sont modulés selon les revenus du foyer et la nature des travaux.

Comment fonctionnent les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ?

Les CEE sont des aides versées par les fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, Total Energies, etc.). Ils se traduisent par des primes ou des remises sur les travaux visant à améliorer la performance énergétique (isolation, chauffage, ventilation, etc.).

Qu’est-ce que l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) ?

L’éco-PTZ permet de financer jusqu’à 50 000 € de travaux de rénovation sans payer d’intérêts. Il est accordé par les banques partenaires de l’État et remboursable sur une durée maximale de 20 ans.

Peut-on bénéficier d’une TVA réduite pour les travaux de rénovation ?

Oui, les travaux de rénovation énergétique réalisés par un artisan certifié peuvent bénéficier d’une TVA réduite à 5,5 %, applicable aussi bien sur la main-d’œuvre que sur l’achat des matériaux.

Existe-t-il des aides locales pour la rénovation énergétique ?

De nombreuses collectivités (régions, départements, communes) proposent des aides complémentaires, souvent sous forme de primes ou de subventions, pour encourager les habitants à rénover leur logement.

Les aides à la rénovation peuvent-elles être cumulées ?

Oui. Il est possible de cumuler plusieurs dispositifs, par exemple MaPrimeRénov’ + CEE + éco-PTZ + aides locales, ce qui peut réduire jusqu’à 70 % le reste à charge pour le ménage.

Comment savoir à quelles aides on a droit ?

Vous pouvez vous rendre sur le site officiel France Rénov’ ou de l’Anah.