Prix d’un avortement sans mutuelle


L’IVG ou l’Interruption Volontaire de Grossesse est autorisée en France, depuis la loi Veil en 1975. En tant que procédure médicale légale, l’avortement bénéficie d’une prise en charge par l’Assurance Maladie.  

Alors, faut-il une mutuelle pour couvrir une IVG ? Cet acte médical est-il gratuit ? Quel est le prix d’un avortement sans mutuelle ? Nous vous dirons tout dans cet article. 

Quelles sont les conditions préalables à une IVG ?

Sachez que l'IVG est légale dans l’ensemble du territoire français et accessible à toutes les femmes enceintes jusqu'à la 14ème semaine de grossesse ou la 16ème semaine d'aménorrhée. Passé ce délai, l’avortement provoqué n'est plus autorisé sauf si la vie de la mère est en danger ou le fœtus présente une malformation grave.

Remarque : Le calcul de la semaine d'aménorrhée commence le premier jour des dernières règles. 

Quelles sont les méthodes d’Interruption Volontaire de Grossesse ? 

Il existe deux principales méthodes d’avortement : l'IVG médicamenteuse et l'IVG chirurgicale ou instrumentale. 

L’IVG médicamenteuse

Elle consiste à prendre deux types de médicaments entre 36 et 48 heures d'intervalle pour interrompre la grossesse. Le premier médicament va bloquer l'action de la progestérone qui est une hormone nécessaire au maintien de la grossesse. Quant au deuxième médicament, il provoque des contractions utérines pour expulser l'embryon. 

L’avortement médicamenteux est possible jusqu'à la fin de la 7ème semaine de grossesse ou la 9ème semaine d’aménorrhée, selon les lois du 4 juillet 2001 et du 2 mars 2022. Il peut être réalisé au domicile de la patiente, mais encadré par un médecin ou une sage-femme. 

L’IVG chirurgicale

Elle est réalisée sous anesthésie locale ou générale et consiste à aspirer l'embryon à l'aide d'une canule introduite dans l'utérus. Pour cette raison, l’IVG chirurgicale est souvent appelée curetage

L’avortement chirurgical est pratiqué par un médecin lorsque la grossesse est déjà à un stade plus avancé, soit entre la 7ème et la 14ème semaine de grossesse. Les sages-femmes sont aussi autorisées à réaliser l’IVG par aspiration, depuis le décret du 16 décembre 2023. 

Quel est le prix d’un avortement en France ? 

Le prix d'une Interruption Volontaire de Grossesse varie en fonction de la méthode utilisée et du lieu où elle est pratiquée. D'autres facteurs comme le coût des examens complémentaires peuvent aussi influencer ce coût.  

Prix d’un avortement médicamenteux 

L’IVG par les pilules abortives coûte entre 187,92 € et 282,91 €. Le tarif varie selon le lieu où la patiente consulte. Il est possible de se faire avorter pour une IVG médicamenteuse : 

  • dans un cabinet médical ; 
  • dans un centre de santé ;
  • dans un centre de santé sexuelle (ex centre de planification et d’éducation familiale CPEF) ; 
  • au domicile de la patiente ;
  • en téléconsultation ;
  • dans un établissement de santé : un hôpital, une clinique. 
 

En médecine de ville

En établissement de santé

Prix de l’avortement médicamenteux

187,92 - 193,16 €

282,91 €

Prix de l’avortement chirurgical

Le prix d’une IVG chirurgicale peut aller de 463,25 à 664,05 €. Son tarif varie selon l’établissement de santé, le type d’anesthésie et la durée du séjour à l’hôpital ou en clinique. L’acte chirurgical est aussi possible dans les autres centres de santé mentionnés à l'article L. 6323-1 du code de la santé publique. 

Lors d’une IVG instrumentale, voici un aperçu des coûts pratiqués pour chaque acte : 

  • Consultation pour le recueil de consentement : 26,5 € ; 
  • Acte d’IVG associée le cas échéant à une injection d'anticorps anti-D : 92,62 € ; 
  • Consultation de contrôle : 26,5 € sans échographie et 30,24 € avec échographie. 

Avortement sans mutuelle : que couvre l’Assurance Maladie ?  

L’IVG bénéficie d’une prise en charge à 100 % par la Sécurité Sociale sur la base d’un tarif forfaitaire fixé. Ce dernier inclut les actes médicaux associés à l’IVG puisque les dépassements d’honoraires ne sont pas autorisés

Important : Pour un avortement, il faut préciser que la patiente n’a pas à avancer les frais.

Actes médicaux pris en charge par l’Assurance Maladie 

IVG médicamenteuse en ville

IVG médicamenteuse en établissement de santé

IVG instrumentale

Avant l’IVG 

  • Analyses de laboratoire préalables à l’IVG
  • Échographie avant l’IVG 
  • Consultation médicale de remise de consentement 
  • Analyses de laboratoire préalables à l’IVG
  • Le dépistage des IST 
  • Échographie avant l’IVG 
  • Consultation médicale de remise de consentement
  • Analyses de laboratoire préalables à l’IVG
  • Consultation médicale de remise de consentement

Acte d’IVG 

  • Les 2 consultations de prise de médicaments et les 2 médicaments
  • L’injection éventuelle d’anticorps D pour les femmes à Rhésus sanguin négatif
  • Les 2 consultations de prise de médicaments et les 2 médicaments
  • L’injection éventuelle d’anticorps D pour les femmes à Rhésus sanguin négatif
  • L’acte chirurgicale d’IVG
  • L’anesthésie locale ou générale 
  • La surveillance, l’accueil et l’hospitalisation 

Après l’IVG

  • La consultation médicale de contrôle qui peut inclure une échographie
  • La consultation médicale de contrôle avec ou sans échographie
  • Les investigations par méthode biologique 
  • La consultation médicale de contrôle qui peut inclure une échographie

Tarif du remboursement 

183,57 - 188,81 €

282,91 €

463,25 € - 664,05 €

 

Qui est concerné par la prise en charge de l'avortement par la sécurité sociale ?

La prise en charge de l’avortement concerne non seulement toutes les femmes assurées sociales, mais aussi : 

  • les mineures non émancipées ; 
  • les bénéficiaires de la CSS ou Complémentaire Santé Solidaire ; 
  • les femmes enceintes sans situation régulière en France.

Quelle démarche suivre pour interrompre une grossesse ?

L’IVG suit une procédure stricte et encadrée par les professionnels de santé dès le début. Cela est valable pour les deux méthodes d’IVG : médicamenteuse et instrumentale. 

Qui consulter pour une IVG ?

L’IVG est toujours remboursée à 100 % que le parcours de soin soit respecté ou non. En d’autres mots, vous n’êtes pas tenue de passer par votre médecin traitant. Cous pouvez consulter directement le médecin (généraliste ou spécialiste en gynécologie) ou la sage-femme de votre choix. Si celui-ci ne pratique pas d’IVG, il vous orientera vers un lieu d’intervention approprié.  

Les consultations médicales préalables à l’IVG

Une IVG est généralement précédée de 2 consultations médicales. Celles-ci s’accompagnent souvent d’une échographie de datation de la grossesse pour déterminer l’âge gestationnel et de fait, les méthodes d’IVG préconisées. 

Cette première consultation vous permettra de : 

  • faire part de votre choix d’avorter au médecin ;
  • s’informer sur les différentes méthodes d’IVG et leurs risques ainsi que la disponibilité d’un entretien psychosocial avant et après l’IVG. 

Lors de la deuxième consultation, vous devriez remettre le consentement écrit de demande d’avortement au médecin ou à la sage-femme. Cela dit, cette démarche préalable à l’IVG peut être accomplie lors d’une seule consultation, pour les femmes majeures, puisqu’il n’existe pas de délai de réflexion. En revanche, l’entretien psycho-social est obligatoire pour les mineures, il doit avoir lieu au moins 48 h avant l’acte.

L’acte d’IVG 

Vient ensuite l'avortement proprement dit. Celui-ci peut être médicamenteux ou chirurgical, en fonction de l'âge gestationnel et des préférences de la femme enceinte. 

Une IVG instrumentale implique généralement une hospitalisation qui peut durer quelques heures après la sortie du bloc opératoire. 

Les consultations médicales de contrôle 

Pour vérifier que la grossesse est bien terminée et que la femme se porte bien, une consultation de contrôle doit être effectuée entre le 14ème et 21ème jour après l'acte d’IVG. Cette consultation s’accompagne d’une proposition de contraception, d’un entretien psycho-social si besoin et d’une échographie. 

Remarques sur l’avortement  

Si vous voulez rester anonyme lors de l’IVG
 

Faites-en la demande auprès de votre médecin car toutes ces démarches peuvent se dérouler dans l’anonymat. Aucun décompte de remboursement de la part de la Sécurité Sociale ne vous sera envoyé grâce à la pratique du tiers-payant. 

 
Si vous êtes mineure : 
  • Vous devez obligatoirement passer l’entretien psychosocial avant la consultation de remise de consentement
  • Vous pouvez être accompagnée par une personne majeure de votre choix lors de la démarche d’IVG.
  • Sachez que l’IVG ne requiert ni la présence de vos parents ni leur consentement. 
  • Vous avez aussi droit à la confidentialité lors de l’IVG.

IVG couverte par une mutuelle : un impératif ou une option avantageuse ? 

Comme vous le savez, l’IVG est prise en charge à 100 % par la Sécurité Sociale avec tiers payant obligatoire.  D’autre part, les professionnels de santé ne pratiquent pas de dépassement d’honoraire. Une mutuelle n’est donc pas indispensable. Cela dit, en fonction de la garantie souscrite, votre mutuelle peut vous assurer une meilleure couverture des soins et frais suivants : 

  • les soins complémentaires partiellement ou non remboursés par la Sécurité Sociale comme les soins de rééducation périnéale après une IVG chirurgicale ; 
  • les frais de confort en cas d’hospitalisation (le supplément pour la chambre individuelle par exemple) ; 
  • les consultations de contraception, etc. 

Pour trouver une mutuelle santé abordable et adaptée à vos besoins, nous vous invitons à utiliser notre comparateur d’offres en ligne. 

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