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Assurance vie pour jeune : pourquoi ouvrir tôt

Article écrit par

Astrid Cousin

Responsable contenu

Magnolia.fr

Ouvrir une assurance vie dès 18–25 ans, c’est démarrer le compteur fiscal des 8 ans, capitaliser sans être imposé tant que vous ne retirez pas, et apprendre à investir à petits pas avec des versements programmés. C’est surtout une enveloppe ultra souple, utile pour vos projets à 3–10 ans et compatible avec une diversification progressive (fonds en euros + unités de compte).


Pourquoi ouvrir une assurance vie quand on est jeune ?

  • Antériorité fiscale : après 8 ans, vos retraits profitent d’un abattement annuel sur les gains de 4 600 € (personne seule) ou 9 200 € (couple), avant imposition. Plus vous ouvrez tôt, plus vous atteignez vite ce palier.
  • Souplesse : argent disponible à tout moment via rachats partiels ; vous n’êtes imposé que si vous retirez et uniquement sur la part de gains.
  • Accessible avec petit budget : mettez en place des versements programmés (mensuels) pour épargner automatiquement et lisser les entrées sur les marchés.
  • Possible pour un mineur : les parents (ou représentants légaux) peuvent ouvrir un contrat au nom de l’enfant ; la gestion respecte le cadre de l’autorité parentale.

À retenir : ouvrir tôt, même avec 30–50 €/mois, fait courir le délai des 8 ans et ancre une discipline d’épargne.

Comment allouer quand on débute ? (fonds en euros, UC, gestion pilotée)

  • Fonds en euros : support sécurisant (capital garanti par l’assureur) majoritairement investi en obligations ; rendement non garanti d’une année sur l’autre.
  • Unités de compte (UC) : supports risqués (OPC, actions, obligations, SCPI, ETF…) pour dynamiser le portefeuille.
  • Gestion libre vs gestion pilotée : la gestion pilotée ajuste automatiquement l’exposition selon un profil (prudent/équilibré/dynamique).

À savoir : la part d’UC dépend de l’horizon et de votre tolérance au risque ; commencez simple (ex. cœur fonds en euros + UC via ETF à faibles frais).

Frais : ce qu’un jeune doit absolument vérifier

Décomposez et comparez : frais sur versement, frais de gestion du contrat, frais de gestion des UC, frais d’arbitrage, frais de mandat (si gestion pilotée). L’AMF pousse à plus de transparence et a resserré la vis sur certains frais (ex. commissions de mouvement supprimées en gestion sous mandat à compter des nouveaux mandats 2027). Privilégiez les contrats 0 % d’entrée, frais de gestion compétitifs et UC peu chargées (ETF).

À retenir : sur 10–15 ans, des frais récurrents élevés pèsent plus que de petits écarts de performance annuels.

Fiscalité : les points clés à connaître dès le départ

  • Imposition au retrait uniquement, sur la part de gains incluse dans le rachat (partiel ou total).
  • PFU (flat tax) et alternatives : avant 8 ans, par défaut 12,8 % + 17,2 % de prélèvements sociaux ; après 8 ans, 7,5 % (jusqu’à 150 000 € de versements) puis 12,8 % au-delà, + 17,2 % de PS, après abattement annuel (4 600 €/9 200 €). Option possible pour le barème IR.

Exemple express (célibataire) : si vos gains retirés sur l’année sont de 4 000 € après 8 ans, zéro impôt sur le revenu grâce à l’abattement (prélèvements sociaux dus).

Combien verser quand on est jeune ? (méthode simple)

  1. Constituez d’abord une épargne de précaution (Livret A/LDDS).
  2. Allouez ensuite 5–10 % de vos revenus nets en versements programmés sur votre assurance vie.
  3. Indexez chaque année (+5–10 %) vos versements pour suivre l’évolution de vos revenus.

À noter : au 1ᵉʳ août 2025, le Livret A sert 1,7 % ; utile pour la trésorerie, mais moins pour vos objectifs à 3–10 ans.

Assurance vie jeune ou autres enveloppes ?

  • Livret A/LDDS : épargne de précaution liquide et garantie, rémunérée 1,7 % (depuis 01/08/2025).
  • PEA : enveloppe actions UE orientée long terme (plus offensif, fiscalité différente).
  • PER : retraite (avantage fiscal à l’entrée, blocage hors cas de déblocage anticipé).
  • PEAC (jeunes < 21 ans) : produit “avenir climat” récent, exonéré d’impôt et de PS, mais contraint (blocage jusqu’à 18 ans, clôture à 30 ans, capital non garanti).

Lecture pratique :

  • 0–2 ans : Livret A/LDDS.
  • 3–10 ans : Assurance vie cœur de portefeuille (progression UC).
  • 10 ans et + : Assurance vie + PEA/PER selon profil.

Cas particuliers

  • Étudiant / premier emploi : privilégiez frais bas, gestion pilotée simple au départ, ticket mensuel modeste (ex. 30–100 €).
  • Contrat au nom d’un mineur : ouverture par les parents ; versements possibles des grands-parents (présents d’usage/donations dans les règles).

Comment choisir son contrat quand on est jeune ? (check-list express)

  • Frais : 0 % d’entrée, gestion < ~0,8 %/an, arbitrages gratuits ou peu chers ; UC low-cost disponibles (ETF).
  • Supports : fonds en euros solide, UC variées (OPC, ETF, SCPI/OPCI), options automatiques (rééquilibrage).
  • Pilotage & UX : gestion pilotée claire, appli/web fluide, reporting net.
  • Transparence : consultez le tableau standardisé des frais fourni par l’assureur/distributeur avant de signer.

À retenir : sur un horizon de 5–10 ans, structure des frais + discipline d’épargne expliquent l’essentiel du résultat.


Les questions fréquentes sur l’assurance vie pour jeune

Puis-je récupérer mon argent quand je veux ?

Oui, via rachat partiel ou total. L’imposition ne porte que sur la part de gains comprise dans le retrait.

Ouvrir tôt même avec 30 € par mois, est-ce utile ?

Oui : vous faites courir le délai des 8 ans et profitez plus vite de l’abattement annuel.

Quelle part d’UC au début ?

Dépend de votre profil. Démarrez sobre (fonds en euros + ETF en UC), augmentez progressivement selon horizon et tolérance au risque.

Assurance vie pour mineur : possible ?

Oui, avec ouverture et gestion par les représentants légaux.