Assurance Vie

Sortie d’assurance vie : capital, rente, avance…

Article écrit par

Astrid Cousin

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Magnolia.fr

Choisir sa sortie d’assurance vie revient à arbitrer entre capital (rachat partiel, total ou programmé), avance et rente viagère, chacune avec ses avantages, ses coûts et sa fiscalité. Lors d’un retrait, seuls les gains sont imposés, selon la durée du contrat et la date des versements, avec un régime plus favorable après 8 ans (abattement annuel de 4 600 € ou 9 200 € pour un couple). L’avance permet d’obtenir des liquidités sans rachat — donc sans impôt — en contrepartie d’intérêts. La rente viagère sécurise un revenu à vie mais constitue un choix engageant (options et irrévocabilité à vérifier). Notre guide vous aide à sélectionner la voie la plus pertinente et à éviter les écueils courants.

Les 5 voies de sortie, en un coup d’œil

Modes possibles :

  • Rachat partiel : vous retirez une partie de l’épargne, le contrat continue. Impôt uniquement sur la part de gains comprise dans le retrait + prélèvements sociaux 17,2 %. Abattement après 8 ans.
  • Rachat total : vous retirez tout, le contrat est clos. Fiscalité identique (sur les gains).
  • Rachats programmés : sorties périodiques (mensuelles/trimestrielles) ; même fiscalité que les rachats, utile pour lisser l’impôt et générer un “revenu”.
  • Avance : prêt de l’assureur garanti par le contrat ; pas de rachat, donc pas d’IR tant qu’on ne retire pas. Coût = intérêts d’avance.
  • Rente viagère : conversion irrévocable tout ou partie du capital en revenu à vie (options : réversible, certaine, etc.). Choix patrimonial structurant.

À savoir : l’impôt sur le revenu vise uniquement les gains, jamais le capital versé.

Sortir en capital : rachat partiel, rachat total, rachats programmés

Rachat partiel

  • Principe : une partie est versée, l’autre reste investie. La quote-part de gains dans le retrait est imposable (PFU ou barème).
  • Après 8 ans : abattement annuel sur gains retirés : 4 600 € (personne seule) ou 9 200 € (couple marié/Pacs, imposition commune).
  • Cas d’exonération (sous conditions) : notamment invalidité 2e/3e catégorie, licenciement, liquidation judiciaire, etc.
  • Pratique : demande écrite possible via un modèle officiel.

À noter : profitez de l’abattement en fractionnant vos retraits sur plusieurs années.

Rachat total

  • Effet : versement de l’intégralité de l’épargne et résiliation du contrat (perte de l’antériorité fiscale).
  • Fiscalité : comme un rachat partiel, limitée aux gains inclus dans la somme versée. Choix du PFU ou du barème possible.

Attention : un rachat total ferme l’enveloppe et stoppe tout futur bénéfice de l’antériorité (>8 ans).

Rachats programmés

  • Idée : transformer le contrat en flux régulier (mensuel, trimestriel) sans le clôturer.
  • Intérêt : lisser la fiscalité dans le temps et piloter votre trésorerie. (Même régime que les rachats.)

À savoir : adaptez le rythme aux besoins pour rester sous abattement après 8 ans.

Sortir sans “casser” le contrat : l’avance

  • Mécanisme : l’assureur vous prête sur la base de votre épargne (nantie). Vous ne rachetez pas, donc pas d’IR sur les gains (les fonds restent investis).
  • Quand l’utiliser ? Besoin ponctuel de liquidité, volonté de conserver l’antériorité fiscale et la capitalisation.
  • Points d’attention : intérêts d’avance, plafond et durée fixés au contrat.

À retenir : utile pour un besoin temporaire sans déclencher d’imposition.

Sortie en rente viagère : revenu à vie, choix irrévocable

  • Principe : conversion du capital en revenu viager. Options possibles (réversion au conjoint, rente certaine, paliers).
  • Avantages : sécurité d’un revenu à vie, pilotage du risque de longévité.
  • Limites : irrévocabilité, moindres possibilités de transmission du capital, frais de conversion/gestion selon contrat.

À noter : comparez capital vs rente (tableau de besoins, horizon de vie, héritiers) avant de décider.

Fiscalité des sorties en 2025 : l’essentiel à connaître

Rachats (partiel/total/programmés)

  • Assiette : uniquement la fraction de gains comprise dans le retrait. Prélèvements sociaux : 17,2 %.
  • PFU (depuis 2018) : 12,8 % ou 7,5 % pour certains produits d’assurance vie, avec option possible pour le barème si plus avantageux.
  • Après 8 ans : abattement annuel de 4 600/9 200 € sur les gains, tous contrats confondus.
  • Taux indicatifs à la source (non libératoires) selon l’antériorité du contrat (7,5 % ≥8 ans ; 12,8 % <8 ans), articulation précisée par l’administration.
  • Exonérations spécifiques : invalidité (cat. 2/3), licenciement, liquidation judiciaire… (conditions et délais d’application encadrés par le BOFiP).

À savoir : les PS sont prélevés “au fil de l’eau” sur fonds en euros, et au rachat sur unités de compte.

Dénouement au décès (pour vos bénéficiaires)

  • Hors succession civile (sauf cas particuliers) et exonération totale pour conjoint/partenaire Pacs.
  • Versements avant 70 ans → art. 990 I : abattement 152 500 € par bénéficiaire, puis 20 % jusqu’à 700 000 €, 31,25 % au-delà.
  • Versements après 70 ans → art. 757 B : abattement global 30 500 € sur les primes, gains exonérés de droits ; le surplus est taxé selon le lien de parenté.

À noter : pensez au clause bénéficiaire (mise à jour) pour aligner fiscalité et objectifs patrimoniaux.

Quelle stratégie choisir ? 3 scénarios rapides

  • Besoin de revenus réguliers et envie de garder la main : privilégier rachats programmés (cadence sous abattement après 8 ans) plutôt que rente.
  • Recherche d’un revenu garanti à vie, longévité familiale élevée, peu d’enjeux de transmission : étudier la rente viagère (avec ou sans réversion).
  • Projet ponctuel important : arbitrer rachat total vs avance si le besoin est temporaire et que l’antériorité fiscale est précieuse.

Les questions fréquentes sur la sortie d’assurance vie

Comment demander un rachat (partiel ou total) ?

Par courrier à l’assureur (pièces d’identité, RIB, références du contrat). Un modèle officiel est disponible.

Puis-je sortir sans impôt ?

Oui : si vos gains retirés sont entièrement couverts par l’abattement après 8 ans, ou dans les cas d’exonération (invalidité… sous conditions).

La rente est-elle réversible ?

Souvent oui en option (rente réversible), avec impact sur le montant servi. Vérifiez votre contrat.