Mutuelles : les réseaux de soins pour faire baisser la facture

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La plupart des organismes complémentaires de santé ont mis en place des réseaux de soins qui permettent aux adhérents de profiter entre autres de tarifs négociés, notamment en optique et en audiologie. La mise en œuvre de la réforme 100% porte un coup à ces regroupements de professionnels de santé agréés, obligeant les mutuelles à être plus réactives sur les produits à tarifs libres.

Qu'est-ce qu'un réseau de soins ?

Apparus dans les années 1990, les réseaux de soins se sont rapidement déployés au milieu des années 2000 grâce à la création de plateformes de gestion. Leur objectif initial est de réduire le reste à charge des assurés sur des postes de soins onéreux et peu remboursés par la Sécurité Sociale comme l'optique ou l'audiologie, tout en leur permettant d'avoir accès à des prestations de qualité et à des services exclusifs

Un réseau de soins s'étend généralement sur tout le pays et peut ne pas être exclusif à un organisme mais être partenaire de nombreuses mutuelles. Il existe deux types de réseaux :

  • le réseau ouvert : tous les professionnels de santé acceptant le cahier des charges peuvent être conventionnés.
  • le réseau fermé : l'organisme définit un nombre de professionnels dont il veut disposer dans son réseau et établit les conditions sur lesquelles les prestataires seront évalués.

Ces regroupements de professionnels de santé agréés par certains assureurs et autres organismes complémentaires offrent plusieurs avantages aux assurés :

  • bénéficier de tarifs négociés : les prix diminuent entre 20% et 40% selon le poste de soins, l'optique étant généralement le domaine où les économies sont les plus significatives.
  • bénéficier du tiers payant : les adhérents des mutuelles partenaires d'un réseau n'ont pas besoin d'avancer les frais lors d'une consultation d'un professionnel agréé.
  • accéder à des services annexes : en fonction du réseau, l'adhérent peut profiter de services divers comme une assistance en cas d'hospitalisation à domicile, des conseils de prévention voire du coaching en nutrition ou en activité physique.
  • accéder à des garanties complémentaires : certains réseaux en optique offrent une garantie casse pour les lunettes.

Initialement destinés à limiter les dépassements d'honoraires dans des domaines où les prix sont peu régulés, à savoir en optique, en dentaire et audiologie, les réseaux de soins ont élargi leur champ d'action à d'autres domaines comme la dermatologie et les médecines douces (chiropraxie, ostéopathie, pédicurie-podologie), voire à des centres de soins où sont regroupées plusieurs spécialités.

En 2016, la moitié des organismes complémentaires (soit 80% des bénéficiaires) étaient liés à un réseau d'opticiens et un tiers à un réseau de dentistes.

Les principaux réseaux de soins sont Santéclair, Itelis, Carte Blanche, Sévéane et Kalixia et bénéficient à eux cinq à quelque 55 millions d'assurés. Début 2021, ces réseaux se sont fédérés au sein de l'Association Française des Plateformes Santé (AFPS). 

Après la réforme 100% Santé

Le déploiement d'un réseau de soins permet à la mutuelle partenaire d'ajuster le montant des cotisations de ses adhérents, puisque l'utilisation du réseau va diminuer les dépenses de santé et donc les prestations devant être remboursées. L'adhérent est incité à passer par un professionnel de santé agréé, mais il reste libre d'aller chez un professionnel non référencé, auquel cas il est remboursé en fonction des garanties souscrites. On l'a vu plus haut, les réseaux de soins ont investi des domaines de santé mal couverts par l'Assurance Maladie, ceux où les restes à charge pour le patient sont les plus élevés comme en audiologie ou en prothèses dentaires.

C'était avant la réforme 100% Santé ! Ce vaste dispositif jette un pavé dans la mare des organismes complémentaires en supprimant les restes à charge en équipements d'optique, prothèses dentaires et aides auditives. Difficile en effet d'être plus performant que ce dispositif totalement opérationnel depuis janvier 2021 : tout assuré couvert par un contrat complémentaire dit responsable n'a plus un centime à débourser s'il choisit un produit du panier 100%, mais il peut préférer un produit du panier à tarifs négociés ou libres, et il est, dans ce cas, remboursé à hauteur des garanties de son contrat complémentaire.

Les organismes se voient donc obligés de réorienter la politique des réseaux de soins vers les produits à tarifs libres sur lesquels ils peuvent encore négocier. Les économies sont tout à fait substantielles et peuvent aller jusqu'à 40% en optique voire en audiologie. Le tableau ci-dessous vous indique la ristourne moyenne appliquée par les réseaux de soins (source Capital) :

Réseau de soins

(nb bénéficiaires potentiels)

Rabais moyen sur les verres 

(nb opticiens partenaires)

Rabais moyen sur une couronne

(nb dentistes partenaires)

Rabais moyen sur un appareil auditif

(nb audioprothésistes partenaires)

Carte Blanche

(12,5 millions)

40%

(7 656)

15%

(3 969)

20%

(2 352)

Itelis

(10 millions)

jusqu’à 40%

(3 300)

jusqu’à 15%

(2 800)

jusqu’à 15%

(2 600)

Kalixia

(16 millions)

jusqu’à 30%

(7 000)

jusqu’à 17%

(5 200)

NC

(4 600)

Santéclair

(10 millions)

jusqu’à 40%

(3 100)

35%

(1 300)

10%

(2 800)

Sévéane

(7 millions)

jusqu’à 40%

(4 300)

15%

(4 500)

jusqu’à 40%

(3 250)

NC non communiqué

Les plateformes de santé font par ailleurs savoir que l'absence de reste à charge existe aussi hors du 100% Santé grâce aux réseaux de soins, notamment en optique où les verres unifocaux du panier libre sont très souvent facturés sans reste à charge et dans un moindre proportion les verres multifocaux du panier libre. En revanche, le reste à charge moyen a augmenté pour les montures en raison du plafonnement de leur remboursement à 100€ imposé par la réforme. L'attractivité de la réforme 100% Santé doit donc être relativisée quand le patient peut aller dans un réseau de soins qui lui propose des produits hors panier gratuit intégralement remboursés par sa mutuelle.

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Mutuelle santé senior : les 10 questions à se poser avant de souscrire en 2025

Les tarifs des mutuelles santé vont de nouveau augmenter en 2025. S’il est difficile d’y échapper, vous pouvez adopter des stratégies pour minimiser l’impact de cette inflation sur votre budget. Voici une FAQ (Foire Aux Questions) qui peut vous être utile si vous êtes à la recherche d’une mutuelle senior d’un bon rapport qualité/prix. 1. Quelle mutuelle choisir pour un senior en 2025 ? Il est toujours essentiel de choisir une mutuelle santé adaptée à ses besoins spécifiques. Les seniors ont des besoins accrus comparé aux assurés plus jeunes, raison pour laquelle leur mutuelle coûte plus cher. Optez pour une mutuelle qui couvre les soins courants comme les consultations, l'optique, le dentaire, les prothèses auditives, tout en évitant les garanties inutiles. Utilisez un comparateur de mutuelle santé pour identifier celle qui propose le meilleur rapport qualité/prix. 2. Comment payer moins cher sa mutuelle santé en tant que senior ? Pour payer moins cher, il est recommandé de : Faire un bilan de vos besoins réels. Opter pour un contrat solidaire et responsable, qui propose une couverture minimale obligatoire. Comparer régulièrement les offres de différentes mutuelles pour trouver celle qui propose les tarifs les plus compétitifs. Négocier votre contrat avec votre mutuelle pour ajuster vos garanties. 3. Qu’est-ce qu’un contrat responsable et comment peut-il aider à économiser ? Une mutuelle responsable est un contrat qui respecte un cahier des charges fixé par l’État, limitant les dépassements d’honoraires tout en garantissant un remboursement minimum des soins essentiels. En choisissant un contrat responsable, vous pouvez bénéficier de tarifs plus avantageux sur vos cotisations, car la taxation est moindre comparée aux mutuelles non responsables. 4. Les téléconsultations sont-elles prises en charge par les mutuelles santé senior ? Oui, de plus en plus de mutuelles santé proposent des remboursements pour les téléconsultations. Ces consultations à distance avec des médecins généralistes ou spécialistes sont souvent prises en charge à 100 %, ce qui permet d’économiser sur les consultations physiques tout en ayant un accès rapide à des soins de qualité. 5. Quels sont les avantages des réseaux de soins partenaires des mutuelles ? Les réseaux de soins partenaires sont des groupes de professionnels de santé (dentistes, opticiens, audioprothésistes) qui ont signé un partenariat avec des mutuelles pour proposer des tarifs réduits. En passant par ces réseaux, vous bénéficiez de soins de qualité tout en économisant jusqu’à 40 % sur certaines prestations, comme les soins dentaires ou l'achat de lunettes. 6. Est-il possible de changer de mutuelle santé à tout moment en 2025 ? Oui, depuis 2020, il est possible de résilier votre mutuelle santé à tout moment après un an de contrat, sans frais. En 2025, cette règle est toujours en vigueur, ce qui vous permet de changer facilement pour une mutuelle moins chère ou plus adaptée à vos besoins. 7. Comment utiliser un comparateur de mutuelles santé pour économiser ? Un comparateur de mutuelles santé vous permet d’analyser les différentes offres du marché en fonction de vos critères spécifiques : âge, besoins en santé, budget. En comparant plusieurs devis, vous pouvez identifier la mutuelle qui propose la meilleure couverture au prix le plus bas. C'est un outil indispensable pour faire des économies. 8. Quels sont les soins les plus coûteux pour les seniors et comment bien les couvrir ? Les soins les plus coûteux pour les seniors sont souvent : les soins dentaires (implants, prothèses) les prothèses auditives les lunettes et autres dispositifs optiques.    Pour économiser, choisissez une mutuelle qui propose des garanties renforcées sur ces postes de dépense et profitez des réseaux de soins partenaires pour réduire vos coûts. La bonne nouvelle, c’est que votre mutuelle responsable applique la réforme du 100% Santé qui permet d’accéder à des lunettes de vue, des prothèses dentaires (bridges, couronnes, dentiers) et des aides auditives sans aucun reste à charge. 9. Les cotisations de mutuelle santé augmentent-elles avec l’âge ? Oui, les cotisations augmentent avec l'âge en raison des risques accrus de dépenses de santé. Cependant, il est possible de limiter cette hausse en révisant régulièrement votre contrat, en ajustant vos garanties ou en choisissant une mutuelle spécialement conçue pour les seniors avec des tarifs compétitifs. L’indexation minimale annuelle due à l’âge est autour de 3%. 10. Comment optimiser le rapport qualité-prix de sa mutuelle santé senior ? Pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix, il est important de : Choisir une mutuelle qui couvre les soins essentiels sans surplus. Utiliser des comparateurs en ligne pour trouver l’offre la plus adaptée à vos besoins. Négocier vos garanties si certaines ne sont plus nécessaires. Profiter des avantages des contrats responsables. La flambée des tarifs d’assurance 2025 est d’ores et déjà annoncée. En mutuelle santé, il faut craindre une hausse moyenne comprise entre 4,5% et 8,5%, avec des pics jusqu’à 10% selon les portefeuilles des prestataires. Pour éviter de trop subir, suivez nos conseils. À garanties équivalentes, l’écart entre deux contrats peut aller jusqu’à 300€ par an.

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Budget 2025 : quels sont les changements prévus en immobilier ?

L’examen du projet de loi de finances 2025 par la commission de finances de l’Assemblée Nationale débute ce mercredi 16 octobre. Le texte comporte un lot de changements dans le secteur de l’immobilier. L'heure est à l'économie. Le gouvernement envisage de modifier le PTZ et confirme vouloir supprimer le Pinel. Il compte également toucher à la fiscalité de la location meublée, mais ne remet pas en cause le DPE, pourtant peu fiable et décrié par les professionnels. Voici ce qu’il faut savoir des mesures envisagées en immobilier pour l’année 2025. Le PTZ partout et pour tous en 2025 Le gouvernement souhaite faciliter l’accession à la propriété des primo-accédants et prévoit d’élargir le PTZ (Prêt à Taux Zéro), ce prêt à 0% d'intérêts pour l'emprunteur, à tout le territoire et à tous. Le Premier ministre Michel Barnier l’avait annoncé le 1er octobre dernier lors de son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale. Actuellement, le PTZ permet de financer jusqu’à 50% du montant d’une acquisition et doit toujours compléter un crédit amortissable classique et être garanti par une assurance emprunteur. L’achat dans le neuf n’est possible qu’en zones tendues (A et B1), c’est-à-dire les grandes agglomérations. Dans l’ancien, il est conditionné à une enveloppe de travaux de rénovation équivalente au moins à 25% du montant de l’opération, et uniquement en zones détendues (B2 et C). Quelle que soit la localisation, la maison individuelle ne peut plus être financée via le PTZ. Quelle est l’intention du gouvernement par cette annonce d’élargissement du dispositif ? Y aura-t-il une extension des zones sans distinction entre le neuf et l’ancien ? Le pavillon sera-t-il réhabilité ? L’universalité du PTZ est un vrai enjeu de société si l’objectif est toujours de bâtir une France de propriétaires. Immobilier locatif : le Pinel disparaît en 2025 Contrairement à ce qu’on espérait, le Pinel s’éteint bien à la fin de l’année 2024 mais il pourrait être prolongé jusqu’en mars 2025. Cette mesure transitoire permettrait de réserver un logement jusqu’au 31 décembre 2024, la signature de l’acte authentique de vente chez le notaire pouvant être conclu au plus tard le 31 mars 2025. Le gouvernement met en avant la crise immobilière qui sévit depuis 2022, comptable d'un allongement des délais de commercialisation des programmes dans le neuf, alors que la tension locative explose dans les zones tendues éligibles au Pinel. À l’extinction du Pinel en fin mars prochain, il n’y aura plus aucun dispositif d’investissement locatif dans le neuf. Location meublée : modification de la fiscalité en LMNP Le régime fiscal LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) est dans le collimateur de l’exécutif. Le dispositif actuel encouragerait les investisseurs à privilégier la location de courte durée, ce qui accroît la pression locative dans les zones tendues : cela contribue à diminuer significativement l’offre de logements disponibles pour les résidences principales. Un amendement à l’article 24 du PLF 2025 prévoit de réintégrer les amortissements déduits durant la période de détention dans le calcul de la plus-value en cas de revente. Actuellement, le statut LMNP permet de déduire des revenus locatifs les dépenses amortissables qui viennent augmenter la valeur du logement (gros travaux, rénovation, achat de mobilier). Cet amortissement n’est pas pris en compte en cas de plus-value à la revente. Si l’amendement est adopté, les investisseurs sous régime fiscal LMNP ne pourraient plus profiter de ce double gain quand ils revendent leur bien. La valeur de l’amortissement serait réintégrée et ajoutée à la plus-value imposable. L’impact d’une telle mesure est à minimiser, car de nombreux propriétaires choisissent de conserver leur bien ou de le transmettre. L’exonération de la plus-value s’applique par ailleurs après 22 ans de détention. Interdiction des passoires thermiques : sursis pour les copropriétés À compter de janvier 2025, tous les logements de la classe G sur l’échelle du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) sont interdits de location conformément aux dispositions de la loi Climat et Résilience d’août 2021. Les associations de propriétaires bailleurs comme les professionnels de l’immobilier s’insurgent contre un calendrier intenable qui doit concerner la classe F dès janvier 2028 avant la classe E en 2032. Le gouvernement avait annoncé vouloir adapter ce calendrier, mais seules les passoires thermiques situées dans un immeuble collectif échapperaient à l’interdiction de location en janvier 2025. Cela concernerait les copropriétés classées G au DPE collectif (obligatoire pour les immeubles de plus de 200 lots). À noter que MaPrimRénov est ouverte aux logements collectifs depuis 2021, mais doit concerner un bouquet de travaux voté par l’assemblée des copropriétaires, et présentant un gain énergétique minimum de 35%. MaPrimRénov : des réductions budgétaires en 2025 Le dispositif phare d’aide à la rénovation énergétique, MaPrimRénov, pourrait subir des coupes budgétaires en 2025, soit 1 milliard d’euros en moins. Le périmètre de l’aide pourrait être restreint : Le montant de l’aide financière pourrait être revu à la baisse. Le dispositif serait réservé uniquement aux rénovations complètes. Les ménages à haut revenus en seraient exclus. Alors que le gouvernement ambitionne toujours de mettre le parc immobilier aux normes environnementales, le rabotage de MaPrimRénov est en totale contradiction avec le maintien du calendrier d’interdiction des passoires énergétiques.