Quel placement pour la retraite ? 7 solutions clés selon votre profil
Allongement de la vie, incertitude des pensions, réformes à répétition… Préparer sa retraite devient un impératif stratégique. Encore faut-il choisir les bons outils pour épargner efficacement, en tenant compte de son âge, de sa situation professionnelle et de son appétence au risque.
L’âge légal de départ à la retraite ne cesse de reculer : depuis la réforme de 2023, il est fixé à 64 ans pour les générations nées à partir de 1968. En parallèle, l’espérance de vie à 65 ans atteint 21,3 ans pour les femmes et 18,2 ans pour les hommes, ce qui signifie que la retraite durera en moyenne près de deux décennies, voire plus.
Dans ce contexte, les pensions versées par les régimes obligatoires sont de moins en moins suffisantes pour maintenir son niveau de vie. En France, le taux de remplacement moyen (rapport entre la pension et le dernier revenu d’activité) est estimé à 50 à 60 % pour un salarié du privé. Conséquence : chacun doit anticiper et compléter ses revenus futurs par des solutions d’épargne adaptées.
Il n’existe pas de “meilleur placement retraite” universel. La solution pertinente dépend de votre horizon d’épargne, de vos objectifs patrimoniaux, de votre capacité d’investissement et surtout de votre profil de risque. Un jeune actif, un entrepreneur en phase de croissance ou un salarié en fin de carrière n’ont ni les mêmes moyens, ni les mêmes besoins.
Ce guide présente 7 grandes solutions d’épargne retraite, classées par type de support, pour vous aider à bâtir une stratégie patrimoniale solide et cohérente en fonction de votre profil.
1. PER : pourquoi est-ce le placement clé pour préparer sa retraite ?
Depuis son lancement en 2019, le Plan Epargne Retraite s’est imposé comme la solution de référence pour préparer sa retraite. Alliant souplesse, avantage fiscal à l’entrée, et liberté à la sortie, il s’adapte à tous les profils d’épargnants, qu’ils soient salariés, indépendants ou professions libérales.
Quel est son grand intérêt ?
Le principal atout du PER réside dans sa fiscalité attractive à l’entrée :
- Les versements volontaires sont déductibles du revenu imposable, dans la limite du plafond fiscal annuel (soit 10 % des revenus professionnels ou 10 % du PASS, soit 4 399 € en 2024, si plus avantageux).
- Cette déduction permet de réduire significativement l’impôt sur le revenu, ce qui en fait un outil intéressant pour les contribuables fortement imposés.
Par exemple, un cadre qui verse 4 000 € sur son PER et est imposé à 30 % économisera 1 200 € d’impôt l’année suivante.
Une sortie flexible à la retraite
Au moment de la retraite, le PER laisse le choix entre :
- Une sortie en capital (en une fois ou fractionnée),
- Une rente viagère,
- Une combinaison des deux.
Ce fonctionnement offre une grande liberté d’utilisation qui s’adapte aux besoins du futur retraité : acheter un bien, compléter une pension, financer un projet ou transmettre à ses proches.
À noter : Les modalités de taxation à la sortie dépendent du mode de récupération choisi (rente ou capital) et du régime fiscal appliqué à l’entrée (versements déduits ou non). |
Comment votre épargne s’adapte automatiquement à votre âge grâce à la gestion pilotée
La plupart des PER proposent une gestion pilotée qui ajuste progressivement la répartition des investissements :
- Dynamique quand la retraite est lointaine,
- Équilibrée à mi-parcours,
- Sécurisée à l’approche de la liquidation.
Cette stratégie automatisée évite les erreurs de timing et protège le capital à l’approche de la retraite sans que l’épargnant ait besoin d’intervenir.
Déblocage anticipé : quelques exceptions possibles
Par défaut, les sommes versées sur un PER sont bloquées jusqu’à la retraite. Toutefois, la loi prévoit des cas de déblocage anticipé sans pénalité :
- Achat de résidence principale : premier achat,
- Expiration des droits au chômage après une longue période sans activité,
- Cessation d’activité non salariée (liquidation judiciaire),
- Accident de la vie : invalidité de l’épargnant ou d’un proche, décès du conjoint, surendettement, fin de droits chômage.
Le déblocage anticipé pour achat immobilier ne s’applique qu’aux versements volontaires, pas aux transferts de contrats d’entreprise.
À qui s’adresse le PER ?
Le PER est universel, c’est-à-dire qu’il peut être ouvert par :
- Des salariés de tous les statuts (CDI, CDD, temps partiel),
- Des travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales),
- Des agents publics (fonctionnaires par le biais du PER individuel),
- Des inactifs à condition qu’ils aient des revenus imposables et souhaitent défiscaliser comme c’est le cas pour des bailleurs ou des retraités actifs.
En résumé : les points forts et limites du PER
Avantages |
Inconvénients |
Déductibilité fiscale des versements |
Épargne bloquée jusqu’à la retraite (hors exceptions) |
Sortie souple : capital, rente ou mix |
Fiscalité à la sortie (soumise à l’impôt sur le revenu) |
Gestion pilotée automatisée |
Frais variables selon les contrats (à comparer) |
Compatible avec d'autres dispositifs (assurance-vie, épargne salariale) |
Complexité fiscale si les règles ne sont pas bien comprises |
2. Assurance-vie : pourquoi reste-t-il le plus complet pour préparer sa retraite ?
Indétrônable dans le paysage de l’épargne française, l’assurance-vie reste l’un des placements préférés des épargnants. Avec près de 1 900 milliards d’euros d’encours en 2023, elle conjugue souplesse, fiscalité avantageuse et utilité patrimoniale que ce soit pour préparer la retraite, financer un projet ou organiser une transmission.
Un contrat qui s’adapte à vos besoins
L’assurance-vie peut servir à :
- Se constituer un capital sur le long terme,
- Générer des revenus complémentaires à la retraite, à l’aide de rachats partiels programmés,
- Transmettre un capital à ses proches, en échappant partiellement ou totalement aux droits de succession.
C’est donc bien plus qu’un simple placement : c’est un outil de gestion patrimoniale à part entière qui s’adapte à vos besoins à chaque étape de la vie.
Une fiscalité avantageuse à partir d’un certain délai
Contrairement à une idée reçue, les gains issus de l’assurance-vie ne sont pas exonérés d’impôt, mais ils bénéficient d’un régime fiscal allégé après 8 ans de détention.
Durée du contrat |
Fiscalité sur les gains en cas de rachat |
Avant 8 ans |
PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique) de 30 % : 12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux |
Après 8 ans |
Abattement annuel de 4 600 € (ou 9 200 € pour un couple) sur les gains, puis PFU à 24,7 % ou option IR |
Astuce : En retirant progressivement son capital après 8 ans, un retraité peut générer un complément de revenus faiblement fiscalisé, voire exonéré si les rachats restent dans les limites de l’abattement. |
Comment profiter de la liberté de versements et de retraits à tout moment ?
L’assurance-vie est entièrement flexible. Vous pouvez verser des fonds à votre rythme, sans plafond annuel, et retirer une partie ou la totalité de votre capital à tout moment, sans justification, même avant 8 ans (seule la fiscalité sera moins favorable).
Il est aussi possible de programmer des rachats mensuels ou trimestriels, ce qui en fait un excellent moyen pour compléter sa retraite sans souscrire à une rente viagère.
Fonds en euros ou unités de compte : quels supports choisir ?
L’assurance-vie permet d’investir dans deux types de supports souvent combinés dans un même contrat multi-supports :
Type de support |
Caractéristiques |
Risque |
Rendement moyen (2023) |
Fonds en euros |
Capital garanti, revalorisé chaque année |
Faible |
Environ 2 à 2,5 % nets (source : Good Value for Money) |
Unités de compte (UC) |
Actions, obligations, SCPI, OPCVM… |
Moyen à élevé |
Variable selon les marchés (de -10 % à +10 % ou plus) |
En fonction de votre profil, vous avez la possibilité de répartir votre épargne entre des supports sécurisés comme les fonds en euros et des placements dynamiques comme les unités de compte, pour allier protection du capital et potentiel de rendement, ou opter pour une gestion pilotée proposée par certains assureurs.
Comment permet-elle d’éviter les droits de succession ?
L’un des plus grands avantages de l’assurance-vie est de permettre une transmission facilitée du capital grâce à la clause bénéficiaire :
- Les bénéficiaires désignés touchent le capital en dehors de la succession,
- Pour les primes versées avant 70 ans, chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 €, puis d’un prélèvement forfaitaire de 20 % (31,25 % au-delà de 852 500 €),
- Pour les primes versées après 70 ans, les droits sont calculés sur les primes elles-mêmes, au-delà d’un abattement global de 30 500 €.
C’est donc un outil majeur pour transmettre efficacement un patrimoine, notamment à des personnes hors cercle familial direct.
En résumé : l’assurance-vie reste un incontournable
Avantages |
Points de vigilance |
Fiscalité allégée après 8 ans |
Rendement du fonds en euros en baisse (2 à 2,5 %) |
Versements et retraits libres |
UC soumises à la volatilité des marchés |
Transmission facilitée hors succession |
Contrats parfois chargés en frais (entrée, gestion, arbitrage) |
Compatible avec une stratégie retraite, succession ou donation |
Choix du contrat et du gestionnaire à bien comparer |
3. L’immobilier locatif : comment investir pour générer des revenus à la retraite
Investir dans la pierre reste un pilier historique de la préparation à la retraite. Entre constitution de patrimoine, revenus réguliers et plus-value potentielle, l’immobilier locatif offre de solides atouts. Mais il ne s’agit pas d’un placement sans contraintes : gestion, fiscalité et imprévus doivent être bien anticipés.
Un investissement qui génère des revenus complémentaires
L’immobilier locatif permet de :
- Constituer un actif durable que l’on peut transmettre ou revendre,
- Percevoir des loyers réguliers qui peuvent compléter une pension de retraite,
- Profiter d’un levier de financement, en utilisant le crédit pour acheter le bien.
Grâce à l’emprunt, il est possible d’investir un capital supérieur à son apport personnel et de bénéficier des taux encore attractifs (autour de 4 % début 2025 pour un investissement locatif, selon les courtiers immobiliers).
Par exemple, un bien de 150 000 € financé à 110 % avec un loyer net de 700 €/mois peut générer un rendement brut autour de 5,6 %, voire plus selon la zone.
L’effet de levier du crédit immobilier
Le recours à l’emprunt permet :
- De conserver son épargne disponible pour d’autres placements,
- D’utiliser les revenus locatifs pour rembourser l’emprunt,
- Et de déduire les intérêts d’emprunt et les charges de ses revenus fonciers (dans le cadre du régime réel).
C’est l’un des rares placements où l'on peut investir avec peu d’épargne initiale… à condition d’avoir une bonne capacité d’endettement et un projet bien monté.
Les contraintes à anticiper
Investir dans l’immobilier ne se limite pas à encaisser les loyers. C’est un placement engageant avec des obligations :
Risques ou contraintes |
Détail |
Vacance locative |
Périodes sans locataire = perte de revenus temporaires |
Impayés |
Difficulté à recouvrer les loyers sans assurance loyers impayés |
Entretien / travaux |
Charges à prévoir sur la durée (ravalement, chaudière, toiture…) |
Fiscalité |
Revenus imposés à l’IR + prélèvements sociaux (17,2 %) sauf dispositifs optimisés |
Gestion locative |
Soit à assumer soi-même, soit à déléguer à une agence (6 à 10 % des loyers en frais de gestion) |
Certains régimes fiscaux, comme le LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) ou la loi Pinel, permettent d’alléger ou différer l’imposition sur les loyers, selon la nature du bien et la stratégie adoptée.
À qui s’adresse l’immobilier locatif ?
L’immobilier locatif n’est pas adapté à tous les profils. Il convient :
Profil type |
Pourquoi c’est adapté |
Actifs avec revenus stables |
Capacité à emprunter et à supporter les aléas locatifs |
Investisseurs long terme |
Projet de rentabilité et de valorisation sur 15 à 20 ans |
Épargnants autonomes ou accompagnés |
Ceux prêts à gérer eux-mêmes ou à confier à un professionnel |
Pré-retraités souhaitant diversifier |
Volonté de sécuriser un revenu à 5-10 ans de la retraite |
En résumé : l'immobilier locatif, entre stabilité et gestion active
Atouts |
Limites |
Revenus réguliers via loyers |
Gestion chronophage et aléas locatifs |
Valorisation du bien à long terme |
Nécessite un apport ou un emprunt |
Effet de levier grâce au crédit |
Rendement net réduit par la fiscalité |
Transmission facilitée en cas de bien détenu en direct ou via SCI |
Risques patrimoniaux si mal gérés ou mal localisés |
4. Les SCPI : l’immobilier sans les tracas
Les SCPI séduisent de plus en plus d’épargnants à la recherche de rendement stable sans contraintes de gestion. En mutualisant les investissements sur plusieurs biens et en déléguant totalement la gestion, elles permettent de percevoir des revenus locatifs réguliers avec un ticket d’entrée accessible. Idéal pour compléter une retraite ou diversifier son patrimoine.
Qu’est-ce qu’une SCPI ?
Une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) est une structure qui :
- Collecte l’épargne de nombreux particuliers,
- Investit dans un parc immobilier diversifié (bureaux, commerces, santé, résidentiel, etc.),
- Gère les biens (entretien, recherche de locataires, travaux, etc.),
- Redistribue les loyers nets aux porteurs de parts, chaque trimestre en général.
En clair : vous achetez des parts, la SCPI s’occupe de tout et vous touchez les loyers proportionnels à votre investissement.
Un rendement attractif… mais qu’il faut bien analyser
Le rendement moyen des SCPI était de 4,5 % en 2023. Certaines SCPI spécialisées (santé, logistique, commerce) ont même dépassé les 5 % nets de frais de gestion.
Cependant, ces performances peuvent varier selon :
- Le type de SCPI (rendement, fiscale, plus-value),
- Le secteur d’activité ciblé (bureaux, santé, résidentiel, etc.),
- La conjoncture immobilière.
À noter : les revenus versés sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux si logés en direct. C’est pourquoi les SCPI sont souvent logées dans une assurance-vie ou un PER, ce qui permet d’optimiser leur fiscalité.
Une diversification à tous les niveaux
Les SCPI offrent une diversification difficile à atteindre en investissement locatif direct :
Type de diversification |
Avantage |
Géographique |
Exposition à plusieurs régions françaises ou européennes |
Typologique |
Bureaux, commerces, cliniques, entrepôts, logements… |
Locative |
Multiples locataires → baisse du risque de vacance ou d’impayé |
Gestionnaire |
Professionnels expérimentés en charge de l’exploitation |
Résultat : même avec quelques milliers d’euros, vous accédez à un portefeuille immobilier mutualisé et piloté par des experts.
Les limites à connaître avant d’investir
Bien que les SCPI sont attractives, elles ont aussi des contraintes importantes :
Inconvénient |
Détail |
Frais d’entrée élevés |
Entre 8 % et 12 % du montant investi, ce qui impose un horizon de placement long (8 à 10 ans minimum) |
Liquidité réduite |
La revente des parts peut prendre plusieurs mois, surtout sur le marché secondaire |
Rendement non garanti |
Dépend de la santé du marché immobilier et du taux d’occupation des immeubles |
Fiscalité lourde en direct |
Revenus soumis à l’IR + 17,2 % de prélèvements sociaux (sauf via enveloppe fiscale dédiée) |
Investir dans une SCPI n’est donc pas un placement court terme : il faut l’envisager comme une source de revenus complémentaires sur le long terme et non comme un placement liquide.
À qui s’adressent les SCPI ?
Les SCPI conviennent à de nombreux profils, du petit investisseur qui souhaite diversifier son patrimoine au retraité en quête de revenus réguliers sans contraintes de gestion. Grâce à un ticket d’entrée réduit et une large mutualisation, elles représentent une solution immobilière souple et progressive.
Profil concerné |
Pourquoi c’est pertinent |
Retraités ou futurs retraités |
Générer un revenu régulier pour compléter une pension |
Épargnants prudents |
Accéder à l’immobilier sans gestion ni engagement lourd |
Petits investisseurs |
Entrée possible dès 1 000 à 5 000 € selon les SCPI |
Personnes déjà équipées d’assurance-vie ou PER |
Optimisation fiscale possible via ces enveloppes |
En résumé : les SCPI, pour un revenu passif bien géré
Avantages |
Inconvénients |
Revenus réguliers trimestriels |
Frais d’entrée importants (jusqu’à 12 %) |
Diversification immobilière (secteurs, régions, locataires) |
Revente non garantie, parfois longue |
Accessible avec quelques milliers d’euros |
Rendement variable et fiscalité lourde en direct |
Pas de gestion à assurer soi-même |
Doit être logée dans une enveloppe (AV, PER) pour optimiser |
5. L’épargne salariale : un levier souvent sous-estimé
Souvent méconnue, l’épargne salariale est pourtant l’un des dispositifs les plus efficaces pour épargner sans effort, surtout si l’entreprise verse un abondement. Grâce à des outils comme le PEE ou le PERCOL, vous pouvez faire fructifier votre épargne dans un cadre fiscal avantageux et, dans certains cas, cumuler les bénéfices avec un PER individuel.
PEE, PERCO, PERCOL : quelles différences entre les dispositifs d’épargne salariale ?
L’épargne salariale repose sur plusieurs dispositifs complémentaires parfois confondus : PEE pour l’épargne à moyen terme, PERCOL pour la retraite et PERCO pour les anciens contrats encore en vigueur. Connaître leurs spécificités permet d’optimiser votre effort d’épargne et de bénéficier d’avantages fiscaux et sociaux significatifs.
Dispositif |
Nom complet |
Objectif principal |
PEE |
Plan d’Épargne Entreprise |
Épargner à moyen terme (5 ans minimum) |
PERCO (ancien) |
Plan d’Épargne Retraite Collectif |
Épargne retraite collective (remplacé par le PERCOL depuis 2019) |
PERCOL (actuel) |
Plan d’Épargne Retraite d’Entreprise Collectif |
Constituer un capital retraite dans un cadre collectif |
Depuis la réforme de la loi Pacte (2019), le PERCO tend à disparaître au profit du PERCOL, plus souple et mieux intégré au nouveau cadre du PER.
L’abondement : un coup de pouce à ne pas négliger
L’un des grands atouts de l’épargne salariale est l’abondement : l’employeur peut compléter vos versements à hauteur de 300 %, dans la limite de 3 fois vos apports et de 3 719,04 € en 2024.
Si vous versez 1 000 € sur votre PERCOL, votre employeur peut abonder jusqu’à 3 000 € supplémentaires (selon sa politique). C’est de l’épargne “gratuite” qu’il serait intéressant de ne pas laisser passer.
Quand peut-on récupérer les fonds du PEE ou du PERCOL ?
Le PEE est bloqué pendant 5 ans, sauf exceptions, tandis que le PERCOL est destiné à la retraite avec des conditions de sortie spécifiques. Chaque plan a ses propres modalités et cas de déblocage anticipé qu’il faut bien comprendre pour éviter les mauvaises surprises.
Plan |
Blocage des fonds |
Déblocage anticipé possible ? |
PEE |
Blocage 5 ans |
Oui, dans certains cas (mariage, achat RP, naissance…) |
PERCOL |
Blocage jusqu’à la retraite |
Oui, pour achat de résidence principale ou cas exceptionnels |
Le PEE est plutôt orienté épargne à moyen terme tandis que le PERCOL vise clairement la retraite.
Quelle fiscalité à la sortie du PEE ou du PERCOL ?
L’épargne salariale bénéficie d’un traitement fiscal très avantageux à la sortie, à condition de respecter les règles de durée de blocage. Dans la majorité des cas, les plus-values sont exonérées d’impôt (hors prélèvements sociaux), que ce soit pour un PEE après 5 ans ou un PERCOL à la retraite.
Type de plan |
Sortie en capital |
Fiscalité à la sortie |
PEE |
Oui |
Gains exonérés d’impôt (hors prélèvements sociaux) après 5 ans |
PERCOL |
Oui (ou en rente) |
Exonération d’impôt sur les plus-values (hors PS) si sortie en capital |
À condition de respecter les durées de détention, vous ne payez pas d’impôt sur les gains (seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent), ce qui en fait un placement fiscalement très efficace.
Compatibilité avec un PER individuel : un effet de levier à activer
L’épargne salariale peut être complémentaire d’un PER individuel. Il est possible de :
- Transférer son PERCOL vers un PER individuel lors d’un changement d’entreprise,
- Cumuler les deux pour répartir ses versements volontaires et optimiser fiscalement son effort d’épargne.
À qui s’adresse ce dispositif ?
L’épargne salariale n’est pas réservée aux cadres ou aux anciens. Tout salarié, qu’il soit en CDD, CDI ou à temps partiel, peut accéder aux dispositifs comme le PEE ou le PERCOL, dès lors que l’entreprise les propose. Si un abondement est prévu, il s’agit d’un levier d’épargne très avantageux à activer en priorité.
Profil |
Pourquoi c’est pertinent |
Tous les salariés |
Accessible quel que soit le contrat (CDI, CDD, temps partiel…) |
Salariés d'entreprises proposant un abondement |
Profiter d’un bonus d’épargne non négligeable |
Jeunes actifs |
Premier effort d’épargne retraite facilité |
Salariés proches de la retraite |
Optimisation fiscale sans risque de blocage à vie (sortie en capital possible) |
Si votre entreprise propose un abondement, il est fortement conseillé d’en profiter avant tout autre placement.
En résumé : une épargne avantageuse… si elle est activée
Atouts |
Limites |
Abondement de l’employeur (jusqu’à 3x vos versements) |
Réservé aux salariés des entreprises proposant ces dispositifs |
Fiscalité ultra-allégée à la sortie |
Blocage des fonds (sauf cas spécifiques) |
Compatible avec PER individuel |
Plafonds de versement annuels à respecter |
Gestion collective professionnelle |
Choix des supports parfois limité selon l’entreprise |
6. La rente viagère : un revenu garanti à vie
Souvent éclipsée par les produits d’épargne classiques, la rente viagère mérite pourtant l’attention de tous ceux qui recherchent un revenu à vie, sans aléa ni gestion. Elle permet de convertir un capital (issu d’une assurance-vie, d’un PER ou d’une vente immobilière) en versements réguliers jusqu’au décès. Idéal pour sécuriser sa retraite lorsqu’on veut se libérer de la volatilité des marchés et se prémunir contre la longévité.
Comment fonctionne une rente viagère ?
La rente viagère repose sur un principe simple : vous cédez un capital à un assureur ou un organisme gestionnaire qui vous verse en retour une rente régulière jusqu’à votre décès selon des conditions fixées au départ (montant, fréquence, revalorisation éventuelle, options de réversion).
Elle peut être mise en place :
- À partir d’une assurance-vie arrivée à maturité,
- Depuis un PER au moment de la liquidation,
- Via un contrat de rente dédié, après une vente ou une succession par exemple.
Plus on est âgé, plus la rente est élevée
Le montant de la rente dépend :
- Du capital initial versé,
- De l’âge du souscripteur (espérance de vie estimée),
- Des options choisies (réversion au conjoint, indexation, garanties),
- Des frais appliqués par l’assureur.
Plus vous êtes âgé au moment de la conversion, plus la rente est importante, car l’assureur estime qu’il devra vous verser la rente sur une période plus courte.
Un régime fiscal allégé grâce à un abattement à vie
La rente viagère à titre onéreux (rente issue de l’échange d’un capital) bénéficie d’une fiscalité allégée. Seule une fraction de la rente est imposable, en fonction de votre âge au moment de la mise en place :
Âge lors du 1er versement |
Part imposable de la rente |
Abattement fiscal |
Moins de 50 ans |
70 % |
30 % exonéré |
50 à 59 ans |
50 % |
50 % exonéré |
60 à 69 ans |
40 % |
60 % exonéré |
70 ans et plus |
30 % |
70 % exonéré |
En plus, seuls les revenus imposables sont soumis aux 17,2 % de prélèvements sociaux.
La rente peut donc être très faiblement fiscalisée, notamment pour les retraités de plus de 70 ans.
Quelles sont les options possibles ?
Selon le contrat souscrit, vous pouvez personnaliser votre rente :
- Réversion : versée à votre conjoint après votre décès (diminue le montant de votre rente initiale),
- Annuités garanties : la rente est versée pendant une période minimale même en cas de décès prématuré,
- Indexation : augmentation annuelle liée à l’inflation ou un indice de référence.
Ces options permettent d’adapter la rente à vos besoins familiaux, mais réduisent mécaniquement le montant initial versé.
À qui s’adresse la rente viagère ?
La rente viagère s’adresse en priorité aux personnes proches de la retraite ou déjà retraitées, souhaitant sécuriser un revenu régulier jusqu’à la fin de leur vie, sans avoir à gérer un capital ou s’exposer aux aléas des marchés.
Profil |
Pourquoi c’est pertinent |
Retraités ou futurs retraités prudents |
Volonté de sécuriser un revenu fixe sans gestion |
Personnes sans héritiers |
Souhait de consommer son capital sereinement sans transmission |
Épargnants avec un capital important |
Idéal pour convertir un patrimoine en complément de pension régulier |
Veufs, divorcés ou personnes vivant seules |
Sécurité financière sans dépendre des placements risqués |
En résumé : la sécurité avant tout
Avantages |
Inconvénients |
Revenu garanti à vie |
Capital définitivement cédé : irréversibilité |
Fiscalité allégée selon l’âge |
Pas de transmission du capital sauf option de réversion |
Aucune gestion à assurer |
Montant figé (hors indexation optionnelle) |
Adaptée aux profils prudents |
Rendement parfois inférieur à d’autres placements long terme |
7. Diversifier ses placements retraite : pourquoi est-ce la meilleure stratégie sur le long terme ?
Dans une stratégie retraite, il ne s’agit pas de trouver le placement parfait, mais de construire une combinaison d’outils complémentaires. La diversification permet de répartir les risques, de saisir différentes opportunités de rendement et d’adapter ses investissements à l’évolution de sa vie. Une approche efficace consiste à mixer les produits en ajustant leur part selon l’âge et la sensibilité au risque.
Quels placements combiner pour bien diversifier son épargne retraite ?
La diversification patrimoniale repose sur une bonne combinaison de produits complémentaires. En répartissant votre épargne entre placements financiers, immobiliers et fiscalement optimisés, vous construisez une stratégie robuste, capable de résister aux crises et de servir vos objectifs à chaque étape de votre vie.
Outil |
Fonction |
Avantages |
PER |
Épargne longue + déduction fiscale |
Gestion pilotée, sortie en capital ou rente |
Assurance-vie |
Capital, revenus, transmission |
Fiscalité allégée après 8 ans, rachat libre |
Immobilier locatif ou SCPI |
Revenus réguliers + valorisation patrimoniale |
Actif tangible, diversification sectorielle |
ETF (fonds indiciels) |
Placement en actions ou obligations diversifiées |
Frais réduits, accessible dès 100 €, performant sur le long terme |
Robo-advisors |
Gestion automatisée et personnalisée |
Allocation pilotée selon votre profil, simplicité d’accès |
Les ETF, par exemple, permettent d’investir dans des indices mondiaux (MSCI World, Nasdaq, CAC 40) avec des frais 5 à 10 fois plus bas que les fonds traditionnels (0,2 % à 0,5 %/an).
Les robo-advisors, quant à eux, proposent une gestion clé en main, avec un profilage de risque automatisé et une réallocation régulière des actifs. Parfait pour les épargnants qui veulent déléguer sans frais exorbitants.
Une allocation à adapter dans le temps
Votre stratégie de diversification doit évoluer avec votre âge et vos objectifs. Voici une grille indicative d’allocation :
Tranche d’âge |
Horizon de placement |
Répartition recommandée |
Moins de 35 ans |
Très long terme (> 25 ans) |
70 % actifs dynamiques (actions, ETF), 30 % supports sécurisés |
35-50 ans |
Moyen/long terme (15-25 ans) |
50 % dynamiques, 50 % équilibrés (PER piloté, SCPI, assurance-vie) |
50-60 ans |
Retraite proche (5-15 ans) |
30 % dynamiques, 70 % sécurisés (fonds euros, immobilier, rente) |
60 ans et + |
Revenu immédiat / transmission |
80 % supports prudents (fonds euros, SCPI), 20 % liquidités ou rente |
À chaque étape, il est essentiel de réévaluer votre portefeuille au moins une fois par an et de réajuster votre stratégie selon :
- Votre évolution professionnelle ou patrimoniale,
- Les conditions de marché,
- Vos projets (achat, transmission, besoins de revenu…).
Un mot sur la gestion pilotée : simple et efficace
La gestion pilotée est proposée par la plupart des PER et contrats d’assurance-vie. Elle consiste à déléguer la répartition des actifs à des professionnels qui ajustent votre portefeuille automatiquement en fonction de votre âge et de votre profil :
- Jeune actif : orientation vers les unités de compte dynamiques,
- Carrière avancée : recentrage progressif vers des actifs moins volatils,
- Pré-retraite : sécurisation via fonds euros ou produits garantis.
C’est une solution intermédiaire idéale pour ceux qui veulent de la performance sans y passer du temps.
En résumé : la diversification, clé de la stabilité à long terme
Avantages |
Points de vigilance |
Réduction des risques liés à un seul produit ou marché |
Nécessite un minimum de suivi ou de délégation |
Adaptation facile au profil et à l’âge |
Certains outils (ETF, SCPI) doivent être bien compris avant d’investir |
Optimisation du couple rendement/sécurité |
Frais à surveiller selon les intermédiaires |
Compatible avec toutes les enveloppes fiscales (PER, assurance-vie, compte-titres) |
Une trop grande dispersion peut nuire à la lisibilité globale |